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Chaque jour, des invités opposent leur point de vue sur l'actualité politique. Ce lundi, Géraldine Woessner et Charlotte d’Ornellas.
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News
Transcription
00:00 Le club de la presse européen, et si le plus dur pour le gouvernement, finalement c'était
00:06 maintenant.
00:07 Le projet de loi réformant les retraites a été voté au Sénat samedi.
00:10 Il y a encore loin de la coupe aux lèvres pour l'exécutif puisque le texte doit encore
00:13 passer à la moulinette d'une commission mixte paritaire.
00:17 Mercredi, jour d'une huitième mobilisation à l'appel des syndicats.
00:21 Un accord entre les deux champs n'est pas du tout certain.
00:23 Et le vote qui suivra à l'Assemblée nationale l'est encore moins.
00:27 Bref, que va-t-il se passer ?
00:28 Géraldine Vossner, journaliste au point, est avec nous.
00:30 Bonjour Géraldine.
00:31 Bonjour Dimitri.
00:32 Et Charlotte Dornelas, journaliste à Valeurs Actuelles.
00:34 Bonjour Charlotte.
00:35 Bonjour Dimitri.
00:36 Alors quel bazar.
00:37 Voyez-vous, pensez-vous, Charlotte, qu'on activera, ça se finira, sur un 49-3 ? C'est
00:42 la question finalement qui se pose ce matin.
00:43 Et ces 49-3, y aura-t-il éventuellement motion de censure derrière ? Ça c'est le scénario
00:48 catastrophe pour Elisabeth Borne.
00:49 Celui en tout cas qu'elle ne veut absolument pas.
00:51 Si on en croit les déclarations successives, hier on a Olivier Véran qui nous dit non,
00:55 on ne fera pas le 49-3 parce qu'on ne veut pas faire le 49-3.
00:58 Et Vincent Trémolet de Villers entendait exactement le contraire.
01:00 S'il dit que ça n'aura pas lieu, c'est donc que ça va se produire.
01:02 C'est vrai qu'avec Olivier Véran, en général, quand il nous a dit quelque chose, on a fini
01:05 par vivre le contraire.
01:06 Mais cela dit, Vincent Trémolet de Villers ce matin disait qu'en effet, Elisabeth Borne
01:11 n'a pas du tout intérêt, et c'est la seule qui n'a pas intérêt à passer par le 49-3
01:14 puisque c'est elle évidemment qui le paierait.
01:16 Mais si par exemple Eric Wörth ce matin à votre micro dit non, en fait ce serait mieux
01:21 de ne pas utiliser le 49-3, mais par ailleurs c'est tout à fait normal d'utiliser le 49-3,
01:26 c'est un outil qui est prévu.
01:27 Donc ce qu'on comprend à la fin, c'est que de toute façon, à la fin, ils veulent la
01:30 réforme.
01:31 Si évidemment ça peut passer avec les trois députés arrachés au dernier moment, c'est
01:35 mieux puisque ça permettra de dire que ça a été voté de manière parfaitement régulière.
01:38 Mais s'ils nous utilisent le 49-3 pour faire voter le texte, ils nous expliqueront que
01:42 ça a été voté de manière parfaitement régulière, puisque c'est un outil de la
01:46 Constitution.
01:47 Donc bon, le psychodrame autour du 49-3...
01:49 - Mais vous mentionnez, alors justement Eric Wörth qui était l'invité de Sonia Mabrouk
01:52 tout à l'heure, Géraldine Vosner, il dit que cette phrase, quelque part il adresse
01:56 un message, courage mesdames et messieurs les parlementaires, on ne peut pas toujours
01:59 suivre l'opinion publique.
02:01 Voilà ce qu'a dit tout à l'heure Eric Wörth sur Europe 1.
02:04 On en est là finalement.
02:05 - On en est complètement là, avec une équation extrêmement difficile pour le gouvernement,
02:10 pour Elisabeth Borne, parce qu'il va y avoir une commission mixte paritaire qui aura lieu
02:14 mercredi.
02:15 Alors si elle n'est pas conclusive, effectivement, on repart sur une lecture, effectivement
02:23 on peut activer le 49-3, si il y a un accord à cette commission mixte paritaire, on part
02:30 au vote.
02:31 Et là, c'est finalement jeudi matin que tout va se jouer, que va décider le gouvernement.
02:35 C'est là qu'il va compter, est-ce qu'il y a assez de députés, pas assez de députés,
02:39 et puis là il y a un vrai pari et un vrai risque.
02:42 S'il décide d'aller au vote et que le texte est rejeté, c'est fini, il n'y a plus de
02:47 réforme.
02:48 - C'est pour ça qu'il y a un choix à faire d'un point de vue de l'exécutif.
02:50 - On confond ce choix qui est cornelien et les députés républicains, c'est à eux
02:56 que s'adressait aujourd'hui Eric Wörth, se comptent aujourd'hui, on parle quand même
03:00 d'une trentaine, peut-être 35 députés, qui ne voteraient pas une réforme pour laquelle,
03:06 on le rappelle, les républicains se sont battus depuis des années.
03:09 C'est-à-dire le mantra du recul de l'âge de départ en retraite, c'est vraiment un
03:15 marqueur des républicains.
03:17 C'est vrai que le débat public devient totalement incompréhensible sur ce sujet.
03:21 - Alors on va reparler abondamment des retraites cette semaine, c'est pour ça que je passe
03:25 un peu rapidement.
03:26 J'aimerais qu'on aborde l'autre sujet, puisqu'il n'y a pas que les retraites au menu des parlementaires
03:30 cette semaine.
03:31 Mercredi au Sénat, projet de loi immigration, intégration, ça va arriver en commission,
03:35 et donc aujourd'hui à l'Assemblée nationale, lundi.
03:37 Ça c'est le texte qui nous intéresse, le projet de loi pour favoriser la relance du
03:42 nucléaire.
03:43 C'est le deuxième texte sur les énergies en quelques semaines, il y a eu celui sur
03:46 les énergies renouvelables le mois dernier.
03:48 Alors le gouvernement s'était appuyé sur la gauche, là sur le nucléaire, semble-t-il,
03:51 il s'agit de s'appuyer sur la droite.
03:53 Qu'est-ce qu'il y a exactement dans ce texte, Géraldine Vosner ? Je sais que c'est un sujet
03:56 qui vous passionne et que vous maîtrisez très bien.
03:58 - Alors c'est un texte qui est relativement technique, qui vive à simplifier les procédures
04:02 pour accélérer les chantiers en amont des décisions.
04:07 C'est-à-dire que ça devrait permettre de gagner un an, peut-être deux ans, avant qu'une
04:13 décision de construire un nouveau réacteur soit formellement prise, on pourra faire les
04:18 travaux de terrassement, de préparation du site, les parkings, les préfabriqués.
04:22 - Est-ce qu'on va se passer de la vie de la population locale ?
04:24 - Alors on ne se passera évidemment pas de la vie de la population locale, parce que
04:28 ça conserve tous les process de décision publique.
04:32 Donc c'est vraiment un texte assez technique, symbolique aussi pour la filière qui avait
04:38 besoin finalement de se mettre en ordre de bataille.
04:42 - Il va y avoir quand même un sujet de démocratie, parce qu'effectivement, quand on parle de
04:46 simplification des démarches administratives pour accélérer la construction des centrales,
04:50 on comprend implicitement que la résistance que l'on voit dans ce genre de projet, généralement
04:55 des populations locales, c'est-à-dire "je veux bien une centrale, mais pas en bas de
04:58 chez moi", en risque de passer un peu rapidement sur l'opinion populaire.
05:02 - Sans doute pas, puisque justement la plupart des réacteurs, les sites sont déjà connus,
05:08 et les sites sont là où il y a déjà des centrales nucléaires.
05:12 Donc a priori, les 6 réacteurs en tout cas, que le gouvernement projette de construire,
05:19 ne donneront pas lieu à ce type justement d'opposition.
05:22 - Oui.
05:23 Charlotte Dornelas, il va y avoir un sujet, vous pensez, de consultation populaire.
05:27 Est-ce qu'il y a aussi, comment dire, ça donne sérieusement l'impression d'un revirement
05:31 absolu, d'un revirement total, après 10 ans de politique clairement anti-nucléaire,
05:36 post-Fukushima, ça y est la page est tournée là.
05:37 - La page est tournée, oui, en effet on l'a vu dans les déclarations, de toute façon
05:42 ce gouvernement nous a expliqué qu'il y était pour rien, et qu'il n'avait jamais
05:45 pris une décision qu'on avait mal compris, qu'en fait ils n'avaient pas dit ce qu'ils
05:48 avaient dit et qu'ils avaient toujours été favorables.
05:49 Et dans le gouvernement, on a vu franchement, alors moi je ne suis pas du tout technicienne
05:52 sur le fond, mais en revanche j'ai regardé les auditions de Nicolas Hulot, notamment
05:59 de Nicolas Hulot, mais même les autres, Manuel Valls, etc.
06:02 - C'est la commission d'enquête parlementaire sur, je ne m'en peux plus l'intituler exact
06:06 du texte, mais enfin...
06:07 - Les raisons des pertes de souveraineté énergétique de la France.
06:10 - Merci Géraldine.
06:11 - Et en gros pourquoi on avait décidé de se passer du nucléaire, en tout cas à 50%,
06:14 et les déclarations elles sont surréalistes, mais honnêtement, c'est-à-dire qu'il n'y
06:18 a pas besoin de connaître quelque chose de nucléaire pour voir qu'on est gouverné
06:20 par des gens qui gouvernent aux doigts mouillés en réalité, sur des sujets où même sans
06:25 les comprendre techniquement, on sait qu'ils sont importants.
06:27 Et là on a des aveux de "ah oui, non, je ne sais pas, le dossier on l'a eu sur notre
06:30 bureau ou pas, je ne sais plus".
06:32 Manuel Valls qui nous explique que oui, 50% c'est sûr, c'était quand même plus de l'ordre
06:36 du... de l'engagement que du sérieux scientifique.
06:40 Enfin, je veux dire, les déclarations ont été complètement dingues, donc le retournement,
06:44 peut-être qu'il y a un peu de retour à la raison, maintenant s'il s'agit juste en effet
06:48 d'une... d'un ajustement de curseur technique, je ne sais pas ce que ça changera précisément
06:53 et surtout si ça provoquerait une discussion réelle à la Sécurité.
06:55 Est-ce qu'on va faire sauter cette fameuse... plafonnement, cette réduction à 50% de la
07:01 part de l'énergie nucléaire dans notre mix électrique ? Ça c'est la grande décision
07:06 du quinquennat Hollande.
07:07 L'idée était d'y parvenir, c'était 75% de nucléaire dans notre mix électrique il
07:11 y a une dizaine d'années.
07:12 L'idée c'était d'arriver à 50% en 2025, tout le monde s'est rendu compte que ça n'était
07:16 pas possible.
07:17 Est-ce que cette réduction va être levée, Géraldine Bosner ?
07:21 - Disons que la commission d'enquête en tout cas a révélé que cet objectif ne reposait
07:28 sur strictement rien, aucune étude d'impact, aucune pensée, c'est tout à fait du doigt
07:34 mouillé.
07:35 D'ailleurs ça a été cité, c'est l'expression d'Henri Proglio, la politique au doigt mouillé
07:40 qui a été confirmée par tous les intervenants y compris par la première ministre.
07:44 Donc effectivement cette limitation devrait sauter mais pas maintenant.
07:49 Elle sautera quand sera débattue réellement à l'Assemblée nationale le futur du mix
07:56 énergétique de la France, c'est-à-dire la programmation pluriannuelle de l'énergie.
08:00 Ce n'est pas l'objet du texte d'aujourd'hui, pas du tout.
08:04 - On a vu d'ailleurs ce week-end que les antinucléaires n'avaient pas dit leur dernier mot.
08:09 Greenpeace publiait un rapport samedi, Géraldine, révélant que la France, en dépit de la
08:15 guerre en Ukraine, en dépit des sanctions et de toutes les promesses de rupture avec
08:18 le Kremlin, et bien finalement sur le terrain nucléaire, la France aurait des liens encore
08:22 très très très étroits avec la Russie.
08:25 Qu'est-ce qu'on peut dire de ce rapport ?
08:26 - Alors ce ne sont pas des révélations parce qu'en fait on le savait, la France importe
08:33 son uranium, alors pas du tout de Russie, son uranium naturel, de plusieurs pays, également
08:40 Niger, d'Australie, un peu du Canada.
08:43 Donc en fait c'est la politique française, elle est diversifiée justement pour éviter
08:46 de se retrouver dans une situation de dépendance.
08:49 Par ailleurs, en vertu d'anciens contrats passés avec Rosatom, qui est un acteur important
08:54 de l'enrichissement d'uranium, elle continue, la France, à faire enrichir à peu près
08:59 15% de son uranium en Russie.
09:01 Maintenant ça n'est pas une dépendance dans la mesure où la France pourrait parfaitement
09:06 s'en passer.
09:07 On a sur notre sol en France les capacités nécessaires pour enrichir l'ensemble de notre
09:14 uranium.
09:15 La question que ça pose c'est pourquoi, effectivement, on n'a pas coupé ces liens,
09:19 pourquoi le nucléaire n'est pas soumis à des sanctions ?
09:22 Ce n'est pas pour protéger en réalité le nucléaire français, mais les autres.
09:27 C'est là qu'on réalise que la Russie, c'est carré.
09:30 Les autres pays, les Etats-Unis, tous les pays de l'Est, le Japon par exemple, le Japon
09:35 n'a aucune capacité d'enrichissement.
09:36 Les capacités d'enrichissement mondial, c'est 46% les Russes, Rosatom.
09:41 Donc nous, la France, on peut s'en passer, d'autres pays, pas encore.
09:45 Vous voulez dire que si nous, Français, coupions nos relations avec les Russes sur l'enrichissement,
09:49 les Russes le couperaient probablement avec tous les autres clients ?
09:52 On ne peut pas agir seul là-dessus, c'est que nos alliés ne seraient pas du tout contents
09:57 si on faisait pression pour arrêter ça.
09:59 Alors bien sûr, tout le monde en est conscient, ça va prendre un petit peu de temps.
10:03 Le Westinghouse par exemple, va fournir tout le combustible pour les centrales ukrainiennes.
10:07 Est-ce qu'on va aujourd'hui décider tout de suite de plonger l'Ukraine dans le noir
10:11 en coupant les relations qui existent encore ?
10:14 Et tous les pays de l'Est également qui ont des réacteurs qui sont de conception russe,
10:21 qui ont gardé encore ces liens.
10:22 Oui, il y a une dépendance de certains pays à la Russie et c'est une problématique
10:27 qu'il va falloir résoudre relativement rapidement.
10:29 Elle est incollable en nucléaire, Géraldine Wassner, on en reparlera très probablement.
10:34 Merci aussi Charlotte Dornelas.
10:35 Un projet de loi immigration, on en parlera très probablement jeudi puisque le texte
10:42 est au Sénat mercredi.
10:43 Merci à toutes les deux.
10:44 Géraldine Wassner, Charlotte Dornelas sur Europe.

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