Rencontre avec l'actrice et cinéaste Agnès Jaoui et avec Francesca Bozzano, directrice des collections de la Cinémathèque de Toulouse, qui nous font redécouvrir l'histoire méconnue de Musidora cinéaste
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Court métrageTranscription
00:00 (Générique)
00:20 (Générique)
00:48 -Salut à tous. Vous êtes bien sur "Ciné + Classique".
00:51 C'est l'heure de votre Viva Cinema, qui met à l'honneur
00:54 la légendaire Musidora.
00:56 Au sommaire, également, le rosebud de Jacques Tati,
00:59 la mélodie du bonheur de Palatine
01:02 et une rencontre avec Cattel Quiléveret.
01:05 C'est parti.
01:06 Musique de suspense
01:08 -Haha !
01:09 -On la connaît comme une actrice légendaire du cinéma muet,
01:14 mais Musidora a été aussi l'une des premières femmes
01:17 à réaliser des films en France.
01:19 A l'occasion du 45e Festival international de films de femmes,
01:23 qui lui consacrera tout bientôt une journée hommage,
01:26 retour sur cette histoire méconnue,
01:28 en compagnie de deux invités du festival,
01:31 la directrice des collections de la Cinémathèque de Toulouse,
01:34 Francesca Bozzano,
01:35 et l'actrice et réalisatrice Agnès Jauy.
01:38 ...
01:50 -Musidora était une jeune femme dans les années 10.
01:54 Dans les années 1910,
01:57 elle était artiste de théâtre,
01:59 elle suivait des cours de peinture,
02:02 et elle s'est dirigée immédiatement
02:06 vers une carrière d'artiste touche-à-tout.
02:10 ...
02:16 Elle a commencé à dessiner,
02:18 à faire des affiches, des caricatures,
02:21 elle écrivait,
02:22 elle était devenue rapidement une grande vedette de Folies Bergères,
02:27 elle jouait au Bataclan,
02:28 elle était amie des intellectuels de l'époque,
02:32 d'écrivains comme Colette,
02:34 comme Pierre Benoît,
02:36 voilà, elle était...
02:39 quelqu'un qui avait une envie
02:42 de communiquer et de s'exprimer,
02:46 qui allait dans toutes les directions.
02:49 ...
02:51 -C'est donc naturellement que Musidora, dès 1909,
02:54 fait ses premières apparitions au cinéma.
02:56 Elle jouera dans près d'une centaine de films,
03:00 dont les fameux sériels de Louis Feuillade,
03:02 "Les vampires", 1915,
03:04 et "Judex", 1916,
03:06 devenant une star du cinéma populaire
03:09 et une icône pour les artistes de l'avant-garde.
03:11 ...
03:16 -C'est vrai que c'est...
03:18 C'est un drôle de parcours,
03:20 parce qu'elle est connue en tant que vamp,
03:23 donc il y a quand même aussi un peu la...
03:26 Voilà, l'archétype de la femme objet,
03:29 comme muse de Breton, d'Aragon, etc.
03:34 Donc là aussi, c'est la femme qui inspire,
03:36 mais elle est aussi créatrice,
03:39 et ce côté-là disparaît, quoi.
03:42 -À l'époque, ce n'était pas quelque chose de très évident
03:45 pour une femme de passer derrière la caméra.
03:49 Il y en avait eu deux, en France,
03:52 Alice Guy, qui était la secrétaire de Gaumont
03:56 et qui avait commencé très vite à tourner des films.
03:59 Et Germaine Dulac,
04:02 qui était écrivaine, journaliste, intellectuelle.
04:06 Donc, Musidora est la troisième femme
04:10 qui passe derrière la caméra,
04:12 qui a cette envie et cet engouement, vraiment,
04:16 de faire elle-même des images.
04:19 Musidora est bien la femme moderne,
04:23 dira André Breton.
04:25 Au début des années 20, Musidora réalise huit films.
04:28 Et si plusieurs d'entre eux sont aujourd'hui perdus,
04:31 son oeuvre la plus ambitieuse,
04:33 "La fresque pour Don Carlos", 1921,
04:36 a récemment été redécouverte.
04:38 -On a découvert, dans nos collections de la Cinémathèque de Toulouse,
04:45 une copie incomplète, malheureusement,
04:49 mais la copie d'exploitation de ce film
04:54 de la version française.
04:55 -C'est la triste histoire de l'histoire de l'art
04:58 qui est écrite par les vainqueurs, comme toute histoire,
05:01 et donc les vainqueurs étant les hommes.
05:04 Eh bien, ils ont eu tendance...
05:08 Alors, il y a eu des hommes oubliés,
05:10 mais je pense que quand même, Musidora a souffert,
05:14 malgré tout, de son genre,
05:16 et que, oui, l'effacement
05:20 d'oeuvres de femmes,
05:23 compositrices, peintres,
05:26 et également réalisatrices, existe.
05:29 De façon, d'ailleurs, souvent inconsciente.
05:32 C'est pas une volonté de dire
05:34 "Je vais virer les femmes et on va s'en foutre."
05:37 C'est juste qu'il y a un peu moins de considération.
05:41 -Adapté d'un roman de Pierre Benoît
05:45 et co-réalisé par Jacques Lassen,
05:47 "Pour Don Carlos" est inspiré d'un épisode
05:49 des guerres civiles espagnoles du XIXe
05:51 et suit le destin d'Alegría, une amazone désarmée carliste.
05:55 Musique douce
05:57 ...
05:59 -Elle commence à découvrir ce personnage
06:03 d'Alegría,
06:05 qui est...
06:06 ...égérie de l'armée carliste,
06:12 qui lui permet vraiment d'incarner
06:15 énormément de femmes à l'écran.
06:18 La combattante...
06:22 ...
06:27 La séductrice...
06:29 ...
06:33 La criminelle...
06:34 ...
06:37 Et la martyre.
06:38 ...
06:50 -Ce qui est intéressant à dire,
06:52 c'est qu'elle était très liée
06:55 à ce concept de cinéma populaire.
06:59 C'est un peu pour ça, je pense,
07:01 que "Pour Don Carlos" correspondait beaucoup
07:04 à ses ambitions,
07:07 parce que c'est un film de guerre,
07:10 un film d'amour,
07:12 un film d'aventure.
07:14 ...
07:21 -Ce qui est très caractéristique
07:23 et très singulier
07:26 chez Musidora,
07:28 c'est qu'elle fait tout.
07:30 Elle fait le scénario,
07:33 elle réalise
07:36 et elle interprète les rôles.
07:38 Et en plus,
07:40 elle devient très vite productrice de soi-même.
07:44 Elle fonde les films Musidora.
07:46 Là aussi, c'est quelque chose de très innovateur
07:50 pour avoir la possibilité
07:53 de justement faire un peu
07:56 ce qu'elle souhaite.
07:58 -En 1944, alors qu'elle a quitté les plateaux
08:01 depuis près de 20 ans,
08:03 elle est approchée par Henri Lenglois
08:05 de la Cinémathèque française
08:07 pour l'aider à conserver la mémoire
08:09 de l'âge d'or du cinéma muet.
08:11 -Elle commence à faire des interviews
08:14 avec des personnes qu'elle avait bien connues,
08:17 donc les grands cinéastes du cinéma populaire
08:20 des années 10,
08:22 pour conserver cette histoire du cinéma muet
08:27 qui était à l'époque
08:30 quelque chose de déjà oublié, nié, caché.
08:34 ...
08:44 Musidora m'intéresse
08:46 parce que c'est une époque qui m'intéresse,
08:48 parce que c'est un personnage, par contre,
08:51 Irma Vepp, ça fait partie de l'histoire du cinéma,
08:54 après, elle a été reprise par Assaïas,
08:56 Judex, tout ça, c'est un personnage haut en couleurs.
09:01 Je pense qu'il y aurait un film magnifique à faire
09:04 avec Musidora, très intéressant.
09:05 Musique douce
09:08 -Ne manquez pas "Pour Don Carlos", réalisé par Musidora,
09:11 ainsi que toute la belle programmation
09:13 du 45e Festival international de films de femmes,
09:16 tout bientôt à Créteil.
09:18 ...
09:20 Musique douce
09:22 ...
09:24 -C'est un spectacle !
09:26 -Sors-tu de là, les bouchons !
09:27 -On fait la première, Irma ! -Oui !
09:30 -Allez !
09:32 -Forza Bastia 78, où l'île en fête,
09:34 est le dernier film signé Jacques Tati.
09:37 Dernier ? Pas tout à fait.
09:38 Si Tati a bien tourné ce documentaire,
09:41 il ne l'a jamais vraiment terminé.
09:43 Mais revenons à l'année 1978
09:45 et à l'épopée européenne du club Bastiais de football,
09:48 dont Gilbert Trigano, le fameux patron du club Med,
09:51 est aussi le président.
09:53 Tati, autre grand amateur de sport,
09:55 s'est fait connaître au musical avec son numéro "Impression sportive".
09:59 ...
10:30 ...
10:34 Quand Trigano propose à Tati de documenter
10:37 la finale de la coupe de l'UEFA entre Bastia et le PSV Eindhoven,
10:41 la boucle est presque bouclée.
10:43 ...
10:45 Tati pose son regard à la fois bienveillant et amusé
10:47 sur ceux que l'on ne filme jamais,
10:49 des Bastiais fiers de leur île et de leur équipe.
10:52 -J'ai eu la chance d'aller au coin assez souvent.
10:56 Alors, du coin, comme vous êtes métier de langue,
10:59 vous vous apercevez que ce professeur,
11:01 que vous avez vu de face et qui était parfait,
11:04 du coin, vous voyez qu'il a baissé un peu ses chaussettes,
11:07 qu'il se gratte les mains,
11:08 c'est-à-dire que vous voyez un peu l'envers du décor.
11:11 C'est donc le début de l'observation,
11:13 c'est comme ça que j'ai commencé à voir qu'il y avait autre chose
11:17 que des gens impeccables et corrects.
11:19 -Le foot, lui, reste presque toujours hors champ.
11:22 Hors jeu, pourrait-on dire,
11:23 puisque rien ne se passe comme prévu,
11:25 un déluge noie le terrain de Furiani, qui devient injouable.
11:29 Le match a pourtant bien lieu, mais accouche d'un triste 0-0.
11:32 Cris de foule
11:34 L'allièce locale retombe lors du match retour.
11:37 Les Hollandais du PSV infligent un cinglant 3-0
11:40 à l'équipe de Johnny Rep, la star néerlandaise de Bastia.
11:43 Cette triste fin stoppe le documentaire
11:45 sur un sentiment de désolation.
11:47 Tati ne retournera plus jusqu'à sa mort en 1982,
11:51 et il faudra attendre 2002
11:53 pour que sa fille, Sophie Tati-Chef, monteuse et réalisatrice,
11:57 assure, avec le concours de la Cinémathèque de Corse,
12:00 le montage des "Rush oubliés", retrouvés dans une cave.
12:03 Le dernier film du grand Jacques Tati,
12:07 "Forza Bastia 78", où l'île en fête,
12:10 s'achève donc 20 ans après sa mort.
12:12 On y retrouve son regard sur le monde,
12:15 sa passion du décalage, qu'il soit à l'image ou au son.
12:18 Pour découvrir cette pépite
12:20 et revoir l'intégralité des chefs-d'oeuvre de Jacques Tati,
12:23 il faut aller la nuit du 17 mars en sa compagnie
12:26 sur Ciné+ Classique et retrouver les films à tout moment sur My Channel.
12:30 S'il a un pied dans le cinéma d'animation
12:40 où il exerce en tant que caractère animateur,
12:43 Vincent Herart de Vey brille aussi au sein du groupe de folk-rock palatine
12:47 dont il est la belle voix fêlée.
12:49 De passage à Paris, il nous révèle sa mélodie du bonheur.
12:53 Il est un personnage qui est très bien joué.
12:55 Il est un personnage qui est très bien joué.
12:58 Il est un personnage qui est très bien joué.
13:01 Il est un personnage qui est très bien joué.
13:04 Il est un personnage qui est très bien joué.
13:06 Il est un personnage qui est très bien joué.
13:09 Il est un personnage qui est très bien joué.
13:12 Il est un personnage qui est très bien joué.
13:14 Il est un personnage qui est très bien joué.
13:17 Il est un personnage qui est très bien joué.
13:20 Un, par l'image et deux, par la musique
13:23 parce que la BO de ce film est vraiment hyper marquante et hyper belle.
13:28 Pour moi, un des thèmes le plus marquant, le thème de Kaneda,
13:34 c'est la scène qui ouvre le film.
13:36 C'est une course poursuite
13:39 entre deux gangs de motards ultra-violentes.
13:41 Dans un décor un peu à la Blade Runner hyper moderne,
13:48 hyper futuriste et en même temps très, très sale.
13:51 Ce qui est marquant dans ce thème de Akira,
13:53 c'est que dans Blade Runner, on a une ville futuriste
13:56 et des synthétiseurs hyper futuristes, ça donne un univers très froid.
13:59 Dans celui d'Akira, au lieu d'avoir ça,
14:02 on a une musique traditionnelle folk.
14:04 Le génie de Katsuhiro Otomo,
14:14 c'est l'épée à la pelle à Ayamashiro Shoji
14:17 et son collectif Geino Yamashiro Gumi,
14:21 avec un ensemble musical.
14:23 En tant qu'Européen, tu écoutes ça,
14:24 tu as l'impression que ça va être une musique traditionnelle japonaise.
14:27 En fait, pas du tout, c'est une musique traditionnelle de Bali.
14:31 Pour nous, déjà, ça donne un côté un peu exotique,
14:34 mais même pour les Japonais qui voyaient un nouveau Tokyo,
14:37 la musique, eux, n'en parlaient pas plus qu'à nous.
14:39 Donc ça crée un univers complètement nouveau
14:41 pour les Japonais autant que pour nous.
14:43 Le thème de Kaneda est joué avec un gamelan de Jégog,
14:46 qui est le nom de cet instrument xylophone bambou,
14:50 et qui peut jouer un accord,
14:53 qui est un Do mineur septième.
14:56 C'est un accord qui est un peu plus basique,
14:59 mais qui est un peu plus basique,
15:01 et qui est un peu plus basique,
15:03 et qui est un peu plus basique,
15:05 et qui est un peu plus basique,
15:07 et qui est un peu plus basique,
15:09 et qui est un peu plus basique,
15:11 et qui est un Do mineur septième.
15:13 Et donc, dessus, ça fait comme une sorte de bourdon,
15:16 qui reste constant pendant toute la scène.
15:18 Et on a les chœurs, ensuite, qui montent dessus
15:21 pour former... qui vont monter en crescendo
15:24 sur cette note stable,
15:26 et avec une variation en Mi,
15:28 ce qui fait mineur majeur.
15:30 Du coup, ça fait une sorte de mélodie
15:32 qui tourne autour de la même note,
15:34 ce qui est assez joli.
15:36 (Hum)
15:38 (Hum)
15:40 (Hum)
15:42 (Hum)
15:44 (Hum)
15:46 Ça tourne là-dessus, quoi.
15:48 C'est assez doux, en même temps,
15:50 c'est vachement épique et entraînant.
15:52 Et c'est pendant une scène hyper violente
15:55 de baston, de sang,
15:57 et de gens qui meurent, en vrai.
15:59 (Guitare)
16:01 (Guitare)
16:03 (Chant en japonais)
16:05 (Chant en japonais)
16:07 (Chant en japonais)
16:09 (Chant en japonais)
16:11 (Chant en japonais)
16:13 (Chant en japonais)
16:15 (Chant en japonais)
16:17 (Chant en japonais)
16:19 (Chant en japonais)
16:21 (Chant en japonais)
16:23 (Chant en japonais)
16:25 (Chant en japonais)
16:27 (Chant en japonais)
16:29 (Chant en japonais)
16:31 (Chant en japonais)
16:33 (Chant en japonais)
16:35 (Chant en japonais)
16:37 (Chant en japonais)
16:39 (Chant en japonais)
16:41 (Chant en japonais)
16:43 (Chant en japonais)
16:45 (Chant en japonais)
16:47 (Chant en japonais)
16:49 (Tousse)
16:50 -Il y a une autre scène marquante,
16:52 qui marque les gens qui ont vu le film,
16:54 c'est la scène des poupées.
16:56 C'est l'attaque des enfants, pas mutants,
16:58 mais qui ont des pouvoirs, sur Tetsuo,
17:00 quand il est à l'hôpital.
17:03 Il y a des petits sons qui commencent.
17:04 (Chant en japonais)
17:06 Et après, on a des grandes voix, je sais pas,
17:09 de moines bouddhistes, j'ai l'impression,
17:11 mais sans vraiment rien y connaître.
17:13 Et ça, c'est...
17:15 Et dessus, il y a aussi des synthés qui commencent à monter.
17:18 (Cris)
17:20 (Bruit de chasseurs)
17:22 (Bruit de chasseurs)
17:24 -Banda !
17:26 (Bruit de chasseurs)
17:28 (Bruit de chasseurs)
17:31 (Bruit de chasseurs)
17:32 (Bruit de chasseurs)
17:34 -C'est là où il y a un côté un peu génial dans cette bande-son,
17:37 c'est que comme c'est un collectif musical,
17:40 dedans, il y avait aussi des chercheurs, des photographes,
17:43 des musiciens électros, et certains d'entre eux,
17:46 pour pouvoir utiliser le format MIDI,
17:48 qui venait juste d'être inventé, ont été obligés de reprogrammer
17:51 pour pouvoir s'en servir sur leur tonalité,
17:53 parce que c'est pas la même tonalité européenne.
17:55 Donc, du coup, ils ont fait de la recherche et des choses nouvelles
17:59 pour pouvoir utiliser du synthé sur cette musique-là.
18:01 Donc, c'est vraiment une sorte de composite futuristico-ancien
18:04 qui marche hyper bien, du coup, avec le film.
18:07 (Bruit de chasseurs)
18:09 (Bruit de chasseurs)
18:11 (Bruit de chasseurs)
18:13 (Bruit de chasseurs)
18:15 (Bruit de chasseurs)
18:17 -En attendant le concert parisien de Palatine en avril,
18:20 vous pouvez d'ores et déjà écouter "Phantomaton",
18:23 le deuxième album du groupe.
18:26 (Musique)
18:28 (Musique)
18:31 (Musique)
18:34 (Musique)
18:36 Cinéaste français injustement méconnu, René Ferret
18:39 a pourtant réalisé près de 20 films,
18:41 parmi lesquels le mélodrame familial "Bathême" 1989,
18:44 qui a profondément marqué la réalisatrice Cathel Killevery.
18:48 En plein montage de son prochain film, elle nous explique
18:51 pourquoi elle a choisi de projeter "Bathême"
18:55 au cadre du Ciné-club mensuel de la SRF,
18:57 la société des réalisatrices et réalisateurs de films.
19:00 Brève rencontre avec Cathel Killevery.
19:03 -Pourquoi j'ai choisi "Bathême" de René Ferret ?
19:06 En fait, pour moi, René Ferret,
19:08 c'est un cinéaste français hyper important,
19:11 qui n'est pas assez... Voilà,
19:13 qui ne fait pas assez partie de notre histoire du cinéma.
19:16 Donc j'avais hyper envie de le faire découvrir.
19:19 Et pourquoi ce film-là ?
19:21 Parce que, de mon point de vue,
19:24 c'est son plus beau film.
19:25 Et c'est une histoire qui s'inscrit dans un genre que j'adore,
19:28 celui du mélodrame.
19:30 En fait, c'est un film qui, pour moi, m'évoque
19:33 Douglas Sirk, James L. Brooks...
19:36 Et c'est un genre, en plus,
19:38 qui, personnellement, m'inspire, m'influence.
19:41 Donc voilà, c'est un film
19:43 qui a été important pour moi, pour mon travail,
19:46 et qui peut, j'espère, j'en suis sûre,
19:48 l'être pour d'autres spectateurs ou réalisatrices, réalisateurs.
19:52 (Musique)
19:54 Et les ennuis
19:58 C'est pour la vie
20:03 Pénalie
20:07 Il avait besoin, lui,
20:09 pour croire à ce qu'il filmait,
20:11 d'aller chercher des gens qui étaient beaucoup plus vierges
20:15 en termes de...
20:17 de paysages cinématographiques.
20:19 Il avait besoin de...
20:21 de ces visages à lui.
20:23 Il était hanté par les visages de ses parents,
20:26 et donc il est allé vers des comédiens
20:29 qui lui évoquaient profondément ses parents.
20:32 Sans doute parce que c'est cette connexion-là
20:35 qu'elle lui permettrait de les filmer au mieux.
20:38 C'est vraiment un choix qui lui appartient
20:41 et qui certainement a un endroit garanti
20:44 pour lui, la réussite du film.
20:46 (Musique)
20:48 Je vous trouve belles.
20:50 (Musique)
20:53 Vous voulez bien m'épouser ?
20:56 (Musique)
20:58 -Aline !
21:00 -C'est mon père. -Je vais partir.
21:02 -Aline ! Qu'est-ce qu'il y a ?
21:04 -J'arrive ! Vous seriez sur le marché demain matin ?
21:07 -Oui, je viendrai. -Vous ne m'avez pas répondu.
21:10 -Pour le marché ? -Non, pour le mariage.
21:13 -Vous voudriez vraiment ? -Oui, et vous ?
21:16 -Bien sûr. Et vos parents ? -Je m'en charge.
21:19 -Ce qui est rare dans ce film,
21:21 c'est qu'il traverse quasiment 30 ans.
21:25 Cette notion de saga, de fresque familiale,
21:30 c'est un genre qui est très peu traité,
21:34 exploité dans le cinéma français,
21:36 qu'on trouve plus dans le cinéma américain
21:39 et que moi, j'adore,
21:41 et que je trouve hyper audacieuse.
21:44 C'est une histoire d'amour. On commence avec un couple.
21:47 On les voit se rencontrer.
21:49 On va suivre leur famille se construire,
21:52 leurs enfants arriver. Ils vont vivre des épreuves
21:55 plus ou moins gaies, tragiques.
21:57 On les voit vieillir et grandir.
21:59 C'est extrêmement touchant et hyper beau.
22:02 -Maman.
22:03 -Oui ?
22:06 -Ils vont mourir.
22:10 -Qu'est-ce que tu racontes ?
22:12 -Pourquoi tu dis ça ?
22:17 -Je le sais.
22:19 -C'est un film qui questionne la notion de destin.
22:25 C'est une question qui me passionne.
22:28 La question du destin et du temps.
22:30 Il arrive à saisir le temps qui passe,
22:33 la vie, la mort au travail.
22:37 Comme ça.
22:39 Qu'est-ce que ça peut vouloir dire, être dans un couple,
22:42 être fait l'un pour l'autre ?
22:44 Surmonter les joies, les peines.
22:48 Et au final, qu'est-ce qui se transmet,
22:54 qu'est-ce qui reste d'un couple à travers ses enfants ?
22:57 C'est des sujets, des questions que j'adore.
23:00 -Tu vois, mon grand,
23:03 autant ta mère était inquiète que tu choisisses ce métier,
23:07 autant moi, après t'avoir vu, je peux te dire
23:10 que tu as raison de foncer, car tu as du talent.
23:14 T'es pas d'accord ?
23:16 Et ça me donne du coeur à l'ouvrage
23:20 pour continuer à vous offrir des études
23:23 et à payer cette école de théâtre.
23:25 -C'est aussi un film sur ça,
23:27 sur la naissance d'une passion, d'une vocation.
23:31 Et c'est un film qu'il a fait aussi en série.
23:35 Il y avait deux films pour la télévision.
23:38 Il a aussi écrit un roman.
23:40 Je pense qu'il en était très heureux
23:43 de ce projet comme ça et plusieurs formes.
23:46 C'est un film très important pour lui.
23:49 -Retrouvez "Bathême" de René Ferré, 1989,
23:54 en salle, présenté par Cattel-Killeveret, le 20 mars,
23:57 au cinéma Le Grand Action à Paris,
23:59 pour une nouvelle séance du Ciné-Club de la SRF.
24:02 Votre vie va vous attendre,
24:04 comme toujours, sur les réseaux sociaux du Ciné+,
24:07 mais aussi sur myKanal.
24:09 ...
24:17 ...