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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00 On court un peu, on court un peu.
00:03 Dès que je parle, tout le monde rigole.
00:05 Bonsoir à tous.
00:07 On était dans les manifs, on court, on revient, nous sommes essoufflés.
00:10 C'est pas vrai.
00:11 Allez, la minute, il faut mettre une veste.
00:13 Je suis convaincu que nous pouvons améliorer ce texte ensemble.
00:19 Ce sont les mots d'Elisabeth Borne lors des questions au gouvernement à l'Assemblée.
00:22 Selon la Première ministre, cela passera par le débat,
00:25 la confrontation d'idées et le respect.
00:27 L'examen du projet de réforme des retraites se poursuit dans l'hémicycle.
00:31 Demain, la SNCF prévoit encore des perturbations.
00:34 La CGT Cheminot et Sud Rail appellent à cesser le travail contre cette réforme des retraites.
00:39 Dans le détail, la SNCF prévoit en moyenne 2 TGV sur 3 et 1 intercité sur 2.
00:44 La compagnie va également annuler ses trains de nuit.
00:46 Enfin, Anne Hidalgo est désormais opposée à la présence de sportifs russes
00:50 aux Jeux Olympiques 2024.
00:51 Le 26 janvier, la maire de Paris s'était pourtant dite favorable
00:55 à leur participation sous une bannière neutre.
00:57 Un compromis qu'elle juge désormais indécent.
00:59 Selon Anne Hidalgo, on ne va pas faire défiler un pays
01:02 qui est en train d'en agresser un autre et faire comme si ça n'existait pas.
01:05 Au sommaire ce soir, bien sûr, les manifestations et les débats
01:12 à l'Assemblée nationale sur les retraites,
01:14 nous en ferons même un tour de table.
01:15 Mais pour commencer, alors que les risques d'escalade en Ukraine augmentent,
01:19 le monde se dirige, les yeux grands ouverts, vers une guerre plus large.
01:24 S'est alarmé le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres,
01:28 alarme, insiste-t-on aux prémices de la Troisième Guerre mondiale ?
01:32 Le monde doit-il se réveiller pour ne pas se déchirer ?
01:36 L'édito de Mathieu Boccotti.
01:39 En pleine réforme des retraites à cause du manque d'actifs à venir,
01:43 Zoom, sur une mesure rarissime en France.
01:46 Tout comme la Nièvre, la Meuse, la Haute-Marne, la Martinique
01:50 perd 1% de sa population chaque année, soit 4000 habitants.
01:54 Et face à l'exode massif, la collectivité territoriale de Martinique
01:58 vient de voter une prime à la natalité.
02:01 3000 euros pour le troisième enfant, 2000 euros pour le deuxième.
02:05 Pourrait-on s'en inspirer dans l'Hexagone pour sauver nos retraites ?
02:09 L'édito de Gabriel Cluzel.
02:12 Le tabou total, au moins 125 000 femmes ont été victimes d'excision en France.
02:20 Oui, en France, selon Santé publique France, des chiffres en augmentation.
02:24 Une mutilation génitale pourtant interdite dans notre pays.
02:29 7,2% des 18-45 ans ont été victimes d'excision en Seine-Saint-Denis.
02:35 C'est ce département où la prévalence est la plus forte.
02:38 Qu'est-ce que ces chiffres disent de notre pays ?
02:41 Pourquoi le silence des néo-féministes face à cette souffrance des femmes ?
02:45 En quoi ce silence politique est-il dangereux ?
02:48 Le décryptage de Charlotte Dornelas.
02:50 En ce genre de mobilisation, il est bon de penser à Thomas More,
02:54 né en 7 février 1478 et qui, le premier, s'intéressait à la justice sociale,
02:59 dans son ouvrage Utopia, le monde idéal.
03:01 Ouvrage qui, depuis, a servi d'inspiration à nombre d'humanistes.
03:05 Un autre monde, est-il possible ?
03:07 Marc Benarroco.
03:10 Les femmes en état de mort cérébrale pourraient-elles être utilisées comme mères porteuses ?
03:15 C'est l'idée d'une professeure de philosophie en Norvège
03:18 qui propose un dispositif de type don d'organe permettant aux femmes d'accepter
03:23 que leur corps soit utilisé pour donner une chance au couple sans enfant.
03:28 Transhumanisme en action ?
03:30 En quoi cette solution pourrait-elle pallier le manque de mères porteuses ?
03:33 Mais surtout, comment en est-on arrivé à travailler sur ce sujet ?
03:38 L'édito de Mathieu Boccoté.
03:40 Une heure pour prendre un peu de hauteur sur l'actualité avec nos éditorialistes.
03:44 On commente, on décrypte, on analyse et c'est maintenant.
03:46 Alors, le tour de table sera sur la journée de mobilisation.
04:03 Dans un instant, on en parle.
04:04 Deux millions de personnes ont manifesté en France aujourd'hui selon la CGT.
04:07 Il y a une semaine, c'était 2,8 millions.
04:10 La rue est plutôt calme, mais le teint amarre était à l'assemblée.
04:14 Est-ce normal que le peuple soit globalement discipliné
04:17 alors que les élus ne sont que vociférations ?
04:20 On se posera la question de savoir ce qui s'est passé avec les députés RN
04:23 qui reçoivent des messages d'intimidation.
04:25 On se posera la question de savoir pourquoi Gérald Darmanin a déclaré à Louis Boyard
04:30 "vous êtes la caricature de la bordélisation du pays".
04:35 On en parle dans un instant.
04:36 Mais d'abord, ça va Gabrielle ?
04:38 Très bien, parce que j'ai l'air de ne pas aller là.
04:40 Non, je dis juste bonsoir à ceux qui ne sont pas là tous les soirs.
04:44 Ça va ma Charlotte ?
04:45 Ça va très bien.
04:46 Marc, non, on ne lui dit pas bonsoir, on vit avec lui.
04:48 Oui, d'accord.
04:49 Non, c'est parce que cet après-midi, on a enregistré l'émission "Les Grands Destins".
04:53 Donc, c'est pour ça qu'on a l'impression d'avoir passé il y a trois jours ensemble.
04:58 Et Honard, dimanche ?
04:59 Il a un nouveau costume, de nouvelles chaussures.
05:01 On ne sait pas ce qu'il se trame.
05:03 On ne sait pas ce qu'il se trame, c'est une fois tous les cinq ans.
05:05 Donc, il se passe quelque chose.
05:07 Mathieu en forme ?
05:08 Toujours.
05:09 Oh là là, vous êtes magnifique, beau gosse, coiffé.
05:13 Il sort de chez vous.
05:14 C'est pour vous, du coup, ma règle.
05:15 Ça ne méritait pas que j'investisse autant pour que ce soit lui, le beau gosse.
05:18 Mais vous êtes tous les deux mes chouchous, tous les quatre mes chouchous.
05:23 C'est parti.
05:24 Il y a quelques semaines, et peut-être même quelques jours encore,
05:29 ceux qui s'inquiétaient d'une montée aux extrêmes dans le conflit en Ukraine
05:32 étaient accusés de se soumettre à la propagande russe.
05:36 Mais l'histoire des tanks et des avions de combat
05:39 semble avoir secoué les consciences Mathieu Bocote.
05:41 Et c'est désormais l'ONU qui nous met en garde contre un conflit global.
05:47 Est-ce que c'est une mise en garde nécessaire ?
05:50 Oui, d'autant qu'elle nous vient d'une organisation, l'ONU,
05:54 qui n'est pas reconnue normalement pour sa perspicacité.
05:57 De l'ONU, je pense la même chose qu'en pensait le général De Gaulle,
06:00 c'est le machin.
06:01 C'est une espèce d'immense machin technocratique,
06:04 soit inutile, soit nuisible,
06:07 qui par ailleurs ne pervient pas à faire son propre travail.
06:10 Mais pour une fois, l'ONU fait un tout petit peu son travail.
06:14 C'est-à-dire qu'elle rappelle que la paix mondiale,
06:17 que la concorde dans le monde est un objectif politique essentiel et fondamental.
06:21 Et c'est ce que dit le secrétaire général de l'ONU
06:24 dans un discours sur les priorités 2023,
06:27 où il prend la peine de dire
06:30 « le monde n'a jamais été aussi près du gouffre, au seuil des enfers »,
06:34 pour le dire à des mots qui ne sont pas les siens, qui sont les miens.
06:36 Deux citations, simplement pour donner l'état d'esprit de Gouthiérès.
06:40 La première, les perspectives de paix,
06:43 à propos du conflit en Ukraine, évidemment, on l'aura compris,
06:46 les perspectives de paix ne cessent de se réduire.
06:49 Les risques d'une escalade et d'un carnage supplémentaire ne cessent d'augmenter.
06:53 Un. Deux, je crains que le monde ne soit pas en train d'avancer
06:58 en dormant comme un somnambule vers une guerre plus large,
07:01 mais je crains qu'il le fasse en fait les yeux grands ouverts.
07:04 C'est assez intéressant.
07:05 Premièrement, il constate que la dynamique de l'engrenage,
07:09 la mécanique de l'engrenage, elle est devant nous.
07:11 Alors on ne s'en rend pas compte parce qu'on fait toujours un petit pas à la fois,
07:14 c'est l'étapisme de l'engrenage.
07:15 C'est-à-dire un petit pas, on fournit de l'aide humanitaire,
07:19 des armes de poing, des tanks, des avions,
07:21 et demain, qu'elle sera la suite.
07:23 Et ensuite, il nous dit que nous sommes conscients de la chose et on le fait néanmoins.
07:26 Il y aurait une hypothèse à faire par rapport à ça.
07:28 La mémoire des hommes de notre temps n'est plus habitée par le souvenir de la guerre.
07:33 Prenez la génération, une ou deux générations avant nous,
07:36 la guerre c'était autre chose qu'une page dans un livre d'histoire.
07:40 La guerre c'était le souvenir de leur père, c'était le souvenir de leur grand-père,
07:43 c'était le souvenir quelquefois de leur propre engagement.
07:46 Là on est dans une génération globalement qui, aux affaires,
07:48 n'a jamais été placée devant cette situation où la guerre est devant nous.
07:53 Et là donc on est témoin, on commente, on regarde ça,
07:55 on se dit que ça pourrait aller plus loin sans prendre au sérieux la possibilité d'un désastre.
08:00 Alors, autre chose, puisque vous l'avez évoqué avec raison,
08:03 il y a quelques semaines et quelques jours à peine,
08:05 qui disait que tout ça pourrait dégénérer?
08:07 C'était au moment notamment des tanks.
08:09 Est-ce qu'on doit envoyer des tanks? Est-ce qu'on envoie des avions?
08:12 Tout ça peut dégénérer, on le disait.
08:13 Et bien, quelle était la réponse à ceux qui s'inquiétaient de cette décomposition,
08:18 de cette montée aux extrêmes?
08:20 Il y avait l'argument un, de céder au chantage de Poutine.
08:23 Donc parce qu'on disait Poutine, c'est l'argument nucléaire,
08:26 on dit, c'est pas exactement la Russie, c'est pas la Libye.
08:29 La Russie, c'est pas l'Irak de Saddam Hussein.
08:32 La Russie, c'est un pays, empire, qui a des moyens non seulement
08:36 de faire, par la guerre conventionnelle, de faire d'immenses ravages,
08:40 mais qui a l'arme nucléaire et ça peut toujours basculer d'une manière ou de l'autre.
08:43 On nous disait, vous cédez au chantage de Poutine, vous êtes des lâches finalement.
08:46 Vous êtes des lâches, parce que vous prenez cette question au sérieux.
08:49 Deuxième insulte, c'était de ce qu'on appelle le réflexe municois.
08:53 Et ça, le Munich qui précède la Deuxième Guerre mondiale,
08:56 on le sait, où finalement on croit acheter la paix avec Hitler,
08:58 mais dans les faits, c'est le déshonneur et la guerre,
09:00 pour reprendre la formule de Churchill.
09:02 On a toujours l'impression aujourd'hui, quand on veut faire la paix avec une figure
09:05 qui par ailleurs n'est pas recommandable, la dernière Poutine,
09:08 on se dit, ah mais c'est Munich qui revient.
09:10 Donc la paix dans notre univers mental est devenue synonyme de lâcheté.
09:14 Chercher la paix, c'est devenu l'autre nom de la génuflexion devant le tyran.
09:18 - Plus personne ne cherche la paix.
09:19 - En fait, on est dans une espèce de...
09:22 Vous savez, l'histoire, c'est essentiel.
09:23 Marc nous donne une leçon chaque jour.
09:25 L'histoire, c'est essentiel, ça éclaire le présent,
09:27 mais quelquefois, étrangement, l'histoire, ça bloque la lecture du présent.
09:31 Parce que ça nous condamne à croire qu'on revit toujours le passé
09:33 sans voir l'originalité des temps présents.
09:35 Quand on est toujours convaincu qu'on a Hitler devant soi,
09:38 on ne se... quand je pense, je dis, à la charge, à l'attaque.
09:41 Quand on a toujours l'impression qu'on revit la Deuxième Guerre mondiale,
09:43 on se dit, on ne se fera plus avoir une autre fois.
09:46 Et là, qu'est-ce que ça fait?
09:47 Eh bien, la paix est devenue taboue.
09:48 Et le troisième élément,
09:49 eh bien, c'est une accusation qui est assez étonnante.
09:53 À ceux qui ont le souci de la non-extension du conflit, à la non-explosion,
09:56 on dit, ah ah, vous êtes dans le pseudo-réalisme.
09:59 Le seul vrai réalisme consiste à faire tomber Poutine.
10:03 C'est un peu étonnant.
10:03 Alors là, il y a quelque chose d'une prise de conscience soudaine
10:06 et qui nous vient, vous l'avez dit, de l'ONU, mais aussi des Américains.
10:09 Alors, c'est assez étonnant.
10:10 C'est un document qui circule pas mal ces jours-ci.
10:12 J'ai pu le lire de la corporation Rand.
10:15 Ça, c'est un think tank américain très important.
10:17 C'est pas un think tank, on pourrait dire, artisanal.
10:19 Il y a des experts.
10:21 C'est très lié au Pentagone.
10:22 C'est très lié au cœur même de l'État américain.
10:24 Très crédible.
10:25 Et moi, on peut être d'accord ou non avec eux,
10:27 mais quand il publie quelque chose, ça veut dire quelque chose.
10:29 On n'est pas de Vendée Globe Art.
10:31 Que disent-ils?
10:32 Or, qu'est-ce qu'ils disent?
10:33 C'est le titre d'une étude qui vient de paraître.
10:35 C'est "Avoiding a Long War", je traduis, "Éviter une guerre longue".
10:39 Alors, éviter une guerre qui s'éternise.
10:41 Qu'est-ce qui est intéressant?
10:42 C'est un peu le McKinsey du Pentagone, pardonnez-moi.
10:44 C'est un peu différent.
10:46 Si je puis me permettre.
10:47 La comparaison tient et ne tient pas.
10:49 C'est-à-dire, tient parce que, effectivement,
10:51 ce sont des gens qui sont extérieurs à l'État,
10:52 mais c'est pas parce qu'on est devant une vraie expertise.
10:54 On n'est pas devant, je te le dis, des demi-létrés.
10:56 Quand on n'est pas devant un McKinsey,
10:57 on n'est pas devant des demi-létrés qui se permettent de cliquer
11:00 comment gérer une crise sanitaire.
11:01 On sait exactement.
11:02 Non, on est devant vraiment une vraie expertise.
11:04 Donc, ils recommandent de ne pas faire une guerre à longue.
11:06 Ils nous disent, c'est assez fascinant,
11:09 quand on lit le document, ils nous disent,
11:11 l'intérêt des États-Unis n'est pas l'intérêt de l'Ukraine.
11:13 Disons-le, les deux se croisent quelquefois,
11:14 mais nous, nous, on défend l'intérêt des États-Unis.
11:17 Si ça croise l'intérêt de l'Ukraine, tant mieux.
11:19 Sinon, on préfère l'intérêt des Américains.
11:21 Quelqu'un dirait ça en France, il se ferait accuser
11:23 de nationalisme chauvin, maurassien, proto-maurassien, post-maurassien.
11:28 Les Américains, on appelle ça l'intérêt national.
11:30 Ils disent, un instant, notre intérêt
11:32 est plus important que l'intérêt de l'Ukraine.
11:34 Notre intérêt, c'est de soutenir l'Ukraine,
11:36 mais c'est aussi, par ailleurs, d'éviter que ça dégénère.
11:39 Et là, c'est assez intéressant, parce qu'ils évaluent,
11:42 dis-je, une série de scénarios.
11:43 La possibilité de la guerre nucléaire, d'un affrontement global,
11:46 d'une reconquête des territoires par Zelensky,
11:48 des territoires perdus pour l'Ukraine.
11:50 Et leur solution, c'est pas leur solution,
11:52 il y a pas grand-chose de solution là-dedans.
11:53 C'est-à-dire, nous, Américains,
11:54 on n'a pas le contrôle complet là-dessus,
11:56 mais ce qu'on peut chercher à éviter,
11:58 c'est que le conflit ne dure,
11:59 on peut pousser une résolution relativement rapide.
12:01 Nous ne croyons pas que Zelensky sera capable
12:03 de reconquérir tous les territoires perdus,
12:05 donc ils en appellent, implicitement,
12:07 à une forme de solution négociée.
12:10 Donc là, ça nous éloigne,
12:11 c'est le moins que je peux dire, largement,
12:13 de toute la rhétorique incandescente
12:15 sur le fait qu'il faut mener une guerre à finir
12:16 pour faire tomber le régime de Poutine.
12:18 On nous dit là, un instant,
12:19 il faut peut-être faire la paix avec lui,
12:21 même si on ne l'aime pas.
12:22 C'est intéressant de voir ce discours se rajouter
12:24 qui nous vient des États-Unis.
12:26 - La guerre en Ukraine a-t-elle changé de nature?
12:29 - Je pense que c'est la question qu'on se pose.
12:31 Au début, guerre régionale, guerre d'élection,
12:34 guerre pour renverser, du point de vue des Russes,
12:36 pour renverser une opération spéciale,
12:39 au début, ils appellent ça,
12:39 pour être capable de renverser le pouvoir
12:41 puis de faire un régime fantoche à Kiev.
12:43 Là, on est dans une autre chose.
12:45 Ce qui me frappe,
12:46 ça en lie avec Guterres
12:48 et aussi avec ce que disent les Américains,
12:49 c'est l'émergence de deux discours apocalyptiques.
12:52 Permettez-moi l'image.
12:53 D'un côté, quand on s'intéresse un peu
12:54 à ce qui se dit en Russie,
12:56 on nous dit que c'est une guerre de civilisations essentielle.
12:58 Pour en finir avec l'Occident décadent,
13:00 nous, les Russes, sommes les porteurs
13:02 de la seule vraie civilisation sur Terre.
13:04 Nous sommes la chrétienté.
13:05 Ils sont dégénérés.
13:06 Nous devons aller jusqu'au bout.
13:07 Et de toute façon, si on disparaît tous,
13:09 la culture russe survivra d'une manière ou de l'autre.
13:11 Et ça, je précise que ce discours-là
13:13 a de l'écho dans la pensée stratégique.
13:14 Il y a de bonnes raisons de ne pas apprécier.
13:17 De l'autre côté, chez nous,
13:18 il y a aussi un discours apocalyptique, étonnamment.
13:21 Quel est ce discours apocalyptique?
13:22 Ça consiste à...
13:23 C'est la logique américaine,
13:25 qui est en rupture avec l'histoire européenne là-dessus,
13:27 qui dit que cette guerre ne pourra se terminer
13:31 que si on en vient à changer jusqu'au régime de Poutine.
13:34 C'est une croisade démocratique.
13:36 C'est une croisade démocratique contre le mal.
13:38 Il y a eu Hitler.
13:39 Aujourd'hui, il y a Poutine.
13:41 C'est une croisade démocratique
13:42 et on ne peut pas faire la paix avec un régime autoritaire.
13:45 Donc, si on veut une paix authentique,
13:48 si on veut une paix véritable,
13:50 cette paix implique de faire tomber le tyran à Moscou.
13:54 C'est la logique du changement de régime.
13:55 C'est la logique du...
13:56 On ne peut pas faire...
13:57 Autrement dit, on ne peut pas faire la paix avec l'ennemi,
14:00 il faut faire la paix avec un frère.
14:01 Mais c'est pas comme ça que ça marche dans l'histoire.
14:03 Donc, ce qu'on oublie là-dedans,
14:04 c'est l'existence de la paix européenne dans l'histoire,
14:06 qui est une paix d'équilibre,
14:07 qui est une paix de négociation,
14:09 qui n'est pas une paix de capitulation sans condition.
14:12 Ça, c'est une paix américaine et wilsonienne.
14:14 - Dernière question.
14:15 En quelques secondes, restit-il, selon vous,
14:18 des lignes rouges à ne pas franchir?
14:21 - Il faudrait les avoir à l'esprit.
14:23 Je pense qu'on peut les dire rapidement.
14:24 La question de la Crimée.
14:25 Je pense que les Américains, dans l'étude que j'ai mentionnée,
14:27 le disent.
14:28 Si, si, la reconquête de la Crimée
14:30 est à l'horizon pour les Ukrainiens,
14:32 eh bien, l'horizon nucléaire se dresse devant nous à nouveau.
14:35 Premier élément.
14:36 Donc, il faut, je pense, chasser l'idée
14:37 de la reconquête de la Crimée.
14:38 Deuxièmement, la logique du changement de régime,
14:41 je viens de le dire, c'est une catastrophe.
14:42 Ça ne fonctionne jamais et ça se retourne contre nous.
14:44 Et de l'autre côté, que peut vouloir dire
14:46 "penser la paix" aujourd'hui?
14:47 Je dirais trois éléments, tout simplement.
14:49 Ne pas s'interdire l'idée d'une négociation territoriale.
14:52 À l'échelle de l'histoire, ça a existé.
14:54 C'est-à-dire que c'est notre époque seulement
14:55 qui croit que les frontières sont une fois pour toutes,
14:58 figées à jamais.
14:59 Deuxième élément, on ne fait pas la paix avec ses amis,
15:01 on fait la paix avec ses ennemis,
15:02 même s'ils sont fondamentalement désagréables.
15:04 Et troisième élément, le dernier, la concorde.
15:07 La paix, c'est-à-dire la paix, c'est pas genre
15:09 la réconciliation universelle de tous les êtres humains
15:11 qui s'aiment à jamais.
15:12 C'est éviter le pire, c'est éviter les débordements.
15:15 Cette paix modérée, cette paix modeste devrait être
15:18 notre désir à court terme et non pas changer le monde à jamais
15:21 pour nous délivrer les tyrans.
15:23 Sans, on laissera ça, je dirais,
15:24 dans 50 ou 60 générations peut-être.
15:26 Très important d'avoir cette hauteur internationale
15:31 sur le monde.
15:33 On parlera dans un instant des retraites.
15:37 On a appris à l'instant que la mobilisation est en baisse.
15:41 Je donnais en début d'émission 2 millions de personnes
15:43 qui ont manifesté en France selon la CGT.
15:45 On apprend que ce sont 757 000 selon le ministère de l'Intérieur.
15:49 On reviendra effectivement sur ces chiffres
15:51 et ce qui s'est passé aujourd'hui dans un instant.
15:53 À l'heure de la réforme des retraites,
15:54 d'Agamriel Cluzel et du manque fatal d'actifs
15:58 par retraités dans les années qui viennent,
15:59 nous allons nous intéresser à une initiative peu mise en avant.
16:03 La Martinique veut endiguer la chute de la démographie.
16:08 Depuis 9 ans, l'île a perdu en moyenne 1% de ses habitants chaque année,
16:13 4 000 personnes par an.
16:14 La collectivité territoriale de la Martinique
16:17 vient de voter des primes à la natalité.
16:20 3 000 euros pour le troisième enfant,
16:22 2 000 euros pour le deuxième enfant.
16:24 Simple, clair, efficace.
16:26 Question, pourquoi l'Hexagone ne s'empare pas du sujet de la même façon ?
16:32 Vous avez bien raison.
16:33 C'est de fait une lapalisade.
16:36 Quand il y a un hiver démographique,
16:38 c'est un fait, il faut favoriser la natalité.
16:40 Alors bravo la Martinique,
16:41 bravo à cette magnifique île
16:43 dans laquelle nous voudrions être aujourd'hui,
16:45 quand il fait froid notamment.
16:48 Mais pas que.
16:49 Mais pas que.
16:50 La métropole n'est pas tout à fait dans la même situation
16:53 que la Martinique sur le plan démographique.
16:57 Mais néanmoins, les derniers chiffres de l'INSEE
16:59 ont montré qu'il n'y avait jamais eu, par exemple,
17:02 un chiffre aussi bas de naissance depuis 1946.
17:06 Or, on se rend compte qu'en pleine réforme des retraites,
17:09 c'est ça qui est fou,
17:10 c'est l'impensé, c'est le tabou,
17:11 c'est l'angle mort de la réforme.
17:14 Alors qu'évidemment, ça devrait être l'indispensable corollaire.
17:16 Alors on ratiocine, on discute,
17:18 64, 65, 64 et demi,
17:21 mais tout cela va nous emmener à 98 ans au déambulateur
17:24 si on n'a pas d'enfant.
17:25 Ça, c'est une certitude.
17:26 Non, non, non.
17:27 Voilà, certains seront peut-être contents parmi nous,
17:30 mais globalement, certains ne le seront pas.
17:32 Non, non.
17:33 Alors, vous savez que vous connaissez cette chanson de Patrick Juvé
17:36 "Où sont les femmes ?"
17:37 Eh bien, ça résume assez bien.
17:39 Alors, je ne la chanterai pas, moi.
17:40 "Où sont les femmes ?"
17:41 "Où sont les chrétiens ?"
17:42 "Na na na, na na na."
17:44 Voilà, exactement.
17:45 Donc, ça résume assez bien le problème de la réforme des retraites,
17:50 parce qu'il faut rappeler inlassablement cette phrase
17:52 qui a sûrement été dite déjà sur ce plateau,
17:54 cette phrase d'Alfred Sauvi.
17:56 "Nos retraites ne seront pas servies par nos cotisations,
17:59 mais par nos enfants."
18:02 Or, Franck Rister, vous en souvenez,
18:04 ministre des Relations avec le Parlement,
18:05 a reconnu lui-même que la réforme serait un peu pénalisante pour les femmes.
18:10 Alors, ce n'est pas vrai, elle ne sera pas un peu pénalisante pour les femmes,
18:12 elle sera un peu pénalisante essentiellement pour les mères.
18:14 Donc voilà, loin d'être remerciée pour l'effort qu'elles ont fait
18:19 et qui sert en réalité à toute la nation,
18:22 ce qu'elles ont fourni, vous me pardonnerez ce mot un peu trivial,
18:25 mais c'est une réalité des cotisants,
18:26 eh bien, les mères, in fine, sont sanctionnées.
18:29 Même un peu, c'est un peu de trop.
18:34 Et puis, évidemment, pas question non plus de mettre en place des mesures natalistes,
18:38 parce que vous savez que la natalité, c'est devenu un marqueur réactionnaire.
18:42 Les enfants, c'est de droite.
18:44 Je ne sais pas pourquoi.
18:45 Donc la Martinique est de droite ?
18:46 Ah ben, la Martinique devrait se méfier, elle va venir.
18:49 Ça fait longtemps.
18:51 Alors, vous vous souvenez de cette phrase de Victor Hugo,
18:53 très belle cette citation, d'où je ne sais plus.
18:57 "Préservez-moi, préservez ce que j'aime, frères, parents, amis et ennemis,
19:00 même dans le mal triomphant, de jamais voir,
19:03 seigneur", je dis ça pour marquer.
19:06 L'été sans fleurs.
19:07 L'été sans fleurs vermelles, la cage sans oiseaux,
19:10 la ruche sans abeilles et la maison sans enfants.
19:13 Eh bien, vous voyez, Victor Hugo serait aujourd'hui un fasciste de la littérature,
19:17 comme dirait Sandrine Rousseau.
19:19 Alors, évidemment, ce serait un peu fasciste de forcer ceux qui n'ont pas envie
19:22 d'avoir des enfants à procréer, mais là, ce n'est pas du tout l'idée.
19:24 L'idée, c'est de permettre à ceux qui ont envie d'avoir des enfants
19:27 de se lancer, de ne pas être apeurés par des questions budgétaires légitimes.
19:36 Car, vous savez, selon une étude Cantar, qui est pour l'UNAF,
19:40 l'Union nationale des associations familiales,
19:42 eh bien, le désir d'enfant exprimé par le français
19:45 est bien au-dessus du taux de fécondité.
19:49 C'est-à-dire que les parents expriment le souhait des Français
19:54 d'avoir en moyenne 2,39 enfants.
19:57 Alors, on ne les coupe pas en rondelles, les enfants, il n'y a que dans les statistiques.
20:01 On n'est ni le père Fouettard, ni le roi Salomon.
20:03 Une étude de 2020.
20:04 Voilà, ça, c'était en 2020.
20:06 Et en réalité, le taux de fécondité est de 1,8.
20:13 Et le problème, c'est que, vous avez dû le voir,
20:15 c'est que nos féministes ne se saisissent pas du tout de la question.
20:19 Pas du tout, parce que la maternité, c'est dans le présupposé
20:23 de toute la littérature féministe, c'est aliénant.
20:26 Alors, on ne veut pas en parler.
20:28 Et puis aujourd'hui, vous savez que ce n'est plus tout à fait
20:31 réputé de constitutif de la femme.
20:33 L'utérus et la femme, il paraît que c'est très différent, nous dit-on.
20:36 Donc, elles n'en parlent pas.
20:38 Et pourtant, ces fameux écarts salariaux dont on parle souvent,
20:43 ils sont moins entre l'homme et la femme qu'entre le père et la mère,
20:49 ou l'homme et la mère, ou même la femme et la mère.
20:51 C'est en réalité les interruptions de carrière ou le soin
20:56 qu'elle a pris de ses enfants à un moment donné ou à un autre,
20:59 qui font que la mère n'a pas la même carrière que les autres.
21:02 Et ça, c'est aussi un impensé du féminisme.
21:06 Question.
21:08 Il y a déjà les allocations familiales qui visent à aider les familles.
21:14 Est-ce que ça ne suffit pas ? Pourquoi ça ne suffit pas ?
21:15 Alors, il y a des allocations familiales, bien sûr,
21:18 c'est la prestation d'accueil aux jeunes enfants,
21:19 mais c'est une espèce de relique de l'ancien temps.
21:22 C'est un peu une peau de chagrin.
21:24 Et déjà, elles ont été soumises à conditions de ressources,
21:27 ces allocations familiales, ce qui les a vidées de leur définition,
21:32 de leur essence même, puisqu'elles avaient un but nataliste et pas social.
21:36 Or, la natalité doit permettre à la société de se pérenniser
21:42 dans toutes les couches qui la composent de façon harmonieuse.
21:46 Alors, moi, je suis très étonnée.
21:47 Vous voyez ce qu'a fait la Martinique, que les LR ne s'en soient pas saisies,
21:51 puisque la famille et la natalité sont des marqueurs de droite.
21:54 Il faut rappeler aux LR, régulièrement, qu'ils sont de droite,
21:57 mais quand même, ils sont de droite.
21:59 Eh bien, se saisir de ce sujet aurait pu leur permettre d'avoir un discours différent.
22:05 On dit souvent qu'ils sont les supplétifs d'Emmanuel Macron.
22:08 C'est vrai que c'est compliqué, parce que la réforme des retraites,
22:10 c'est un peu qu'il a proposé vaguement la même avant.
22:13 Ils auraient pu dire, oui, mais elle ne nous convient pas
22:14 parce qu'il n'y a pas du tout de volet natalité.
22:18 Or, ce n'est pas du tout le cas.
22:21 Alors, on peut citer d'autres plus à droite qui se sont saisies de cette question.
22:30 Le Rassemblement national, qui peu ou prou a posé cinq amendements
22:34 dans la loi rectificative qui comprend la réforme des retraites sur la natalité,
22:41 qui reprend peu ou prou ce qu'avait proposé Marine Le Pen pendant la campagne.
22:46 Alors, c'est une part fiscale supplémentaire,
22:49 ou une demi-part fiscale supplémentaire, que je ne dise pas de bêtise,
22:54 dès le deuxième enfant.
22:55 Non, une part fiscale pleine dès le deuxième enfant,
22:57 un prêt à taux zéro jusqu'à 100 000 euros pour le projet immobilier d'un couple
23:00 qui est complètement remboursé au troisième enfant,
23:03 et un certain nombre de mesures qui sont en fait appliquées déjà en Hongrie
23:07 par Victor Orban.
23:08 Mais le RN rencontre une difficulté, c'est pour convaincre sur ce sujet de la natalité
23:14 son propre électorat, qui reste un peu circonspect sur le décalque du modèle hongrois,
23:21 enfin une partie de son propre électorat, sur le décalque du modèle hongrois
23:24 sur la société française, parce que la Hongrie et la France ne sont pas du tout
23:27 dans la même situation.
23:29 La Hongrie, elle est dans une situation pré-migratoire,
23:32 elle entend par sa politique nataliste éviter une trop forte immigration précisément,
23:37 et la France, elle est dans une situation post-migratoire,
23:39 ça ne nous a pas échappé, les frontières sont ouvertes depuis longtemps.
23:42 Donc ces propositions peuvent être vécues comme des pompes aspirantes de l'immigration,
23:47 comme selon l'expression de Marine Le Pen, vous savez que le Conseil constitutionnel,
23:53 en 1990, avait jugé que les étrangers en situation régulière
23:57 sont protégés par le principe constitutionnel d'égalité,
23:59 donc c'est compliqué de les exclure de ce dispositif si tant est qu'elle le voulait,
24:03 et donc si elle veut mener à bien ces réformes et les faire rentrer au chauspier
24:07 pour la France, il faut qu'elle prenne en compte ces différences entre la Hongrie et la France.
24:10 20 secondes, moralité, pour terminer, vous avez parlé d'immigration,
24:16 on a parlé aussi du fait qu'on ne fait quand même pas des enfants pour de l'argent,
24:21 la conclusion justement sur ce sujet.
24:23 Oui, alors deux points, le premier, c'est vrai qu'aujourd'hui en Europe,
24:28 ça commence, l'Allemagne de fait de façon très décomplexée,
24:30 on dit "ah bah puisqu'on n'a pas d'enfants, il faut faire venir l'immigration".
24:33 Alors je vais faire des comparaisons qui valent ce qu'elles valent,
24:35 mutatis, mutandis, mais c'est comme les médecins,
24:37 on a dissuadé nos enfants d'être médecins, on dissuade les gens de procréer,
24:41 puis aujourd'hui on nous dit des années après "ah bah écoutez, il faut faire appel à l'immigration
24:45 parce qu'on jure c'est grandieux, qu'il n'y a plus qu'eux qui peuvent nous sauver".
24:48 Donc peut-être qu'il y a d'autres solutions et qu'elles mériteraient d'être étudiées.
24:53 Alors vous avez raison, on ne fait pas des enfants pour l'argent,
24:56 mais c'est une forme de reconnaissance néanmoins,
24:58 au-delà du confort supplémentaire et de l'aide que cela peut apporter.
25:03 Alors permettez-moi de marquer juste une pause,
25:05 et je vais vous permettre de conclure juste après la pause,
25:08 tranquillement justement sur ce sujet qui nous passionne.
25:10 On en a déjà beaucoup parlé avec Marc, avec vous, avec Charlotte.
25:14 On marque une pause pour revenir sur la conclusion,
25:16 et puis on parlera des retraites, on parlera de monde idéal,
25:20 on parlera du transhumanisme, à tout de suite beaucoup de sujets.
25:23 Mathieu Devez et on revient sur l'exemple de la Martinique,
25:30 sur la politique de natalité, à tout de suite.
25:33 Ils étaient 757 000 manifestants en France selon la police,
25:39 près de 2 millions selon la CGT.
25:41 C'est moins que la semaine dernière,
25:43 le ministère de l'Intérieur annonce 57 000 manifestants à Paris.
25:46 La CGT revendique de son côté 400 000 personnes dans la capitale.
25:50 C'était la troisième journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
25:55 Dans ce contexte, Philippe Martinez appelle à des grèves plus dures,
25:58 plus massives, plus nombreuses si le gouvernement persiste à ne pas écouter.
26:02 Ce sont ses mots.
26:03 Le leader de la CGT s'est exprimé à Paris au lancement de la manifestation.
26:07 Les syndicats se projettent déjà vers la quatrième journée de mobilisation
26:10 ce samedi pour maintenir la pression sur la majorité.
26:14 Et puis la sécurité civile française est arrivée en Turquie.
26:16 Des dizaines de secouristes viennent en aide aux victimes du séisme
26:20 qui a frappé le pays hier.
26:21 Selon le président turc, 45 pays ont proposé leur aide,
26:25 celle-ci s'adressant principalement à son pays.
26:27 Le bilan s'aggrave en Turquie et en Syrie.
26:30 Plus de 6 000 personnes sont mortes après un séisme de magnitude 7,8.
26:34 La conclusion de votre chronique, Gabrielle Cluzel,
26:40 la Martinique instaure une politique de natalité.
26:43 Deuxième enfant, 2000 euros, troisième enfant, 3000 euros
26:46 pour faire face à l'exode massif.
26:49 Pourquoi ne pas les utiliser pour les retraites dans l'hexagone moralité ?
26:54 Ce qui me frappe, c'est qu'en Martinique, il n'y a pas d'idéologisation
26:58 de cette question, puisque la Martinique est plutôt de gauche
27:02 et personne ne se demande si c'est réactionnaire de faire ce genre de choses.
27:06 Je crois que c'est ce qui est vraiment intéressant
27:09 pour le reproduire en métropole.
27:13 Je crois aussi qu'il faut garder à l'esprit que ce n'est pas seulement de l'argent,
27:16 c'est aussi une reconnaissance de l'enfant, de la procréation.
27:22 C'est une façon de la saluer en un temps où elle est très décriée,
27:26 on l'accuse de polluer.
27:27 C'est très désagréable quand on est parmi.
27:29 Merci beaucoup, Gabrielle Cluzel.
27:32 C'est interdit en France et pourtant,
27:34 125 000 femmes ont été victimes d'excision.
27:40 Certaines d'entre elles cherchent à se reconstruire en s'investissant
27:43 dans la lutte contre cette pratique barbare,
27:45 mais se retrouvent seules face à leur souffrance.
27:47 7,2% des 18-45 ans ont été victimes d'excision,
27:51 c'est dans ce département que la prévalence est la plus forte.
27:55 Charlotte, pourquoi personne ne les défend ?
27:58 Pourquoi les féministes se cachent-elles ?
28:00 Pour comprendre le silence de certaines féministes
28:05 ou le relativisme porté par d'autres sur le sujet,
28:09 il faut expliquer la situation.
28:11 C'est-à-dire, qui sont les femmes excisées en France ?
28:15 Vous l'avez rappelé, il y a deux chiffres, 125 000,
28:17 c'est le dernier chiffre qu'on a.
28:19 C'est Santé publique France qui avait donné ce chiffre
28:22 il y a déjà quelques années.
28:23 Donc les associations qui s'occupent de cette question disent
28:26 c'est probablement beaucoup plus aujourd'hui,
28:28 mais on n'a pas de chiffre précis.
28:29 On sait que c'est en augmentation.
28:31 On sait que c'est en augmentation et vous l'avez dit,
28:33 en Seine-Saint-Denis, le chiffre est issu en réalité
28:36 l'année dernière des médecins dans les hôpitaux
28:38 qui ont demandé aux femmes qui venaient à l'hôpital.
28:40 Donc c'est une sorte de sondage en temps réel.
28:43 Et par ailleurs, on a au CHU de Montreuil
28:45 un chiffre extrêmement particulier, là c'est en 2018,
28:48 13% des femmes qui ont accouché à la maternité qui étaient excisés.
28:53 Donc 13% d'une population, c'est quand même énorme.
28:55 - Alors qui sont ces femmes ? - Plus d'une sur dix.
28:58 Plus d'une sur dix, exactement.
29:00 Alors on a d'abord la question, évidemment,
29:03 la première chose, c'est que qui sont ces femmes ?
29:04 Elles sont massivement issues de l'immigration.
29:07 C'est-à-dire, je dis massivement parce que soit elles sont issues
29:09 elles-mêmes de l'immigration, soit ce sont des enfants de famille
29:13 qui reproduisent, on va dire, la pratique.
29:16 Mais évidemment, vous allez sur les sites, ils disent très naïvement
29:19 dans les années 70, la pratique n'existait pas du tout.
29:21 Elle est arrivée à ce moment-là.
29:22 Mais oui, forcément, avec les premières familles qui le pratiquaient
29:25 dans leur pays d'origine et qui ont reproduit la pratique ici.
29:28 Ensuite, forcément, on arrive sur la question du relativisme de toute...
29:33 Comment dire ? Sur toute tradition, et je mets des guillemets,
29:36 ça en est une pour certains pays, toute tradition étrangère en France,
29:40 on n'arrive plus à être objectif sur la manière de discourir,
29:45 on va dire, sur la tradition en question.
29:47 - De constater les faits. - De constater les faits, exactement.
29:49 Et donc, vous avez derrière ça le silence relatif.
29:53 Un, de certains qui ont peur de l'accusation de xénophobie, racisme
29:57 et toute la cohorte qui va avec, et soit le silence d'autres
30:01 par idéologie multiculturelle.
30:03 C'est-à-dire qu'à partir du moment où vous installez l'idée
30:05 que toutes les cultures se valent et que qui êtes-vous pour expliquer
30:08 que certaines pratiques sont moins bonnes que d'autres de manière objective,
30:12 eh bien, c'est une forme de xénophobie.
30:14 Et donc là, par idéologie, on se tait également.
30:17 Il a donc fallu, et vous l'avez dit, attendre que certaines femmes
30:21 elles-mêmes victimes d'excision se préoccupent du sujet
30:24 et rejoignent, on va dire, les médecins, le personnel de santé
30:27 très investis et s'investissent à leur tour.
30:29 Et pourtant, on a une loi en France qui est relative,
30:32 enfin, pas relativement, qui est dissuasive.
30:35 Sauf que, comme d'habitude, le problème français,
30:37 c'est-à-dire que les mutilations génitales en France,
30:39 c'est un crime puni de 10 ans d'emprisonnement
30:42 et de 150 000 euros d'amende.
30:44 Donc c'est dissuasif quand même.
30:46 Et alors, on a la directrice du GAMS,
30:49 qui est le groupe pour l'abolition des mutilations sexuelles
30:52 et des mariages forcés, en France, qui nous dit, je la cite,
30:54 "les familles ont du mal à comprendre que la loi s'applique en France,
30:58 même si elles font exciser leurs enfants en dehors du territoire national,
31:01 quelle que soit leur nationalité".
31:02 C'est-à-dire que souvent, les petites-filles sont ramenées
31:04 au pays d'origine pour être excisées.
31:06 Et la loi française punit également l'excision de personnes vivant en France,
31:10 donc soumises à la loi française, à l'étranger.
31:13 Or, ce qu'on constate, c'est que vous avez vu les chiffres que l'on a,
31:16 qui sont forcément sous-estimés par rapport à la réalité.
31:18 Depuis les années 80, on a eu une trentaine de procès
31:21 d'exciseuses professionnelles,
31:23 parce qu'il y en a qui le font à d'autres qu'à leurs enfants,
31:26 ou de parents d'enfants mutilés sexuellement.
31:29 Et en plus, on a du mal à condamner réellement.
31:31 C'est-à-dire que, comme d'habitude, on a le code pénal,
31:33 on se dit "ça va, c'est très clair".
31:35 Et puis dans les faits, j'ai été voir quelques procès,
31:37 il y a des parents qui ont été condamnés à de la prison ferme,
31:39 c'était un ou deux ans, donc des peines.
31:41 Le président du tribunal, à la sortie même, au moment où la peine est prononcée,
31:44 explique que tout ça va être aménageable, évidemment, pour le bien des enfants.
31:47 Et vous avez aussi des peines avec sursis directement.
31:50 Alors, je ne dis pas que c'est simple de...
31:52 Voilà, je n'ai pas assisté à ces procès.
31:54 Je dis simplement qu'on a l'impression que c'est extrêmement clair dans la loi.
31:57 Et puis dans les faits, soit on a du silence, soit du relativisme,
32:00 soit de l'aménagement.
32:02 Vous parlez de relativisme, justement.
32:04 Mais même si le tabou reste assez fort,
32:07 personne ne se déclare ouvertement pour l'excision en France,
32:12 mis à part ceux qui la pratiquent.
32:15 Alors, en effet, vous allez partout et tout le monde vous dit, évidemment,
32:18 "c'est monstrueux, c'est condamné par absolument tout le monde",
32:20 sauf, évidemment, vous le disiez, les parents qui reproduisent ça sur leurs filles.
32:24 Mais là, on va se pencher sur les autorités, on va dire les paroles autorisées.
32:28 Il existe d'abord une sorte de personne, parfois militante,
32:31 parfois même féministe, qui préfère s'échapper en se cachant derrière l'idée,
32:36 le célèbre argument du libre choix, qui va faire bondir mon voisin.
32:40 Et alors là, on a par exemple le community manager du planning familial
32:44 du 13, de Marseille, qui en 2018, lors d'un échange Facebook,
32:48 c'est extrêmement révélateur.
32:49 À la question, quelqu'un l'interrogeait, à la question "défendez-vous aussi
32:53 les femmes qui militent pour donner une bonne image de l'excision",
32:57 le comte du planning familial répond "comme déjà dit,
33:00 on milite pour le libre choix de chacun.e,
33:03 et que nous puissions chacune faire ce que nous voulons de notre corps
33:06 sans projeter notre choix sur les autres".
33:08 Alors, à la suite de ça, je le précise quand même,
33:10 on a eu un communiqué extrêmement alambiqué, j'ai lu du début à la fin,
33:13 du planning familial, disant qu'il y avait des contradictions internes
33:16 au sein du planning familial, mais que quand même,
33:18 il rappelait leur opposition à l'excision,
33:20 vous voyez, tout le monde se prononce contre,
33:22 mais que quand même, il fallait prendre en compte l'hétérogénéité des femmes.
33:25 Enfin bon, bref, à la fin, vous ne savez pas, vous ne comprenez pas
33:27 ce qui diffère réellement de ce qu'ils avaient écrit sur leur site.
33:32 Je note, à ce moment-là de l'histoire, on va dire,
33:35 que ceux qui cherchent à relativiser, comme c'est le cas dans ce texte,
33:39 savent exactement ce qu'ils en pensent sur le fond,
33:42 c'est-à-dire la condamnation extrêmement ferme de ce qu'est l'excision.
33:45 Pourquoi est-ce que je dis ça ?
33:46 Parce qu'on n'a pas entendu une seule de ces féministes nous expliquer
33:50 qu'il était très mal que l'excision, le risque d'excision,
33:53 soit désormais un motif d'asile,
33:56 parce que nous avons désormais des familles entières qui arrivent
33:58 parce qu'il y a un risque d'excision des petites filles.
34:00 Et c'est devenu un motif d'accueil,
34:04 c'est-à-dire on vous proclame réfugiés parce que vous risquez l'excision.
34:08 Et là, je n'ai pas entendu le planning familial relativiser en disant
34:11 "oui, mais attendez, ça dépend, c'est le libre choix peut-être dans leur pays d'origine".
34:14 Non, non, elles sont très pour l'asile en cas d'excision.
34:16 Donc, elles savent exactement ce qu'elles en pensent,
34:18 simplement, elles ne s'en servent que pour augmenter l'immigration.
34:22 Ensuite, vous avez une autre sorte de personnes qui sont alors carrément
34:24 les influenceurs, qui rejettent la portée de la loi française
34:28 en disant finalement "ça doit être une discussion entre nous".
34:31 Le "nous" étant, soit, je prends l'exemple de Tariq Ramadan,
34:35 qui avait déclenché une polémique notamment en disant ça.
34:38 Donc là, le "nous", en l'occurrence, c'était la communauté musulmane.
34:40 Mais la pratique de l'excision, ce n'est pas directement la communauté musulmane,
34:43 c'est moins religieux que géographique, en l'occurrence, dans le monde.
34:46 Souvent, ça se recoupe, mais ça peut être un peu plus large que ça, on va dire.
34:50 Et Tariq Ramadan disait "je suis opposé à l'excision".
34:53 Encore un qui nous explique qu'il est opposé.
34:55 Mais je suis opposé à l'excision, mais c'est un débat qui doit avoir lieu
34:59 entre nous, considéré dans la communauté musulmane.
35:02 Pourquoi ? Parce qu'aux États-Unis, un imam s'était proclamé pour l'excision.
35:06 Il avait été attaqué pour ce fait.
35:08 Et là, il nous explique que les gens qu'il attaque sont racistes et xénophobes.
35:11 C'est à nous d'avoir cette discussion entre nous.
35:14 Donc là, encore une fois, c'est bien, ça se poursuit.
35:16 La France n'a pas son mot à dire sur ce qui se passe en France,
35:18 ou les États-Unis, en l'occurrence. C'est formidable.
35:20 Ensuite, il y a la cohorte de ceux qui préfèrent parler de la couleur des robes,
35:24 des poupées, j'y reviens, c'est un peu mon obsession depuis hier,
35:27 qui préfèrent nous expliquer qu'on va trier les jouets dans les magasins
35:30 pour éviter le sexisme, plutôt que d'avoir à condamner,
35:33 d'avoir à dire un mot sur une pratique qui est issue de l'immigration,
35:36 c'est-à-dire qui est pratiquée par les damnés de la terre.
35:40 Par ailleurs, dans leur discours, comment on fait ?
35:43 Puisqu'il faut bien que soit l'homme occidental est responsable,
35:46 l'homme, à la limite, on peut glisser, de manière générale, c'est l'homme.
35:49 Bon, mais de manière générale, si on peut quand même s'attarder
35:52 sur autre chose que sur ce sujet-là, c'est mieux.
35:54 Et derrière, il y a évidemment ceux qui préfèrent se taire
35:57 que de prendre la foudre de tout ce dont on vient de parler
36:00 et qui donc passent également à autre chose.
36:02 Mais depuis quelques années, le sujet s'est pourtant imposé un peu
36:05 à la force du bras de celles qui ont voulu le faire.
36:07 Forcément, les chiffres gonflent, la réalité s'impose.
36:10 Et alors là, on comprend que dans le discours,
36:13 la seule chose importante, c'est que la personne non stigmatisable,
36:17 par idéologie, ne soit surtout pas stigmatisée.
36:20 Donc on va parler de l'excision, mais on va s'échapper.
36:22 Un exemple, l'ONU indique ces derniers jours
36:26 qu'il y a une augmentation de 30% des excisions en Afrique.
36:29 Et alors, il y a plusieurs médias, là, pour le coup,
36:31 qui ont repris l'information. Pourquoi ?
36:33 Cette augmentation des excisions en Afrique est due au réchauffement climatique.
36:37 Non.
36:38 Alors, j'ai ouvert l'article en me disant, alors ça, celle-là,
36:41 je vois pas bien le rapport.
36:42 Alors, accrochez-vous. Pourquoi ?
36:44 Il fait plus chaud, le réchauffement climatique, il fait plus chaud.
36:47 Donc, il y a plus d'épisodes de sécheresse.
36:49 Donc, il y a plus de pauvreté,
36:51 parce qu'il y a des gens qui vivent, évidemment, de l'agriculture.
36:53 Donc, comme il y a plus de pauvres, il y a plus de mariages forcés.
36:56 Alors là, déjà, vous dites "hein, quoi ?"
36:57 Eh bien, il y a plus de mariages forcés parce que ça fait,
36:59 pour certaines familles, une bouche de moins à nourrir.
37:01 Et par ailleurs, dans certains cas, on peut récupérer éventuellement une dot.
37:05 Et donc, ça fait plus d'excisions.
37:07 Alors, vous vous dites "attendez, déjà, le mariage, c'était compliqué
37:09 par rapport à la pauvreté, mais plus d'excisions, pourquoi ?"
37:11 Parce que pour pouvoir être mariés, les filles doivent être excisées.
37:15 Et alors là, vous vous dites "attendez,
37:17 certains pauvres ne cèdent pas aux mariages forcés, me semble-t-il,
37:20 ça existe dans certaines cultures,
37:22 et certaines cultures n'imposent pas non plus la mutilation génitale
37:25 en vue du mariage.
37:27 Mais ce n'est pas grave, chute, c'est le soleil qui est responsable
37:30 de l'augmentation des excisions en Afrique.
37:32 Mais si vous cherchez bien, ce n'est pas le soleil, en réalité,
37:34 c'est le réchauffement climatique.
37:36 Or, c'est dû à qui, le réchauffement climatique ?
37:38 À l'Occident, c'est formidable, on est sauvés,
37:41 on peut trouver un responsable de tout ça.
37:43 Sauf qu'il y a bien un moment où il y a une personne qui n'est pas l'Occident,
37:46 qui décide de faire exciser les petites filles,
37:48 s'écheresse ou pas.
37:50 En l'occurrence, on veut bien reconnaître que c'est mal,
37:52 on a une loi, mais par ailleurs, surtout,
37:54 il ne faut pas nommer les responsables.
37:57 On revient à une question qui nous hante, Charlotte.
37:59 Comment tenir un discours équilibré
38:02 entre le respect des cultures,
38:05 l'universalité des valeurs,
38:08 et l'application de la loi ?
38:10 Alors, il faut réussir à distinguer ce dont on parle,
38:12 ce qui n'arrive jamais sur ces sujets, je vous l'accorde,
38:15 entre ce qui relève de la culture,
38:17 ce qui relève des cultures, c'est-à-dire de la culture française,
38:19 de la culture malienne, de la culture ce que vous voulez,
38:23 de la question de la nature humaine,
38:24 de la question du bien inhérent à cette nature humaine,
38:27 et ensuite, s'interroger sur notre champ d'action.
38:29 Il y a trois points, en l'occurrence, qui nous intéressent ici.
38:31 Il existe des traditions qui ne sont pas mauvaises en soi,
38:35 mais qui sont simplement étrangères à la France.
38:37 Ça veut dire qu'il y a des cultures qui sont simplement étrangères.
38:40 Ça n'est pas, en l'occurrence, une agression ou une condamnation,
38:43 c'est une distinction, une distinction nécessaire,
38:46 parce que les cultures sont différentes.
38:47 Donc, certaines ne sont pas mauvaises en soi,
38:49 elles sont simplement étrangères.
38:51 Déjà, c'est une étape que tout le monde ne fait pas, mais...
38:53 Faisons-la. Passons ensuite.
38:55 Il existe des traditions, des pratiques
38:57 qui sont objectivement mauvaises,
38:59 quelle que soit la culture dont elles sont issues.
39:02 Alors, celle-là, ça n'est pas tellement liée à nos valeurs,
39:05 c'est lié à la nature même du bien,
39:07 c'est-à-dire du bien inhérent, en l'occurrence,
39:09 à ce qui est bon pour l'homme.
39:10 Donc, ce ne sont pas les valeurs occidentales,
39:12 des colonialistes, esclavagistes.
39:14 C'est le bien qui est universel, en l'occurrence.
39:17 Et il se trouve, en l'occurrence, que l'excision est mauvaise en soi,
39:21 par rapport à ce qui est bon pour la femme.
39:23 Donc, c'est mauvais tout le temps.
39:25 Et donc, ensuite, se pose la question,
39:27 vient le moment de l'action.
39:28 Qu'est-ce qu'on fait contre un mal objectif,
39:31 un acte mauvais, objectivement ?
39:34 Eh bien, là, se pose la question, dans l'action, notamment politique,
39:37 à la fois de l'humilité et de la responsabilité,
39:39 qui sont les deux, normalement,
39:41 deux choses qui préoccupent l'homme d'action.
39:44 Et alors là, la responsabilité, c'est directement de l'imposer chez soi.
39:47 C'est-à-dire que le président de la République française,
39:49 pour prendre lui, c'est évidemment toutes les autorités,
39:51 sa première mission, c'est de s'occuper de son pays.
39:54 C'est là-dessus qu'il aura des comptes à rendre.
39:57 Et ensuite, l'humilité, c'est de se dire qu'on ne peut pas s'échapper
40:00 en ayant des discours sur le monde entier.
40:02 Il faut le dire et il faut continuer à le dire, évidemment.
40:05 Il faut le négocier, notamment par le biais des aides, etc.
40:07 internationales, négocier une contrepartie.
40:10 Mais simplement, ne pas vouloir, ne pas pouvoir l'imposer ailleurs
40:13 ne veut pas dire qu'on ne va pas l'imposer ici.
40:16 Et ce serait bien de commencer par le début, en l'occurrence.
40:19 Merci beaucoup, Charlotte, pour votre regard.
40:22 Dans un instant, un tour de table sur l'actualité de la journée.
40:26 750 000 personnes
40:29 qui manifestent dans toute la France aujourd'hui, selon le ministère de l'Intérieur.
40:33 2 millions selon la CGT.
40:36 Manifestations en baisse.
40:37 Qu'est-ce qui s'est passé avec les députés RN ?
40:39 Pourquoi autant de bordélisation à l'Assemblée nationale ?
40:43 On en parle dans un instant.
40:44 Avant tout, jour de mobilisation, Marc Menand.
40:47 Il est bon de penser à Thomas More, né le 7 février en 1478
40:53 et qui, le premier, s'est intéressé à la justice sociale,
40:56 dans son ouvrage Utopia, Le monde idéal,
40:59 ouvrage qui depuis a servi d'inspiration à de nombreux humanistes.
41:03 Un autre monde est-il possible ? Le monde idéal.
41:07 J'ai du mal à m'immiscer après avoir écouté mes camarades
41:10 parler de monde idéal.
41:12 Si on fait un replay de chacune des chroniques,
41:15 on est plus que bouleversé, on est terrifié.
41:18 Et on n'a pas encore attaqué le transhumanisme.
41:20 Voilà.
41:21 Avec Mathieu Tallon.
41:22 Petite page d'espoir.
41:24 Il est né dans une famille aristocratique.
41:27 Il est placé comme page de l'archevêque de Canterbury,
41:31 notre Thomas More, un garçon qui très tôt,
41:34 à la fibre humaniste, il sera un ami d'Eram.
41:38 Il est philosophe, un rêveur, qui croit en Dieu aussi.
41:44 Et ce garçon deviendra l'un des intimes du roi Henri VIII,
41:49 qui le fait chancelier.
41:51 Et ce roi décide de divorcer d'Anne Boleyn
41:54 pour lui c'est intolérable parce que ça provoque un schisme
41:57 avec l'Église, on n'entrera pas dans les détails.
41:59 Toujours est-il qu'il ne veut surtout pas permettre au roi
42:04 d'échapper à la loi religieuse.
42:06 Il maintient sa position, il est condamné pour trahison.
42:11 Théoriquement, on doit l'éviscérer, etc.
42:13 Enfin, des détails.
42:14 Mais le roi, dans sa clémence, lui coupe simplement la tête.
42:18 Et quand il monte à l'échafaud, il dit au bourreau,
42:22 "Faites attention à moi pour monter, pour la descente,
42:25 je me débrouillerai tout seul."
42:27 Jusqu'au bout, il a de l'humour.
42:29 Mais dans tout ça, voyons Utopia.
42:32 Alors Utopia, ça lui vient quand il a une trentaine d'années.
42:36 Quel est ce monde qui pourrait nous permettre d'échapper à quoi ?
42:39 Au mensonge, à la corruption, à toutes les vilainies humaines,
42:43 aux médisances, un monde dans lequel tout un chacun
42:47 aurait droit à une existence en dignité.
42:52 Et dans cette logique-là, la famine serait supprimée.
42:56 Il n'y en aurait plus qui serait là à demander le bol.
42:59 Et cela, il le puise chez les grands philosophes,
43:04 Cicéron, Sénèque, Platon.
43:07 Et il rêve donc le consigne dans cet ouvrage en disant,
43:11 et c'est pour ça qu'il l'appelle Utopia,
43:13 il forge ce mot à partir du grec, un monde idéal, mais irréalisable.
43:19 Néanmoins, c'est la petite graine.
43:21 C'est repiré quelques années plus tard par Thomas Plaine.
43:24 Et là, il traduit ça, il dit, mais essayons d'appliquer, pourquoi pas ?
43:29 Qu'est-ce qui pourrait faire que l'homme ne serait plus les entrailles
43:34 déchirées en attendant la petite miette qui lui permet de survivre ?
43:39 Et c'est là qu'il a l'idée d'un salaire universel.
43:47 Et il explique pourquoi.
43:50 Et bien tout simplement parce que l'individu,
43:53 lorsqu'il naît au départ, la terre appartient à tout le monde.
43:57 Si la propriété s'impose, et ça c'est John Locke aussi qui le dira,
44:01 John Locke, quelques années plus tard, professera la propriété privée,
44:08 mais cette propriété privée, il la trouve nécessaire parce que
44:11 lorsque l'homme possède une terre, il met toute son énergie pour la rendre prospère.
44:16 En revanche, il estime que ceux qui ne peuvent plus atteindre la terre
44:21 ou celui est en plein ouvrage pour le bien-être,
44:24 son bien-être personnel et le reste de la société,
44:27 les autres sont privés de pouvoir flâner, de pouvoir chasser,
44:31 de pouvoir même exploiter à titre personnel cet endroit-là.
44:35 Donc il faudrait avoir une indemnité.
44:39 Et Voltaire, le grand Voltaire, a même écrit un livre qui s'appelle
44:44 "L'homme aux 40 écus".
44:45 Il a divisé le royaume en nombre de Français.
44:49 Il en est arrivé à cette situation que chaque individu devrait avoir
44:53 au moins 40 écus qui lui seraient donnés en indemnisation pour survivre,
44:59 mais survivre certes pauvres, en dignité.
45:03 Voilà comment a fleuri ce principe d'un salaire universel.
45:08 Oui, la propriété privée, mais comme le dit John Nock,
45:12 malheureusement, elle se fait au dépens de chaque individu
45:16 qui a priori, le Seigneur l'avait fait libre d'aller en toute errance.
45:21 Et en indemnisation, il lui faut avoir ce minimum vital
45:26 dont les uns et les autres réclament aujourd'hui l'existence à travers la retraite.
45:31 Merci Marc Menand pour ce regard sur l'histoire qui éclaire le présent,
45:37 le présent qui est dans la mobilisation.
45:40 Deux millions de personnes ont manifesté en France aujourd'hui,
45:43 selon la CGT, 757 000 selon le ministère de l'Intérieur.
45:49 Plusieurs questions, on va se poser plusieurs questions ce soir.
45:52 La rue est plutôt calme, mais le Tintamar était à l'Assemblée nationale.
45:56 Est-ce normal que le peuple soit globalement discipliné
45:59 alors que les élus ne sont que vociférations ?
46:02 Écoutez juste comment, en quelques secondes,
46:06 Gérald Darmanin a répondu à Louis Bouillard à l'Assemblée aujourd'hui.
46:10 On avait bien compris le principe général de votre question
46:12 qui n'était ni finalement sur les étudiants ou sur les jeunes,
46:16 mais qui vous permettait d'avoir, sans doute pour vos réseaux sociaux,
46:19 les 15 secondes, comme en dit Harold, évoquées pour chacun d'entre nous.
46:23 C'est-à-dire un petit moment de reconnaissance.
46:26 Oui, monsieur le député, vous êtes la caricature
46:29 de ce que j'essaie de dénoncer dans Le Parisien,
46:31 c'est la bordélisation du pays.
46:34 Voilà le résumé de la journée.
46:36 Il est difficile d'être en désaccord avec Gérald Darmanin sur ce coup-là.
46:39 Louis Bouillard n'est pas ce qu'on pourrait appeler la figure conceptuelle
46:42 la plus avancée de la France insoumise.
46:44 Disons ça comme ça.
46:45 Cela dit, pour l'instant, il y avait la séquence manifestation.
46:50 Maintenant, on est dans la séquence assemblée.
46:51 La NUPES fait tout dans les circonstances
46:54 pour être conforme à la caricature qu'on se fait d'elle.
46:57 Et quand on voit en plus ce qui a été fait,
46:58 on ne sait pas d'où ça vient,
46:59 mais aux députés RN, une forme d'intimidation en disant
47:02 « pour qu'ils ne soient pas présents à l'assemblée
47:03 au moment du vote de la motion référendaire,
47:05 votre enfant est à l'hôpital,
47:06 donc on fait croire à des mères, à des pères
47:08 que leurs enfants sont à l'hôpital,
47:10 ça crée une panique naturelle. »
47:12 On est dans des méthodes de gangsters quand on fait ça.
47:15 On est dans des méthodes d'intimidation.
47:17 Je ne sais pas d'où ça vient,
47:18 mais ce qui est certain, c'est que ceux qui font ça n'ont pas d'âme.
47:20 - Moi, ce que je ne comprends pas, Gabriel Cluzel,
47:23 c'est que là, on voit même que le peuple est discipliné
47:26 et c'est à l'Assemblée nationale
47:28 qu'il y a justement des méthodes de gangsters ?
47:30 - C'est vrai que l'Assemblée nationale
47:32 ressemble à une assemblée générale de l'UNEF.
47:35 - Chiffonier !
47:37 - Non mais c'est quand même très particulier comme ambiance.
47:40 Alors c'est vrai que l'Assemblée nationale en France,
47:42 et tant mieux du reste, n'a jamais été non plus...
47:44 Ce n'est pas l'Académie française,
47:46 donc ça c'est évident.
47:48 Les échanges vifs sont légions
47:51 et on peut dire que ça met aussi un peu d'ambiance.
47:53 - Avant c'était de haute volée,
47:55 comme l'a fait remarquer Marc Menendez.
47:56 - Oui, mais si on est juste là à discuter de la couleur du papier peint,
48:01 ce n'est pas très intéressant pour la démocratie.
48:03 Mais là, c'est extrêmement fort.
48:06 Moi, j'ai été frappée des échanges entre la NUPES et le RN.
48:08 Je trouvais que le RN, c'était un peu le...
48:10 Vous savez, il y a le harcèlement scolaire,
48:12 là, il y a un peu le harcèlement parlementaire.
48:14 C'est un peu le poil de carotte.
48:15 Personne ne veut voter avec eux,
48:16 ils disent "nous on aimerait bien voter avec vous, est-ce qu'on peut ?"
48:18 Non.
48:19 Quand ils parlent, les autres s'en vont.
48:22 En plus, ils sont menacés, je ne sais pas par qui,
48:24 je ne sais peut-être pas aucun lien avec la NUPES.
48:26 - Marine Le Pen a envoyé une plainte à la procurat de la République.
48:28 - Oui, voilà.
48:28 Donc c'est vrai qu'ils sont un peu, encore une fois,
48:33 le poil de carotte de l'Assemblée nationale.
48:36 Et ce qui est un peu gênant, c'est que par contagion,
48:38 leurs électeurs, par voie de conséquence, le sont aussi.
48:41 Et ça, en revanche, ce n'est pas supportable
48:43 parce que l'élection a été démocratique.
48:46 - Non mais c'est parfaitement vrai.
48:47 C'est-à-dire qu'on a, vous le disiez dans la rue,
48:50 "ça se passe bien", c'est-à-dire qu'il y a une mobilisation
48:52 qui se passe bien et à répétition en plus.
48:55 Et tout à coup s'ouvre le débat.
48:57 Vous savez, toute la classe politique a dit
48:58 "mais de toute façon, c'est normal, ça se passe à l'Assemblée,
49:00 le débat doit se passer ici".
49:02 Et vous avez depuis quelques jours,
49:03 alors la NUPES qui fait essentiellement beaucoup de bruit,
49:06 qui refuse de voter une motion référendaire
49:07 parce que ce n'est pas la nôtre et parce que c'est l'ERN.
49:10 Puis vous avez la présidente de l'Assemblée nationale
49:12 qui monte à la tribune et qui accuse la NUPES
49:14 de travailler, de faire le jeu de l'extrême droite avec machin.
49:17 Et à la fin, on a envie de leur dire
49:18 "mais c'est quoi le sujet du débat, c'est l'extrême droite ?"
49:20 - Mais est-ce que le peuple n'a pas honte d'une Assemblée comme celle-ci ?
49:23 - Je pense que ça fait très longtemps qu'on se pose la question de l'abstention,
49:26 vous savez, de pourquoi les gens ne se sentent pas représentés.
49:29 Parce qu'il faudrait qu'ils soient représentés, tout simplement.
49:32 Et là, c'est vrai que ça a souvent été le chahut à l'Assemblée nationale.
49:35 Mais il y avait un peu du fond,
49:36 il y avait au minimum du fond dans le débat.
49:38 Là, on a l'impression que le sujet, c'est qui va se faire prendre la main dans le sac,
49:42 en effet, en train de parler avec quelqu'un du Rassemblement national.
49:45 - Nous ne sommes pas dans une manif, nous sommes à l'Assemblée,
49:48 disait la présidente de l'Assemblée nationale.
49:50 - Non, mais la grande pouillerie, ce ne serait pas déshonorant en soi,
49:54 parce que c'est le propre même de ce lieu où chacun vient avec sa passion,
50:00 le désir de défendre des idées.
50:02 Il faut le faire avec brio.
50:03 C'est-à-dire qu'on peut avoir l'insulte, l'ordure qui jaillit.
50:07 Mais après, vous venez avec la flamboyance du verbe
50:10 et vous venez défendre un principe, tandis que là, non.
50:14 C'est... Bon, pardon.
50:16 C'est-à-dire qu'on est uniquement dans la grossièreté pour la grossièreté.
50:19 Mais derrière, vous n'avez pas cette belle envolée qui vient justifier l'instant,
50:25 non pas de la haine, mais simplement de la charge émotionnelle liée au débat d'idées.
50:32 Sinon, oui, les grands duels avec Clémenceau,
50:36 il y en a eu je ne sais trop combien.
50:38 Et n'oublions pas, en 67, le Premier ministre, c'est Pompidou.
50:42 Et puis, il y a Gaston Deferre.
50:44 Il y a Mitterrand qui est là.
50:47 Il intervient.
50:48 Ça dégénère et on a un député gaulliste qui s'appelle Ribière,
50:53 qui provoque, lorsqu'il sort de l'arène, si je puis dire, dans la salle des colonnes,
51:01 il provoque Deferre.
51:03 Et le lendemain matin, il se retrouve à Neuilly-sur-Seine avec les épées.
51:09 Et ce jeune garçon doit théoriquement se marier et Deferre lui a dit
51:14 "Vous irez, mais sans vos parties les plus intimes, à la rencontre de votre promise."
51:20 En tout cas, aujourd'hui, on se pose beaucoup de questions lorsqu'on voit l'Assemblée nationale
51:24 et on se demande est-ce que c'est le reflet de l'état de la France ?
51:26 On reviendra sur ces questions, évidemment, dans les jours qui viennent.
51:30 Les femmes en état de mort cérébrale, pourrait-elle être utilisée comme mère porteuse ?
51:36 C'est l'idée d'une experte, professeure en philosophie en Norvège,
51:40 qui propose un dispositif justement pour aider les personnes qui n'ont pas d'enfants.
51:45 Comment en étant arrivés là, mon cher Mathieu, le transhumanisme est-il en action ?
51:49 Je pense qu'on doit, de temps en temps, regarder dans l'actualité ce qui peut sembler des nouvelles un peu étranges,
51:55 mais qui nous en disent beaucoup sur la conception de l'être humain qui s'installe durablement dans notre société.
52:00 Je vais vous présenter trois faits tout récents,
52:05 et qui devraient alimenter notre conception sur l'état de régression psychique
52:09 qui est celle de l'homme contemporain en Occident.
52:11 Ça fait peur.
52:12 C'est effrayant.
52:13 Premier élément, vous l'avez dit à Oslo, ensuite, ça vient d'un article,
52:17 où on nous dit que les femmes en état de mort cérébrale devraient signer une autorisation,
52:21 on suppose qu'on devrait le signer quelques années avant,
52:23 et si elles sont en état de mort cérébrale,
52:26 leur ventre devrait pouvoir servir de fourneau, en quelque sorte.
52:29 C'est-à-dire que ça pourra servir de ventre sur le mode mère porteuse en état de mort cérébrale.
52:34 Donc, c'est l'étape avant, probablement, l'utérus artificiel auquel plusieurs rêvent.
52:39 Donc, cette idée qu'on devrait être capable de transformer l'homme en homme-machine,
52:43 ou la femme en femme-machine,
52:45 et dès lors, c'est complètement désincarné, c'est complètement machineux, machiniste, objectifié.
52:51 Ça nous vient d'une proposition qui fait scandale, évidemment,
52:54 mais on sait très bien que le scandale d'aujourd'hui est la norme de demain.
52:57 Premier élément.
52:58 Deuxième fait d'actualité auquel je veux vous sensibiliser, comme on dit à gauche,
53:04 c'est une députée européenne, Céline Verve,
53:07 et elle a dit, Jacquie Laforge, qui a fait une proposition toute récente,
53:11 pour le compost humain.
53:12 Le compost humain, c'est cette idée qu'au moment des rites funéraires,
53:16 serait-il possible pour l'homme non plus de la crémation ou l'inhumation,
53:20 mais de transformer en compost,
53:22 pour avoir la possibilité d'avoir une forme d'enterrement biologique,
53:25 et de ne pas faire du mal à la planète même lorsqu'on se décompose sous les verres.
53:29 Qu'est-ce que ça nous dit, ça?
53:30 Ça nous en dit sur le rapport au rituel funéraire, premièrement.
53:33 Ça nous en dit une forme de régression qui vient avec la pensée écologiste,
53:36 où finalement, l'horizon de l'homme, c'est de retourner véritablement
53:39 dans la pureté cosmique originelle, le magma originel,
53:43 et c'est l'abolition de tout rituel funéraire,
53:45 avec le minimum de respect pour le corps.
53:47 Il y a cette proposition-là. Qu'est-ce que ça nous dit?
53:49 Ça nous dit qu'à travers cela,
53:50 il y a des conceptions de l'être humain qui se présentent à nous.
53:52 D'un côté, c'est le transhumanisme, la promesse du transhumanisme.
53:55 De l'autre côté, c'est la régression cosmique.
53:58 Dans les deux cas, l'être humain disparaît,
53:59 mais il y a une autre histoire à raconter.
54:01 - Le troisième exemple, c'est une vidéo qui vous a choqué. Pourquoi?
54:03 - Ah bien, si ça n'a pas choqué quelqu'un, aujourd'hui qu'on me le présente.
54:05 C'est sur Konbini, ce média de référence,
54:08 et on voit une jeune femme expliquer. Je donne les faits.
54:11 Elle a 23 ans. Elle n'a jamais voulu d'enfant, dit-elle.
54:13 Elle a 23 ans, elle le sait.
54:14 Je devine que depuis l'âge de 16 ans, elle le sait.
54:16 Elle a la moitié des cheveux blonds, la moitié des cheveux bruns.
54:18 Une forme de trouble esthétique qu'elle affiche devant les gens.
54:21 Et elle nous dit, j'ai décidé de me faire la ligature volontaire des trompes.
54:27 Donc, je me suis auto-stérilisé.
54:29 Je me suis auto-stérilisé parce que je ne veux pas d'enfant.
54:31 Je ne veux pas avoir la possibilité d'avoir d'enfant.
54:34 Parce que la possibilité d'avoir un enfant, c'est la pression sociale à la maternité.
54:38 Je veux me délivrer de cette possibilité.
54:41 Donc, elle nous explique, et c'est important,
54:43 c'est heureusement remboursé totalement par la Sécu, par la sécurité sociale.
54:47 Donc, vous pouvez aujourd'hui demander, quand vous êtes une jeune femme,
54:50 intoxiquée par les idéologies de mort, des idéologies mortifères, il faut bien le dire,
54:55 vous pouvez demander à l'État de vous stériliser
54:57 et ce sera considéré comme un acte médical normal.
55:00 Elle ajoute, la jeune femme, et c'est ce que nous dit Kombini, les progressistes,
55:03 que c'est pour lutter contre les tabous.
55:05 Oui, il faut lutter contre le tabou de la femme sans enfant.
55:08 En l'instant, aujourd'hui, le tabou, c'est vouloir des enfants.
55:10 Aujourd'hui, le tabou, c'est vouloir une famille.
55:12 Aujourd'hui, le tabou, c'est vouloir une famille qui dure.
55:14 Aujourd'hui, le tabou, c'est vouloir une famille nombreuse.
55:16 Ça, c'est du tabou, mes amis.
55:18 Mais non, pour cette dame, elles sont toujours occupées, ces gens-là,
55:20 c'est ce que disaient Chesterton et Meech, les deux avaient la formule,
55:22 à vouloir faire peur à leur grand-mère.
55:24 Alors là, eux, c'est quoi le tabou?
55:26 J'ose dire qu'une femme peut être sans enfant, bien sûr qu'elle le peut,
55:29 elle est tout à fait libre, personne ne dit le contraire.
55:31 Mais ce qu'on nous dit à travers ça, c'est finalement,
55:33 c'est une forme de discours de propagande antinataliste,
55:35 mais de propagande au-delà antinataliste, contre la vie, contre la vie.
55:39 - Moralité, 10 secondes.
55:41 - Quand une civilisation fait, parce qu'on nous dira que c'est un cas anecdotique,
55:44 mais ça aussi, ça va se reproduire, quand une civilisation fait de la stérilisation,
55:47 de l'auto-stérilisation, un projet de société,
55:50 on peut dire qu'elle baigne dans le néant et elle s'y noie.
55:53 Et ça, on nous présente ça, évidemment, sur le mode du progrès admirable.
55:56 Il y a quelque chose de dégoûtant là-dedans.
55:58 Regardez cette vidéo.
55:59 Franchement, je n'ai pas l'habitude de m'emporter ainsi pour une question comme celle-là,
56:02 mais ça, c'est une forme de noyade dans le dégoût.
56:04 - Merci à tous pour cette émission.
56:07 Dans un instant, Pascal Propolleur des Pro 2.
56:10 Juste avant, La Minute Info, Adrien Spiteri, retour sur l'actualité.
56:14 - La mobilisation contre la réforme des retraites est en baisse.
56:20 Aujourd'hui, 757 000 manifestants ont été recensés en France,
56:25 selon la police, 57 000 à Paris.
56:28 Plus d'un million deux-cent-mille personnes s'étaient rassemblées
56:31 le 31 janvier dernier.
56:33 Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez,
56:36 appelle à durcir le mouvement dans les prochaines semaines.
56:40 Y aura-t-il une grève reconductible à la SNCF après les vacances d'hiver ?
56:45 C'est le souhait de Fabien Vildieu, délégué syndical Sudrail.
56:49 Pour protester contre la réforme des retraites,
56:51 il souhaite qu'elle démarre le 8 mars pour la journée des droits des femmes.
56:55 Certains syndicats appellent à poursuivre la grève ce mercredi.
56:59 Et puis dans ce climat électrique,
57:01 une porte de l'Assemblée nationale a été dégradée aujourd'hui.
57:05 Vous voyez sur ces images des tags hostiles au projet du gouvernement.
57:09 La statue de la loi sur la place du Palais-Bourbon
57:12 a également été prise pour cible.
57:15 Des militants d'Attaque France et des Rosy seraient derrière ces actions.
57:19 Neuf personnes ont été interpellées.
57:22 [Musique]

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