L'invité du 13h - Thierry Cotillard

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L'Invité du 13h (13h - 20 Mars 2023 - Thierry Cotillard)

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00:00 Le trimestre anti-inflation a commencé mercredi dernier en principe.
00:03 Pour contrer les effets de l'inflation, 14% dans l'alimentaire,
00:07 le ministre de l'économie avait annoncé le 8 mars dernier que les distributeurs
00:10 proposeraient des prix les plus bas possibles sur une série de produits,
00:14 50 que l'on distinguerait grâce à un logo bleu-blanc-rouge, trimestre anti-inflation.
00:19 Est-ce en place dans les magasins intermarchés ?
00:22 Comment les prix vont-ils évoluer dans ces magasins dans les semaines et mois à venir ?
00:26 Est-ce que les consommateurs ont changé leurs habitudes ?
00:28 Nous attendons vos questions et vos témoignages au 01 45 24 7000 ou via l'appli France Inter.
00:34 Le président du groupement Les Mousquetaires, intermarché mais aussi netto
00:38 et une série d'enseignes de bricolage, troisième distributeur alimentaire en France.
00:42 Le président du groupement Les Mousquetaires et notre invité jusqu'à 13h45.
00:46 Bonjour Thierry Cotillard.
00:47 Bonjour.
00:47 Merci d'être en studio ici à France Inter.
00:49 Question d'abord sur le contexte, est-ce que vous constatez ou vous redoutez
00:52 des pénuries dans les stations-services de votre groupement ?
00:55 On a des craintes là à partir de ce début de semaine pour une raison très simple,
01:00 c'est qu'il va y avoir un effet ciseau.
01:02 On a des consommateurs qui sont inquiets, donc la demande augmente
01:06 et on a des raffinies qui commencent à ne plus nous livrer.
01:08 Donc oui, on a quelques inquiétudes pour passer ce week-end.
01:11 Il faut avoir en tête que les stocks de l'État ont été sollicités également.
01:16 Donc on va pouvoir tenir quelques jours, mais si les raffineries continuent de bloquer,
01:20 on sera certainement en rupture dans les prochains jours.
01:23 Ça se décline comment au plan régional ?
01:25 On a vu que dans les Bouches-du-Rhône, c'était un peu compliqué,
01:27 que la préfecture du Vaucluse commence à limiter les distributions.
01:30 Régionalement, ça se décline comment chez vous ?
01:32 Vous avez des gros écarts, effectivement, selon les raffineries qui livrent.
01:36 Donc le sud est plus touché.
01:37 Aujourd'hui, bonne nouvelle, la région parisienne n'a pas eu ce problème-là.
01:41 Donc en fait, ça va jouer localement.
01:44 Est-ce qu'il y a des salariés en grève au sein du groupement Les Mousquetaires ?
01:46 Est-ce que vous les mesurez et combien ?
01:48 Non, il n'y en a pas eu.
01:49 Donc c'est une bonne nouvelle aussi, parce qu'on est presque un service d'utilité publique
01:54 pour subvenir à l'alimentation des Français.
01:57 Donc la bonne nouvelle, c'est que même s'il y a eu des tensions,
02:00 on a été livré par nos bases, on a été livré par nos chauffeurs
02:03 et nos employés sont là pour être au service de nos consommateurs.
02:06 Pas de caissiers et caissières en grève ou cadres d'ailleurs ?
02:08 Non, alors peut-être dans des cas isolés,
02:11 mais aucun mouvement généralisé chez Intermarché et Netto.
02:14 Alors le trimestre anti-inflation, vous proposez déjà depuis le 6 mars une liste de 500 produits.
02:19 Est-ce qu'il y en a une partie qui ont le fameux logo bleu, blanc, rouge ?
02:21 Alors on est en train de les mettre cette semaine.
02:24 Donc ce n'est pas encore le cas ?
02:24 Alors on n'a pas attendu, ça fait 10 jours qu'on a lancé notre campagne.
02:27 Nous, il y avait deux actions, 500 produits.
02:31 C'était une liste importante parce qu'on voulait couvrir tous les besoins des consommateurs.
02:34 Donc il n'y avait pas que de l'alimentation, il y avait de l'hygiène, des couches,
02:38 des produits de première nécessité pour les Français.
02:41 Pas que des produits franco-français, parce que le logo laisse entendre
02:43 que ce n'est que des produits français, pas forcément.
02:45 Non, on a fait attention, il y avait un sujet, voire une polémique sur l'évaluation nutritionnelle.
02:50 Donc on a plus de la moitié des produits qui sont bien notés A et B en Nutri-Score.
02:54 Mais non, non, le sourcing est libre à chaque entreprise, à chaque distributeur.
02:58 Nous, ayant en tête que l'essentiel vient de nos propres productions,
03:02 puisqu'à la différence des autres producteurs, enfin des autres distributeurs,
03:05 on produit notre marque propre.
03:07 Donc l'essentiel de ces produits sont français, c'est plutôt une bonne nouvelle.
03:10 Parce que c'est ce qui va se vendre dans les mois qui viennent.
03:11 Et des marques distributeurs pour l'essentiel ?
03:13 Oui, c'est le cas chez Intermarché, mais ce sera le cas chez Carrefour, chez System U,
03:17 chez la plupart de nos concurrents, parce qu'en fait,
03:19 ce sont des produits beaucoup plus accessibles que les marques nationales.
03:22 Alors, question de Jean-Marc, et je sais que vous l'anticipez,
03:26 j'imagine vous proposer des paniers anti-inflation ou des séries de produits anti-inflation.
03:30 Est-ce que vous ne faites pas une grosse marge sous vos produits sous couvert de faire des efforts ?
03:34 Qu'est-ce que vous perdez ? Qu'est-ce que vous gagnez dans cette opération ?
03:36 Alors, sur ces 500 produits, je peux vous assurer qu'on a baissé la marge.
03:40 Nous, doublement, dans nos usines.
03:42 Par exemple, quand on fait la côte de bœuf à 10,90€ il y a 8 jours,
03:45 très clairement, on ne prend pas de marge ni dans nos abattoirs, ni dans nos points de vente.
03:48 Et la vérité, c'est que c'est un métier de péréquation.
03:51 Donc oui, sur ces 500 produits, il y a des affaires à faire parce qu'on a baissé de 15%.
03:55 Et puis, à côté, on n'a pas forcément baissé la marge parce qu'en fait,
03:58 le pari que fait Intermarché, mais c'est la même chose chez Carrefour,
04:01 c'est de se dire "on va attirer plus de clients que les autres,
04:04 et donc on va créer plus de chiffre d'affaires et ça paiera les charges du magasin".
04:07 Donc c'est un pari commercial, mais je peux vous assurer que les listes de produits,
04:11 en tout cas chez nous, sont des produits vraiment à prix intéressant.
04:13 - C'est contrôlable ou pas ça d'ailleurs ?
04:15 - Ah ben on va être contrôlés.
04:17 Donc ce que va faire le gouvernement, à juste titre,
04:20 ils vont prendre le prix avant le programme et puis vérifier que ça a baissé.
04:24 Donc là, notre pâturette qui est notre crème dessert était à 89 centimes, elle est à 73.
04:28 Donc on est prêts pour les contrôles, il n'y aura pas de problème.
04:30 - Ça veut dire que ce packaging, pour employer une expression que vous connaissez,
04:35 qui n'est pas très française, trimestre anti-inflation,
04:37 au fond, ça ne change pas grand-chose pour vous ?
04:39 - On a mis des moyens, si si.
04:41 Sur les moyens qu'on met, et en investissement, en baissant notre marge,
04:44 et en communication, c'est beaucoup plus fort.
04:46 Quand vous prenez, vous écoutez la radio ou vous ouvrez un journal,
04:49 il y a des publicités qu'on a faites chez Intermarché Netto,
04:51 mais que nos concurrents font aussi.
04:53 Donc si si, il y a une concurrence beaucoup plus forte là sur les trois mois qui viennent.
04:57 - Quand verra-t-on en rayon l'effet des hausses de prix
05:00 après les dernières négociations commerciales qui se sont achevées le 1er mars ?
05:03 - Alors ça a commencé puisque le 1er mars, ça s'est terminé.
05:05 Dès la semaine suivante, ça a commencé à augmenter.
05:08 Et puis, il faut que vous ayez en tête qu'on a des stocks
05:11 qui étaient achetés à l'ancien prix et ces stocks, dans trois mois, c'est fini.
05:14 Donc il faut être très clair avec nos auditeurs.
05:16 Fin juin, vous aurez la deuxième vague d'inflation qu'on mesure à hauteur de 10%.
05:21 Donc quand on est à 14% en février,
05:23 il faut bien mesurer qu'avant l'été, on sera à 24-25%, ce qui est énorme.
05:29 Et donc c'est pour ça qu'on a aussi demandé au gouvernement
05:32 d'avoir une action forte auprès des industriels.
05:35 Quand il y a eu des hausses successives l'année dernière, on a renégocié.
05:38 Là, on sent qu'il y a des produits à la baisse en termes de matières premières.
05:41 On souhaiterait renégocier.
05:42 C'est ce qu'a annoncé le ministre Le Maire, je crois, en début de semaine.
05:44 - Alors absolument, renégocier à partir de quand ?
05:47 - Alors, quand on est allé à Bercy il y a 15 jours, il parlait de juin.
05:51 Et la bonne nouvelle pour les consommateurs et nous aussi, les distributeurs,
05:53 c'est que ce serait avancé à mai.
05:55 Et je crois qu'il a raison parce qu'en faisant la négociation en mai,
05:58 on a une chance de voir aboutir cette négociation dans les étiquettes des produits,
06:02 soit avant l'été ou au plus tard à la rentrée.
06:04 Donc c'est une bonne nouvelle.
06:05 - Donc vous, vous êtes demandeur de nouvelles négociations ?
06:08 - On est demandeur quand le conteneur qui coûtait 12 000 euros est à 2 000 euros,
06:13 quand le blé était à 440 dollars, il est à 260.
06:16 Oui, on souhaite renégocier à la baisse et en faire profiter nos consommateurs.
06:19 - Votre collègue de Super U, Dominique Schellcher,
06:21 appelle carrément à des négociations toute l'année.
06:24 Est-ce que c'est une bonne idée ? Comment ça peut marcher, des négociations toute l'année ?
06:27 - Alors, il faut aussi prendre une petite seconde pour l'expliquer.
06:30 Sur les produits de nos marques, donc nous, on en fabrique l'essentiel,
06:33 mais sinon on fait des appels d'offres et ça, vous pouvez le faire tout au long de l'année,
06:36 justement en fonction de la fluctuation des matières premières.
06:39 La seule négociation où ça n'est pas possible, et c'est très franco-français,
06:42 c'est la marque nationale quand vous négociez Coca, Nutella, c'est avec une date butoir.
06:46 On est assez favorable, comme l'a souligné Dominique Schellcher, à cette idée,
06:50 que ce soit comme dans les autres pays européens,
06:52 c'est-à-dire au fil de l'eau, tout au long de l'année, en fonction des hausses et des baisses.
06:55 Et on est donc plutôt soutien de cette démarche.
06:59 - À propos de grandes marques, lors des dernières négociations,
07:01 vous n'avez pas signé avec Danone, qui demandait, dites-vous, des hausses de 20 à 25%.
07:07 On en est où, entre les mousquetaires et Danone ?
07:10 - Alors, vous avez compris, on ne se lève plus là pour Danette, chez Intermarché.
07:13 Vous avez compris, on est en négociation avec un médiateur.
07:16 C'est-à-dire que lorsque l'on échoue au 2 mars,
07:19 on a un mois pour trouver une solution aidée par le gouvernement, en fait, par Bercy.
07:25 Et donc, si à la fin du mois, l'accord n'est pas trouvé, on retrouvera notre liberté,
07:29 soit de ne plus avoir ces produits,
07:31 soit d'avoir trouvé un terrain d'entente sur les tarifs qui vont nous vendre,
07:35 qui seront appliqués en point de vente et auxquels on aura négocié.
07:38 - Parce que vous dites vous-même, Thierry Cotillard,
07:40 qu'Intermarché ne peut pas se passer de Danone.
07:42 Ça n'est pas possible. Donc, à la fin des fins,
07:44 vous serez obligé de vous plier aux tarifs que demande Danone.
07:47 - En fait, je l'ai dit parce qu'on croit que le rapport de force,
07:50 il est toujours à l'avantage du distributeur.
07:52 Mais en fait, par catégorie, quand on résonne à la catégorie,
07:56 vous avez une marque de soda, elle est incontournable.
07:58 - Oui, on voit laquelle.
08:00 - Danette, c'est aussi pour certains consommateurs.
08:02 Ou Evian, c'est peut-être même pire,
08:03 puisque il y a une prescription pour acheter cette eau auprès des jeunes mamans.
08:06 Donc, le rapport de force n'est pas celui qu'on croit.
08:09 Et donc, oui, dans certains cas, on a cette obligation par rapport à l'attente des consommateurs
08:14 de reprendre le produit.
08:15 Mais nous, on veut quand même mener le combat de l'acheter au moins cher possible
08:18 pour le rendre accessible à tous les Français.
08:19 - Mais les produits que vous avez cités,
08:21 vous n'imaginez pas vos supermarchés sans ces produits.
08:24 Dans le rapport de force, ça n'est pas possible d'imaginer cette option-là.
08:28 - Sur une durée très longue, c'est compliqué.
08:30 Mais la bonne nouvelle, c'est que je pense que ces paniers anti-inflation
08:34 vont permettre de découvrir nos marques propres.
08:36 C'est-à-dire que ce qu'on paye, en fait, entre une marque nationale
08:40 et notre pâturette qu'on fabrique à Nantes dans notre usine,
08:42 c'est le marketing, c'est le fait que ces grandes multinationales
08:45 ont des forces de vente pour justement qu'on détienne ces produits.
08:48 Tout ça, ça a un coût, ça nous est facturé.
08:50 Et l'intérêt des marques de distributeurs, c'est que ces coûts-là ne sont pas là.
08:53 Et je peux vous assurer qu'en termes de notation, nutritionnelle ou autre,
08:56 nos produits sont souvent à hauteur des marques nationales.
08:58 - Et je reviens au conflit avec Danone.
08:59 Le médiateur, que fait-il concrètement ?
09:01 Qu'est-ce qu'il fait pour essayer de vous mettre d'accord ?
09:03 - Il va par exemple demander sur les mêmes catégories de produits
09:07 à regarder les conditions auxquelles le concurrent nous a vendus.
09:10 Et si par exemple le concurrent nous a vendu un produit avec 10% de hausse
09:14 et qu'il constate que l'autre industriel propose 20%,
09:17 il demandera un peu d'explication sur l'analytique de son coût
09:20 et de la transparence, pourquoi plus cher,
09:22 et à ce moment-là, l'aider peut-être à baisser son prix.
09:24 - Le bio, comment évoluent les ventes de bio dans vos magasins ?
09:27 - Ça a été très compliqué en fait.
09:28 Depuis un an, on a des baisses de l'ordre de 10%.
09:31 Dans les circuits spécialisés, c'est de l'ordre de 15%.
09:34 Et depuis quelques semaines, ça a l'air de se stabiliser.
09:37 Moi, mon inquiétude, si vous voulez, elle est certes au niveau de la consommation,
09:40 mais elle est surtout au niveau de la production.
09:42 Ça a été une politique publique d'accompagner les agriculteurs à faire la conversion.
09:46 Et là, si rien n'est fait, s'il n'y a pas de fonds
09:48 qui sont dégagés par le ministère de l'Agriculture,
09:50 j'ai bien peur que certaines fermes ne puissent plus produire en bio,
09:54 alors que c'était une démarche vertueuse.
09:55 Et donc, il va y avoir une gestion de crise à avoir dans les semaines qui viennent.
09:58 - À propos du bio, question de Jérôme, au Standard.
10:00 Bonjour Jérôme.
10:01 - Bonjour monsieur, bonjour messieurs.
10:03 Voilà ma question et celle-ci, j'aimerais savoir
10:05 pourquoi la marge brute sur le bio est plus élevée
10:09 que sur le conventionnel en grande surface ?
10:11 - Alors, ça a été souvent le cas, ça l'est encore.
10:14 L'explication, elle est que vous avez un taux de...
10:17 ce qu'on appelle le taux de casse, qui est plus important
10:20 parce que justement, comme il n'y a pas de pesticides
10:22 ou de conservateurs sur le produit,
10:23 en fruits et légumes, par exemple, un produit bio va se conserver moins longtemps
10:27 et on va en jeter plus.
10:28 Et donc, à un moment, la marge qu'on va dégager
10:30 va servir à payer finalement les produits qu'on aura jetés ou recyclés.
10:34 Mais la bonne nouvelle depuis 2-3 ans,
10:36 c'est que comme il y avait une attente pour rendre accessible le biologique,
10:41 c'est rentré dans ce qu'on appelle des familles d'attaque
10:43 où finalement, on rajoute des relevés de prix
10:46 pour être sûr qu'on est placé et on a baissé
10:48 sur pas mal de produits bio nos marges ces dernières années
10:51 parce qu'on était en concurrence entre Carrefour, Leclerc et Intermarché sur ces produits.
10:54 - Thierry Cotillard, Intermarché et Casino condamnaient mercredi dernier
10:57 à 4 millions d'amendes pour des pratiques restrictives de la concurrence,
11:00 condamnées par la Cour d'appel de Paris.
11:02 Les deux enseignes expliquent que la Cour avait exigé en 2015
11:05 de certains fournisseurs des investisseurs supplémentaires sans contrepartie
11:09 et sous la menace de déréférencer leurs produits des magasins.
11:14 Commentaire ?
11:15 - Commentaire ?
11:16 Il y a ce jugement, effectivement, où on a été condamné, ça date de 2015.
11:20 Alors, les nouveaux cas de législatif où il y a des médiateurs vont certainement éviter
11:24 ces sorties de contrat qui étaient peut-être brutales.
11:26 Mais la bonne nouvelle, nous, côté juridiction,
11:28 c'est Bruxelles nous avait aussi fait une enquête
11:31 et elle a été totalement annulée pour une entente qu'on aurait eue avec Casino
11:34 et donc la vérité a été faite la semaine dernière.
11:36 Donc, je ne commande pas la décision de justice,
11:38 je dis juste qu'une décision est favorable et l'autre a été beaucoup moins.
11:41 - Et est-ce que vous garantissez que ce type de pratique n'a plus cours ?
11:45 - Écoutez, la médiation va vraiment permettre de sortir proprement
11:50 ou moins brutalement des relations commerciales entre les multinationales
11:53 et les enseignes comme intermarché.
11:55 Ça n'est pas le cas, je pense, avec les petites entreprises.
11:58 Les PME, il y a un traitement où il y a un vrai discernement,
12:01 où on fait attention.
12:02 Sur les multinationales, quand on connaît leurs profits,
12:04 on a moins de scrupules à arrêter assez brutalement la négociation.
12:08 - Et est-ce que vous avez, vous, de votre siège, une vision sur les moindres négociations
12:13 et les conditions dans lesquelles elles se tiennent ?
12:16 - Pas dans le détail, évidemment, parce que vous imaginez,
12:19 il y a 5000 fournisseurs pour intermarché, donc c'est énorme.
12:22 Moi, j'ai finalement une vision que des problèmes,
12:26 que des litiges qui arrivent en bout de course.
12:28 Et au 2 mars, vous voyez, il y a un dossier qui n'est pas sorti, c'est Danone.
12:32 Et donc, on va espérer que d'ici la fin du mois, on trouve une solution, surtout.
12:35 - On a commencé, Thierry Cotillard, en parlant des hausses de prix très fortes.
12:39 Les associations d'aides aux plus pauvres sonnent l'alarme
12:41 sur l'impact majeur de l'inflation sur les familles pauvres.
12:44 Les gens n'ont plus de quoi s'acheter à manger,
12:46 disait dans ce journal la présidente d'ATD, Carmonde.
12:49 Quel est le rôle de la grande distribution dans un contexte comme celui-là ?
12:53 Qu'est-ce que vous pouvez faire ?
12:54 - Je crois qu'on a un rôle presque social,
12:57 c'est-à-dire qu'on a un rôle de limiter au maximum l'inflation.
13:01 Alors, c'est vrai qu'on met en exerce ce combat contre les multinationales,
13:04 parce que quand Procter & Gamble, multinational, fait 20 milliards de profits
13:08 pour 80 milliards de chiffre d'affaires, on a l'impression que voilà,
13:11 tout ne va pas aussi dans la justesse des choses.
13:15 Donc, nous, notre rôle, c'est de proposer,
13:18 avec des coûts de distribution les plus bas possibles,
13:20 des produits qui soient accessibles.
13:21 Et en fait, notre inquiétude, c'est de se dire qu'on a fait quand même un grand pas
13:24 ces dernières années sur le mieux manger.
13:26 On a retravaillé la qualité des produits,
13:27 on était vers des produits plus frais, plus sains.
13:30 Ce qu'il ne faudrait pas, c'est que cette conjoncture difficile nous fasse marche arrière.
13:33 En tout cas, nous, on veut mener les deux.
13:35 La mission de rendre le bon accessible et pouvoir toucher le plus de Français.
13:39 Notamment, on pense aux étudiants, à des gens qui ont des fins de mois difficiles.
13:43 Merci Thierry Cotillard, président du groupement
13:46 des Mousquetaires d'être venu dans les studios de France Inter.

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