Après le travail de la Commission mixte paritaire, le vote tant attendu sur la réforme des retraites devrait se dérouler ce jeudi au Sénat et à l'Assemblée nationale.
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00:00 - C'est le jour, on va enfin savoir s'il y a vote.
00:03 - Adopté ou pas.
00:04 - 49-3.
00:07 Tous les yeux sont tournés vers les députés LR.
00:10 Parce que le vote, évidemment, dépend...
00:12 Enfin, le succès du vote, le vote de la réforme dépend d'eux.
00:14 Que vont-ils faire ?
00:15 Parce qu'ils ont toutes les cartes en main.
00:16 - Est-ce qu'ils le savent eux-mêmes ?
00:18 C'est pas très clair.
00:18 Hier s'est tenue une réunion avec les députés
00:20 après la commission mixte paritaire,
00:22 histoire de convaincre les derniers réticents
00:24 que le texte final était bien marqué du sceau de la droite
00:27 puisque c'était en gros celui qui avait été adopté au Sénat.
00:30 Le rapporteur du texte, ainsi qu'Olivier Marleix,
00:32 ont donc fait de la pédagogie,
00:33 notamment sur ce qu'ils disent avoir obtenu
00:35 pour les carrières longues.
00:36 Ce qui a fait douter certains récalcitrants.
00:38 Regardez le député de l'Oise, Maxime Minot, par exemple.
00:41 - J'avoue que je suis dans le brouillard.
00:43 J'étais totalement contre.
00:46 Et ça fait réfléchir.
00:48 Donc je vous avoue que là, je vais un peu me poser.
00:50 Je vais poser pour aller contre
00:51 et on verra ce qui se passera d'ici demain matin.
00:53 - Ce ne sera pas un pour, ce sera une abstention.
00:54 - Ah, ce ne sera pas un pour, ça c'est certain.
00:57 - Ce sera pas un pour.
00:58 - Ce sera pas un pour.
00:59 On a envie de lui dire, il serait temps de faire le réfléchissement.
01:01 - C'est pas un pour, c'est soit contre, soit l'abstention.
01:03 - Ce doute, en fait, il traduit bien le flou
01:05 qui flotte sur le groupe parlementaire.
01:07 Selon les comptes d'Olivier Marleix,
01:09 le président du groupe,
01:10 il y aurait 35 députés sur 61 qui devraient voter la réforme.
01:13 Eric Ciotti, lui, est un peu moins optimiste.
01:16 Et après avoir essayé la méthode forte,
01:18 la direction du parti essaye aujourd'hui la méthode lâche
01:20 en poussant les députés qui ne soutiennent pas la réforme
01:23 à s'abstenir donc plutôt qu'à voter contre.
01:25 - Mais justement, s'abstenir, c'est une forme de lâcher
01:27 sur une réforme pareille, non ?
01:28 - Oui, parce que la raison principale que beaucoup de députés avancent
01:31 pour justifier leur opposition à la réforme,
01:33 vous savez ce que c'est ?
01:34 C'est qu'ils ont peur de se faire engueuler dans leur circonscription.
01:36 Et là, pince-moi, je rêve.
01:37 En 2017, pardon, en 2022,
01:40 ces gens-là ont fait campagne pour la retraite à 65 ans, rappelons-le.
01:44 Et là, au moment où il y a une réforme négociée
01:45 avec la droite sénatoriale sur la retraite à 64 ans,
01:48 il n'y a plus personne.
01:49 En fait, si vous voulez voir un parti frôler la mort politique,
01:51 regardez bien ce qui se passe chez les LR
01:52 parce qu'ils ont beaucoup, beaucoup perdu dans cette affaire.
01:55 Leur unité, d'abord, avec des divisions inversement proportionnelles
01:57 à leur poids politique à l'Assemblée.
01:59 Leur fiabilité, ensuite, avec la surenchère
02:01 à laquelle ils se sont livrés
02:02 après avoir topé avec Elisabeth Borne.
02:04 Leur crédibilité, j'en parlais à l'instant,
02:05 ça veut dire quoi de jouer les matins morts
02:07 pendant les campagnes électorales,
02:08 si c'est pour se débiner quand le vent souffle plus fort.
02:10 Et puis enfin, et c'est peut-être le plus embêtant pour eux,
02:12 leur responsabilité, s'abstenir sur une réforme de retraite,
02:14 c'est digne d'un parti de gouvernement, ça.
02:16 Rendez-vous compte que certains LR en sont à croiser les doigts
02:19 pour que le gouvernement utilise le 49-3,
02:21 ce qui leur rééviterait de se mouiller.
02:22 Oui, parce que voter contre ou s'abstenir,
02:23 c'est évidemment pas la même chose.
02:25 Ben non, parce que quand vous vous abstenez,
02:26 ça fait baisser la jauge de la majorité.
02:28 Le président de la République, on l'a appris hier,
02:29 et c'est une information de Benjamin Duhamel,
02:31 a fait planer la menace d'une dissolution
02:33 si la réforme n'était pas votée.
02:36 Enfin, le président de la République fait un peu de la com', non ?
02:39 Après moi, de la ho'.
02:40 Et un petit peu de pression sur les LR, surtout,
02:42 parce que quand vous pesez moins de 5% de la dernière présidentielle,
02:45 que vous avez le groupe politique à l'Assemblée
02:47 le plus ratatiné de votre histoire
02:49 et que vous sortez de cette politique explosée façon puzzle,
02:52 ben bon courage pour refaire campagne
02:53 si jamais de nouvelles élections se présentaient.
02:56 La vérité, c'est que les LR auraient pu être faiseurs de rois
02:58 et qu'ils sont aujourd'hui aux abois.