Le magazine de géopolitique a pris une nouvelle ampleur depuis le début de la guerre en Ukraine
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00:00 Bonjour Emilie Aubry. Bonjour. Le Dessous des Cartes décrypte les relations
00:04 internationales à travers plusieurs formats. Il y a l'essentiel qui est une
00:07 postie de deux minutes du lundi au jeudi vers 20h50.
00:10 La version hebdo plus longue une dizaine de minutes le samedi à 19h30.
00:15 760 000 téléspectateurs la semaine, 440 000 le week-end.
00:18 Ça ce sont de bonnes audiences pour Arte ? Je ne suis pas une spécialiste des audiences
00:22 mais oui je crois que c'est plutôt pas mal du tout et surtout ce qui est très
00:24 intéressant c'est la constance de ces audiences et notamment les audiences de
00:29 la semaine. C'est pas rien parce que vous savez mieux que moi encore à quel
00:32 point on est sur un carrefour très concurrentiel quand il est... Il y a les tours chauds en face.
00:36 Voilà quand il est 20h45, 20h50 et ce qui est très
00:40 satisfaisant pour nous c'est de voir qu'entre la fin du 28 minutes d'Elisabeth
00:44 Quint jusqu'au début du prime d'Arte il y a ce petit module qui pourrait sembler
00:48 un peu saugrenu c'est à dire que d'un coup il y a trois minutes un coup de zoom
00:52 sur un temps fort de l'actualité internationale du jour et les gens restent.
00:55 Les gens restent comme si au fond ça venait conclure cette tranche
01:00 informationnelle d'Arte mais c'est une manière de raconter le monde
01:04 complètement différente en fait qui n'existe nulle part ailleurs. Alors moi
01:06 j'aime bien dire aussi et on en plaisante souvent avec Bruno Patino et
01:09 Boris Razon que c'est la météo façon Arte. C'est une petite fille de mon
01:13 entourage qui m'avait dit "Ah mais t'es Madame Météo, t'es devant Descartes".
01:15 C'est vrai je suis devant Descartes mais je fais de la géopolitique.
01:18 Le Dessous Descartes c'est aussi sur YouTube, 600 000 abonnés quasiment et c'est pas
01:23 le même public que sur la chaîne j'imagine. Celui là est plus jeune ?
01:26 Non c'est pas le même public bien sûr c'est un public beaucoup plus jeune.
01:30 J'ai une manière très simple de m'en apercevoir c'est les gens qui m'arrêtent
01:33 dans la rue pour m'en parler et qui sont de plus en plus souvent lycéens, étudiants.
01:38 Alors ils sont très mignons parce que parfois ils me disent "Ah merci grâce à vous j'ai eu mon bac,
01:41 grâce à vous j'ai eu Sciences Po". Vous savez que maintenant il y a une option
01:44 HGGSP, ça s'appelle géopolitique au baccalauréat et ce qui fait très plaisir
01:48 c'est que autrefois, je pense au début de cette émission et à l'époque de Jean-Christophe
01:54 Victor, le Dessous Descartes c'était les enseignants, les profs d'histoire-géo qui
01:57 le montraient aux élèves en classe. Et aujourd'hui ce qui me fait très plaisir
01:59 c'est que ces lycéens, ces étudiants, c'est leur format à eux en fait. C'est eux qui
02:03 s'abonnent à la chaîne YouTube, c'est eux qui vont sur arte.tv voir le replay des
02:07 émissions ou sélectionner leurs vidéos en fonction de leur révision du moment
02:11 ou de leur tropisme du moment. Parce que c'est vrai qu'on a aussi affaire à une
02:14 génération qui est beaucoup plus tournée vers le vaste monde que la mienne
02:17 par exemple. Ils ne subissent plus, ils choisissent. Ils choisissent et puis il y a
02:22 quelque chose de générationnel et de civilisationnel aussi. C'est une
02:25 génération qui a grandi avec les attentats de 2015, qui a compris que ce
02:31 qui se passait au Moyen-Orient pouvait finir par avoir des répercussions dans
02:34 une salle de concert parisien. C'est une génération qui a vécu le Covid, le
02:37 confinement, donc qui a très bien compris qu'un virus né à Wuhan finissait par
02:42 leur gâcher leur vie à eux en France. Donc ces interdépendants, ces mécanistes
02:46 interdépendants, ils les vivent vraiment dans leur chair. Et puis bien sûr cette
02:50 guerre en Ukraine, dont ils ont évidemment conscience, donc ils vivent,
02:54 ils éprouvent les enjeux géopolitiques véritablement.
02:57 Voilà, j'allais évidemment vous parler de la guerre en Ukraine. C'est aussi grâce,
03:00 alors avec d'énormes guillemets, grâce à ce conflit que le nombre de visionnages
03:05 augmente ? Oui, c'est-à-dire qu'en fait quand je me souviens encore parfaitement
03:09 quand cette guerre a surpris absolument tout le monde et qu'il y a eu cette
03:13 image insensée qui semblait venir du siècle d'avant de la colonne de chars
03:17 russes marchant sur Kiev. Je me souviens très bien de cet appel de la direction
03:20 des programmes d'Arte, de cette discussion avec Bruno Patino qui m'a dit voilà il
03:23 faut qu'on puisse utiliser cette marque formidable qui est le dessous des cartes
03:28 pour répondre à l'anxiété, à l'inquiétude, à tous les questionnements que vont
03:31 générer ce retour de la guerre en Europe, ce retour de la guerre à l'ancienne,
03:35 c'est-à-dire cette guerre de territoire etc. qui se juxtapose aux formes nouvelles
03:39 de guerre, c'est-à-dire guerre informationnelle etc. Et donc très vite
03:43 on a réfléchi, on s'est dit au fait avec ces cartes de l'hebdomadaire on a un
03:47 stock extraordinaire, chaque jour on va aller piocher dans ce stock pour
03:50 éclairer un aspect de l'actualité internationale du jour.
03:53 Ça a été un très beau défi parce que enfermer en deux minutes trente, trois
03:57 minutes maximum une problématique géopolitique généralement très complexe
04:00 c'est un défi mais c'est le même défi que ceux qui font des chroniques
04:04 géopolitiques en radio dans les matinales. Mais alors des cartes maintenant il y en
04:07 a sur toutes les chaînes de télé, depuis un an on peut voir partout la
04:13 carte de l'Ukraine, la carte de la Russie, donc votre émission était quand même
04:16 précurseur de ce point là. Le fait qu'il y ait cette nouvelle concurrence,
04:20 qu'est ce que ça a changé pour votre magazine ? En fait c'est pas une nouvelle
04:24 concurrence si vous vous en souvenez bien, à chaque fois qu'il y a des
04:27 guerres, à chaque fois ça s'accompagne d'un retour de la carte dans
04:31 l'information, dans les journaux etc. Moi j'ai des souvenirs, j'étais beaucoup plus
04:35 jeune au moment de la guerre du Golfe, il y avait déjà des généraux qui venaient
04:38 sur les plateaux et qui analysaient des évolutions de champs de bataille etc.
04:42 Ce qui change aujourd'hui c'est le phénomène des chaînes d'information
04:45 en continu et c'est vrai que les chaînes d'information en continu se
04:48 mettent réellement à faire beaucoup de suivi de cette guerre et c'est le grand
04:51 retour de la géopolitique à la une de l'actualité et ça en fait je m'en
04:55 réjouis tout simplement. J'ai encore ce souvenir de journaux de 20h où il fallait
04:59 attendre sans doute parfois 20h35 avant qu'enfin on s'intéresse à autre chose
05:03 qu'au village gaulois. Bon moi je me satisfais de ce retour de la géopolitique,
05:07 c'est pas vraiment une concurrence en réalité, c'est une
05:10 civilisation, c'est une époque. Comment se prépare une telle émission ? Une fois
05:15 que vous trouvez le sujet, comment travaillez-vous, vous Emilie Aubry et
05:19 votre équipe ? Eh bien en fait on travaille différemment pour l'hebdo et
05:23 pour la quotidienne. L'hebdomadaire on la construit vraiment sur le temps long
05:27 puisque chaque émission commence par un partenariat avec un chercheur, avec une
05:32 université qui nous remet une note de recherche d'à peu près 20 000 signes.
05:35 Donc là c'est déjà plusieurs jours qui se passent, à partir de cette note nous
05:38 on va la condenser, cette note on va en faire un texte télévisuel accessible,
05:42 accessible, vulgarisé, etc. Non jargonnant, ça c'est très important pour moi. Et puis
05:46 on va mettre ce texte en image, on va l'animer. En fait le Dessous des Cartes,
05:49 hebdo c'est 12 minutes d'animation. Quelqu'un m'a dit un jour c'est un
05:52 dessin animé géopolitique pour les adultes. C'est une très bonne définition.
05:56 Il y a l'animation, il y a les pictos, il y a tout ce qui fait la marque de fabrique du
06:00 Dessous des Cartes et puis il y a le tournage de mes plateaux etc. Donc en fait une
06:02 hebdo c'est presque trois semaines de travail. Mais tout cela constitue un
06:06 stock d'informations ultra solides, ultra vérifiées, universitaires. Les
06:11 chercheurs nous accompagnent jusqu'au bout pour vérifier jusqu'au bout les
06:14 chiffres, les frontières, les noms propres. Parce que ça peut avoir des
06:18 conséquences assez désastreuses, une petite erreur. Exactement et sur 12
06:21 minutes de data comme ça vous imaginez la somme de sottises ou d'erreurs ou
06:25 d'imprécisions qu'on peut avoir. Et donc ces hebdos constituent pour moi
06:29 comme une sorte de formidable bibliothèque de stock de cartes et
06:32 d'informations dans lequel je vais piocher tous les matins pour fabriquer
06:36 cette fois la pastille quotidienne du Dessous des Cartes. Donc tout ça est très
06:39 complémentaire. Alors il y a d'autres actualités pour vous
06:42 Emilie Aubry. Vous donnez aussi une leçon de géopolitique chaque semaine sur le
06:45 web. La vidéo est postée le vendredi. Tiens aujourd'hui ça parle de quoi ?
06:49 On a interviewé Frédéric Ancel pour qu'il nous éclaire sur ses
06:53 manifestations en Israël. En les remettant en perspective avec la
06:56 question que tout le monde se pose. Les Israéliens votent pour Netanyahou depuis
07:00 maintenant un certain temps. Pourquoi est-ce que cette fois il descend dans la rue ?
07:02 Et enfin la nouvelle édition de l'Atlas du Dessous des Cartes paru chez
07:06 Tallandier. Alors les précédentes années il était fortement teinté de la
07:10 pandémie de Covid, du dérèglement climatique. Là logiquement le livre
07:14 s'ouvre sur la guerre en Ukraine. C'est une sorte de compilation de ce que vous
07:17 faites sur Arte c'est ça ? Oui c'est une compilation de nos émissions et puis
07:21 c'est parce qu'on a tout à fait la conviction Arte que le livre reste un
07:25 format absolument incontournable. C'est très bien de regarder le Dessous des
07:29 Cartes à la télévision, c'est très bien de nous suivre sur les réseaux sociaux
07:32 et sur Youtube sur Arte.tv mais c'est très bien aussi d'avoir un livre
07:36 qu'on pose dans sa bibliothèque ou sur une table à l'intérieur de chez soi et
07:40 qu'on échange et qu'on feuillette avec les grands-parents, avec les enfants.
07:44 C'est vraiment multigénérationnel. Le livre ça sert à ça aussi, ça
07:47 rassemble et surtout ça dure. C'est un succès en librairie qui dépasse
07:50 d'ailleurs les frontières. Oui oui et ça ça fait vraiment très plaisir aussi. En
07:54 effet je crois qu'il a même été traduit et vendu à Taïwan désormais.
07:58 Non ça nous fait très plaisir et puis c'est vrai qu'on a une dernière
08:01 actualité qui nous tient vraiment à coeur. On l'a fait une fois et on
08:06 espère le refaire, c'est-à-dire deux temps en temps, deux trois fois dans l'année,
08:08 aller éprouver physiquement ces enjeux géopolitiques. Donc on est parti là il y a
08:12 quelques semaines pour 48 heures à bord d'une frégate de la Marine
08:16 française sous commandement OTAN. On a navigué en mer baltique au large de
08:20 Kaliningrad pour aller éprouver les enjeux géopolitiques de cette mer
08:24 stratégique qui vit vraiment au large de la guerre et on a très envie de
08:29 recommencer. C'est un format qui a aussi rencontré son public donc on espère
08:33 de temps en temps régulièrement aller dénicher d'autres nœuds
08:37 géostratégiques. On se rendra sur place. D'une certaine manière on ira dans la
08:41 carte. Merci beaucoup d'être venu nous voir.
08:43 Merci à vous.