Le syndicaliste Laurent Escure (Unsa) dénonce une forme de "bras d'honneur à la mobilisation" de la part d'Emmanuel Macron

  • l’année dernière
Le syndicaliste, secrétaire général de l'UNSA, Laurent Escure, était l'invité de BFMTV ce samedi soir pour parler de la mobilisation contre le projet de réforme des retraites.

Category

🗞
News
Transcript
00:00 Lorsqu'on a dans la même semaine, depuis ce début de mouvement qui est historique,
00:03 c'est le plus fort mouvement social depuis 40 ou 50 ans,
00:07 et même la journée d'aujourd'hui,
00:08 je pense qu'elle se classe dans le haut du panier des précédentes mobilisations sociales.
00:13 Donc on a dans la même semaine, les mobilisations, elles ne se comparent pas, elles s'additionnent.
00:18 Donc c'est comme ça qu'on le prend, en tout cas, c'est pas tout à fait le même public.
00:21 Un jour de semaine où il y a des grèves et le week-end,
00:24 surtout dans une grande partie de la France où il n'y a plus beaucoup.
00:28 Mais la détermination est intacte.
00:31 Ce qui m'inquiète, c'est ce que je sens monter parmi les manifestants,
00:36 soutenus par les 70% de Français qui soutiennent la mobilisation et refusent la réforme,
00:41 les 9 actifs sur 10 qui sont aussi sur cette position.
00:44 Ce qui m'inquiète, c'est après la réponse du président de la République hier,
00:48 c'est la colère qui monte.
00:51 C'est-à-dire que la forme de mépris affichée,
00:54 d'une certaine façon ce double bras d'honneur qu'a fait le président de la République,
00:57 d'un côté au Parlement, en utilisant d'abord le 47-1,
01:01 puis le vote bloqué au Sénat avec le 44-3, puis peut-être le 49-3.
01:05 C'est quand même un mépris du Parlement qui est assez puissant.
01:09 C'est la partie de la Constitution en même temps ?
01:10 Oui, bien sûr, mais quand on dit c'est le temps du Parlement,
01:13 dans le même temps, on ne lui tord pas le bras au Parlement.
01:16 Il n'y a pas eu un débat qui a été très éclairé
01:18 et les Français restent très majoritairement opposés à cette réforme.
01:21 Et puis il a refusé de vous recevoir.
01:22 Et de l'autre, il a refusé de nous recevoir.
01:23 C'est l'expression qu'on a utilisée les uns et les autres dans l'intersyndical.
01:27 C'est une forme de bras d'honneur à la mobilisation et aux actifs.
01:30 Pour un président qui se voulait le président des actifs,
01:33 je parle de ceux qui travaillent, c'est quand même assez curieux
01:35 quand il y en a 9 sur 10 qui disent on ne veut pas de votre réforme,
01:38 qu'ils n'en tendent pas compte.
01:40 Donc on est en train de basculer progressivement d'une crise sociale
01:42 et d'un mouvement social à une crise qui peut devenir une crise politique.
01:45 Et donc, une nouvelle fois, en toute responsabilité,
01:48 parce que depuis le début du mouvement,
01:50 les syndicats ont essayé de garder ce cap de la responsabilité, de la dignité.
01:55 Ce n'est pas toujours le cas partout.
01:57 On a dit aujourd'hui en intersyndical,
02:00 non seulement on continue notre mobilisation,
02:02 on appelle le président à la raison,
02:03 à retirer son projet, à repartir d'une feuille blanche.
02:05 On a un point d'accord.
02:06 Il faut qu'on ait un financement de notre système de retraite.
02:08 Mais il y a d'autres solutions, les Français l'ont bien compris.
02:10 Et à défaut, on demande qu'il y ait une consultation citoyenne.
02:14 Il a peur de nous recevoir.
02:15 Je ne sais pas pourquoi il a peur de nous recevoir,
02:17 mais peut-être qu'il n'a pas peur du peuple.
02:18 Il dit qu'il veut parler aux Français.
02:19 Il faut interroger les Français, les Français trancheront.

Recommandée