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Emmanuel Macron a dénoncé ce mercredi le "cynisme" de certaines "grandes entreprises" qui profitent de bénéfices records pour racheter leurs propres actions en Bourse, demandant qu'elles reversent davantage à leurs salariés. "Il y a quand même un peu un cynisme à l'oeuvre, quand on a des grandes entreprises qui font des revenus tellement exceptionnels qu'ils en arrivent à utiliser cet argent pour racheter leurs propres actions", a déclaré le chef de l'Etat.

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Transcription
00:00 Nicolas Dose, on reparle de l'intervention d'Emmanuel Macron hier à la télévision parce qu'il a fait quelques petites annonces, notamment sur les super profits.
00:07 Le président a annoncé que le gouvernement allait travailler à une contribution exceptionnelle pour les entreprises qui rachètent leurs propres actions.
00:15 C'est-à-dire ?
00:16 C'est-à-dire qu'on va demander en fait à une toute petite poignée de grandes entreprises, ça concerne très très peu d'entreprises,
00:22 de redistribuer plus d'argent à leurs salariés, les très bonnes années, ces années si bonnes qu'elles ont tellement d'argent qu'elles ne savent plus quoi en faire
00:31 et qu'elles vont finalement racheter leurs propres actions.
00:34 Par exemple, quand on va dire, je ne sais pas, Saint-Gobain rachète des actions, Saint-Gobain, je n'ai rien contre Saint-Gobain, totale énergie.
00:40 Alors Bruno Le Maire au Sénat, je l'ai déjà précisé un peu, ça va concerner les entreprises de plus de 5 000 salariés.
00:47 On va leur demander si elles rachètent leurs actions, eh bien de donner plus d'intéressement, plus de participation ou plus de primes à leurs salariés.
00:55 Cela veut dire que ça va concerner le monde feutré du CAC 40 au profit des salariés de ces entreprises du CAC 40 qui sont déjà les mieux traités du pays.
01:06 Ce ne sera pas une taxe, ce ne sera pas un impôt et Bruno Le Maire s'en remet à une négociation des partenaires sociaux.
01:14 Voilà ce qui se passe.
01:15 Aux États-Unis, Joe Biden, sur un peu le même terrain, lui, taxe, taxe, donc prend de l'argent à ses entreprises pour le faire rentrer dans les caisses de l'État.
01:25 Là, on va obliger ses entreprises à verser plus d'argent dans les poches de leurs salariés.
01:29 Mais Nicolas, ça veut dire quoi pour une entreprise, racheter ses propres actions ?
01:32 J'ai tout payé, les impôts, les salaires, les dividendes, les taxes, tout.
01:38 J'ai du cash, je ne sais pas trop quoi en faire cette année.
01:41 En fait, je vais aller en bourse, comme n'importe quel acheteur, acheter mes actions à moi que je vais détruire, je vais réduire mon capital, la quantité d'actions en circulation.
01:52 Automatiquement, quand on achète une action, elle monte.
01:54 Quand on la vend, elle baisse.
01:56 Je vais en fait faire monter le prix de mon action.
01:59 C'est une sorte de dividende indirect qui, d'ores et déjà, quand on parle du CAC 40, profite généralement en priorité en premier aux salariés.
02:08 Parce que dans la plupart des cas, les salariés sont déjà les premiers actionnaires de leurs entreprises.
02:14 Est-ce que vous diriez, comme Emmanuel Macron, que c'est une pratique cynique ?
02:17 Non, cynisme, c'est contraire à la morale.
02:20 Ce n'est pas une histoire de morale, franchement.
02:22 Non, l'histoire, c'est de savoir, quand vous avez des entreprises qui ont effectivement des très bonnes années,
02:26 et si elles rachètent massivement leurs actions, ça veut dire qu'elles n'investissent pas.
02:30 Et ça, ce n'est pas une histoire de morale, c'est une histoire d'efficacité ou d'inefficacité économique du tissu productif.
02:36 C'est là où ça pose un vrai sujet.
02:38 Savoir si c'est morale ou pas morale, moi, ce n'est pas mon affaire.
02:40 Et c'est vrai qu'aujourd'hui, c'est une pratique qui prend de l'ampleur.
02:44 En 2022, il y a eu 24 milliards d'euros de rachats d'actions au sein du CAC 40.
02:49 Dans la décennie 2000, c'était entre 5 et 10 milliards.
02:52 Il y a eu plus de 1 000 milliards de dollars aux États-Unis de rachats d'actions.
02:55 Et c'est vrai que c'est une pratique boursière qui est un peu loin de l'origine de la bourse,
02:59 qui est là uniquement pour permettre aux entreprises de se financer davantage.
03:02 – Et croissant dos, il a fait parler sa jambe gauche Emmanuel Macron avec cette mesure sur les super-profits.
03:06 – Oui, il a tenté d'attirer les syndicats autour de la table en parlant aussi des carrières longues,
03:10 en parlant aussi de la pénibilité, de l'usure au travail.
03:13 Est-ce que ça suffira ?
03:15 – On verra ça tout à l'heure.

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