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Transcription
00:00 Bonjour, je m'appelle Sandrine Rousseau et il paraît que vous avez posé plein de questions sur Instagram, je vais y répondre.
00:05 [Musique]
00:06 Le barbecue, la retraite de Mbappé, pourquoi chercher sans cesse à buzzer ?
00:10 Quand on pose la question en termes de buzz, c'est qu'on ne veut pas voir le fond de ce que je dis.
00:15 Or oui, on a un problème de consommation de viande.
00:18 Notamment parce qu'on nous a vendu pendant des années le fait que la viande était bonne pour l'ascendé,
00:23 bonne pour la force musculaire et bonne pour les hommes.
00:26 Et si on veut réussir l'objectif de la diminuer, il faut qu'on se pose la question des représentations qu'il y a derrière un morceau de viande cuite sur un barbecue.
00:34 Et donc oui, je le pose.
00:35 Peut-être que la manière dont je m'exprime a aussi cette particularité d'éveiller quelque chose chez les gens,
00:43 qu'il soit d'ailleurs de l'agacement ou au contraire des rires ou au contraire du soutien,
00:47 et que du coup ça ouvre un espace vers un débat qui soit plus large.
00:51 Sandrine Rousseau, présidente.
00:53 Alors, la prochaine élection présidentielle, elle est en 2027.
00:59 On est en 2023, on est au début de 2023.
01:02 Ça veut dire qu'on a quatre ans.
01:03 Tous les rapports disent que si on ne règle pas la question sociale et la question écologique dans les quatre années prochaines,
01:10 on a un énorme problème.
01:12 Donc j'ai envie de vous dire que 2027, c'est déjà trop lointain et c'est déjà trop tard en regard des crises.
01:19 Donc déjà, concentrons-nous sur aujourd'hui, demain, après-demain.
01:23 Mais là, aujourd'hui, on a un sujet.
01:25 Nucléaire ou panneau solaire ?
01:27 Mais panneau solaire, définitivement.
01:30 Et pas du tout nucléaire.
01:31 Aujourd'hui, il n'y a pas d'énergie qui soit idéale.
01:33 Et il n'y a pas de solution énergétique sans sobriété, c'est-à-dire sans diminution de la quantité d'énergie que nous produisons.
01:39 Donc, il y aura du photovoltaïque, il y aura de l'éolien, il y aura du géothermique, il y aura de l'hydrolien, il y aura de l'hydraulique, pardon, il y aura de tout en fait.
01:47 Alors sur le nucléaire, qui est-on, nous, ici, qui vivons en 2023 sur cette planète, qui sommes-nous, pour laisser des déchets qui seront encore radioactifs dans plusieurs dizaines de milliers d'années ?
02:00 Et alors, le dernier argument que je vais vous donner, c'est un argument qui va faire réagir, parce que pour moi, c'est un argument central, mais c'est un argument qui est nié par bien des gens.
02:10 Donc, dans la situation dans laquelle nous nous trouvons, il n'est pas impossible, il n'est pas impossible qu'il y ait un effondrement.
02:18 Un effondrement de notre système économique, un effondrement de notre société telle que nous la connaissons, si cet effondrement a lieu, qu'est-ce qu'on fait ? Des centrales nucléaires ?
02:29 On ne sait pas les démanteler, il faut de l'argent public, il faut un État, il faut une sécurité pour les faire fonctionner.
02:37 Comment fait-on ? On raisonne en personnes qui ne pensent pas à notre faim. Le nucléaire, c'est l'énergie de la toute-puissance. Nous ne sommes pas tout-puissants, et nous le sommes de moins en moins.
02:48 C'est quand la dernière fois que vous avez pris l'avion ?
02:50 Je ne voudrais pas dire de bêtises, mais je crois que c'était en 2014. Donc, ça fait près de 10 ans. Et je pense qu'il faut garder quand même de pouvoir faire des voyages, faire du tourisme, et donc pouvoir prendre l'avion occasionnellement.
03:04 Mais il faudrait que ça reste occasionnel.
03:07 Pourquoi êtes-vous si mise en dents ?
03:09 Je ne suis pas mise en dents, en fait. Comme je dis, par exemple, que les hommes ne partagent pas les tâches domestiques. Chaque semaine, les femmes font entre 8 et 10 heures de plus de tâches domestiques que les hommes. Par semaine. C'est énorme !
03:25 Alors on me dit "les hommes nouveaux sont arrivés". Très bien, les hommes nouveaux sont arrivés. Si on regarde les statistiques, depuis 1970, les hommes font 14 minutes de plus par semaine de tâches domestiques.
03:35 Donc en fait, ce n'est pas vrai qu'il y a une révolution dans l'intimité.
03:39 Ce n'est pas vrai non plus qu'il y a une révolution sur la prise en compte des violences faites aux femmes.
03:44 Aujourd'hui, le taux de condamnation des viols est de 0,7%. Cela signifie concrètement qu'il y a une acceptation par la société du fait que les femmes puissent être violées et que les enfants puissent être violés.
03:59 C'est inadmissible. Donc ça n'est pas être mise en dret que de dire ça, c'est demander justice, demander égalité, et dire aux hommes "oui, vous allez devoir checker vos privilèges, et oui, vous allez devoir revenir sur ces privilèges, et oui, il va falloir que vous passiez le balai".
04:13 Pour ou contre la réforme des retraites ?
04:16 Archi contre, mais archi méga contre. Cette réforme ne sert à rien. Elle ne sauve pas du tout le système des retraites. De toute façon, il n'est pas en danger, donc il n'y a pas besoin de le sauver.
04:26 Mais au-delà de ça, la question c'est quelle société on veut ? Est-ce qu'on veut continuer à produire, produire, produire, produire, produire, aller vers la productivité, toujours plus vite, toujours plus vite, toujours plus vite ?
04:37 Et pourquoi faire ? Si c'est produire pour produire, pour s'enrichir, pour tout détruire, en fait ça ne sert à rien. Il faut ralentir, il faut prendre le temps, il faut prendre soin de soi, il faut même le droit à la paresse, parce que, bah oui, tous on est contents les jours où on peut être paresseux et paresseuses.
04:52 Ça fait quoi d'être critiqué par tout le monde ?
04:54 Ce n'est pas tout le monde, c'est une catégorie de la population et c'est une catégorie de la population qui ne veut pas entendre le problème. Oui, on a un problème de surconsommation. Oui, on a un problème d'économie fondée sur la croissance et le PIB. Oui, on a un problème de soutenabilité de notre système social. Oui, on a un problème de violence systémique vis-à-vis des femmes.
05:15 Si vous me critiquez autant, c'est que vous n'êtes pas si sûr de vous sur votre modèle. Parce que sinon, vous ne passeriez pas autant de temps à analyser ce que je dis, à regarder ce que je fais et à prendre du temps pour envoyer des messages, des mails, d'insultes, etc.
05:31 Et donc, la question que j'ai envie de vous poser à vous qui critiquez, c'est qu'est-ce qui vous dérange dans ce que je porte ? Est-ce que c'est le mot égalité ? Est-ce que c'est le mot soin ? Est-ce que c'est le mot protection de la planète et des humains ? Qu'est-ce qui vous dérange ?
05:46 Le dernier acte sexiste dont vous avez été témoin, subi à l'Assemblée ?
05:50 Il y en a à peu près tous les jours. Je disais qu'il était inadmissible qu'on se lève dans l'hémicycle pour soutenir des personnes qui sont condamnées pour violences intrafamiliales.
06:01 Et je le disais en ayant une main dans ma poche. Et il y a un député, Aurélien Pradié, pour ne pas le citer, qui a dû répéter plusieurs fois, près d'une dizaine de fois, "Enlevez votre main de votre poche, on ne parle pas avec la main dans la poche".
06:14 Et en fait, ça c'est, encore une fois, ne pas entendre et ne pas accepter la parole d'une femme dans un hémicycle.
06:21 Et peut-être que c'est comme ça qu'il faut le dire. L'hémicycle, aujourd'hui, n'est plus un lieu de pouvoir masculin.
06:27 C'est un lieu de représentation de la société dans toute sa complexité et nous y avons notre place, comme n'importe qui y a sa place, dès lors qu'il a été élu au suffrage universel.
06:36 Et il n'est pas question que les hommes nous imposent leurs règles dans cet hémicycle.
06:39 Pourquoi ne pas vouloir d'alliance pour les européennes ?
06:42 Alors moi j'en veux une. Moi j'en veux une, c'est mon parti qui n'en veut pas.
06:47 Mais je pense précisément qu'on est vraiment à un moment de bascule de la politique.
06:53 C'est soit l'extrême droite, soit une construction d'un espoir à gauche.
06:56 Et ça passe par, au moment des européennes, de ne pas faire cavalier seul.
07:01 Mais pour ça, il faut que je convainque les partis, mon parti en premier.
07:06 Mais je pense qu'on le doit aux électeurs et électrices.
07:09 C'est un moment de rendez-vous avec l'électorat.
07:12 Et que l'électorat de gauche et écologie se désespèrent totalement.
07:15 Et qu'ils ne comprendraient pas que pour gagner un siège ou deux, on ferme la porte aux autres formations.
07:21 Et que l'élection d'après, on se remette ensemble.
07:24 Je crois que cette illisibilité politique nous nuit profondément.
07:28 Sous-titres par Juanfrance
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07:33 Sous-titres par Juanfrance
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07:38 [Musique]

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