• il y a 2 ans
ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr
Chaque jour, des invités opposent leur point de vue sur l'actualité politique. Ce lundi, Géraldine Woessner et Charlotte d’Ornellas.
Retrouvez "Le club de la presse" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-club-de-la-presse
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video


Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Europe 1 Matin.
00:01 Le club de la presse européen dure semaine en perspective en France. Demain mardi s'annonce comme une journée noire.
00:06 Les syndicats, les opposants politiques à la réforme des retraites espèrent une forte mobilisation et même une France à l'arrêt pour cette sixième journée
00:13 d'action. Pendant ce temps les sénateurs
00:16 poursuivent l'examen du texte. On fait le point ce matin sur cette bataille des retraites avec
00:20 Charlotte Dornelas de Valeurs Actuelles. Bonjour Charlotte. Bonjour Dimitri. Et Géraldine Vosner, journaliste au point. Bonjour Géraldine. Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:27 Géraldine, est-ce qu'on peut rappeler ce qu'espèrent les syndicats ? Est-ce qu'ils veulent vraiment tous mettre l'économie à genoux ?
00:33 Je pense très fort à une information du point justement signé Hervé Gattegnaud qui, comment dire,
00:40 sépare un peu le bon grain de l'ivraie, partage les points entre ceux qui sont vraiment jusqu'au boutiste
00:46 dans les rangs de la CGT notamment et les autres et les autres.
00:49 C'est très compliqué la position des syndicats aujourd'hui qui sont sur une ligne de crête et particulièrement
00:56 la CGT.
00:58 Ils craignent en réalité une radicalisation de la base. Jusqu'à présent l'opposition...
01:02 Philippe Martinez craint une radicalisation de sa base.
01:04 De sa base bien sûr. On a vu que jusqu'à présent les manifestations ont été très policées.
01:10 C'était une opposition à cette réforme assez digne dans la rue
01:14 contrairement à ce qu'on voyait à l'Assemblée Nationale.
01:17 Ça permet de mobiliser de larges pans de la population. La difficulté maintenant c'est qu'un blocage complet du pays
01:25 risquerait aussi de retourner la situation. Et Martinez il est un petit peu coincé entre
01:30 cette nécessité de se montrer ferme
01:33 pour
01:35 justement pour satisfaire sa base et le risque de voir le mouvement se retourner. La CFDT elle
01:41 n'a pas une culture de blocage
01:43 maximal ni de débordement. Donc il va falloir
01:47 maintenir cette unité sur la durée et pour l'instant personne n'est capable de dire comment le mouvement va évoluer.
01:53 On a un des faits majeurs aussi de la semaine dernière.
01:56 Alors c'est un peu à l'arrière-plan, c'est pas forcément ce que l'on voit sur l'estrade. Mais si on voit que
02:01 ça se chamaille quand même assez farouchement entre la CGT, Philippe Martinez et on va dire la gauche politique
02:07 de l'opposition à la réforme des retraites, notamment Jean-Luc Mélenchon.
02:09 Alors il faut lire sa dernière note de blog, on y apprend pas mal de choses, Charlotte Dornelas.
02:13 Oui alors c'est dans sa note de blog Jean-Luc Mélenchon, il détaille tout.
02:17 Elle date du 3 mars je précise.
02:18 Il détaille tout, à la fois les blocages et les blocages en chaîne
02:21 qui vont arriver à partir de 7 mars et surtout il retourne finalement précisément cette bataille avec
02:26 Martinez qui a peur lui de la radicalisation de sa base et qui donc essayait d'arracher le mouvement aux mains de Jean-Luc Mélenchon
02:32 et de ce qu'il pouvait en faire. Et là dans son blog Jean-Luc Mélenchon dit finalement tout le monde a bien compris,
02:37 même au Sénat les gens, les sénateurs de gauche
02:41 déposent beaucoup d'amendements par rapport à l'habitude on va dire de la Chambre haute.
02:45 Par ailleurs plusieurs ont voulu bloquer le texte jusqu'au 7 mars pour pouvoir le discuter au Sénat après.
02:51 Et il dit maintenant tous les gens qui m'ont tapé dessus et ils visent à la fois
02:54 M. Martinez mais aussi plusieurs leaders d'autres parties de gauche qui constituent la NUPES, il leur tape dessus assez
03:01 facilement. Il leur dit maintenant vous avez tous compris et alors bon il y a le petit passage
03:06 vous êtes retourné sur le terrain donc vous avez compris
03:09 que la stratégie de la France insoumise était la bonne et même au Sénat elle finit par s'imposer.
03:13 Donc il rattrape tout.
03:15 Alors ça quand même c'est une information, il faut que l'on insiste un peu là dessus Charlotte parce que ça signifie concrètement que
03:20 le récit que l'on fait
03:22 comment dire d'un examen style boîte aux lettres
03:25 au Sénat de la réforme des retraites ce sera voté il y aura pas de soucis les sénateurs iront jusqu'au bout.
03:31 C'est loin d'être évident finalement les sénateurs de gauche ont-ils
03:35 vraiment l'intention de laisser filer le texte comme ça et qu'il soit adopté dans son intégralité ?
03:41 Jean-Luc Mélenchon nous dit absolument pas.
03:43 Oui c'est en tout cas ce qu'il conteste.
03:44 Lui en tout cas il conteste l'idée que ça va se passer
03:48 extrêmement bien pour l'instant il donne la date butoir du 7
03:51 mars en disant les sénateurs ont voulu bloquer jusque là et c'est exactement ce qu'on avait voulu faire à l'Assemblée.
03:56 Est-ce que vous croyez Géraldine Vosner à une semaine difficile qu'après la mobilisation de demain
04:01 on parte sur un mouvement reconductible et que ça dure et que ça dure longtemps ?
04:05 Je pense que personne n'est capable aujourd'hui de le dire justement parce que on voit un paysage
04:13 syndical qui n'est pas unanime qui est assez éclaté et certaines fédérations ont effectivement
04:18 le pouvoir de bloquer le pays je pense aux raffineries, aux ports, à l'élective, mine énergie.
04:25 Donc comment
04:28 ces branches là vont réagir
04:30 demain soir quand ils vont pouvoir compter leur troupe et quelle suite ils décideront de donner au mouvement ?
04:36 Personne aujourd'hui n'est capable de le dire.
04:39 Alors je lis, ça est là qu'on parle de plus en plus aussi d'occupation de rond-point
04:42 alors ça ça rappellera des souvenirs évidemment. Il y a aussi ce blocus challenge lancé par Louis Boyard
04:48 de la France Insoumise dans les facs et les lycées.
04:50 À celles et ceux qui feront le plus beau blocus une invitation sera lancée à visiter l'Assemblée
04:56 nationale. Volonté là pour le coup d'étendre le mouvement jusqu'aux étudiants. Charlotte Dornelas ?
05:01 Oui enfin le problème c'est qu'un jour il va falloir quand même que les étudiants de l'université comprennent que quand ils bloquent une université
05:06 ils se bloquent en premier eux-mêmes et donc après ça chouine parce que
05:09 à la sortie de l'université on ne nous propose rien. C'est sûr que si en plus
05:12 l'université est bloquée
05:15 c'est pas du tout un blocage du même ordre par rapport au pays lui-même. C'est à dire que bloquer une université
05:20 c'est pas comme bloquer en effet une raffinerie ou autre.
05:23 Donc bon après on retrouve Louis Boyard, il poursuit son
05:29 chemin des syndicalistes lycéens. Géraldine Vosner ? On est encore dans un jeu classique
05:33 excusez-moi mais enfin tous les grands mouvements sociaux, oui il y a eu des blocages d'universités, il y a eu des manifestations de lycéens.
05:39 Ils ne sont pas partis jusque là.
05:40 Pardon ? Non pas encore.
05:42 Non pas encore. Ce qui est troublant c'est qu'on ne voit pas l'issue
05:46 de toutes ces postures. On ne voit pas d'issue côté gouvernement qui a déjà concédé énormément au point que sa réforme
05:54 n'avait déjà quasiment plus un retour à l'équilibre donc on voit pas ce qu'il pourrait lâcher de plus.
05:59 Qu'est-ce qui va se passer concrètement Géraldine Vosner ? Imaginons que le Sénat
06:03 n'aille pas jusqu'au bout de l'examen du texte. Déjà qu'on n'est pas allé, on n'a pas franchi le cap de l'article 2 je crois
06:09 à l'Assemblée nationale. On va en commission mixte paritaire. Qu'est-ce qui se passe à ce moment-là ?
06:13 Il peut y avoir une adoption, il peut y avoir un rejet, le gouvernement peut
06:17 l'imposer cette réforme mais j'ai envie de dire c'est presque un détail.
06:22 On sait que cette réforme sera acceptée, le gouvernement n'a pas trop le choix à moins effectivement qu'il la retire.
06:27 Parce que c'est ça l'alternative. On ne parle plus d'améliorer un texte etc. A la marge
06:33 beaucoup de choses ont été concédées. Il y aura peut-être encore quelques concessions notamment sur une surcote pour les mères de famille etc.
06:40 Mais là on est vraiment dans le détail. L'enjeu c'est est-ce qu'on la garde ? Est-ce qu'on la retire ? Et c'est le seul enjeu.
06:46 Pour le moment, la réponse du gouvernement est limpide. La question est posée à Olivier Dissopte dans les colonnes du Parisien ce week-end.
06:54 On lui dit si la mobilisation est massive, 2 millions de personnes par exemple,
06:57 que faites-vous ? Et il dit on continue à aménager, on écoute les français etc. Mais le mot de retraite n'est absolument
07:03 jamais prononcé. - Non, non, il n'en est pour l'instant pas question et c'est bien normal.
07:06 Ce qui est intéressant c'est que de toute façon ce qui se joue aujourd'hui dans les manifestations et qui va jouer dans la rue
07:11 dans les jours et les semaines qui viennent, c'est aussi
07:15 qui engrange
07:18 les fruits de cette colère. Et c'est bien ça qui... c'est pour ça que les syndicats sont gênés. Parce que
07:24 pour l'instant... - Alors qui va engranger ? - Celle qui engrange pour l'instant c'est Marine Le Pen. - Vous pensez ? - Pour l'instant. - À quoi vous le voyez ?
07:32 - On le voit dans...
07:34 le gouvernement lui-même lui donne des gages de
07:39 de parties raisonnables. Olivier Dussopt l'a dit à des médias
07:45 "Ah finalement le Rassemblement National a eu une opposition tout à fait correcte à l'Assemblée etc."
07:50 Donc en fait ce qu'on craint c'est plutôt des débordements. Et les syndicats aussi les redoutent. Donc
07:56 moi je suis très curieuse de voir
07:59 comment le mouvement peut sortir
08:02 un peu par le haut de cette situation de blocage et pour l'instant on ne le voit pas. - Vous n'êtes pas tout à fait d'accord ?
08:07 - Non je suis sceptique on va dire sur la possibilité même de récupérer cette colère. C'est-à-dire que cette colère on la connaît
08:13 vous parliez de des ronds-points que tout le monde commence à évoquer. - Jean-Luc Mélenchon il est
08:17 persuadé que c'est lui qui va rafler la mise. - Oui mais ça il l'a toujours été.
08:21 - Jusqu'à présent sa popularité s'effondre. Il a perdu 20 points quand même. - Mais je pense qu'il a perdu 20 points là-dessus mais sur d'autres choses
08:28 aussi peut-être sur la manière de se comporter à l'Assemblée mais ce que je veux dire c'est qu'à la fin
08:32 pendant des élections est-ce que ça pèsera pour l'un ou l'autre ?
08:35 Les syndicats ont repris une place
08:37 mais vont-ils la garder à l'occasion d'un autre mouvement ? Rien n'est moins sûr puisque il y a trois ans tout le monde a été capable
08:43 de s'en affranchir au moment du mouvement des gilets jaunes.
08:45 Donc là en effet vous avez des gens dans les grèves et dans les blocages qui se disent on a le blanc-seing
08:50 des syndicats et en plus d'une intersyndicale c'est plus facile de bloquer ailleurs en effet que sur les ronds-points. - Donc vous pensez tous perdants
08:58 finalement ? - Je sais pas en tout cas je dis qu'il serait
09:01 à mon avis c'est trop tôt pour dire que quelqu'un va le remporter et même Marine Le Pen en effet le gouvernement lui donne
09:09 la gageur de la bonne tenue à l'Assemblée. Est-ce que c'est un
09:12 service électoral que lui rend le gouvernement dans la séquence ? Je sais pas du tout donc
09:17 surtout si la base se montre déterminée qu'elle réussit est-ce que finalement Jean-Luc Mélenchon
09:24 récupérera une partie des gens ? Franchement là pour le coup je préfère rester.
09:28 - Alors y aura-t-il des pénuries dans les semaines à venir ? Cette grève va-t-elle
09:31 s'installer dans le temps ? On aura l'occasion d'en reparler notamment demain matin évidemment. Merci à toutes les deux
09:37 Géraldine Vosner du Point Charlotte dans Nellaz Valeurs Actuelles qui était
09:41 nos invités, nos plumes du club de la presse européen du lundi 8 juillet.

Recommandations