Le député Les Républicains des Hauts-de-Seine, Phlippe Juvin, s'est exprimé ce samedi soir sur BFMTV au sujet de la réforme des retraites.
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00:00 - Marie-Pécrace en était sortie gagnante, elle avait une réforme des retraites, elle, dans son projet.
00:04 L'âge de départ, puisque c'est ce qui cristallise tout, c'était 65 ans.
00:08 Vous aviez soutenu votre candidate avec cette proposition.
00:10 Aujourd'hui, vous êtes élu LR, donc dans l'opposition.
00:13 Est-ce que, oui ou non, ce texte, là, en l'état, vous le votez ?
00:17 - Je voterai évidemment le texte qui est proposé, mais je le voterai à la main forcée.
00:22 Je le voterai à la main forcée parce que c'est un texte qui est décevant.
00:25 Pourquoi il est décevant ?
00:26 C'est un texte qui ne pose pas la question, qui est pourtant absolument fondamentale, du vieillissement de la population.
00:32 - Alors pardonnez-moi, pourquoi vous le votez si ça ne vous voit pas ?
00:34 - Faute de mieux. Faute de mieux.
00:36 Parce que si je ne le vote pas, qu'est-ce qui se passe ?
00:38 Oui, il y a un problème de financement des retraites.
00:41 Et oui, dès l'année prochaine, le système sera déficitaire.
00:44 Il faut dire les choses aux Français.
00:46 Aujourd'hui, les retraites ne sont pas financées pour les 20 prochaines années.
00:50 C'est le fait.
00:51 Si vous ne votez pas de loi, dans ces cas-là, les retraites vont baisser, mécaniquement.
00:56 Très rapidement, dans les années qui viennent.
00:58 Donc il faut voter une loi.
00:59 Donc je vais voter la loi qui est proposée par le gouvernement.
01:02 Ce qui ne m'empêche pas, comme parlementaire, de dire que c'est une loi décevante.
01:06 Et cette loi décevante, je vais essayer de la corriger à mon niveau avec des amendements.
01:10 - Alors prenons les points. Qu'est-ce qui vous va ?
01:11 Est-ce que 64 ans, 43 annuités, qui sont les deux totems sur lesquels le gouvernement ne veut pas bouger, ça vous va ?
01:16 - Oui, ça me va.
01:17 - Qu'est-ce qui ne vous va pas, alors ?
01:19 - Le premier point, c'est que dans un régime par répartition, il faut que les gens comprennent ce qu'est un régime par répartition.
01:24 C'est que quand vous travaillez, vous sortez de l'argent de votre poche et vous le donnez aux retraités directement.
01:30 C'est la retraite par répartition.
01:31 En 1960, il y avait 4 personnes actives qui cotisaient pour un retraité.
01:37 Actuellement, on est à moins de 2 actives qui cotisent pour un retraité.
01:41 Et évidemment, dans ces cas-là, comme il y a moins de gens qui cotisent, il faut qu'ils travaillent plus longtemps.
01:46 C'est la raison pour laquelle on repousse l'âge de la retraite.
01:49 Mais malgré cela, la population va continuer à vieillir.
01:53 Elle va continuer à vieillir.
01:54 Et donc, si on n'en reste que sur ce système-là, sans le modifier sur le fond, qu'est-ce qui va se passer, M. Boursier ?
02:01 Dans 5 ans, dans 10 ans ou dans 15 ans, on va devoir refaire une autre réforme pour repousser de nouveau.
02:08 On ne va pas travailler jusqu'à l'âge de 70 ans.
02:11 - Mais qu'est-ce qu'il faudra améliorer, alors ?
02:13 - Ce que je vous dis, c'est assez simple.
02:15 C'est complexe à mettre en œuvre, mais on voit le chemin.
02:18 Le chemin consiste à dire, voilà, nous avons cette retraite par répartition.
02:21 On aménage par des mesures comptables, qui sont les mesures proposées par le gouvernement.
02:25 Mais rapidement, on ajoute à ce type de retraite dite par répartition, ce qu'on appelle de l'épargne collective, de la capitalisation collective.
02:35 C'est-à-dire qu'en fait, on demande aux gens qui cotisent de cotiser un fonds, de façon obligatoire, tout le monde le ferait,
02:42 un fonds qui sera placé dans l'économie réelle, qui va produire des intérêts, et ces intérêts m'aideront à compléter ma retraite demain.
02:50 En fait, ça existe.
02:51 - Oui, ça existe, oui.
02:52 - Les fonctionnaires ont ce qu'on appelle...
02:54 - Les caisses complémentaires.
02:55 - Oui, le RAF, Régime additionnel de la fonction publique.
02:59 C'est réservé à certaines catégories, dont les fonctionnaires, pour une toute petite partie.
03:03 Et il faut...
03:04 - Mais est-ce que ça...
03:05 - J'ai un amendement, je le propose pour tous les salariés du privé.