Face à l'Info du 08/03/2023

  • l’année dernière
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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Transcript
00:00 Face à l'info, bonsoir à tous.
00:02 Ravie de vous retrouver ce soir.
00:04 La Minute Info, sommeil à la midi.
00:06 C'est parti.
00:07 L'IVG bientôt dans la Constitution,
00:12 c'est l'annonce d'Emmanuel Macron
00:14 lors de son discours en hommage à l'avocate Gisèle Halimi.
00:17 Le président de la République souhaite un projet de loi
00:19 dans les prochains mois.
00:20 Une annonce aussitôt saluée par les associations féministes
00:23 qui demandaient la constitutionnalisation du droit à l'IVG
00:26 depuis des années.
00:29 La circulation des trains sera encore fortement perturbée demain
00:32 en raison de la grève contre la réforme des retraites.
00:34 Seul un TGV ennui et un Ouigo sur 3 devraient circuler
00:37 et deux TER sur 5 en moyenne.
00:39 La SNCF précise que le trafic restera impacté
00:43 jusqu'à vendredi inclus.
00:45 Et puis le PSG joue son avenir européen ce soir à Munich.
00:49 Après leur défaite 1-0 à l'aller au Parc des Princes,
00:52 les Parisiens doivent s'imposer en Allemagne
00:54 pour se qualifier en quart de finale.
00:56 Le PSG devra faire sans Neymar
00:57 mais avec le duo Messi et Mbappé.
00:59 Une rencontre que vous pourrez suivre dès 21h
01:02 sur les antennes de Canal+.
01:04 Au sommaire ce soir, faut-il en finir ou applaudir
01:10 cette journée du 8 mars ?
01:12 Nous célébrons aujourd'hui la journée internationale
01:15 du droit des femmes.
01:16 Mais à l'heure où les progressistes nous demandent
01:18 de ne pas confondre expression et identité de genre,
01:22 à l'heure où ces derniers nous enseignent
01:23 qu'on ne n'est pas femme mais qu'on le devient,
01:26 à l'heure où ils cherchent à ériger l'homme blanc
01:29 comme coupable de tous les maux de la société,
01:32 Mathieu Bocoté se demandera si le féminisme
01:34 ne devient pas revanchard, s'il va trop loin,
01:37 si cette journée a encore un sens,
01:39 son édito dans un instant.
01:41 Au moment même où les Français protestaient
01:44 contre la réforme des retraites hier,
01:45 Emmanuel Macron déjeunait avec le président
01:48 de la République du Bénin à Paris,
01:50 à la suite d'un voyage de 4 jours en Afrique.
01:53 Une tournée africaine marquée par un passage compliqué.
01:56 En République démocratique du Congo
01:58 et l'absence d'annonce majeure,
01:59 la France-Afrique est-elle véritablement révolue ?
02:03 Comme l'a affirmé Emmanuel Macron au Gabon.
02:06 Et qu'en est-il de la réduction de la présence militaire française
02:08 sur le continent africain ?
02:10 Décrite par le président lui-même
02:12 comme n'étant ni un retrait ni un désengagement,
02:14 Guillaume Bigot va nous dresser un bilan de ce voyage
02:18 et mettra en évidence le en même temps récurrent
02:22 du président français.
02:24 Renvoyer un clandestin dans son pays d'origine
02:27 est une mesure de bon sens.
02:29 Le Premier ministre britannique Rishi Sunak
02:32 a dévoilé une nouvelle loi interdisant aux migrants
02:36 entrant clandestinement au Royaume-Uni
02:37 de faire une demande d'asile.
02:39 Pour cause, en deux ans,
02:41 75 000 migrants ont débarqué outre-Manche
02:45 et le dispositif d'examen des dossiers
02:47 des demandes d'asile est saturé.
02:49 Ce projet de loi est contesté par les associations,
02:52 contesté même par l'ONU.
02:55 Pourquoi cette nouvelle tentative de maîtrise des flux
02:58 est-elle condamnée ?
02:59 Le décryptage de Charlotte Dorminitz.
03:02 Le 8 mars 1917,
03:04 les femmes initient la révolution russe
03:07 et la tradition de la journée internationale
03:10 des droits des femmes se met alors en place.
03:13 Avec l'émergence du mouvement de libération des femmes
03:15 dans les années 70,
03:16 la journée devient plus féministe,
03:19 en rupture avec sa signification purement communiste.
03:23 Marc Menor raconte l'histoire de cette journée
03:25 et comment les uns et les autres la récupèrent
03:28 et ainsi que ses causes.
03:31 À Bordeaux, la mairie Écolo
03:33 vient d'adopter une charte de pas moins de 23 mesures,
03:37 principalement en faveur de l'égalité
03:39 entre les femmes et les hommes.
03:41 Parmi ces mesures, un budget sensible au genre
03:43 ou encore une communication inclusive,
03:46 dans le but notamment de restituer une histoire mixte
03:51 et lutter contre les stéréotypes.
03:53 Mathieu Boccotte reviendra sur la municipalité du matrimoine
03:57 ou comment les écologistes s'emparent du féminisme à Bordeaux.
04:02 C'est parti !
04:03 - Une fois pour prendre un peu de hauteur sur l'actualité.
04:07 C'est parti !
04:09 - C'est parti !
04:10 - Comment allez-vous chacun d'entre vous ?
04:23 - C'est parti, vous êtes sûrs ?
04:24 - Oui, je suis une femme,
04:27 mais qu'est-ce qui vous dit que je suis une femme ?
04:29 - Votre apparence.
04:30 - Votre apparence.
04:31 - Vous vous trompez, je suis peut-être autre chose.
04:34 - Ecoutez-ci, vous n'êtes pas une femme, je change de bord.
04:36 - Un reptile.
04:37 - C'est à la mode.
04:38 - Elle vient l'avouer.
04:39 - Là, vous allez alimenter les théories du couple.
04:43 - J'aurais bien dit quoi qu'il arrive resplendissant,
04:46 mais ça peut se dire resplendissant.
04:49 Je dirais simplement, vous êtes formidables.
04:50 - Qui vous a payé ?
04:51 - Je vous adore, merci beaucoup.
04:54 Je vois que tout le monde est en forme.
04:55 - Vous n'êtes pas une femme, vous êtes la féminité même.
04:57 - Vous croyez ?
04:58 - Pas sûr, je ne sais pas aujourd'hui.
05:00 - Pas quand vous êtes en colère.
05:01 - Aujourd'hui, il faut douter de...
05:02 Vous m'avez déjà vu en colère ?
05:03 - On ne dira pas tout.
05:04 - Vous m'avez déjà vu en colère ?
05:05 - Non, pas vraiment.
05:06 - Mais je peux me mettre.
05:07 - Je sais, je sais.
05:08 - Aujourd'hui, on va faire un tour de table sur ce sondage,
05:11 Cnews.
05:12 82 % des Français se disent justement en colère
05:15 contre la politique économique et sociale du gouvernement.
05:18 Est-ce que nous sommes au bord de l'explosion ?
05:21 C'est la question qu'on se posera.
05:23 Puisque nous sommes en forme, nous allons parler du 8 mars.
05:26 Puisque c'est devenu une journée mondialement célébrée,
05:29 elle a pris une importance médiatique et symbolique nouvelle
05:32 et que tous, d'une manière, nous avons été en forme.
05:35 Et que tous, d'une manière ou d'une autre,
05:37 Mathieu Bocote doivent la célébrer.
05:39 Mais le féminisme va-t-il trop loin ?
05:42 Peut-il devenir un revanchard ?
05:44 Et quelle signification a cette journée,
05:47 à la lumière des nouveaux conflits qui traversent le féminisme ?
05:50 - Alors, le 8 mars, c'est une journée qui fait partie
05:53 du nouveau calendrier liturgique occidental.
05:56 Donc, le 8 mars, c'est la journée, elle arrive,
05:58 c'est la fête du nouveau genre.
06:00 Et chacun doit participer à la procession médiatique
06:03 et c'est très expliquant que la situation en Occident
06:05 est encore terrible.
06:07 Quand on parle de la situation de la femme en Occident,
06:09 aujourd'hui, on a quelquefois l'impression
06:11 qu'on est en Afghanistan ou en Iran.
06:13 Mais on oublie toutefois de parler de ce qui se passe
06:15 en Afghanistan ou en Iran. C'est assez intéressant.
06:17 Quoi qu'il en soit, ça fait partie du calendrier liturgique,
06:19 comme le 20 novembre, qui est la journée du souvenir trans,
06:21 ou la marche des fiertés, et ainsi de suite.
06:23 Donc, sachons cela, le calendrier liturgique, ça se respecte.
06:26 Alors, ça vient aussi, il faut le noter,
06:29 il y a une forme de renaissance du féminisme.
06:31 Il y a une dizaine d'années, il y a quelques années encore,
06:33 le mot féminisme était un peu passé de mode.
06:35 C'était comme gaulliste social, c'est-à-dire,
06:37 c'est un terme un peu qui appartient au vocabulaire,
06:40 l'histoire des idées, mais qui a peu d'emprise dans le réel.
06:43 Et là, soudainement, par Hollywood en partie,
06:45 par la musique américaine, par les travaux aussi
06:47 de l'université américaine, il y a eu un renouveau
06:49 du féminisme et qui, aujourd'hui, est à la mode,
06:52 à tout moins, qui est puissant, qui est hégémonique
06:54 idéologiquement dans le monde occidental.
06:56 Deux manières de nommer cette journée, soit dit en passant,
06:58 gardons-la à l'esprit.
07:00 En France, ailleurs, on dit la journée internationale
07:02 des droits des femmes.
07:04 L'ONU dit journée internationale des femmes.
07:07 Donc gardons à l'esprit qu'il y a ces deux distinctions.
07:09 Bercy, aujourd'hui, en parlant de ça, nous dit que le thème
07:12 de la journée des femmes, c'est "Brisons le plafond de verre".
07:16 Et quant à l'ONU, c'est "Pour un monde digital inclusif,
07:20 innovation et technologie pour l'égalité des sexes".
07:23 L'ONU sait parler poétiquement.
07:25 Alors, le problème avec cette journée, cela dit,
07:27 aujourd'hui, c'est que la journée internationale
07:29 des femmes, certes, mais on ne sait plus exactement
07:31 ce qu'est une femme.
07:33 Depuis quelques années, une question qu'heureusement
07:35 l'humanité ne s'était jamais posée, jamais.
07:38 On ne s'était jamais demandé si la femme ou l'homme existent.
07:40 Eh bien, depuis quelques années, cette question nous travaille.
07:43 Qu'est-ce qu'une femme, véritablement?
07:45 Pouvons-nous savoir ce qu'est une femme?
07:47 Alors, on connaît la formule classique de Simone de Beauvoir.
07:50 On ne naît pas femme, on le devient.
07:53 Et je reviendrai, soit dit en passant.
07:55 Elle est reprise au début des années 90 par une philosophe
07:58 américaine qui a eu un pouvoir intellectuel immense.
08:01 Philosophe, pour l'avoir lu, d'un intérêt philosophique nul,
08:06 mais qui a eu une puissance de frappe médiatique
08:09 qui a correspondu à quelque chose dans l'époque.
08:11 C'est Judith Butler qui a écrit "Gender Trouble",
08:14 le trouble dans le genre.
08:16 En 1990, ça apparaît aux États-Unis, en 2005 en France.
08:18 Vous voyez, les idées prennent leur temps pour circuler.
08:21 Et qu'est-ce qu'elle nous explique là-dedans?
08:23 On y revient souvent ici.
08:25 C'est que finalement, le masculin et le féminin
08:27 sont des constructions sociales arbitraires.
08:29 Les sexes comptent pour presque rien.
08:32 Et au fil des ans, on dira finalement qu'ils comptent pour rien.
08:35 La dimension biologique, la nature sexuelle,
08:37 la nature sexuée de l'humanité, ça ne compte pour rien.
08:40 Et finalement, il n'y a que des constructions sociales,
08:43 le masculin et le féminin, qu'il faudrait déconstruire, d'ailleurs,
08:46 pour permettre à l'individu libre dans sa fluidité identitaire
08:49 de s'affranchir.
08:51 Ça vient, soit dit en passant.
08:53 Autrement dit, la femme disparaît.
08:55 Parce que dans cette idée-là...
08:57 Je reviens sur un élément intéressant.
08:59 On n'en est pas femme, on le devient.
09:01 Mais si la femme n'existe pas, pourquoi le deviendrait-on?
09:03 C'est une question qui me traverse assez souvent.
09:05 C'est assez intéressant.
09:07 Quoi qu'il en soit, l'identité femme demeure présente en société
09:10 pour un temps encore, à tout le moins.
09:12 Or, on constate que tous désormais peuvent s'en réclamer.
09:15 C'est une notion qui n'a plus d'ancrage biologique,
09:17 d'ancrage naturel.
09:19 Et c'est purement idéologique.
09:21 Et toute référence...
09:23 On en a souvent parlé.
09:25 Si je décide de dire que je suis une femme, je suis une femme.
09:27 Si vous ne le respectez pas, vous êtes transphobe.
09:29 Et la transphobie n'est pas une opinion, c'est un délit.
09:31 En prison, Christine Kelly.
09:33 Il y a cette logique-là.
09:35 - J'y suis presque.
09:37 - On y finira tous.
09:39 Il y a une dimension un peu religieuse là-dedans.
09:41 C'est une volonté d'auto-engendrement.
09:43 On veut créer un homme nouveau, un être humain nouveau
09:45 qui ne serait pas sexué.
09:47 Je précise, soit dit en passant,
09:49 ça peut aller assez loin quand on regarde le vocabulaire.
09:51 Le plan de la ligne familiale propose quelques fois
09:53 un vocabulaire pour nous permettre de mettre à jour
09:55 nos représentations intellectuelles.
09:57 Mâle, femelle.
09:59 Ce sont des termes utilisés surtout pour étudier
10:01 la reproduction sexuée chez diverses espèces.
10:03 Il convient de ne pas les employer
10:05 pour caractériser nos congénères humains.
10:07 Ces termes binaires ne reflètent pas
10:09 la variété de nos corps et de nos vécus.
10:11 Comme on l'a vu plus haut, le sexe est un construit social.
10:13 Un pénis est un pénis, pas un organe sexuel mâle.
10:15 (rires)
10:17 Sachez-le, chers amis.
10:19 - C'est un peu caché pour les enfants.
10:21 - Le problème avec cette théorie,
10:23 c'est qu'elle a des effets pratiques assez compliqués.
10:25 Comment établir la parité?
10:27 On nous casse les oreilles toujours.
10:29 Il faut la parité.
10:31 Mais comment faire la parité si on ne sait plus
10:33 qui est homme et qui est femme
10:35 et si on peut changer d'identité sexuelle à tout moment?
10:37 En Écosse, en Espagne, c'est le cas.
10:39 Comment les codes de la politesse sont désormais soupçonnés du pire?
10:41 Si je vous dis...
10:43 On appelle ça le mégenrage.
10:45 L'État canadien, je le rappelle,
10:47 a dit à ses responsables sportifs,
10:49 aux gens qui sont des fonctionnaires en contact
10:51 avec la population,
10:53 "Ne dites plus bonjour madame ou bonjour monsieur
10:55 parce que vous risquez de mégenrer les individus."
10:57 Donc, il faut abolir la politesse
10:59 parce qu'elle serait discriminatoire
11:01 potentiellement pour les minorités.
11:03 Le sport, est-ce qu'un homme qui se dit désormais femme
11:05 peut participer à une équipe sportive féminine?
11:07 On le sait, oui.
11:09 Aujourd'hui, c'est possible, notamment dans la nage.
11:11 Les prisons, si je suis un homme, par exemple,
11:13 et j'ai violé deux femmes,
11:15 je m'identifie désormais comme femme.
11:17 Pourriez-vous me flanquer dans une prison pour femmes, s'il vous plaît?
11:19 C'est passé à deux doigts d'arriver en Écosse.
11:21 Les maternités, les maternités.
11:23 Si je suis un homme,
11:25 une femme,
11:27 mais qui décide de s'identifier désormais comme homme,
11:29 mais je conserve mes organes
11:31 et que je tombe enceinte,
11:33 est-ce qu'on peut dire que je suis un homme enceinte
11:35 qui fréquente son gynécologue?
11:37 Là, il y a une espèce de confusion immense autour de cela.
11:39 Je vous dirais que la femme, finalement,
11:41 réelle, concrète, qui existe, avec ses vrais problèmes,
11:43 soit dit en passant, puisqu'il existe des problèmes spécifiquement féminins,
11:45 disparaît.
11:47 C'est comme si la journée internationale,
11:49 la journée de la femme, résumons ça comme ça,
11:51 les femmes se sont fait voler leur journée
11:53 par l'idéologie trans-radicale,
11:55 par la théorie du genre.
11:57 Les femmes se sont fait déposséder de leur journée.
11:59 J'ajoute, soit dit en passant, ce n'est pas un détail,
12:01 quand vient le temps de s'intéresser à des vrais problèmes
12:03 comme le voile, le voile islamique,
12:05 l'insécurité des femmes,
12:07 ce sont des questions qu'on laisse à ce qu'on appelle l'extrême droite.
12:09 Donc, je fais le bilan. On ne sait plus ce qu'est une femme.
12:11 Donc, si on ne sait plus ce qu'est une femme,
12:13 on ne sait pas quels sont les droits des femmes.
12:15 Et par ailleurs, puisqu'on ne sait pas ce que sont les droits des femmes,
12:17 on n'est plus capable d'évaluer ce qu'est un progrès ou une régression.
12:19 Je reviens à la question du voile.
12:21 On se couche devant cela. Pendant ce temps-là,
12:23 on fait la guerre à la langue française
12:25 parce qu'on croit discerner
12:27 une structure de domination hétéropatriarcale
12:29 dans la langue. Et ça, c'est le combat du féminisme
12:31 aujourd'hui.
12:33 - La politologue Chloé Mourin,
12:35 dans le Figaro, nous invite
12:37 à ne pas faire du mal blanc
12:39 sur le grand coupable
12:41 de la violence faite aux femmes.
12:43 Est-ce qu'elle a raison de nous mettre en garde?
12:45 - Je crois que oui. La violence faite aux femmes est une vraie question.
12:47 Personne ne va dire le contraire.
12:49 Mais elle note avec intérêt que finalement,
12:51 cette violence
12:53 est censée être le propre
12:55 de l'homme blanc hétérosexuel.
12:57 Et plus encore, ce serait la marque distinctive
12:59 de notre société. Ce que disait Violaine de Philippis
13:01 il y a quelques jours, soit dit en passant,
13:03 ce serait le point d'aboutissement de notre culture
13:05 patriarcale judéo-chrétienne.
13:07 Et il y a eu une révolution,
13:09 il ne faut pas se tromper, ces dernières années,
13:11 la révolution #MeToo, qui peut avoir des effets
13:13 positifs selon certains, c'est-à-dire que ça permet
13:15 de faire tomber les inhibitions
13:17 dans les rapports de harcèlement sexuel
13:19 au travail. Mais dans la révolution #MeToo,
13:21 il y a néanmoins une révolution avec un aspect
13:23 assez négatif. Et qu'est-ce que c'est?
13:25 C'est le remplacement de la justice
13:27 par la délation sur les réseaux sociaux
13:29 qui se substitue finalement
13:31 aux procédures ordinaires de la justice.
13:33 Et c'est sous-titré cette idée que
13:35 il n'est plus nécessaire de prouver quoi que ce soit,
13:37 on vous croit. On vous croit,
13:39 l'accusation suffit
13:41 en valeur de preuve. Et on a vu ce que ça a donné,
13:43 soit dit en passant, avec le procès de Johnny Depp
13:45 et Amber Heard. Donc la révolution #MeToo
13:47 a poussé une culture de la délation
13:49 qui va très loin et a imposé une série
13:51 de concepts. La culture du viol, par exemple.
13:53 La culture du viol, c'est assez particulier,
13:55 ça nous explique que ça commence avec la galanterie
13:57 et ça culmine dans le viol et potentiellement
13:59 dans le féminicide. Pourquoi?
14:01 Parce que ce serait un continuum de violence
14:03 qui chercherait à assujettir les femmes
14:05 d'abord poliment, la galanterie,
14:07 et sinon à la trique
14:09 de manière violente, si elles ne comprennent pas.
14:11 Alors si on est dans cette logique,
14:13 finalement, il faut faire tomber l'homme.
14:15 Qu'est-ce qu'il y a? C'est la logique
14:17 de l'homme déconstruit dont on parle
14:19 beaucoup aujourd'hui, avec des idées
14:21 par exemple qui cirent que la virilité
14:23 coûterait 95 milliards à la France.
14:25 Donc il faut faire tomber la virilité.
14:27 L'homme serait responsable de l'androcène.
14:29 Le ravage de la planète, c'est l'homme blanc
14:31 et l'homme blanc hétérosexuel. Il doit tomber.
14:33 Et ça, on le voit à l'école.
14:35 S'il faut faire tomber l'homme,
14:37 on ne se contente pas de s'en prendre aux adultes.
14:39 Dès l'enfance, on cherche à troubler l'identité
14:41 de genre des enfants pour faire en sorte
14:43 qu'ils ne sachent plus s'ils sont des garçons
14:45 ou des filles, qu'ils soient le plus longtemps
14:47 possible dans l'indétermination, qu'on veut
14:49 tuer la virilité, on veut humilier la virilité
14:51 et à travers cela, finalement, on piétine la virilité
14:53 sauf pour les non-occidentaux qui, eux,
14:55 ont le droit encore d'être virils.
14:57 Mais quand un homme occidental, sa vocation
14:59 est d'être un tapis et ainsi, on l'appréciera,
15:01 il dira merci de me piétiner, néo-féministe.
15:03 Madame Rousseau, je vous remercie.
15:05 - Dernière question rapidement.
15:07 Alors, est-ce qu'il faut en finir
15:09 avec cette journée? Puis cela dit en passant,
15:11 êtes-vous féministe?
15:13 - Vous me croiriez si je vous disais oui.
15:15 (rires)
15:17 Ne sachant plus ce que veut dire le féminisme.
15:19 Est-ce que c'est pour ou contre le voile?
15:21 Est-ce que c'est pour ou contre le voile, le féminisme?
15:23 Est-ce que ça croit à la responsabilité individuelle
15:25 ou est-ce que ça voit la société comme un champ
15:27 de relations à faire tomber? Je ne sais plus.
15:29 Ce que je sais toutefois, c'est que la géographie existe.
15:31 En fait, la culture et la géographie existent.
15:33 Il y a des problèmes en Occident.
15:35 L'hypersexualisation des femmes, la culture pornographique,
15:37 l'insécurité des jeunes femmes dans certains quartiers
15:39 qu'il ne nous est plus permis de nommer
15:41 mais que nous connaissons.
15:43 Est-il possible de s'intéresser à ces questions-là
15:45 sans venir avec toute l'espèce de logiciel
15:47 néo-féministe dont je vous ai parlé plus tôt,
15:49 finalement, qui fait que la femme n'existe plus?
15:51 Et ensuite, la géographie existe.
15:53 Si j'étais en Iran, je serais très féministe.
15:55 Si j'étais dans le monde arabe, je serais très féministe.
15:57 Si j'étais en Inde, je serais très féministe.
15:59 Mais puisque je suis en Occident,
16:01 globalement, la révolution féministe a eu lieu.
16:03 L'égalité existe. Ça ne veut pas dire que tout est parfait.
16:05 Mais cette révolution a eu lieu.
16:07 Je me méfie des batailles qui sont en retard
16:09 de quelques décennies. Et de ce point de vue,
16:11 cette journée dont on ne peut plus identifier
16:13 l'objet aujourd'hui mérite non seulement d'être célébrée,
16:15 comme on dit, mais aussi critiquée,
16:17 même si critiquée les angles morts du 8 mars.
16:19 Apparemment, on ne fait pas ça le 8 mars.
16:21 Je m'excuse. Je l'ai fait.
16:23 Merci Mathieu. Dans un instant, on verra avec vous
16:25 l'histoire de cette journée du 8 mars.
16:27 Très intéressant de voir d'où ça vient
16:29 et comment cette journée a évolué.
16:31 Question pour vous.
16:33 Question surprise.
16:35 Qui sait
16:37 quelle est la journée de l'homme ?
16:39 C'est tous les jours ?
16:41 C'est tous les jours.
16:43 C'est tous les jours.
16:45 C'est tous les morts.
16:47 Le 16 novembre. Le 19 novembre.
16:49 Je vous ai vu sur Twitter aujourd'hui.
16:51 Je le rappelle toujours.
16:53 Je le rappelle toujours le 8 mars justement.
16:55 Parce que c'est important. La journée de l'homme, c'est le 19 novembre.
16:57 Et puis tous les autres jours, c'est pour les queers.
16:59 Bon, alors, je ferme la porte.
17:01 Mais c'est le 19 novembre. C'est intéressant parce que personne ne la reconnaît,
17:03 cette journée.
17:05 Avec vous, on va s'arrêter sur le voyage
17:07 du président.
17:09 Parce qu'en Afrique, plus personne n'en parle,
17:11 mais nous, oui, on va revenir un peu sur ce voyage
17:13 pour savoir un peu comment ça s'est passé.
17:15 Il s'est rendu au Gabon, en Angola, au Congo,
17:17 Brazaville, à la République démocratique du Congo.
17:19 Et qu'est-ce qui reste,
17:21 Guillaume Bigaud, de ce voyage ?
17:23 Qu'est-ce qui a changé dans la nouvelle
17:25 politique africaine de la France ?
17:27 Je t'achète de vous répondre, mais il y a déjà un lien
17:29 avec l'édito de Mathieu, c'est que c'est un continent
17:31 qui reste très genré, qui reste très traditionnel.
17:33 Donc ils ne comprennent rien
17:35 aux fantaisies de l'Occident. Ils sont complètement dépassés.
17:37 D'où le fait qu'ils soient tentés de rallier
17:39 la Russie, qui leur parlait encore un pays un peu de bon sens.
17:41 Alors, il y a, en fait,
17:43 pour répondre à la question de savoir pourquoi
17:45 il s'est déplacé en Afrique de l'Ouest,
17:47 il y en a des fers,
17:49 présenter la nouvelle politique de l'Afrique.
17:51 La nouvelle politique française pour l'Afrique.
17:53 Et cette nouvelle politique française pour l'Afrique,
17:55 elle tient à quelques points.
17:57 La première, c'est vraiment s'appuyer sur la société civile,
17:59 sur la jeunesse africaine, et montrer
18:01 grâce à ça qu'on n'est plus du tout dans l'ingérence.
18:03 Ensuite, c'est vraiment,
18:05 on va dire, rompre
18:07 avec le tout sécuritaire
18:09 de la politique française, en s'intéressant
18:11 d'abord à la coopération économique et culturelle,
18:13 et enfin, c'est se présenter
18:15 comme le représentant
18:17 de l'Union européenne. Donc, en fait, la France
18:19 se cache derrière le drapeau européen, grosso modo.
18:21 Voilà, ça, c'est la raison officielle du déplacement.
18:23 Mais, en fait, il y a deux raisons pour les qualifier
18:25 d'officieuses. Alors, la première raison officieuse,
18:27 c'est trouver de nouveaux alliés. Parce qu'on a quand même
18:29 été éjectés du Mali,
18:31 éjectés du Burkina Faso. Auparavant, on avait été éjectés
18:33 de la République centrafricaine. Donc, on essaie
18:35 de se rapprocher. Alors, on est déjà proche du Gabon,
18:37 mais encore plus proche du Gabon, du Cameroun,
18:39 du Congo, et surtout de la République
18:41 démocratique du Congo. Pas exactement
18:43 le Congo. C'est un pays très important, de 100 millions
18:45 d'habitants. Deuxième raison,
18:47 aussi officielle... - Plein de matières en première.
18:49 - Exactement. Qui sont pillées, d'ailleurs,
18:51 par la Rwanda, on va voir. La deuxième raison officieuse,
18:53 c'est quoi ? C'est d'éviter d'être remplacé,
18:55 d'être même grand remplacé sur le plan géopolitique
18:57 par des puissances concurrentes. Alors, d'abord,
18:59 la Russie, comme vous savez, qui mène à travers
19:01 Wagner une politique extrêmement violente de désinformation
19:03 contre nous. La Russie, qu'est-ce qu'elle fait
19:05 en Afrique ? Elle essaie de s'appuyer sur les
19:07 21 pays africains
19:09 qui n'ont pas condamné l'invasion
19:11 de l'Ukraine, donc cette espèce de grand sud
19:13 de sud global. Mais aussi, l'Afrique,
19:15 il faut le dire, avec Wagner toujours,
19:17 elle est en train de donner une espèce de
19:19 milice privée à des gens, à des dictateurs
19:21 qui pillent le continent africain,
19:23 y compris au prix d'exactions
19:25 terribles, de génocides, etc.
19:27 Et, évidemment, la France craint aussi
19:29 d'être grand remplacé par la Chine, qui ouvre
19:31 des instituts confucius pour apprendre le chinois.
19:33 C'est le côté sympathique, mais qui pratique
19:35 des investissements qui sont des investissements
19:37 complètement néocoloniaux et léonins.
19:39 C'est-à-dire qu'elle prête de l'argent aux pays africains
19:41 pour qu'ils construisent des infrastructures, mais s'ils
19:43 ne remboursent pas en temps
19:45 et en heure, elle s'empare des infrastructures.
19:47 Alors, en général, il y a des attaques de Wagner
19:49 sur les serveurs des Etats africains, comme ça, ils ne peuvent pas
19:51 rembourser dans les temps. Ce n'est pas des blagues,
19:53 c'est ce qu'ont raconté les services. Ensuite,
19:55 il y a des pays anglo-saxons aussi qui sont
19:57 au coin du bois.
19:59 Les Etats-Unis ont fait rentrer...
20:01 La Turquie, bien évidemment. Les Etats-Unis
20:03 ont fait rentrer le Maroc dans le pacte
20:05 d'Abraham, et on voit bien que maintenant,
20:07 entre la France et le Maroc, il y a maintenant un coin
20:09 qui s'appelle les Etats-Unis. Et puis, bien sûr,
20:11 les Etats-Unis s'adressent
20:13 à des pays comme le Mali ou la République centrafricaine
20:15 pour remplacer Wagner. Wagner nous avait
20:17 déjà remplacés, avait déjà remplacé
20:19 les soldats français. Voilà où on en est, grosso modo.
20:21 - Alors, quel est le bilan de cette tournée
20:23 africaine ? - Déjà, sur le plan
20:25 intérieur, il me paraît assez désastreux.
20:27 C'est catastrophique. Le président mise
20:29 beaucoup sur l'image, mais enfin, là, l'image
20:31 d'un président de la République très décontracté
20:33 en train de savourer des bières dans une boîte de nuit à Kinshasa,
20:35 alors que le pays est au bord de l'explosion sociale.
20:37 Je pense que c'est moyen, moyen,
20:39 mais on va dire encore que je m'en prends au président de la République
20:41 qui est une véritable obsession. - Kinshasa,
20:43 bien connu pour être le pays de la fête
20:45 en tout genre. - Il y a des choses
20:47 qui sont passées à Kinshasa.
20:49 D'après le président de la République, il devrait rester à Kinshasa.
20:51 C'est ce qu'il avait dit. Il avait fait
20:53 un stage là-bas, je crois. - Non.
20:55 - Ensuite, bien, écoutez, l'autorité du président
20:57 de la République, et donc par voie de conséquence aussi
20:59 de la France, me semble quand même relativement abîmée
21:01 par cette séquence africaine. D'abord, ça a commencé
21:03 avant le voyage, puisqu'un journaliste
21:06 l'interrogeait sur les relations entre la France et le Maroc.
21:08 Il a répondu "mais elles sont
21:10 excellentes, elles sont bonnes et amicales". Sauf que
21:12 tout de suite, le gouvernement arabat
21:14 a publié un
21:16 démenti en disant "ben non, en fait,
21:18 les relations entre la France et le Maroc, elles ne sont ni bonnes
21:20 ni amicales". Ambiance. Ensuite,
21:22 le président s'est rendu sur place. Et là,
21:24 misère sur la société civile et sur la jeunesse,
21:26 il y a justement une jeune militante burkinabée
21:28 qui l'a violemment interpellée
21:30 en lui disant "écoutez, les relations entre la France
21:32 et l'Afrique, c'est pour moi
21:34 une marmite. Et cette marmite, elle est
21:36 très sale. Donc si vous ne la récurez pas,
21:38 il a apparemment parlé de manière très vindicative,
21:40 si vous ne la récurez pas,
21:42 ni moi ni les Africains ne mangeront dedans".
21:44 Là aussi, ambiance. Ensuite,
21:46 le président de la République démocratique du Congo
21:48 a eu une conférence de presse avec Emmanuel Macron,
21:50 un peu improvisé apparemment,
21:52 et Emmanuel Macron...
21:54 Il y a eu un couac. Ah ben, il y a eu plus qu'un
21:56 couac. Il a essayé, en fait,
21:58 de dire que la manière
22:00 dont la diplomatie française avait jeté
22:02 un peu le doute sur le résultat des élections
22:04 en parlant d'un compromis à l'africaine,
22:06 ce n'était pas vraiment
22:08 les autorités françaises, c'était la presse française.
22:10 En faisant en plus la leçon à son interlocuteur
22:12 en disant "écoutez, il faudrait bien
22:14 mon cher ami d'imiter la France parce que nous,
22:16 on a une presse libre, il faudrait bien en prendre de la graine".
22:18 Sauf que son homologue
22:20 de République démocratique du Congo l'a
22:22 sèchement recadré en disant "ben non, écoutez, c'est pas la presse,
22:24 c'est monsieur Le Drian, donc c'est votre ministre.
22:26 Et en plus, vous l'avez déjà dit,
22:28 c'est le gouvernement français". Voilà.
22:30 Donc du point de vue africain, je pense que c'était vraiment catastrophique.
22:32 D'ailleurs, la République démocratique du Congo,
22:34 c'est un pays qui est agressé littéralement par le Rwanda,
22:36 qui est un allié des États-Unis.
22:38 C'est une agression tout à fait comparable à celle
22:40 de l'Ukraine par la Russie, mais bon, c'est pas très grave.
22:42 Apparemment, ce sont les Africains, donc on s'en fiche.
22:44 Et le Rwanda
22:46 est en train de piller littéralement
22:48 une partie de la République démocratique
22:50 du Congo qui s'attendait au minimum
22:52 à ce que la France proteste, au moins,
22:54 de manière très ferme et très claire.
22:56 Et monsieur Macron s'est un peu
22:58 défaussé en disant "non, non,
23:00 moi je ne m'ingère pas dans les affaires africaines".
23:02 Ben voyons. Ensuite,
23:04 le président de la République,
23:06 il a laissé entendre avant son départ
23:08 que la France pourrait fermer ses bases militaires.
23:10 Sauf qu'en fait, il n'en a rien été.
23:12 Donc tout devait changer, mais en même temps,
23:14 rien ne change. On retombe sur le "en même temps".
23:16 C'est vraiment le sparadrap du capitaine Haddock,
23:18 c'est "en même temps". Donc en même temps,
23:20 Emmanuel Macron ne réagit pas quand les membres de la société civile
23:22 expliquent que la France est responsable de tout,
23:24 de tous les maux de l'Afrique,
23:26 mais en même temps, il adopte un ton très paternaliste.
23:28 En même temps, il se brouille avec
23:30 la République démocratique du Congo, et en même temps,
23:32 il s'était déjà brouillé avec le Rwanda.
23:34 En même temps, il se brouille avec le Maroc, mais en même temps,
23:36 il se brouille avec son rival l'Algérie.
23:38 Et en même temps, finalement, il prend les Africains
23:40 de haut, et en même temps, les Africains ne le respectent plus.
23:42 Voilà, grosso modo, ça devient vraiment
23:44 très problématique sur "en même temps".
23:46 Alors, il faudrait nous dire un truc tout à l'heure,
23:48 quand même, ces 34 millions d'euros
23:50 d'aide humanitaire, justement, à Kinshasa.
23:52 Vous allez me dire un petit peu, pourquoi est-ce qu'il a promis
23:54 cet argent à la République démocratique du Congo ?
23:59 Mais est-ce que la France-Afrique, c'est fini, justement ?
24:03 Oui, sur le thème de "Capri, c'est fini",
24:05 la France-Afrique, est-ce que c'est fini ?
24:07 Alors, d'abord, qu'est-ce que c'est la France-Afrique ?
24:09 La France-Afrique, c'était une politique, disons,
24:11 après la décolonisation, qui avait consisté,
24:13 une sorte de protectorat, qui consistait à avoir
24:15 des avantages en Afrique, pour les entreprises françaises,
24:17 accès aux marchés, accès aux matières premières,
24:19 mais aussi soutien des pays africains,
24:21 soutien de la France à l'ONU, par exemple,
24:23 et, en échange, il y avait des engagements de la France.
24:25 Donc, la coopération, un engagement financier,
24:27 un engagement technique, un engagement humain,
24:29 un engagement en matière de sécurité, des bases militaires,
24:31 des interventions militaires éventuellement,
24:33 et, grosso modo, des accords de défense.
24:35 Donc, tout ça obligeait la France.
24:37 C'était une sorte de donnant-donnant.
24:39 Est-ce que c'est terminé ? Alors, c'est ce qui peut faire croire
24:41 le président Macron.
24:42 Est-ce que c'est terminé ? On marque une pause.
24:44 Et, on réfléchit à la question des 34 millions d'euros d'aide.
24:48 On marque une pause, là, tout de suite, et on termine.
24:50 [Musique]
24:54 Alors, je vous demandais, est-ce que la France-Afrique, c'est fini ?
24:57 Je veux comprendre, et je veux aussi savoir,
25:00 pourquoi est-ce qu'il a promis 34 millions d'euros d'aide humanitaire
25:03 à la République démocratique ?
25:05 Vous voulez tout savoir, en fait ?
25:06 Tout.
25:07 Bon, alors, ok.
25:08 Personne ne parle de ce voyage, vraiment.
25:10 Alors, je veux savoir.
25:11 On y va, on y va.
25:12 Donc, d'abord, il y a une partie des choses qui sont finies.
25:14 La coopération, par exemple, c'est totalement terminé.
25:16 Mais, la zone CFA, zone monétaire,
25:19 elle existe toujours.
25:20 Sauf que la France, elle pratique la politique de la chaise vide.
25:22 Elle ne s'intéresse plus du tout à cette zone CFA.
25:24 Quand on parle de la France "pille l'Afrique",
25:26 "utilise ses matières premières", etc., c'est faux.
25:28 Au nom de la mondialisation, d'ailleurs, on a diversifié nos approvisionnements.
25:31 Donc, l'uranium, on prend, par exemple, au Canada, au Kazakhstan, etc.
25:35 Pareil pour le pétrole, beaucoup d'énergie.
25:37 En 10 ans, notre part de marché en Afrique francophone a été divisée par 2.
25:41 Donc, ce n'est pas vrai du tout que c'est encore notre chasse gardée.
25:44 Par contre, effectivement, on paye toujours.
25:46 D'abord, on paye l'impôt du sang.
25:48 On a perdu 58 de nos soldats pour défendre le Sahel et notamment le Mali.
25:52 On paye toujours parce qu'on a toujours de l'aide au développement,
25:55 dont les millions dont vous parliez, que le président Macron a promis,
25:58 mais ce n'est pas la première fois.
25:59 Il avait déjà donné des sommes absolument insensées à l'Afrique du Sud
26:02 pour que l'Afrique du Sud sorte du charbon
26:04 juste après avoir acheté de l'aide du charbon à l'Afrique du Sud.
26:06 Enfin, bon, bref, c'est quand même très étrange tout ça.
26:09 Donc, effectivement, on continue à payer,
26:11 mais on profite d'une certaine façon de moins en moins.
26:14 Donc, on a toujours les obligations,
26:15 mais on n'a plus les contreparties d'une certaine façon.
26:17 Et donc, on continue à payer, mais qu'est-ce qu'on récolte en échange ?
26:20 Eh bien, on récolte finalement des campagnes de haine.
26:24 Enfin, c'est Wagner, ça.
26:26 Wagner, mais pas seulement Wagner.
26:28 Biden aussi, Xi Jinping aussi, et notre grande amie,
26:32 Mme Mélanie, c'est pareil, qui tient des propos absolument incendiaires
26:36 sur la France en Afrique.
26:37 Alors, moi, je pense, c'est la conclusion à laquelle il faut arriver,
26:39 me semble-t-il, c'est que la France ne peut s'en prendre qu'à elle-même.
26:41 D'abord, parce qu'en se détournant de l'Afrique
26:44 pour rester complètement focalisée sur la construction européenne
26:47 avec le résultat qu'on sait,
26:49 en passant son temps à se couvrir la tête de cendre
26:51 et à s'autoflageler de tout et de s'excuser de tout
26:54 avec le résultat qu'on sait, et en Afrique d'ailleurs,
26:57 et dans nos banlieues,
26:58 je pense que l'Afrique préfère finalement se tourner vers des puissances
27:01 qui s'assument, qui sont des puissances
27:03 et qui n'ont pas de complexe d'une certaine façon.
27:05 Mais attention, parce que d'abord, les Africains risquent de se mordre les doigts.
27:10 Ils pensaient se défaire du néocolonialisme français.
27:13 En fait, moi je pense que c'était du donnant-donnant
27:15 et qu'on avait un intérêt commun avec les Africains,
27:17 avec les francophones dans le monde de demain.
27:19 Ils veulent faire mumuse avec les Russes, avec Wagner,
27:22 avec les Chinois, avec les Américains.
27:24 Écoutez, grand bien leur face.
27:25 Mais pour nous, c'est très important,
27:27 parce que demain, il y aura 800 millions de francophones
27:29 et demain, la France peut rester une puissance
27:31 et ne restera une puissance que si elle s'intéresse à ces francophones
27:34 et notamment à l'Afrique,
27:36 plutôt que de sponsoriser à coup de chômeurs
27:38 les ventes de Mercedes en Chine.
27:40 Donc là, c'est un plan qui est grotesque,
27:42 qui a détruit notre industrie,
27:43 qui a failli détruire notre industrie nucléaire d'ailleurs
27:45 et qui nous a mis à genoux.
27:47 Voilà.
27:48 Et quand je pense que les pays, justement, de la francophonie
27:51 frappent à la porte du Commonwealth,
27:53 on en a déjà parlé, c'est un phénomène qui est temps.
27:55 Ce sont eux qui défendent aujourd'hui la langue française.
27:58 Entre sa splendeur.
28:00 Pas tous. Et pas que.
28:01 Oui, mais enfin, ceux qui y restent.
28:03 Ils ont raison. Le Gabon, le Togo.
28:06 Bien sûr.
28:07 Le Cameroun faisait déjà partie de...
28:09 Exactement.
28:10 À l'occasion, on parlera aussi de la Tunisie, peut-être aussi,
28:13 de ce qui se passe.
28:14 C'est intéressant, c'est dramatique quand même.
28:16 Il va falloir qu'on fasse un petit édito là-dessus.
28:18 Peut-être demain.
28:20 Charlotte, je ne comprends pas
28:22 comment une nouvelle tentative de maîtrise des flux
28:27 est condamnée par l'ONU.
28:29 C'est ce qu'on va voir avec vous.
28:31 Puisque l'ONU est scandalisée du nouveau projet de loi du Royaume-Uni
28:35 pour lutter contre l'immigration clandestine.
28:38 Certains accusent le gouvernement britannique
28:40 de flirter avec le droit international.
28:42 Qu'est-ce qui se passe ?
28:44 Alors, ce qui se passe, c'est que le Premier ministre anglais
28:48 a annoncé qu'il allait désormais présenter un nouveau projet de loi.
28:52 Plusieurs choses sont sorties en même temps.
28:55 Il a expliqué qu'il voulait interdire à toute personne
28:58 qui traverse la Manche,
28:59 donc ils disent qui arrive par petits bateaux,
29:01 ils parlent des petits bateaux,
29:02 donc qui traverse la Manche
29:04 et qui entre clandestinement en Grande-Bretagne,
29:07 non seulement d'y demander l'asile,
29:09 mais d'y revenir à vie.
29:11 C'est-à-dire interdire d'entrer sur le territoire.
29:13 Donc le message est clair, il l'a dit comme ça,
29:15 il a dit le message est désormais clair.
29:17 Si vous commettez l'acte illégal de rentrer en Grande-Bretagne
29:20 sans avoir la permission de le faire,
29:22 c'est terminé pour vous dans ce pays.
29:24 Alors la question, c'est une fois qu'ils sont là,
29:26 parce qu'on apprend qu'il y en a beaucoup qui viennent d'Albanie,
29:30 mais il y a aussi des Afghans, des Syriens, des Irakiens.
29:33 Or, le droit international interdit de les expulser
29:35 dans un pays qui est soit en guerre,
29:37 soit considéré comme une dictature.
29:39 Soit une dictature ou considérée comme telle par le droit international.
29:43 Donc, comme on ne peut pas les expulser dans les pays d'origine,
29:46 la question revient sur le projet,
29:49 vous savez, le projet dont on avait parlé,
29:51 de Boris Johnson à l'époque,
29:53 qui était avec le Rwanda.
29:55 Un accord avait été passé avec le Rwanda.
29:57 En clair, on finance, la Grande-Bretagne en l'occurrence,
30:00 finance non seulement le Rwanda,
30:02 mais l'installation de ses migrants
30:04 en échange de quoi le Rwanda leur offre des visas pour 5 ans,
30:08 voire la possibilité de s'installer à vie.
30:11 Donc, l'accord avait été passé, en l'occurrence, avec le Rwanda.
30:14 Et on se souvient que c'était au printemps dernier,
30:17 il y avait un premier vol qui était prévu,
30:20 et qui avait été arrêté le matin même,
30:22 par une décision de la justice européenne,
30:24 qui avait interdit de le faire.
30:26 Sauf que de recours en recours,
30:28 le gouvernement britannique a réussi à avoir
30:30 une décision de justice favorable à ce projet,
30:33 et qui désormais peut le mettre en place.
30:36 Donc, ce qui se passe, c'est que le gouvernement actuel,
30:39 donc le Premier ministre a demandé à son ministre de l'Immigration,
30:43 de reprendre en gros le projet pour les personnes qui arrivent.
30:47 Donc, elles arrivent, on les met en centre de rétention,
30:50 et on les expulse vers le Rwanda ou leur pays d'origine,
30:54 s'il est possible de les expulser vers leur pays d'origine.
30:57 Alors là, j'ouvre une petite parenthèse, mais j'ai noté,
31:00 j'ai lu plusieurs articles qui sortaient sur le sujet,
31:03 dans les médias français, et je note que certains s'étonnent
31:06 d'une chose qui m'a franchement amusée,
31:09 enfin choquée, pour ne pas dire amusée.
31:12 C'est-à-dire que beaucoup de médias notent que c'est quand même étonnant
31:15 que cette décision soit prise par un Premier ministre,
31:18 disent-ils, d'origine indienne,
31:20 appliquée par un ministre de l'Immigration,
31:23 que l'on a déjà vu, qui est une femme d'origine indienne elle aussi,
31:27 et la précédente ministre de l'Intérieur était elle aussi d'origine indienne,
31:30 nous disent-ils.
31:31 Je fais une parenthèse ?
31:32 On ne peut penser que par sa couleur de peau ?
31:34 Alors justement, c'est la question que j'aimerais poser
31:36 aux journalistes français qui écrivent ces papiers-là.
31:39 Considère-t-il possible que quelqu'un issu de l'immigration
31:43 soit désormais anglais, en l'occurrence,
31:46 et se pose donc la même question politiquement par rapport à l'immigration
31:49 que n'importe quel autre anglais,
31:51 ou sont-ils issus de l'immigration pour toujours,
31:53 et donc condamnés par le fait d'être issus de l'immigration
31:56 à ne penser qu'à travers cette question-là ?
31:58 C'est un vendu, alors, le Premier ministre.
32:00 J'imagine, c'est comme ça que le dirait d'autres gens un peu moins polis,
32:04 mais c'est exactement ce que j'ai lu à travers les lignes dans certains papiers.
32:08 Je referme la parenthèse, mais j'ai trouvé ça quand même...
32:10 Une parenthèse très intéressante.
32:11 Voilà, assez étonnant.
32:12 Donc voilà, en l'occurrence, en effet, le Premier ministre
32:16 et le ministre de l'Immigration ont annoncé cela,
32:18 et ils ont précisé qu'ils voudraient bien ouvrir de nouvelles voies
32:23 d'immigration légale à partir du moment où ils auront réussi à maîtriser leurs frontières.
32:28 Et ça non plus, ça ne plaît pas beaucoup que ce ne soit pas un préalable,
32:31 c'est-à-dire que ce soit une fois qu'ils auront réussi à maîtriser leurs frontières.
32:34 Non mais petite parenthèse,
32:36 lorsqu'on vous assigne un résidence à penser à travers votre couleur de peau,
32:40 c'est encore plus raciste que tout le corps du racisme.
32:43 Et ça veut dire aussi que vous êtes limité en termes de pensée,
32:46 de réflexion, d'action.
32:48 Je ferme la parenthèse.
32:49 Le Premier ministre britannique sera en France vendredi, Charlotte,
32:52 pour rencontrer le Premier ministre et le président Emmanuel Macron
32:55 pour aborder ce sujet.
32:57 Le pays est au cœur de vive critique internationale sur son projet.
33:00 Pourquoi justement se tauler ?
33:02 Alors déjà, la raison pour laquelle Richie Sunak vient à Paris,
33:06 c'est son premier voyage à Paris.
33:07 Il vient en France, vous savez, il y avait beaucoup de tensions
33:09 sur le terrain, sur le dossier, on va dire, migratoire avec la France.
33:14 Et il vient parce que c'est évidemment le pays duquel partent les bateaux.
33:18 Ils partent depuis la France.
33:20 Et on sait depuis de nombreuses années que la frontière britannique est à Calais.
33:24 Et par ailleurs, l'année dernière, un accord avait été trouvé,
33:27 un accord plus favorable pour les Britanniques que pour les Français,
33:30 puisqu'il s'agissait de donner de l'argent à la France,
33:32 d'envoyer des émissaires, des observateurs anglais en France
33:38 pour s'assurer que la France, à qui on donnait quelques sous,
33:41 empêche bien les bateaux de partir et garde tout ce beau monde en France,
33:45 alors que ces gens-là ne rêvent que de partir en Angleterre.
33:48 Il se trouve que l'Angleterre a financé ces projets-là
33:51 et qu'ils ne sont pas contents du résultat.
33:53 Et là, en l'occurrence, on comprend l'insatisfaction dans la mesure
33:57 où le nombre de bateaux n'a cessé d'augmenter sur cet accord-là,
34:01 enfin après cet accord-là.
34:02 Et donc, Ritchie Sunak vient, il a annoncé que les tensions étaient redescendues.
34:07 Donc, tout le monde essaye d'expliquer que le lien entre la France
34:13 et le Royaume-Uni pourrait aller mieux.
34:15 Mais c'est pour ça qu'il vient, pour aborder cette question de l'immigration.
34:18 Le Royaume-Uni a également annoncé qu'il voulait passer des accords avec l'Albanie.
34:21 Je vous le disais tout à l'heure, l'Albanie, il y a beaucoup d'Albanais
34:24 qui essayent de passer.
34:25 Or, l'Albanie, il est possible d'expulser vers l'Albanie,
34:29 contrairement aux Irakiens, aux Syriens ou aux Afghans,
34:33 qu'on ne peut pas renvoyer chez eux.
34:35 Et donc, il voudrait passer des accords d'expulsion vers le pays d'origine
34:39 quand il s'agit de l'Albanie.
34:41 Voilà pour les voyages et les accords internationaux que veut faire le Premier ministre.
34:45 Maintenant, concernant le TOLI, la ministre de l'Immigration, cette fois-ci,
34:49 a expliqué qu'elle était en discussion avec la CEDH pour pouvoir faire aboutir son projet.
34:56 Mais on a en effet l'ONU qui s'est inquiétée.
34:59 Je les cite, l'ONU.
35:01 "La législation soulève plusieurs problèmes spécifiques en termes de droits humains,
35:05 notamment la violation du droit à un examen individuel
35:09 et l'interdiction du refoulement et des expulsions collectives,
35:13 ainsi que la détention arbitraire des immigrants."
35:16 Alors, ce que rappelle l'ONU, c'est tout simplement la Convention de Genève,
35:19 qui est en effet du droit international.
35:21 Mais le ministre de l'ONU, pardon, nous rappelle simplement
35:26 qu'avec la Convention de Genève telle qu'elle est aujourd'hui,
35:29 et telle que nous l'avons ratifiée aujourd'hui,
35:31 il est impossible de protéger sa frontière extérieure.
35:35 C'est exactement le débat qu'il y a au sein de l'Union européenne,
35:38 dont on a parlé très souvent, et l'ONU rappelle là, à la Grande-Bretagne,
35:42 qu'il est interdit de protéger sa frontière extérieure.
35:45 Donc on a un ministre, et c'est ça qu'il faut que nous, on comprenne bien,
35:48 parce que c'est tellement contre-intuitif que...
35:50 Donc quand on nous rappelle qu'il faut que ce soit conforme au droit international,
35:54 les gens qui nous disent ça, dans l'état actuel du droit international,
35:57 les gens qui vous disent "Bien sûr, il faut lutter contre l'immigration clandestine
36:01 tout en respectant le droit international",
36:03 ces gens-là vous mentent.
36:05 Il est impossible en vertu du droit international aujourd'hui
36:08 de protéger sa frontière extérieure, puisque la Convention de Genève
36:13 nous oblige en effet à accepter ces personnes,
36:17 à ne pas les refouler collectivement, parce qu'une fois qu'elles sont là,
36:20 il faut examiner les dossiers un à un.
36:23 Et s'ils sont déboutés, éventuellement de les expulser,
36:26 en sachant que la moitié de ces gens-là ne sont pas expulsables
36:29 vers leur pays d'origine, et on nous explique par ailleurs
36:32 que le Rwanda, ça flirte avec le droit international.
36:34 Alors je n'ai trouvé de précision nulle part en quoi consiste ce "flirt".
36:37 Donc là aussi, il faudrait qu'ils nous expliquent,
36:39 peut-être que le Rwanda, ce n'est pas assez bien pour eux,
36:43 mais il faudra qu'ils nous expliquent exactement de quoi ils parlent.
36:46 Mais c'est intéressant de voir que l'ONU rappelle tout simplement,
36:49 enfin remet au milieu du débat, la question qui envenime les relations
36:54 au sein de l'Union européenne et à laquelle la Commission européenne
36:57 refuse de répondre.
36:59 En France aussi, Charlotte, les critiques commencent à se faire précises
37:03 alors que le gouvernement entend faire examiner son projet de loi
37:06 sur l'immigration d'ici la fin du mois.
37:09 Par exemple, la défenseure des droits s'inquiète.
37:13 Oui, alors j'ai rapproché les deux choses, puisque vous avez un point commun
37:16 entre les associations, l'ONU qui critique le projet de loi en Grande-Bretagne
37:21 et la défenseure des droits en France.
37:23 En clair, leur réponse est toujours la même.
37:26 On vous explique qu'on a déjà essayé de contenir l'immigration,
37:29 ça ne fonctionne pas.
37:31 J'aimerais bien qu'on ait cette discussion.
37:33 À quel moment exactement on a essayé de contenir cette immigration ?
37:36 Déjà, ça pourrait être une discussion intéressante.
37:38 Mais globalement, ils partent du principe qu'on a une politique répressive
37:41 sur l'immigration et qu'elle ne fonctionne pas.
37:44 Donc, nous disent-ils, les migrants clandestins ne seront découragés
37:49 que si les autorités proposent des moyens légaux de venir en Grande-Bretagne
37:54 ou en France.
37:55 C'est toujours la même rhétorique, à savoir, si vous ne voulez pas
37:58 qu'ils soient clandestins, il faut les régulariser.
38:02 Donc, évidemment, c'est un peu perdant sur le terrain du nombre de gens
38:05 qui rentrent dans le pays.
38:06 Alors là, la défenseure des droits a rendu un rapport, en effet.
38:09 C'est Le Monde qui a eu accès à ce rapport qui nous explique.
38:12 Franchement, il faut s'asseoir là.
38:14 La première chose, elle nous dit que le texte du gouvernement,
38:17 on a déjà dit que le texte du gouvernement, il a deux jambes,
38:19 il y en a une qui est la régularisation dans les métiers en tension
38:22 qui est quand même beaucoup plus forte que celle de la restriction.
38:25 Mais la défenseure des droits estime que le texte repose sur des constats
38:30 non étayés, tels que l'échec de l'intégration.
38:33 Ça n'est pas étayé, l'échec de l'intégration en France.
38:35 Ou encore l'accélération des flux migratoires.
38:38 Ce n'est pas étayé, l'accélération des flux migratoires.
38:40 Donc c'est quand même énorme parce que les chiffres, à la fois de Frontex
38:43 et du ministère de l'Intérieur français étayent ces choses-là,
38:48 mais ça n'est pas étayé.
38:49 Très bien.
38:50 Et donc, le texte nourrit le débat public de, ouvrez les guillemets,
38:54 des représentations erronées, voire discriminatoires.
38:57 Très bien.
38:58 Donc ça, c'est la première chose.
38:59 La deuxième chose, la défenseure des droits s'inquiète qu'il n'y ait rien
39:03 sur la simplification administrative du séjour.
39:05 Vous savez, on avait parlé de ces recours via Internet
39:08 pour avoir des rendez-vous en préfecture.
39:09 C'est une usine à gaz complètement dingue.
39:11 Et donc, elle s'inquiète que les recours administratifs des migrants
39:15 soient trop compliqués et qu'il n'y ait rien dans ce projet de loi
39:18 pour les simplifier.
39:19 Très bien.
39:20 Et elle s'inquiète aussi, par exemple, que l'on demande une maîtrise du français,
39:23 de la langue française, pour un séjour pluriannuel.
39:26 Parce que, nous explique-t-elle, le meilleur moyen de s'intégrer
39:29 correctement, c'est d'avoir une stabilité administrative.
39:32 Non mais ces gens vivent dans un monde, quand même.
39:34 Donc la stabilité administrative, c'est le meilleur moyen de s'intégrer
39:37 correctement.
39:38 En tout cas, c'est la base.
39:39 Je ne sais pas très bien ce qu'elle entend par là, mais formidable.
39:41 Troisième chose, elle s'inquiète parce que le projet de loi prévoit
39:46 d'élargir la possibilité, vous savez, pour expulser aujourd'hui
39:49 quelqu'un qui est arrivé avant cette raison en France
39:51 ou qui vit depuis 20 ans en France, il faut justifier qu'il y a une
39:56 menace grave à l'intérêt supérieur de l'Etat, ou terrorisme, par exemple,
40:01 ou incitation à la haine, vous savez, on avait vu ça avec l'imam Iqwissen.
40:04 Eh bien là, le projet de loi prévoit, par exemple, d'étendre cette possibilité
40:11 s'il y a une menace grave pour l'ordre public, quand l'étranger a déjà fait
40:16 l'objet d'une condamnation définitive pour des faits passibles de 10 ans
40:21 de prison ou en récidive de faits passibles de 5 ans de prison.
40:24 Voilà ce que dit la loi.
40:25 Donc déjà, on n'est pas non plus sur un truc extrêmement rigoureux,
40:28 enfin extrêmement sévère.
40:30 Et là, la défenseure des droits, elle s'inquiète, pourquoi ?
40:32 Parce que le texte précise que c'est la peine encourue et pas prononcée.
40:36 Et elle nous dit quoi ?
40:37 Cela pose un problème en matière d'individualisation de la peine
40:40 et ouvre un large pouvoir discrétionnaire de l'administration.
40:44 Donc le fait que le texte se base sur la peine encourue, c'est-à-dire la loi,
40:49 elle appelle ça un pouvoir discrétionnaire donné à l'administration.
40:53 C'est énorme.
40:54 Et enfin, la dernière chose, la défenseure des droits nous dit qu'il y a une chose
40:56 qui va dans le bon sens, devinez, la régularisation des personnes
41:01 qui travaillent aujourd'hui dans les métiers en tension, mais elle ajoute un bémol,
41:05 ce serait bien que ce ne soit pas que dans les métiers en tension.
41:08 Et ce serait bien qu'on ne leur demande pas de justifier de leur fiche de paie
41:12 ou de répétition, puisque ça les oblige à travailler illégalement
41:15 avant de pouvoir être régularisés.
41:17 Il faudrait les régulariser tout de suite, sans leur demander ça.
41:20 Alors, il faut noter une chose, c'est qu'à la fois en Grande-Bretagne
41:22 et en France, on le sait, les Britanniques, eux, s'inquiètent du contraire.
41:26 Que ce projet n'aboutisse pas et ne soit pas suffisamment sérieux,
41:29 c'est exactement les inquiétudes qu'on reconnaît en France.
41:31 Or, je dirais à tous ces gens-là que, contrairement aux autorités,
41:34 les Britanniques, comme les Français ici, ce sont eux qui vivent avec les gens
41:38 qu'on leur impose d'accueillir.
41:39 Et quand vous accueillez des gens que vous n'avez pas envie d'accueillir,
41:41 le risque, c'est que ça se passe mal, pour tout le monde, d'ailleurs.
41:45 Intéressant aussi de faire peut-être un sujet sur les défenseurs des droits.
41:49 Vraiment aussi, comment ça ? Très intéressant.
41:51 Sur les enquêtes, sur la police, il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup
41:57 de sujets intéressants pour mieux connaître et mieux savoir comment ça fonctionne.
42:04 Je vous ai vu réagir, vous avez envie de réagir à ce cas-là.
42:07 Non, non, je suis absolument d'accord.
42:08 J'ai vu bondir sur votre chaîne.
42:09 Le défenseur des droits, le cadre conceptuel utilisé par le défenseur des droits,
42:13 c'est ni l'existence même de la nation France, ni l'existence même de l'identité française,
42:17 ni l'existence de la France.
42:18 Elle veut voir le monde strictement à partir de la grille antidiscriminatoire.
42:21 Ça consiste en faire abonner les frontières, le citoyen, celui qui ne l'est pas.
42:25 Et pourtant, on utilise ça comme une espèce d'autorité morale.
42:28 Marc Menand, revenons à cette journée, on va dire, de la femme, pour faire simple.
42:33 Le 8 mars 1917, les femmes initient la révolution russe et la tradition de la journée internationale des droits des femmes se mettra alors en place.
42:44 Racontez-nous.
42:45 Oui, alors elles ne savent pas qu'elles vont initier la révolution.
42:48 Il faut rappeler quand même.
42:49 Comment tout a commencé ?
42:50 Alors 1917, n'oubliez pas, il y a déjà 2 millions de Russes qui ont été tués sur le front.
42:56 Et si on calcule sur toutes les nations, l'hécatombe, la charcuterie immonde,
43:02 elle bouleverse les individus, les familles sont brisées.
43:07 Et là-bas, en Russie, eh bien, le tsar continue à vouloir nourrir la guerre.
43:14 Mais en revanche, il ne pense pas à nourrir son peuple.
43:17 L'inflation est de 1000%.
43:20 La farine où avant on avait 150 wagons par jour de farine qui arrivaient pour nourrir une journée la population à Saint-Pétersbourg, s'est tombée à 25 camions.
43:36 On se lève pour être devant les boutiques à 3 heures du matin et à 9 heures, quand elles ouvrent, il n'y a déjà pratiquement plus rien.
43:45 Et l'ensemble de l'Europe connaît ce bouleversement qui est celui des femmes qui soudain ont été propulsées comme étant celles tenant l'économie.
43:56 Les hommes sont en train de se déchitter, il fallait bien derrière, non seulement avoir les usines qui se maintiennent plus ou moins,
44:05 et puis surtout fabriquer de quoi aller plus loin dans la destruction humaine.
44:11 Elles n'obtiennent pas grand-chose par rapport à ça.
44:15 Et là, il y a le 8 mars, vous allez me dire pourquoi ce jour-là ? On a de plus en plus faim.
44:21 Mais c'est parce qu'une femme, bien des années avant, avait prononcé en 1910 que le 8 mars faudrait que ce soit la journée des femmes socialistes pour la libération des droits.
44:38 Cette femme, elle s'appelle Clara Zettin.
44:41 C'est une jeune femme qui a été professeur de lettres et qui très tôt s'est laissée enflammer.
44:47 N'oublions pas que ce XIXe siècle, dans sa deuxième partie, voit les enchères de toutes les idées de libération des hommes.
44:59 C'est-à-dire que vous avez Charles Fourier qui imagine ses phalanstères, il y a Saint-Simon, il y a les anarchistes.
45:06 Quelle pourrait être la société dans laquelle on vivrait bien ?
45:10 Et ces femmes, elles ont bien évidemment l'intention de participer à ce grand développement.
45:18 Elles finissent par créer un journal, L'Égalité, et puis une grande fête. Elles se répéteront à partir de 1892.
45:27 Et en 1910, elle dit voilà, il y aura cette journée.
45:31 Alors là, à Saint-Pétrograde, on décide de descendre dans la rue.
45:37 En 1917.
45:38 Du pain ! La paix ! La paix ! La paix !
45:42 Et là-bas, le tsar, parce que le tsar ne nous écoute plus.
45:46 Et on a eu tellement nécessité de faire appel au peuple pour gonfler les rangs de l'armée,
45:52 que ceux qui étaient les militaires chargés de l'ordre, eh bien, ils se sont retrouvés sur le front.
45:58 Alors pour gonfler les effectifs, ce sont les enfants d'ouvriers, les enfants de paysans, qui sont là, chargés du maintien de l'ordre.
46:07 Et au moment où on leur demande d'intervenir, ils n'interviendront pas.
46:14 Les ouvriers déferlent de partout et en deux jours, vous avez l'ensemble de la ville,
46:21 qui ayant pactisé avec les soldats, est capable de tout renverser.
46:27 Et Kerensky, qui est l'un des leaders de l'opposition, c'est pas du tout un bolchevik.
46:34 Les bolcheviks, ils sont pas là. Lénine, il est en Suisse.
46:39 Trotsky insiste aux événements, mais de façon passive.
46:44 Et quant à Staline, il est très très loin en prison, en attendant la libération.
46:53 Donc, que se passe-t-il ? Eh bien, Kerensky renverse le pouvoir, le tsar abdique le 15 mars.
47:01 Et voilà, la première mesure qu'il prend, c'est le droit de vote.
47:06 Quand les bolcheviks, huit mois plus tard, vont renverser ce gouvernement,
47:11 qui est un mouvement démocratique, forcément, ils vont imposer leur férule
47:16 et ils récupéreront ce symbole de la libération de la femme en 1921,
47:22 en instaurant la journée internationale des femmes socialistes.
47:28 L'ONU les ralliera en 1977 et nous, en France, en 1982.
47:35 N'oublions pas quand même que Montaigne, déjà, était pour le droit des femmes.
47:42 Il disait qu'elles ont raison de réclamer un minimum de considération,
47:47 car ce sont les hommes qui ont inventé les lois.
47:51 Donc, ne croyez pas que les hommes étaient en dehors de cet effort
47:56 de donner aux femmes cette possibilité d'exister dans leur plénitude.
48:01 Merci pour ce regard sur l'histoire de cette journée de la femme du 8 mars.
48:07 Un tour de table sur ce sondage CNews.
48:10 82% des Français se disent en colère contre la politique économique et sociale du gouvernement.
48:18 Est-ce qu'au regard de ce que vous venez de dire, Marc Menand,
48:21 on est à ce moment d'exaspération où le peuple est capable de tout ?
48:25 D'où vient la colère ? Comment elle va se transformer ?
48:28 Jusqu'où peut aller cette colère ? C'est la question qu'on va se poser.
48:32 Regardez bien, 82% sont en colère, 17% pas du tout. On ne sait pas qui c'est d'ailleurs.
48:38 Mais ce qui est intéressant, c'est que toute la France est en colère.
48:44 Guillaume Bigot. D'où vient cette colère ? Jusqu'où elle peut nous emmener ?
48:48 Et est-on à ce point d'exaspération, d'explosion ?
48:52 Ça fait très longtemps que la classe dirigeante nourrit ce que j'appellerais une populophobie.
48:57 On parle beaucoup du populisme, mais il y a la populophobie,
49:00 la détestation et le mépris souverain du peuple qui est le souverain.
49:04 Le peuple a voté contre la construction européenne à 55%, aucune importance.
49:09 On a fait un vote, aucune importance.
49:11 Ensuite, on parle souvent de l'immigration, c'est l'équivalent de la ville de Nice
49:14 qui rentre chaque année en France.
49:16 Tous les Français, quelque soit leur origine, ne veulent plus.
49:18 Mais aucune importance, on le fait quand même. Ça n'a pas d'importance.
49:20 La personne ne veut de la réforme des retraites, mais on le fait quand même.
49:23 Ça n'a aucune espèce d'importance.
49:25 Donc il y a vraiment une infantilisation et un mépris de la démocratie et du pouvoir du peuple.
49:31 Pourquoi ça ne va pas exploser ? C'est le paradoxe de Tocqueville.
49:34 Parce que je pense que c'est lorsque les choses s'améliorent que ça explose.
49:37 Lorsque la situation est très difficile, les gens sont obligés de vaquer à leurs occupations
49:41 et ne peuvent pas déclencher un mouvement révolutionnaire.
49:45 Deux petites remarques simplement.
49:47 J'ai souvent utilisé la formule de crise de régime pour parler de la situation.
49:50 Elle me semble juste. Les institutions se calcifient.
49:54 Les institutions ne sont plus connectées aux profondeurs populaires.
49:57 Deuxièmement, pour des réformes que beaucoup de Français refusent,
50:00 la classe politique qui porte ces réformes n'est pas nécessairement la plus inspirante
50:03 qui soit à l'échelle de l'histoire.
50:05 Ça ne peut pas aller jusqu'où Mathieu Bocot.
50:07 On ne sait jamais. Mais ce qui est certain, c'est que la France fonctionne davantage
50:11 par secousse que par réforme. Et on sent qu'il y a des secousses qui traversent le corps social.
50:15 Mais il vaudrait bien que ça explose. Le problème, c'est que ça n'explosera pas.
50:18 Pourquoi ? Parce qu'en fait, il y a une émigration qui est terrible.
50:21 Le jour où le ressort va se détendre, ça sera bien plus terrible.
50:24 Ce que je viens de raconter sur le manque, quand la famine est là,
50:28 aujourd'hui, on en est imaginé des cautérisations en ayant les petits bons,
50:34 le petit panier qui ne coûte pas cher.
50:36 Mais donc, les gens sont en train de crever de faim.
50:38 J'ai écouté sur les diverses radios aujourd'hui.
50:40 Vous avez, et c'est confirmé par ce sondage, les gens qui disent à 80%
50:45 "oui, on va être gênés, mais on s'en fout, il n'y a déjà plus d'essence dans les stations-services,
50:49 on va manquer de tout". Et à un moment donné, les gens sont capables d'entrer dans la grogne.
50:55 Ce ne seront pas les syndicats, personne ne le décidera.
50:58 Mais là, on est à cet instant où l'ébullition fait que oui, tout est possible.
51:04 Charlotte ?
51:05 Non, mais c'est le même chiffre qu'on avait en soutien au tout début en France des Gilets jaunes.
51:11 C'était le même chiffre de soutien à cette population qui, sur les ronds-points, disait "on existe".
51:17 Est-ce qu'il est possible de nous prendre en compte ?
51:19 Est-ce qu'il est possible qu'on vive de notre travail ?
51:21 Est-ce qu'il est possible de vivre dignement, notamment, de notre travail ?
51:24 Ça a été transformé ensuite par l'extrême gauche qui a essayé de récupérer la chose.
51:28 Mais c'est le même chiffre.
51:29 Et moi, ce qui m'inquiète, c'est que le gouvernement continue à s'appuyer sur les 17% qui restent,
51:33 puisque c'est ce qu'il fait depuis le mouvement des Gilets jaunes.
51:36 Ce qui ne veut pas dire qu'il est illégitime institutionnellement,
51:39 mais c'est exactement ce que dit Mathieu.
51:41 Politiquement, ça devient de plus en plus compliqué.
51:43 Le tsar était resté enfermé, et là, le président est enfermé.
51:46 Dernier sujet.
51:50 La mairie de Bordeaux, Mathieu Boquete, nous le savons, est dirigée par des écologistes,
51:55 c'est-à-dire, pour être ajouté malicieusement, si vous le permettez, par des néo-féministes.
52:00 Et on apprend ce matin dans Le Figaro que la mairie a adopté une charte de 23 mesures
52:04 pour favoriser l'égalité femmes-hommes.
52:07 - Et si vous souhaitiez parler, aborder justement ce sujet dans votre édito.
52:11 - Oui, en fait, Bordeaux, depuis 2021, ville du matrimoine.
52:15 Ville du matrimoine, donc vous voyez, quand on joue avec le vocabulaire
52:18 pour changer les représentations, pour changer la culture...
52:20 - Vous souriez, mais il s'appelle comme ça, il se définit comme ça.
52:23 - Or, ce qui est intéressant, c'est de voir comment les idéologies les plus radicales
52:25 aujourd'hui trouvent comme lieu d'expérimentation à la fois l'Europe et les villes.
52:29 Et les villes sont de vrais laboratoires idéologiques et politiques aujourd'hui.
52:33 Alors qu'est-ce qu'on propose? Dans la ville, on met des slogans partout,
52:37 un peu sur le mode soviétique, pour simplement rappeler toujours des slogans du régime.
52:41 L'égalité, c'est toute l'année.
52:43 C'est compris, on ne parviendrait pas à l'échapper.
52:46 C'est comme, n'oubliez pas de porter un masque, l'égalité, c'est toute l'année.
52:49 Ensuite, ce qui est intéressant, c'est de voir comment les arts sont mis
52:53 à contribution de cette vision d'un féminisme qui n'est pas le féminisme
52:56 d'émancipation universelle dont on a déjà parlé,
52:59 d'un féminisme de déconstruction.
53:01 Et là, notamment parmi ces expositions, on veut pousser les créateurs,
53:05 on veut pousser les créatrices et tous les autres qu'on ne saurait nommer aujourd'hui,
53:09 on veut les pousser justement dans la construction d'un art
53:12 qui soit sur le mode pédagogique, sur le mode idéologique.
53:15 Il va y avoir notamment une exposition jusqu'au 11 mars, donc c'est bientôt,
53:20 qui est consacrée à l'aide de Bordeaux à SOS Méditerranée,
53:23 dont on parle souvent ici, qui a pour titre « Femme éclaireuse d'humanité »
53:27 et qui est un hommage justement aux militantes de SOS Méditerranée.
53:31 De soi-dit en passant, Bordeaux donne 50 000 euros,
53:35 le département dit « Je donne 50 000 euros à SOS Méditerranée »
53:38 et Bordeaux 10 000 euros.
53:40 Donc on est vraiment dans cette instrumentalisation à Bordeaux
53:43 de l'art pour faire la promotion d'un discours qui est à la fois,
53:46 nous le connaissons, diversité, diversité, et puis néo-féminisme,
53:49 néo-féminisme, néo-féminisme.
53:51 Ça va plus loin, on veut aussi transformer les mentalités collectives.
53:54 Et là, je vais citer, c'est un passage, c'est comme je disais,
53:57 de la poésie administrative.
53:59 On veut développer une communication inclusive, ils appellent ça.
54:02 Une communication interne et externe inclusive et sans stéréotypes,
54:06 censée restituer le rôle historique des inégalités femmes-hommes
54:10 dans la fabrication de déséquilibres sociétaux,
54:13 de représentations essentialistes et des stéréotypes,
54:16 et s'interroger sur le vocabulaire utilisé.
54:18 Je vais traduire en langue française.
54:20 Il s'agit d'une volonté, en fait, de faire de l'ingénierie sociale
54:23 à temps plein, de rééducation d'une population.
54:26 Tout ce qui ne le cadre pas selon la morale néo-féministe contemporaine,
54:29 pseudo-antidiscriminatoire, doit être déconstruit, doit être aboli,
54:33 et encore une fois, en instrumentalisant de manière falsifiée le rôle des arts.
54:37 - La Ville entend aussi adopter un budget sensible au genre, c'est-à-dire?
54:41 - Ah, ça, c'est fascinant.
54:43 Le budget, c'est très présent, ça date des années 80,
54:46 mais ça se diffuse aujourd'hui, Lyon le fait aussi, c'est pas la seule ville.
54:49 Donc, ça présuppose l'idée que la société serait une structure discriminatoire
54:53 qui toujours reconduirait des inégalités systémiques
54:56 entre les hommes et les femmes.
54:58 Donc, la société, qu'est-ce que c'est?
55:00 C'est pas l'égalité, c'est pas la culture, c'est pas la France, c'est pas l'identité,
55:03 c'est une structure discriminatoire qui aplatie, qui assujettit,
55:06 qui discrimine les femmes.
55:08 Dès lors, l'ensemble des mesures de l'État doivent être utilisées
55:11 pour corriger en toutes circonstances cette inégalité structurelle
55:15 et systémique supposée.
55:17 Ça veut dire concrètement, quand il est temps de faire des plans de relance,
55:20 on a vu ça en Amérique du Nord, dans le plan de relance,
55:23 est-ce qu'on investit dans le bâtiment, dans la construction?
55:25 Ah non, ça, ce sont des métiers d'hommes.
55:27 Il faut plutôt investir dans des métiers plus féminins.
55:29 Donc là, on ne fait plus des investissements en fonction des besoins réels.
55:32 Il y a le bâtiment, il y a des routes, tout ça.
55:35 Si on considère que ces investissements sont connotés masculins,
55:38 il ne faut pas les faire, il faut trouver qu'ils sont dits féminins.
55:41 Autrement dit, c'est appliquer la logique de la guerre des sexes
55:44 dans la construction du budget municipal.
55:47 Bordeaux, ville écologiste, ville néo-féministe, bravo, ça va bien.
55:52 Heureusement qu'on n'est pas bordeaux-féminin.
55:54 Est-ce que la France est encore la France?
55:58 Excellente suite d'opéra.
55:59 Tout de suite, la minute d'info, Mathieu Deveze.
56:01 Emmanuel Macron dit vouloir inscrire l'IVG dans la Constitution.
56:09 Le président l'a annoncé lors d'un hommage national
56:11 à l'avocate féministe Gisèle Halimi,
56:13 une prise de parole au sein du palais de justice de Paris.
56:16 Le projet de loi sera préparé dans les prochains mois.
56:19 Des milliers de personnes ont manifesté aujourd'hui en France
56:22 pour la journée internationale des droits des femmes.
56:24 Une marche était notamment organisée à Paris
56:26 depuis la place de la République en direction de la place de la Nation.
56:29 Une journée placée sous le signe de la lutte
56:32 contre la réforme des retraites et des inégalités salariales.
56:35 Enfin, au football, le PSG joue ce soir son avenir européen face au Bayern Munich.
56:40 Après leur défaite 1-0 à l'aller au Parc des Princes,
56:43 les Parisiens doivent s'imposer en Allemagne.
56:45 Pour se qualifier en quarts de finale, le PSG devra faire sans Neymar
56:48 mais avec le duo Messi-Bappe.
56:50 Une rencontre que vous pourrez suivre dans une heure sur les antennes de Canal+.
56:54 - C'est pas grave. - C'est pas grave.