Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews
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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à vous pour Midi News.
00:00:03 Une députée en larmes, Aurore Berger, qui défendait sa proposition de loi sur l'inéligibilité des élus condamnés pour violences conjugales.
00:00:12 Texte rejeté.
00:00:14 Et puis une députée, vous l'entendrez, dont la sincérité a été remise en cause.
00:00:18 Par qui ?
00:00:19 Par des femmes.
00:00:20 Intéressant.
00:00:21 Ce qui a provoqué son émotion.
00:00:23 On va en parler.
00:00:24 De l'émotion, il y en a eu hier à l'Assemblée nationale.
00:00:27 Bien plus que de l'émotion d'ailleurs, après les deux, pas un, deux bras d'honneur de garde d'Essoe qui a fini par s'excuser.
00:00:33 Mais ne nous parlez plus d'exemplarité, messieurs les responsables politiques, quand vous vous comportez ainsi.
00:00:38 Est-ce qu'on n'a pas les politiques qu'on mérite ?
00:00:40 Au fond, je poserai la question à nos invités.
00:00:43 Une mobilisation conséquente, bien sûr hier, contre la réforme des retraites, mais aussi des violences et des dégradations,
00:00:48 notamment un saccage d'une voiture de SOS médecin qui a beaucoup choqué un médecin qui était en intervention à ce moment-là.
00:00:56 Nous allons en parler.
00:00:57 Je vous présenterai nos invités dans quelques instants.
00:00:59 Mais tout d'abord, le journal.
00:01:00 Bonjour à vous, Michael.
00:01:02 Bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:01:03 Forte mobilisation hier pour la sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
00:01:09 Selon la CGT, 3,5 millions de personnes étaient dans la rue pour manifester.
00:01:13 1,28 million selon le ministre de l'Intérieur.
00:01:17 Les grèves qui se poursuivent ce mercredi dans de nombreux secteurs et notamment dans les raffineries et les dépôts pétroliers.
00:01:23 C'est le cas en Besse, en Gironde, où des blocages ont eu lieu cette nuit jusqu'à ce matin.
00:01:28 Les précisions avec Antoine Estève.
00:01:31 Alors, les manifestants qui se trouvent dans ces tentes à l'entrée des dépôts pétroliers de la Gironde ne sont pas, à proprement parler,
00:01:36 des syndicalistes de l'usine d'essence qui se trouve ici, mais un collectif de syndicalistes, de forces ouvrières et de la CGT notamment,
00:01:43 qui s'est uni avec des gilets jaunes locaux autour d'un collectif local, donc, et qui ont décidé, pendant la nuit, de 3h à 10h du matin,
00:01:51 de bloquer l'entrée de cette énorme usine d'essence. Alors, 150 camions environ ont été empêchés de faire le plein,
00:01:58 ce qui représente beaucoup de stations-service et de grandes distributions au niveau de l'essence dans la région.
00:02:02 Et ils ont surtout annoncé qu'ils allaient encore faire des blocages d'ici la fin de la semaine.
00:02:07 Alors, pas forcément des blocages de plusieurs journées, comme ça s'est vu dans les précédents conflits sociaux,
00:02:13 mais des blocages de quelques heures comme celui-ci pour empêcher tout simplement les camions d'entrer et de faire le plein.
00:02:19 Même chose pour les dockers à Marseille, où une opération port-morts a été lancée.
00:02:23 Les agents du port bloquent tous les accès depuis 5h ce matin. Conséquence, aucun poids lourd ne rentre ou ne sort.
00:02:30 Les seules personnes autorisées à circuler dans cette zone sont les agents de sécurité.
00:02:35 Grève reconduite à présent dans les transports. Malgré une légère amélioration, le trafic reste perturbé dans les métros RER et les trains.
00:02:43 Il le sera également demain et vendredi. Écoutez ces usagers interroger ce matin dans le métro parisien à Montparnasse. Bienvenue.
00:02:50 Je me suis levé un peu plus tôt, malheureusement. Et j'ai anticipé et j'ai essayé de faire en sorte pour être à l'heure au boulot.
00:03:01 Bon, je vais être en retard, mais voilà.
00:03:03 Ce matin, j'ai fait comme d'habitude. Je ne suis pas partie plus tôt, mais j'ai moins senti qu'hier.
00:03:08 Hier, oui, c'était vraiment... Là, les quais étaient bondés, les rames étaient bondées. Donc par rapport à hier, c'est mieux. Voilà.
00:03:18 J'ai dû partir quand même un peu plus tôt par rapport à ce que je fais d'habitude. C'est une dizaine de minutes plus tôt.
00:03:24 Pour moi, ça ne change pas grand-chose jusqu'à maintenant.
00:03:27 Et puis à propos des transports, toujours, c'est à partir d'aujourd'hui qu'ouvrent les réservations de trains pour les vacances d'été.
00:03:35 Pour les départs prévus du 8 juillet au 3 septembre et même jusqu'au 9 septembre, si vous avez prévu de prendre des TGV Ouïghou.
00:03:44 L'actualité internationale à présent et les empoisonnements qui continuent en Iran.
00:03:49 Les écoliers et les étudiants sont victimes au sein de leurs établissements de mystérieux malaise, nausées et tout.
00:03:54 Le mécontentement et la peur montent en Iran, si bien que le chef suprême a dû sortir du silence.
00:04:00 A noter que ce mercredi 8 mars, les femmes manifestent en masse à travers le monde pour défendre leurs droits bafoués dans de nombreux pays.
00:04:08 C'est la fin de ce journal.
00:04:09 Midi News à présent.
00:04:10 Les débats en compagnie de Sonia Mabrouk et de ses invités.
00:04:13 Merci, Mickaël.
00:04:14 On va commencer par Elisabeth Lévy.
00:04:17 Tous les jours d'ailleurs, pas seulement parce que c'est la journée des droits des femmes.
00:04:20 Merci d'être là.
00:04:21 D'adresse à la rédaction de Causer, vous avez reçu les fleurs ce matin ?
00:04:24 Non, mais je le regrette.
00:04:25 Je vous souhaite une bonne sainte gonzesse.
00:04:30 Ça commence bien.
00:04:31 Elle est en forme.
00:04:32 Oui, oui, je vous le confirme.
00:04:33 Merci d'être là.
00:04:34 Vous aussi, vous l'êtes.
00:04:36 Fleur et Antardif, notre journaliste politique.
00:04:38 À vos côtés, je remercie Olivier Dardigolle qui est avec nous.
00:04:41 Bonjour à vous, Olivier.
00:04:42 Jérôme Jiménez nous accompagne.
00:04:44 Vous étiez dans la rue hier ?
00:04:46 Bien, vous nous en parlerez.
00:04:47 Porte-parole IDF Insapolis.
00:04:50 Monsieur le professeur Kevin Bossuet nous accompagne.
00:04:52 Maître Carbon de Cèses va nous rejoindre dans quelques instants.
00:04:55 Je voudrais commencer par cette image parce qu'évidemment,
00:04:58 vous vous attendez peut-être que je démarre par les bras d'honneur
00:05:02 de monsieur Éric Dupond-Moretti, mais je voulais démarrer,
00:05:04 c'est ma sensibilité, par les larmes d'Aurore Berger.
00:05:06 Mais le sujet est sérieux et le fait d'en parler via la loi
00:05:12 aussi pose question.
00:05:13 Là, je parle de l'inéligibilité éventuelle de ces élus
00:05:16 qui sont déjà condamnés pour violences conjugales.
00:05:18 Écoutons la séquence.
00:05:20 Pourquoi Aurore Berger était en larmes, pleurait tout simplement ?
00:05:26 Parce que certaines personnes, des femmes en particulier,
00:05:30 des députés ont remis en cause sa légitimité,
00:05:32 sa sincérité plutôt sur ce sujet.
00:05:34 Écoutons-la.
00:05:35 (Applaudissements)
00:05:53 - Chers collègues, ça suffit, s'il vous plaît.
00:05:55 (Rires)
00:05:58 Je vais essayer de conclure.
00:06:01 En vérité, vous m'obligez à conclure de cette manière-là.
00:06:05 Ce que vous faites, c'est indigne.
00:06:10 Vous ne savez pas.
00:06:13 Je n'accepte pas et je n'ai pas à accepter.
00:06:17 Aucune femme dans cet hémicycle n'a à accepter les procès
00:06:22 en opportunisme politique sur la question des violences.
00:06:25 Aucune femme.
00:06:27 (Applaudissements)
00:06:32 Entendre des interpellations à l'extrême gauche comme à l'extrême droite
00:06:37 sur la mise en doute de la sincérité du combat que nous devrions tous porter
00:06:40 sur la question...
00:06:42 Non, madame Obono, je ne l'instrumentalise pas.
00:06:45 Je ne l'instrumentalise pas.
00:06:48 Personne ne sait ici l'intimité de ce que nous pouvons vivre,
00:06:52 de ce que nous avons vécu.
00:06:54 Mais oui, je sais exactement de quoi je parle
00:06:58 quand je parle des violences conjugales.
00:07:00 Oui, je sais de quoi je parle.
00:07:03 Je sais de quoi je parle.
00:07:05 Et peut-être que beaucoup ici savent de quoi elle parle
00:07:08 et qu'elles n'en ont pas forcément fait l'étalage avant
00:07:11 ou qu'elles n'avaient pas forcément envie de le dire.
00:07:13 Mais entendre intervention après intervention,
00:07:16 remettre en cause la sincérité qui est la mienne
00:07:20 sur ce combat comme vous l'avez fait,
00:07:23 je ne peux pas continuer à le laisser passer.
00:07:26 Je n'entendrai pas une minute de plus
00:07:29 que je ne suis pas sincère dans ce combat.
00:07:31 Bien, moi je pense, quel que soit ce que l'on pense d'ailleurs
00:07:35 et ce que les responsables politiques pensent de Raoult-Berger,
00:07:37 les uns les autres et les bancs,
00:07:39 on peut entendre cette sincérité, cette émotion.
00:07:41 Je crois qu'on est tous d'accord.
00:07:43 Sans vouloir entrer, on voit bien qu'elle parle d'un sujet qui la touche.
00:07:47 Qui la touche personnellement.
00:07:49 Moi j'ai été étonnée hier d'entendre notre ami Philippe Doucet,
00:07:52 qui vient souvent sur votre plateau,
00:07:54 avancer l'idée qu'elle pleurait parce qu'elle venait de subir
00:07:59 un grave échec politique vu que ça loine.
00:08:01 Moi je n'y crois pas.
00:08:03 Je crois réellement à sa sincérité.
00:08:06 En revanche, je pense qu'on a tout à fait le droit
00:08:09 de critiquer cette idée d'inéligibilité.
00:08:12 Je le présente beaucoup moins bien que vous sur le map.
00:08:14 Non, vous avez raison sur le fond.
00:08:16 Mais ce qui m'intéresse...
00:08:18 Mais qui a remis en cause sa sincérité ?
00:08:21 Les femmes de la France insoumise.
00:08:23 Ah quand même, pardonnez-moi,
00:08:25 vous ne trouvez pas qu'on marche sur la tête sur ce sujet-là ?
00:08:27 Plus largement, des parlementaires,
00:08:30 notamment au sein même de la majorité,
00:08:32 jugent que le timing de cette proposition de loi
00:08:36 n'était ni fait ni à faire.
00:08:38 Concernant les bandes de gauche,
00:08:40 que c'était une diversion alors qu'il y avait
00:08:42 une journée de mobilisation sur le terrain des retraites.
00:08:45 Mais c'est une réalité.
00:08:47 Donc un peu l'idée que l'actualité parlementaire
00:08:50 permettait ce contournement.
00:08:54 Et puis le vrai problème politique,
00:08:56 si on l'aborde, c'est plutôt un problème politique
00:08:58 venant des rangs même de la majorité.
00:09:00 Ah ben oui, la majorité élargie.
00:09:03 Juste Florian, oui.
00:09:04 Pour moi il y a deux choses bien distinctes.
00:09:06 Il y a effectivement ce qui s'est déroulé hier
00:09:08 au sein de la majorité.
00:09:09 Il y a eu une revanche politique
00:09:12 qui est très certainement malvenue
00:09:15 dans le contexte actuel.
00:09:17 On en parlera très certainement.
00:09:19 Une revanche contre, pardon ?
00:09:20 Par rapport à ce qui s'est passé la semaine dernière.
00:09:22 Donc c'est un petit peu complexe.
00:09:23 C'est à l'intérieur de la majorité.
00:09:25 Ah oui, rappelez-le.
00:09:26 Non mais c'est à l'intérieur avec les partis satellites
00:09:29 de la majorité.
00:09:30 La semaine dernière, il y avait la niche parlementaire
00:09:32 du parti Horizon, qui est l'allié du camp présidentiel
00:09:35 le parti Renaissance.
00:09:37 Et lors de la niche Horizon, le premier projet de loi
00:09:40 qui était présenté avait attrait notamment
00:09:43 à l'instauration d'une peine planchée
00:09:46 pour les personnes qui résidivent
00:09:47 et qui se sont attaquées à des personnels de l'État,
00:09:51 de la police, que ce soit également les infirmiers
00:09:54 ou autres avocats juristes.
00:09:56 Et le camp présidentiel n'a pas souhaité
00:09:59 voter avec son allié Horizon.
00:10:02 Revanche, une semaine plus tard,
00:10:04 Horizon ne vote pas avec Renaissance.
00:10:06 Ils sont soit obtenus, soit ils ont voté contre.
00:10:09 Ils ont voté contre.
00:10:10 Et il y a le modem.
00:10:13 C'est le modem, c'est le réponse du berger à la bergère.
00:10:16 Et ensuite, il y a effectivement ce qui se passe
00:10:18 au sein de la France insoumise,
00:10:19 où on a vu cette proposition politique
00:10:23 comme étant une proposition politique
00:10:26 qui visait Adrien Quatennens.
00:10:27 D'accord, mais enfin, la France insoumise,
00:10:30 hors contexte, si je puis dire, de l'affaire Quatennens,
00:10:33 donne des leçons matin, midi et soir.
00:10:35 C'est un sujet très important.
00:10:37 Il faut y aller sur une proposition de loi.
00:10:40 Après, on va fuir.
00:10:41 Moi, je ne comprends pas ce procès en insincérité.
00:10:44 Cela fait des années que l'on reproche
00:10:46 aux hommes politiques d'être déconnectés.
00:10:48 Peut-être qu'on a le droit aussi
00:10:49 de faire de la politique avec le cœur,
00:10:51 à un moment donné.
00:10:52 Là, elle sait de quoi elle parle, apparemment,
00:10:54 et je ne remets absolument pas en cause.
00:10:56 Sa sincérité, c'est quand Mme Borne
00:10:58 avait fait référence notamment à ce qui s'était passé
00:11:01 par rapport à sa famille durant la choix.
00:11:04 Il y a certains qui parlaient d'instrumentalisation,
00:11:06 mais les femmes et les hommes politiques ont un vécu.
00:11:08 Ils ont le droit également de le mettre en avant
00:11:11 pour défendre des causes qui leur tiennent à cœur.
00:11:13 Et puis surtout, ces critiques sont venues
00:11:16 de femmes, de la France insoumise.
00:11:18 Un peu de solidarité féminine.
00:11:20 La question des violences conjugales est assez grave
00:11:24 pour qu'on arrête de l'instrumentaliser
00:11:27 pour faire de la petite politique politicienne.
00:11:29 Un peu de hauteur que diable.
00:11:31 Alors, pardon, je suis d'accord.
00:11:33 Il faudrait plus régulièrement que ce soit le cœur
00:11:36 qui dise l'action.
00:11:37 La tristie !
00:11:38 Je vous ai entendu dire sur la solidarité féminine,
00:11:41 ça suffit.
00:11:42 Sororité.
00:11:43 Mais que vous arrive-t-il donc ?
00:11:44 Je ne me sens pas.
00:11:45 Je vais le dire une fois pour toutes,
00:11:46 je ne me sens pas plus solidaire des femmes que des hommes.
00:11:49 Je me sens solidaire de personne,
00:11:51 en fonction de ce qu'elles sont, de ce qu'elles font,
00:11:54 mais pas spécialement, je ne me sens pas spécialement
00:11:57 solidaire des femmes.
00:11:58 Et je dirais même que c'est plutôt le contraire,
00:12:01 parce que je commence à en avoir marre
00:12:03 des pleurnicheries permanentes,
00:12:04 comme si on était en Afghanistan.
00:12:06 Non mais ça va.
00:12:07 Ce n'est pas exagéré.
00:12:08 Ça va.
00:12:09 Si, je suis désolée quand on entend Madame de Philippis
00:12:11 expliquer que c'est la culture judéo-chrétienne
00:12:13 qui est responsable de tous les maux.
00:12:15 Mais là, vous, vous citez des experts.
00:12:17 Mais non, je ne me sens pas, par définition.
00:12:19 Je me sens solidaire de vous, Sonia, de votre personne,
00:12:21 parce que je vous aime beaucoup,
00:12:23 et j'aime bien vos idées,
00:12:25 mais en tous les cas, votre façon d'animer nos débats.
00:12:28 Là, c'est le problème.
00:12:29 Je ne veux pas vous mouiller.
00:12:30 Je ne veux pas vous compromettre avec cela.
00:12:32 J'aime bien votre façon de travailler avec vous,
00:12:35 mais je ne me sens pas solidaire de vous,
00:12:37 parce que vous êtes une femme.
00:12:39 J'en ai marre d'être assignée à résidence,
00:12:42 si on est comme ça.
00:12:43 Maître Carbone de Seine.
00:12:44 Je me sens aussi solidaire de Carbone.
00:12:46 Arrive, dans un moment.
00:12:48 De bienveillance et de solidarité partagée.
00:12:50 Non, moi, ma question,
00:12:51 est-ce que vous auriez voté cette proposition de loi,
00:12:53 Jérôme Gémenès ?
00:12:54 Là, on est sur...
00:12:56 Ce n'est même pas l'exemplarité, là.
00:12:57 On est sur autre chose.
00:12:58 C'est-à-dire, est-ce qu'un élu qui a été condamné
00:13:00 pour des violences conjugales
00:13:01 ne doit pas siéger dans le cœur battant de la démocratie,
00:13:05 qui est l'Assemblée ?
00:13:06 Est-ce que cette proposition de loi vous paraît légitime ?
00:13:09 Elle semble cohérente,
00:13:11 et c'est vrai qu'on la sent.
00:13:13 Elle porte le sujet avec beaucoup d'attention.
00:13:16 Après, vous dire si légitimement, oui, on se doit.
00:13:20 On le sait très bien,
00:13:21 tous nos élus doivent être aussi,
00:13:23 plus que responsables, exemplaires dans leurs fonctions.
00:13:26 Donc, je peux comprendre.
00:13:27 Je crois que je vais être très prudent,
00:13:28 parce que les débats sont assez houleux à l'Assemblée nationale,
00:13:31 et le climat est très, très tendu.
00:13:33 Et on sent, c'est peut-être aussi l'effet,
00:13:35 boule de neige de tout ce qui se passe ces dernières semaines
00:13:38 sur l'ambiance générale qui règne à l'Assemblée nationale.
00:13:41 Juste regardez, Olivier, vous réagissez,
00:13:43 regardez le moment du vote.
00:13:45 Regardez comment ça s'est passé.
00:13:46 C'est assez court, donc concentrez-vous.
00:13:49 Donc, votant 267, exprimé 242,
00:13:53 majorité 122 pour 60 contre 182,
00:13:57 l'Assemblée nationale n'a pas adopté.
00:13:59 Oui, la question est, il me semble,
00:14:03 je parle sous le contrôle maître Carbon,
00:14:06 que la justice peut d'ores et déjà,
00:14:09 dans le cadre de la loi actuelle,
00:14:11 prononcer des circonstances aggravantes
00:14:13 et des peines allant jusqu'à l'illigibilité.
00:14:16 Vous le dites moins bien.
00:14:18 Oui.
00:14:19 Oui, mais ce n'est pas automatique.
00:14:20 Vous avez raison, là, elle propose une automaticité.
00:14:22 C'est-à-dire, un élu condamné pour violence conjugale est inéligible.
00:14:25 Moi, je suis contre l'inéligibilité par principe.
00:14:29 Vous l'auriez voté ?
00:14:30 Je pense que c'est aux électeurs de décider.
00:14:32 Moi, je suis pour.
00:14:33 Il y a une proposition, notamment,
00:14:34 qui a été faite par Fabien Roussel
00:14:36 dans le cadre de la campagne présidentielle, justement,
00:14:38 mais pour pousser le débat plus loin.
00:14:40 C'est-à-dire que tout élu ou toute personne, même,
00:14:43 qui souhaiterait se présenter dans le cadre d'une élection
00:14:45 et d'autant plus à l'Assemblée nationale,
00:14:48 ne pourrait pas être éligible.
00:14:50 Et alors, je vais préciser que Fabien Roussel,
00:14:52 parce qu'il a laissé cette déclaration à mes micros,
00:14:55 avait surtout visé Éric Zemmour,
00:14:57 parce que lui, il était sur le domaine des accusations
00:15:01 à caractère raciste, etc.
00:15:03 Mais pour tout sujet.
00:15:04 Donc, effectivement, il y a peut-être un devoir d'exemplarité.
00:15:07 Non, mais il n'y a pas d'exemplarité.
00:15:08 Excusez-moi, vous avez déjà entendu.
00:15:10 Il vient d'arriver, je veux entendre son avis.
00:15:12 Maître Carbon de 16.
00:15:13 Moi, par principe, l'automaticité des peines complémentaires
00:15:18 me paraît suspect, si vous voulez.
00:15:20 Maintenant, il y a un problème d'exemplarité,
00:15:22 effectivement, des élus.
00:15:24 Mais à ce moment-là, pourquoi se limiter aux violences conjugales ?
00:15:26 Il y a un tas de fonctions publiques qui nécessitent,
00:15:31 pour y être éligible, d'avoir un casier vierge.
00:15:34 On peut imaginer que le législateur y soit soumis.
00:15:37 Cependant, si l'Assemblée nationale se veut être
00:15:41 une représentation fidèle de la société française,
00:15:44 la représentation fidèle de la société française
00:15:48 suppose que des individus condamnés y siègent aussi.
00:15:52 Donc, vous avez également un problème de représentativité
00:15:56 avec une pureté...
00:15:58 Vous allez loin, là, en représentativité.
00:16:01 Oui, elle le prétend.
00:16:03 Je ne vous dis pas que cette représentativité est fidèle.
00:16:05 Je ne vous dis pas que le scrutin actuel
00:16:07 permet de garantir cette photographie fidèle de la société.
00:16:11 Cela dit, les élans puritains me font toujours un peu peur.
00:16:17 Je pense qu'il y a une séparation des pouvoirs en France,
00:16:20 que la séparation des pouvoirs est une bonne chose,
00:16:23 que les juges jugent et le législateur légifère.
00:16:26 Il cause bien.
00:16:28 Il y a une différence avec le casé-mourre.
00:16:31 Là, on était davantage dans le cas de l'opinion.
00:16:34 Dans le cas des violences conjugales, là, c'est un acte concret.
00:16:37 Le racisme n'est pas une opinion.
00:16:39 Vous voyez bien qu'à partir du moment,
00:16:41 il y a quand même une frontière parfois qui peut être délicate.
00:16:44 Dans le cas des violences conjugales,
00:16:46 c'est un acte qui est concret.
00:16:48 C'est le fait de taper sur sa femme, c'est assez grave.
00:16:51 Ce que je vais dire après, ça ne va pas faire plaisir à Elisabeth,
00:16:54 mais moi, je suis attaché au devoir d'exemplarité.
00:16:57 À partir du moment où on a une fonction d'élu de la République,
00:17:02 à partir du moment où on entre dans l'Assemblée nationale,
00:17:05 pour moi, on doit être exemplaire.
00:17:07 - Non, Carbone de Sestin, c'est moi.
00:17:09 - C'est moi. - Ne demande pas aux responsables politiques.
00:17:11 - Je suis désolée, pardon, je voudrais répondre.
00:17:13 - On doit être exemplaire, comme on dit.
00:17:15 - Pardon, je voudrais répondre.
00:17:17 Je pense que cette histoire d'exemplarité,
00:17:19 ça ne va pas quand on nous dit toute la sainte journée
00:17:21 qu'il faut de la proximité et que les élus doivent être comme nous.
00:17:25 Mais moi, ce qui me fait, d'abord, je répète que par principe,
00:17:28 je considère que les électeurs,
00:17:30 d'ailleurs qui réalisent assez souvent des gens qui ont été condamnés,
00:17:33 les électeurs ont le droit de choisir.
00:17:35 C'est eux qui doivent décider.
00:17:37 La deuxième chose, c'est que ça supposerait votre affaire...
00:17:39 - Mais des fois, les électeurs ne choisissent pas.
00:17:41 - Pardon ? - Adrien Quatennens, les électeurs n'ont pas choisi.
00:17:43 - Très bien, peut-être, attendez. - Par exemple.
00:17:45 - Non mais d'accord. - Par exemple.
00:17:47 - Je veux bien qu'on revienne sur le cas...
00:17:49 - Il y a un thématique. - Je finis mon raisonnement.
00:17:51 La deuxième chose, c'est que, d'après vous,
00:17:53 la justice ne sert à rien.
00:17:55 On est dans un pays, il n'y a jamais de pardon.
00:17:58 C'est-à-dire, quand quelqu'un a fauté, d'accord,
00:18:01 même qu'il a payé sa dette, mais non,
00:18:03 c'est pas grave, toute la vie,
00:18:05 il va être ramené à ce qu'il a fait.
00:18:07 Adrien Quatennens, toute sa vie, il a 32 ans,
00:18:09 je veux dire, quand il en aura 80,
00:18:11 il sera encore réduit à cette gifle.
00:18:13 - Non mais, Elisabeth, dis-moi... - Excusez-moi,
00:18:15 ça me paraît... - On a entendu,
00:18:17 mais on parle quand même d'une catégorie de la population
00:18:19 qui répète, madame Midi et Soir souvent,
00:18:21 exemplarité, regardez, etc.
00:18:23 - Vous avez déjà entendu un homme politique dire
00:18:25 "je suis un exemple" ?
00:18:27 - Non, mais si y a pas... - Vous avez déjà entendu
00:18:29 un homme politique dire "je suis un exemple" pour vous ?
00:18:31 - Personnellement, si j'étais élu,
00:18:33 je trouverais ça malaisant,
00:18:35 si j'étais élu et que j'avais frappé ma femme,
00:18:37 de devoir voter
00:18:39 sur une proposition de loi
00:18:41 ayant attrait, par exemple, aux violences conjugales.
00:18:43 - C'est le troisième point où vous m'amenez,
00:18:45 c'est que je pense qu'on peut,
00:18:47 si vous voulez, commettre des fautes, des erreurs,
00:18:49 c'est pas la même chose de tapasser sa femme
00:18:51 comme un psychopathe
00:18:53 et d'avoir un geste malheureux.
00:18:55 Et par ailleurs, qu'est-ce que vous voulez à l'Assemblée des robots ?
00:18:57 Vous voulez quoi ?
00:18:59 - Des gens qui n'ont jamais commis la moindre erreur !
00:19:01 - Les robots, ça ne fait pas de bras d'honneur !
00:19:03 Allez, s'il vous plaît, sur ce sujet,
00:19:05 je voudrais qu'on écoute un témoignage,
00:19:07 parce que c'est ça, le vrai sujet,
00:19:09 qui a été recueilli par Mickaël Chahou.
00:19:11 C'est une femme
00:19:13 qui était victime de violences conjugales.
00:19:15 Je voudrais qu'on écoute les mots qu'elle emploie, tout simplement.
00:19:17 Et là, c'est le quotidien dont j'aimerais parler.
00:19:19 C'est-à-dire de ces femmes qui ne sont pas dans la lumière,
00:19:21 on parle pas de cas médiatiques,
00:19:23 emblématiques, etc., et qui sont parfois
00:19:25 au quotidien. Regardez, ils sont mis en lumière
00:19:27 par notre journaliste Mickaël.
00:19:29 - Elle était enseignante au lycée,
00:19:31 le père de son fils, ingénieur,
00:19:33 un milieu social favorisé
00:19:35 qui, pendant 11 ans, n'a pas
00:19:37 protégé cette femme des coups
00:19:39 donnés par son conjoint.
00:19:41 Tout a commencé deux semaines après leur rencontre.
00:19:43 - J'ai envie de parler un peu familièrement,
00:19:45 mais un coup de boule, en fait, il s'est retourné,
00:19:47 on était en extérieur,
00:19:49 j'ai dû dire quelque chose qui lui a pas plu.
00:19:51 Il m'a donné un coup au front,
00:19:53 et puis, en fait, les coups
00:19:55 se sont répétés.
00:19:57 Au départ, je comprenais pas pourquoi,
00:19:59 en fait, et je les ai acceptés,
00:20:01 je les ai subis et acceptés dans notre vie
00:20:03 au quotidien. - Elle cache
00:20:05 les traces sur son corps pour aller travailler,
00:20:07 ne laisse rien paraître à l'extérieur,
00:20:09 une emprise dont elle a sa propre définition.
00:20:11 - C'est comme un labyrinthe,
00:20:13 et même quand on a
00:20:15 un soupçon
00:20:17 de volonté, en tout cas un soupçon de prise
00:20:19 de conscience que c'est pas normal ce que l'on vit,
00:20:21 on a du mal à trouver une issue
00:20:23 de secours. Moi, ce que je disais
00:20:25 souvent, je me sentais enchaînée.
00:20:27 - Pour protéger son fils,
00:20:29 elle annonce sa volonté de partir
00:20:31 en 2019, il ne supportera pas
00:20:33 et commettra un geste fatal.
00:20:35 Pour se reconstruire, elle a ouvert
00:20:37 une petite brocante et a écrit un premier
00:20:39 livre qui raconte son histoire
00:20:41 à destination de toutes les femmes battues.
00:20:43 - Le premier message que je peux dire
00:20:45 à des femmes qui ont subi comme moi
00:20:47 ou qui subissent comme moi des violences conjugales,
00:20:49 c'est parler. Parler, pour moi,
00:20:51 c'est le début de la libération.
00:20:53 - Un second livre sortira dans les prochains jours,
00:20:55 un recueil de témoignages
00:20:57 de citoyens engagés dans la lutte
00:20:59 contre les violences faites aux femmes.
00:21:01 - C'est important d'entendre cette parole,
00:21:03 c'est important de dire aussi pour les néo-féministes
00:21:05 que tous les hommes ne sont pas violents,
00:21:07 contrairement à ce que... certes.
00:21:09 Mais je vous pose la question, est-ce qu'il y a une pulsion
00:21:11 masculine pour la violence ?
00:21:13 - Évidemment.
00:21:15 Évidemment, oui. Bien sûr.
00:21:17 - Différent, les hommes ne sont pas...
00:21:19 - Non, non, non. Mais le succès
00:21:21 du sport dans la société,
00:21:23 dans les sociétés civilisées,
00:21:25 est la résultante de cette pulsion.
00:21:27 C'est-à-dire qu'on civilise
00:21:29 la pulsion en organisant
00:21:31 sa manifestation.
00:21:33 - Exactement.
00:21:35 Alors,
00:21:37 s'agit-il de...
00:21:39 Alors, on se penche sur toute autre chose.
00:21:41 Là, on est sur les conséquences
00:21:43 de la contestation sur la réforme des retraites.
00:21:45 Je voudrais qu'on voit si nous l'avons,
00:21:47 la réaction sur les réseaux sociaux
00:21:49 d'Éric Ciotti,
00:21:51 patron des LR,
00:21:53 où nous l'avons, le voici.
00:21:55 "Inadmissible. Soutien à mon ami Gérard Larcher,
00:21:57 président du Sénat, dont la permanence a été privée
00:21:59 d'électricité par des grévistes.
00:22:01 Quelle est la prochaine étape ?
00:22:03 J'appelle à la plus grande fermeté face à cet acte
00:22:05 d'une extrême gravité."
00:22:07 C'est pour ça que je suis passée d'un sujet à l'autre,
00:22:09 d'une extrême gravité. Bon. Voilà.
00:22:11 - Je suis plutôt préoccupé par la rencontre
00:22:13 Pradier-Bergier,
00:22:15 aujourd'hui. Donc le fait qu'il allume les contrefeux,
00:22:17 je veux bien le comprendre. - Après la bordélisation
00:22:19 de l'Assemblée nationale par la NUPES,
00:22:21 bordélisation assumée, les insultes
00:22:23 et noms d'oiseaux qu'on a vu fleurir, voici
00:22:25 les bras d'honneur du garde des Sceaux. Alors, la question
00:22:27 que je vous pose, est-ce qu'on a
00:22:29 les politiques qu'on mérite ? Est-ce qu'on a les politiques
00:22:31 qui nous ressemblent ? Écoutons
00:22:33 ce qui s'est passé.
00:22:35 Et voyons ce qui s'est passé, surtout.
00:22:37 - 11 condamnations,
00:22:39 dans la majorité, dont celle de
00:22:41 violence envers une ex-compagne,
00:22:43 avec refus du bureau de l'Assemblée nationale
00:22:45 de lever l'immunité parlementaire,
00:22:47 du député concerné,
00:22:49 et un autre, condamné pour harcèlement sexuel,
00:22:51 envers une collaboratrice.
00:22:53 8 mises en examen,
00:22:55 dont celle du secrétaire général
00:22:57 de la présidence de la République, excusée du peu,
00:22:59 et, pardon,
00:23:01 monsieur le garde, celle du garde des
00:23:03 Sceaux, accusée l'un et l'autre de prise illégale d'intérêt.
00:23:05 Sur le fond, par cette proposition de loi,
00:23:07 vous souhaitez étendre la peine complémentaire
00:23:09 obligatoire d'inéligibilité
00:23:11 aux violences aggravées.
00:23:13 - Pendant que notre président de groupe, là aussi,
00:23:15 descendait de la tribune,
00:23:17 le garde des Sceaux a fait un bras d'honneur.
00:23:19 C'est quelque chose d'assez inqualifiable,
00:23:21 car une fois, nos collègues
00:23:23 ont été extrêmement surpris.
00:23:25 On ne peut qu'être choqués par ce
00:23:27 genre de pratiques. Encore une fois,
00:23:29 normalement, un ministre de la République,
00:23:31 au sein de l'enceinte du Parlement,
00:23:33 devrait avoir un devoir d'exemplarité.
00:23:35 Manifestement, il n'en est rien.
00:23:37 - Madame la Présidente, je ne suis
00:23:39 sans doute pas l'arbitre des élégances,
00:23:41 mais je voudrais vous rappeler une toute petite chose.
00:23:43 J'ai été mis en examen.
00:23:45 Je ne suis pas condamné.
00:23:47 Je conteste...
00:23:49 Vous permettez ?
00:23:51 C'est la question.
00:23:53 Je conteste totalement
00:23:55 les faits qui me sont reprochés.
00:23:57 Dans ma vie d'avocat,
00:23:59 j'ai défendu un certain nombre des gens de votre famille.
00:24:01 Certains d'entre eux ont été condamnés.
00:24:03 Je pense que vous n'avez pas de leçons
00:24:05 à me donner.
00:24:07 Maintenant, maintenant, maintenant,
00:24:09 maintenant, maintenant,
00:24:11 maintenant, maintenant,
00:24:13 il n'y a pas un bras d'honneur.
00:24:15 Il y en a deux, mais accompagnés de paroles
00:24:17 à chaque fois, qui sont...
00:24:19 - De quoi vous parlez ?
00:24:21 - Oui, ça.
00:24:23 - Monsieur le ministre,
00:24:25 de quoi vous parlez exactement ? Vous avez fait deux bras d'honneur.
00:24:27 C'est ce que vous êtes en train de dire à l'Assemblée ?
00:24:29 - Oui, c'est ça.
00:24:31 - Alors, oui, je vous demande
00:24:33 effectivement de préciser vos propos,
00:24:35 parce que si c'est le cas, ça n'est absolument pas admissible.
00:24:37 Alors, je vous laisse finir vos propos.
00:24:39 Vous n'avez pas à faire des bras d'honneur dans l'enceinte
00:24:41 de l'Assemblée nationale, monsieur le ministre.
00:24:43 - J'ai dit, madame...
00:24:45 - Alors, finissez vos propos, qu'on comprenne ce que vous dites.
00:24:47 - J'ai dit, madame,
00:24:49 j'ai dit, madame,
00:24:51 bras d'honneur à la présomption d'innocent.
00:24:53 Je l'ai dit deux fois.
00:24:55 (Bruits de la foule)
00:24:57 - On va marquer une pause,
00:24:59 on va revenir.
00:25:01 C'est vrai que la présidente de la...
00:25:03 - Deux bras d'honneur, deux quand même ?
00:25:05 - Mais il n'y a pas la...
00:25:07 - Il n'y a pas la var à l'Assemblée ?
00:25:09 - Il y a la var.
00:25:11 - Ah, bien sûr, à tout de suite.
00:25:13 - Je vais apprécier.
00:25:15 (Musique)
00:25:17 - Vous n'avez pas répété pour ça.
00:25:19 - Ouvrons le dictionnaire.
00:25:21 B comme bras d'honneur, geste marquant la réprobation
00:25:23 de manière impolie et obscène.
00:25:25 Il consiste à se taper d'une main
00:25:27 le creux du coude du bras opposé,
00:25:29 pliant, dressant l'avant-bras face à son interlocuteur.
00:25:31 Alors, avec le poing serré
00:25:33 ou en faisant un doigt d'honneur.
00:25:35 C'est possible de cumuler des titres.
00:25:37 Elle est le symbole de la politesse,
00:25:39 de la bienveillance.
00:25:41 Barbara.
00:25:43 (Musique)
00:25:45 - A l'occasion de la journée internationale
00:25:47 des droits des femmes,
00:25:49 Emmanuel Macron va rendre cet après-midi
00:25:51 un hommage national à Gisela Limi,
00:25:53 avocate et grande figure du féminisme
00:25:55 décédée en 2020.
00:25:57 A cette occasion, le président
00:25:59 pourrait également s'exprimer
00:26:01 sur la constitutionnalisation de l'IVG,
00:26:03 dont la légalisation fut l'un des combats
00:26:05 de l'avocate.
00:26:07 En réponse à la demande de l'intersyndical
00:26:09 d'être reçu en urgence par Emmanuel Macron,
00:26:11 Olivier Véran répond ce matin
00:26:13 "La porte du gouvernement
00:26:15 est plus couverte, nous, on est dans le dialogue",
00:26:17 a affirmé le ministre.
00:26:19 Le ministre du Travail, Olivier Dussopt,
00:26:21 a lui aussi assuré ce matin être évidemment
00:26:23 à la disposition de l'intersyndical,
00:26:25 tout en précisant que ce n'est pas lui
00:26:27 qui décide de l'agenda du président de la République.
00:26:29 Et puis, jour de match
00:26:31 et pas n'importe lequel, ce soir,
00:26:33 le PSG se déplace en Allemagne.
00:26:35 Victoire obligatoire
00:26:37 pour les Parisiens, si ils veulent continuer
00:26:39 de rêver sur la scène européenne.
00:26:41 Battu 1-0 au match.
00:26:43 Allez, les Parisiens pourront compter ce soir
00:26:45 sur Kylian Mbappé.
00:26:47 Une rencontre à suivre à 21h sur Canal+.
00:26:49 Merci,
00:26:51 cher Barbara.
00:26:53 Alors, il a fini par s'excuser Eric Dupond-Moretti
00:26:55 et beaucoup de... Il faut dire dans les mots
00:26:57 de grande éloquence, je vous laisse écouter.
00:26:59 Mais les excuses sont là. Est-ce que ça veut dire
00:27:01 "fermez le banc, on va passer à autre chose" ?
00:27:03 Écoutons-le et je vous poserai la question.
00:27:05 Monsieur le Président Marlex,
00:27:09 je suis,
00:27:15 je le dis à toute la représentation nationale,
00:27:17 profondément affecté
00:27:19 par ce moment que
00:27:23 je suis
00:27:25 amené à vivre. Je redis ici
00:27:27 avec beaucoup de force que
00:27:31 je n'ai pas voulu
00:27:33 viser le Président Marlex.
00:27:35 Mais si mon geste a été mal interprété,
00:27:37 je lui présente mes excuses
00:27:39 ainsi qu'à toute la représentation nationale.
00:27:41 Je vous remercie.
00:27:43 Un peu contraint de présenter ses excuses, Eric Dupond-Moretti ?
00:27:47 Oui, ce qu'il faut préciser, c'est que
00:27:49 entre-temps, entre la première séquence qu'on a vue
00:27:51 juste avant la publicité et cette seconde séquence,
00:27:53 Yael Brown-Pivet a appelé
00:27:55 la présidente de l'Assemblée nationale
00:27:57 qui n'était pas dans l'hémicycle, a appelé
00:27:59 la Première ministre, Elisabeth Borne,
00:28:01 lui racontant ce qui venait de se passer
00:28:03 à l'Assemblée nationale. Et tous deux
00:28:05 ont poussé Eric Dupond-Moretti
00:28:07 à s'excuser publiquement,
00:28:09 à présenter des excuses à Olivier Marlex
00:28:11 ainsi qu'à l'ensemble de la
00:28:13 représentation nationale.
00:28:15 C'est pour cela qu'il arrive un petit peu
00:28:17 peuneau comme cela, en lui disant
00:28:19 "si cela vous a choqué,
00:28:21 je vous prie de m'excuser également
00:28:23 à l'ensemble de la représentation nationale qui est devant moi".
00:28:25 Et Biden, le secrétaire général
00:28:27 de l'ONU, a été prévenu ?
00:28:29 Non, mais la majorité dénonce ce comportement de
00:28:31 bordélisation en raison, hein, par
00:28:33 les députés de la NUPES, pardonne-moi,
00:28:35 mais voilà, c'est comique !
00:28:37 Si c'était pas triste.
00:28:39 Je suis un peu surpris par notre surprise sur
00:28:41 Eric Dupond-Moretti, parce que
00:28:43 tout le monde sait bien qu'être ministre au bord
00:28:45 sur des journées de cette intensité
00:28:47 ces dernières semaines, c'est jamais facile,
00:28:49 mais il faut savoir prendre cette charge.
00:28:51 Et être un politique, c'est justement
00:28:53 gérer ces moments-là.
00:28:55 Et c'est ni fait ni à faire que d'adresser ce geste
00:28:57 à Olivier Marlex, qui est en plus
00:28:59 un personnage central
00:29:01 dans les jours, les semaines qui viennent
00:29:03 pour faire atterrir la réforme 149-3.
00:29:05 Mais rappelez-vous qu'Eric Dupond-Moretti,
00:29:07 au temps où il était
00:29:09 l'avocat qu'on connaît,
00:29:11 avait répondu à une question
00:29:13 où il disait "mais il ne faudrait surtout
00:29:15 pas me confier ce portefeuille",
00:29:17 c'est-à-dire la place
00:29:19 Vendôme. - Il ne faut jamais dire "Fontaine, je ne boirai pas ton...".
00:29:21 - Oui, et depuis le début,
00:29:23 je sens chez lui
00:29:25 une grande difficulté
00:29:27 à être un gardé sourd. - Mais moi je connais
00:29:29 un avocat, ici sur ce plateau,
00:29:31 même s'il est en difficulté, il ne fera jamais
00:29:33 un bras d'honneur, et encore moins,
00:29:35 c'est le lieu, moi, qui me fera un bras d'honneur. - Mais est-ce qu'il a le droit quand même,
00:29:37 est-ce qu'Eric Dupond-Moretti a le droit à une défense ?
00:29:39 - Oui. - Parce que s'il a le droit à une défense,
00:29:41 il est un peu méchant, mais il est un peu méchant.
00:29:43 - Oui. - Voilà. - Le pauvre !
00:29:45 - D'abord, oui, vous avez raison,
00:29:47 je vais commencer par un petit... - Vous défendez plus le garde des Sceaux
00:29:49 que Horreur Berger. - Je vais commencer par dire...
00:29:51 - J'ai senti plus... - Mais on a... - Il n'y a pas de sérurité.
00:29:53 - On a beaucoup plus attaqué le garde des Sceaux qu'Horreur Berger.
00:29:55 - On vous écoute, maître. - Mon cher,
00:29:57 je réponds aux attaques de M. D'Artigolle,
00:29:59 basse. Donc,
00:30:01 d'abord, pour commencer, je trouve
00:30:03 que c'est un très mauvais ministre de la Justice.
00:30:05 - Ça commence bien. - Ça commence bien.
00:30:07 Mais en revanche, en revanche,
00:30:09 en revanche, on a oublié
00:30:11 la raison. Moi,
00:30:13 je ne supporte plus qu'on jette à la tête
00:30:15 des gens leur mise en examen.
00:30:17 La mise en examen, si vous voulez, ne présume pas
00:30:19 d'une condamnation. Il a parfaitement
00:30:21 raison de le dire. Et je pense
00:30:23 qu'il a en plus d'autres problèmes
00:30:25 à gérer.
00:30:27 Et je conçois que ces gens soient
00:30:29 des êtres humains. C'est-à-dire
00:30:31 que dans un... Même des ministres
00:30:33 sont des êtres humains.
00:30:35 Êtres humains, ça ne va pas. Pardon.
00:30:37 Donc, même des ministres sont des êtres humains.
00:30:39 Même eux peuvent avoir des émotions.
00:30:41 Tout à l'heure, tout le monde trouvait
00:30:43 les émotions. Zoror Berger, admirable.
00:30:45 Il se trouve que cette émotion est beaucoup
00:30:47 moins sympathique ou beaucoup moins...
00:30:49 On est moins empathique avec celle-là.
00:30:51 Mais il s'est excusé.
00:30:53 C'est pas non plus... Il n'a pas découpé quelqu'un
00:30:55 en rondelles. - Mais il est à l'assemblée.
00:30:57 Est-ce qu'il y a encore un lieu, un lieu un peu
00:30:59 sanctuarisé, dans un palais de justice,
00:31:01 ce geste, on est d'accord, ce n'est pas possible aussi.
00:31:03 - Non seulement il n'est pas possible,
00:31:05 mais il risquerait d'être poursuivi
00:31:07 au titre du délit d'outrage.
00:31:09 - Mais nous sommes à l'assemblée générale, donc.
00:31:11 - Le délit d'outrage, qui est un délit spécifique,
00:31:13 qui a été réformé par Badinter, notre confrère,
00:31:15 qui était... C'était intéressant,
00:31:17 avant, quand l'outrage était adressé
00:31:19 à une juridiction, c'est la même juridiction,
00:31:21 victime de l'outrage, qui se tatue immédiatement.
00:31:23 Ce qui a valu un certain nombre de mes confrères,
00:31:25 d'être radié en milieu d'audience.
00:31:27 Mais oui. Et en 82,
00:31:29 Badinter a dit "non, c'est peut-être pas tout à fait normal
00:31:31 que ce soit la victime qui soit juge".
00:31:33 - Nous sommes d'accord. - Mais c'est un délit,
00:31:35 ce qu'on appelle les délits d'audience,
00:31:37 qui sont des délits spécifiques aux professionnels de justice.
00:31:39 - Alors, pour un avocat, en plus,
00:31:41 il sait très bien dans un palais de justice,
00:31:43 encore moins, j'allais dire, pas non plus
00:31:45 à l'Assemblée nationale, mais Jérôme Giménez,
00:31:47 nous réclamons, c'est souvent des peines,
00:31:49 enfin des peines, une exemplarité,
00:31:51 en tout cas une fermeté.
00:31:53 Est-ce qu'il faudrait aussi une forme de fermeté,
00:31:55 eh bien, quand je vous enlève le parti politique,
00:31:57 mais quand, voilà,
00:31:59 - Un responsable ne se comporte pas comme il faut aussi.
00:32:01 - C'est difficile pour moi de m'exprimer sur ce sujet,
00:32:03 je suis syndicaliste policier,
00:32:05 c'est un moment politique, et nous, on s'attache à l'UNESA police,
00:32:07 on ne peut pas faire de commentaires politiques,
00:32:09 à part ceux qui jettent l'eau propre sur notre profession,
00:32:11 ou qui sèment le trouble en permanence,
00:32:13 et qui voudraient dissoudre des services et autres.
00:32:15 - Ils nous trouveront.
00:32:17 - Là, on s'exprimera,
00:32:19 et je développerai davantage ce qui s'est passé hier dans la rue.
00:32:21 - On va en parler, alors.
00:32:23 - Donc, après, pour revenir, parce que vous avez abordé tout à l'heure
00:32:25 les peines planchées et autres,
00:32:27 et je me demande toujours, en fait, cette question,
00:32:29 alors pour la symbolique et autres, ça aurait été intéressant,
00:32:31 peut-être les peines planchées, et peut-être de les faire appliquer,
00:32:33 mais le code pénal, j'y reviens tout le temps,
00:32:35 il est très bien fait, quand on commet des violences
00:32:37 sur les personnes dépositaires de l'autorité publique,
00:32:39 et toutes, c'est une circonstance à grand ventre,
00:32:41 sauf qu'entre ce qui est prévu par le code,
00:32:43 ce qui est prononcé
00:32:45 lors du jugement,
00:32:47 et ce qui est exécuté,
00:32:49 il y a un abysse, donc c'est là la difficulté,
00:32:51 et c'est là où il faut qu'on progresse,
00:32:53 et dans l'exécution de ce qui est prévu par le code pénal.
00:32:55 - J'aimerais juste qu'on écoute, parce qu'on va prendre un peu de hauteur,
00:32:57 non pas qu'on n'en prend pas avec vous,
00:32:59 mais avec un philosophe, André Comtes-Ponville,
00:33:01 je vais poser la question, est-ce qu'on a les politiques qu'on mérite ?
00:33:03 Écoutons-le, ce matin, sur Europe.
00:33:05 - Bon.
00:33:11 - André Comtes-Ponville,
00:33:13 on va l'écouter dans quelques instants, philosophe,
00:33:15 et philosophe, d'ailleurs, de la morale et de l'éthique,
00:33:17 intéressant, sur ce sujet.
00:33:19 - C'était vraiment affligeant
00:33:21 de voir ce qui s'est passé,
00:33:23 sur le côté national,
00:33:25 surtout du côté de la France insoumise,
00:33:27 et au Sénat, en l'occurrence,
00:33:29 c'était encore plus grave de la part d'un ministre de la République,
00:33:31 donc c'est affligeant.
00:33:33 En même temps, je vais vous dire,
00:33:35 les politiques font un travail tellement difficile
00:33:37 qu'il faut éviter
00:33:39 de trop leur cracher dessus.
00:33:41 On peut condamner
00:33:43 ce qui s'est passé, je le condamne moi-même,
00:33:45 vous voyez, mais moi je crois que l'urgence
00:33:47 aujourd'hui, c'est de réhabiliter
00:33:49 la politique. Je crois que l'urgence
00:33:51 aujourd'hui, c'est de réhabiliter
00:33:53 la politique, et qu'on n'y parviendra pas
00:33:55 en crachant perpétuellement
00:33:57 sur ceux qui la font. Donc arrêtons de faire
00:33:59 perpétuellement la leçon, comme si
00:34:01 nous étions sûrs, nous, de faire
00:34:03 toujours mieux qu'eux. - Ah, donc on a
00:34:05 les politiques qu'on mérite, c'est-à-dire
00:34:07 ils sont à l'image des citoyens. - Dans une démocratie peu ou prou,
00:34:09 peu ou prou, mais voilà.
00:34:11 Et donc, s'ils ne nous plaisent pas,
00:34:13 changeons-en, on a inventé les élections
00:34:15 pour ça, si vous voulez,
00:34:17 et c'est vrai qu'en France, il y a une façon
00:34:19 de traiter les politiques
00:34:21 tellement sévère qu'on a le sentiment
00:34:23 que depuis 30 ans, nous sommes
00:34:25 gouvernés par une bande d'imbéciles,
00:34:27 de lâches,
00:34:29 de menteurs. Mais à qui la faute ?
00:34:31 D'une part, moi je ne crois pas que ça soit
00:34:33 tous des imbéciles, des lâches ou des menteurs,
00:34:35 mais si c'était le cas, il faudrait s'interroger
00:34:37 sur le peuple français, voilà.
00:34:39 - Ben voilà, on a voté pour !
00:34:41 C'est tout ! - Non mais, que les
00:34:43 hommes politiques soient
00:34:45 devenus des boucs-émissaires
00:34:47 d'une société à la dérive, c'est évidemment
00:34:49 le cas. Mais dans le cas
00:34:51 de M. Dupond-Moretti, ce geste
00:34:53 est inqualifiable. M. Moretti
00:34:55 est assez intelligent,
00:34:57 est assez fin pour répondre
00:34:59 autrement que par un geste complètement
00:35:01 déplacé. Et moi, je suis très attaché
00:35:03 à la symbolique du lieu.
00:35:05 L'Assemblée nationale, c'est un lieu
00:35:07 sacré. Moi, je passe mon temps
00:35:09 dans ma salle de classe à faire comprendre
00:35:11 à mes élèves qu'il est important d'adopter
00:35:13 la bonne attitude, de leur faire comprendre
00:35:15 qu'il faut respecter les institutions
00:35:17 républicaines et les institutions démocratiques.
00:35:19 Et quand vous avez un ministre
00:35:21 qui ose faire ce genre de gestes,
00:35:23 c'est mon enseignement, finalement, qui se délire.
00:35:25 - On n'a pas les images. D'ailleurs, juste un mot sur les images,
00:35:27 François Lentardif. Est-ce qu'on peut...
00:35:29 Est-ce qu'elles sont disponibles ? Est-ce qu'elles
00:35:31 le seront ? - Alors, les images existent
00:35:33 puisqu'à l'Assemblée nationale, comme sur ce plateau,
00:35:35 il y a de nombreuses caméras
00:35:37 et il y a une réalisation,
00:35:39 ce qui est également le cas pour cette émission.
00:35:41 Et le réalisateur choisit
00:35:43 certaines images qu'il diffuse en temps réel.
00:35:45 C'est exactement le même
00:35:47 principe à l'Assemblée nationale, c'est-à-dire qu'il n'y a eu
00:35:49 qu'un angle qui a été diffusé
00:35:51 au moment où il fait ce bras d'honneur.
00:35:53 Et donc, on ne le voit pas
00:35:55 faire ce bras d'honneur, mais l'image existe.
00:35:57 Cette image est dans les mains
00:35:59 de la présidente de l'Assemblée nationale,
00:36:01 Yael Brune-Pivet, et selon mes informations,
00:36:03 Olivier Marlex, qui en a fait
00:36:05 la demande, pourra consulter
00:36:07 les images et pourra voir, donc, ces deux bras d'honneur.
00:36:09 - Quelle histoire ! On va passer sur le fond.
00:36:11 - On va passer sur le fond, mais quand même,
00:36:13 je veux te réformer.
00:36:15 La réforme des retraites, c'est important,
00:36:17 avec la mobilisation. Que voulez-vous, Justine ?
00:36:19 - Juste un mot, c'est-à-dire que je suis délicieusement
00:36:21 charmée de découvrir
00:36:23 que la France est à ce point
00:36:25 attachée aux bonnes et belles manières.
00:36:27 Les gens parlent un français de sauvage,
00:36:29 y compris quand ils sortent
00:36:31 de l'école de 12 ans d'école,
00:36:33 ils ne savent pas parler français ou pas l'écrire,
00:36:35 en tous les cas. Non, mais, excusez-moi,
00:36:37 tout d'un coup,
00:36:39 cet attachement de chacun
00:36:41 aux bonnes manières me charme.
00:36:43 Je découvre ça ce matin.
00:36:45 - Je pense qu'Elisabeth veut souligner
00:36:47 qu'il faut rendre grâce à l'exécutif
00:36:49 d'adopter un langage universel.
00:36:51 - Un langage universel ?
00:36:53 - Pas un vrai universel.
00:36:55 - Je veux comme traducteur !
00:36:57 - En réalité,
00:36:59 il y a une question institutionnelle qui se pose.
00:37:01 Si c'était un parlementaire
00:37:03 qui s'était livré au même geste,
00:37:05 il jouirait de l'immunité parlementaire.
00:37:07 Pourquoi est-ce que ça choque tout le monde ?
00:37:09 Parce que c'est un membre de l'exécutif.
00:37:11 Quelle est la présence de l'exécutif dans l'enceinte de l'Assemblée nationale ?
00:37:13 C'est une présence de justification
00:37:15 à l'occasion des débats,
00:37:17 des mesures que le gouvernement
00:37:19 demande à l'Assemblée d'adopter.
00:37:21 Donc, si vous voulez,
00:37:23 on en revient à la question de la séparation des pouvoirs.
00:37:25 Le mépris de l'exécutif
00:37:27 au législatif dans l'enceinte
00:37:29 législative par excellence
00:37:31 est un défi à la séparation des pouvoirs.
00:37:33 - Je l'entends bien. Maintenant, on va venir.
00:37:35 - Je ne parle pas d'une gravité extrême.
00:37:37 - Non, c'est pour ça que je veux revenir au colère.
00:37:39 - Si vous me permettez, c'est "Viva la Libertà",
00:37:41 comédie italienne d'il y a une dizaine d'années,
00:37:43 où précisément tout le préambule
00:37:45 est consacré au fait que les électeurs
00:37:47 reproduisent systématiquement les comportements qu'ils dénoncent.
00:37:49 - Les colères au pluriel.
00:37:51 Évidemment, on a vu cette mobilisation
00:37:53 massive conséquente. Vous y étiez hier.
00:37:55 On va parler aussi, parce qu'il y en a eu,
00:37:57 des débordements et quelques violences
00:37:59 à l'encontre des policiers,
00:38:01 autour aussi d'une voiture
00:38:03 de SOS médecin qui a été saccagée.
00:38:05 L'image a beaucoup choqué.
00:38:07 Mais tout d'abord, je veux dire, sur le fond,
00:38:09 beaucoup ont demandé, parmi les syndicats,
00:38:11 à rencontrer Emmanuel Macron.
00:38:13 Le porte-parole du gouvernement
00:38:15 a répondu que non, c'est le rôle du gouvernement.
00:38:17 Jusque-là, c'est vrai, ce sont les institutions.
00:38:19 C'est comme ça que ça marche, Florian.
00:38:21 - Oui, ce que je disais tout à l'heure,
00:38:23 c'est que la porte du gouvernement reste ouverte,
00:38:25 comme le dit Olivier Véran, mais la grille est fermée.
00:38:27 C'est-à-dire que la liaison
00:38:29 est coupée, avec l'Elysée notamment,
00:38:31 puisque les syndicats demandent
00:38:33 à rencontrer Emmanuel Macron.
00:38:35 Et c'est une stratégie qui a été opérée
00:38:37 par le président de la République, de ne pas s'exposer
00:38:39 et d'envoyer au front, en quelque sorte,
00:38:41 le duo Borne-Dussopt,
00:38:43 qui porte la réforme pour tenter d'éviter
00:38:45 de reproduire ce qui s'était passé
00:38:47 lors du quinquennat précédent,
00:38:49 où la personne du président de la République
00:38:51 a cristallisé l'ensemble des colères.
00:38:53 On l'a vu, notamment, durant la crise des Gilets jaunes.
00:38:55 - Il y a quand même un moment très particulier,
00:38:57 6e journée,
00:38:59 au niveau de mobilisation, qui est commentée,
00:39:01 mais ça reste un mouvement puissant et fort,
00:39:03 déterminé, ancré partout dans le pays.
00:39:05 Regardez toujours ces chiffres
00:39:07 de participation spectaculaire
00:39:09 dans les sous-préfectures,
00:39:11 avec,
00:39:13 deux mois après la présentation du projet de loi,
00:39:15 70% des Français
00:39:17 qui ne veulent pas
00:39:19 de cette réforme,
00:39:21 9 salariés sur 10, et aucun élément
00:39:23 dans l'exercice de pédagogie
00:39:25 du gouvernement, qui n'a réussi
00:39:27 à convaincre sur un sujet.
00:39:29 - Non mais ne soyez pas...
00:39:31 Là c'est un peu d'hypocrisie.
00:39:33 Ils ne peuvent pas convaincre,
00:39:35 ils sont diamétralement opposés sur le report de la Légal.
00:39:37 - J'ai pas conclu, donc, avec un tel
00:39:39 paysage, le président de la République,
00:39:41 au regard de la situation,
00:39:43 pourrait quand même ouvrir l'Elysée
00:39:45 pour dire comment on fait.
00:39:47 - Mais pour dire quoi ? Ils ne sont pas d'accord sur...
00:39:49 - Pour dire quoi ? C'est son projet, c'est ce qui est dans son programme.
00:39:51 - Soyons honnêtes, malheureusement.
00:39:53 - Mais quand bien même il passe la réforme
00:39:55 sur le plan parlementaire, quel sera le climat
00:39:57 dans la République ? - Qu'est-ce que ça va changer s'il les reçoit les syndicats ?
00:39:59 Emmanuel Macron, il ne reculera pas sur l'âge
00:40:01 et eux, ils ne vont pas aussi s'y déléguer.
00:40:03 - Mais être, comme on dit, en responsabilité, est-ce que c'est pas dire
00:40:05 "écoutez, ça passe pas, je retire" ?
00:40:07 J'annonce un processus... - Ah, voilà, deux choses !
00:40:09 - J'annonce un processus où on parle du travail dans notre pays,
00:40:11 notamment de l'activité des seniors,
00:40:13 et je demande à ce que, dans les 6 mois,
00:40:15 on remette sur la table la question
00:40:17 financière, de l'équipe financière 2030,
00:40:19 qui aujourd'hui n'est plus du tout au rendez-vous, d'ailleurs.
00:40:21 - Donc vous voulez qu'il recule complètement et qu'il se déguise sur tout ?
00:40:23 - Non, j'ai pas dit que ce soit un truc, mais une proposition
00:40:25 de sortie de crise. C'est quoi, sinon,
00:40:27 la France d'après ? - Alors, on va poser
00:40:29 la question, parce qu'au Sénat,
00:40:31 quand même, le texte est
00:40:33 en cours, avec quand même des tensions
00:40:35 au Sénat. Gautier Lebret, qu'en est-il ?
00:40:37 On nous parle de la colère des sénateurs
00:40:39 de gauche, et l'ambiance
00:40:41 très feutrée du Sénat a un petit peu changé,
00:40:43 semble-t-il. - Ce sont des êtres humains aussi ?
00:40:45 - Gautier Lebret, on vous écoute.
00:40:47 - Ce sont des êtres humains aussi, absolument, Elisabeth.
00:40:49 - Je vous réponds directement.
00:40:51 Donc, ce sont aussi des êtres humains, et ils se sont
00:40:53 énervés, comme à l'Assemblée. Le Sénat
00:40:55 a pris des airs d'Assemblée nationale, hier
00:40:57 dans la nuit. Alors, pour vous raconter
00:40:59 un petit peu ce qui s'est passé,
00:41:01 l'objectif des sénateurs de droite, c'est de
00:41:03 voter le texte dans sa globalité,
00:41:05 d'aller au bout des 20 articles,
00:41:07 contrairement donc, évidemment, à ce qui s'est passé
00:41:09 à l'Assemblée nationale. Tandis que les sénateurs
00:41:11 de gauche aimeraient bien qu'il n'y ait pas de vote
00:41:13 au global sur ce texte, puisque ça permettrait de dire
00:41:15 au gouvernement "votre texte
00:41:17 est illégitime, vous ne l'avez pas fait voter
00:41:19 par les députés, vous ne l'avez pas fait voter par les sénateurs,
00:41:21 vous ne pouvez pas l'imposer
00:41:23 aux Français". Et du coup, quelque part,
00:41:25 il y a beaucoup d'amendements de sénateurs
00:41:27 de gauche à étudier, et hier,
00:41:29 les sénateurs de droite ont brandi
00:41:31 le fameux article 38. Retenez bien
00:41:33 cet article, l'article 38,
00:41:35 qui permet d'écraser, quelque part,
00:41:37 les amendements des sénateurs
00:41:39 de gauche, et d'aller plus vite. Evidemment,
00:41:41 ça a provoqué la colère de la gauche,
00:41:43 qui a quitté l'hémicycle,
00:41:45 ici, au Sénat,
00:41:47 et donc, effectivement, on s'est retrouvés dans une ambiance
00:41:49 un peu comme ce qui s'est passé à l'Assemblée
00:41:51 nationale. Et ce fameux article 7,
00:41:53 qui prévoit, vous savez, de décaler l'âge légal
00:41:55 de 62 à 64 ans,
00:41:57 pourra être voté cet après-midi.
00:41:59 Restez avec nous, Gauthier,
00:42:01 alors, qu'est-ce qui se passe
00:42:03 au Sénat ? Mais l'épaisse
00:42:05 moquette ne va pas...
00:42:07 C'était presque théâtral
00:42:09 ce qui s'est passé hier
00:42:11 au Sénat, puisque, effectivement,
00:42:13 il y a, sur l'article 7, quasiment
00:42:15 1100 amendements qui ont été
00:42:17 déposés par des sénateurs
00:42:19 de gauche. Qu'a fait la majorité
00:42:21 sénatoriale ? Ils ont proposé
00:42:23 un amendement de réécriture. J'espère que
00:42:25 vous me suivez bien. Oui, oui, j'essaie. Un amendement de réécriture
00:42:27 permettant de faire tomber
00:42:29 les 1100 amendements de
00:42:31 gauche. Réplique
00:42:33 des sénateurs de gauche,
00:42:35 on va déposer des sous-amendements
00:42:37 pour amender votre amendement de réécriture,
00:42:39 qui ferait tomber l'ensemble de nos amendements.
00:42:41 Bon, ça commence à devenir un petit peu compliqué,
00:42:43 mais voilà, c'était une bataille politique qui a
00:42:45 entraîné, effectivement, des interruptions
00:42:47 de séances, des
00:42:49 discussions entre les uns et les autres
00:42:51 pour savoir comment on allait batailler comme cela.
00:42:53 Et qu'est-ce qui va se passer, Gauthier ?
00:42:55 Est-ce que le président du Sénat, Gérard Larcher,
00:42:57 puisque, dans mes souvenirs, il s'est engagé à ce qu'il y ait
00:42:59 ce vote, est-ce qu'il va pouvoir le garantir ?
00:43:01 Alors,
00:43:03 le vote sur l'article 7, je vous le disais, il va avoir lieu
00:43:05 très probablement aujourd'hui. C'était
00:43:07 même un engagement, pour le coup, des sénateurs
00:43:09 de gauche, de Patrick Cannaire, le chef de file
00:43:11 des sénateurs de gauche, qu'il y ait donc un vote, contrairement
00:43:13 à l'Assemblée, où on n'était même pas allé au vote
00:43:15 de l'article 3 sur ce fameux article 7,
00:43:17 qui est le cœur de la réforme, puisqu'il prévoit
00:43:19 de décaler l'âge légal de 62 à 64 ans.
00:43:21 Mais, effectivement, le président du Sénat, Gérard Larcher,
00:43:23 s'est engagé à un vote global
00:43:25 sur le texte, avant que ça parte,
00:43:27 en commission mixte-paritaire. Et donc, je me répète,
00:43:29 mais ce fameux article 38, on va en entendre
00:43:31 beaucoup parler jusqu'à dimanche,
00:43:33 puisqu'il va être brandi, à mon avis, plusieurs
00:43:35 fois par les sénateurs, notamment
00:43:37 de droite, pour écraser, comprimer
00:43:39 quelque part les amendements, les milliers
00:43:41 d'amendements déposés par
00:43:43 la gauche, qui en plus n'est pas dans la tradition
00:43:45 du Sénat ici. Donc,
00:43:47 vraisemblablement, on s'engage, alors
00:43:49 vous savez que le 12 mars, ça s'arrête,
00:43:51 dimanche ça s'arrête, à cause de la volonté
00:43:53 du gouvernement de limiter le nombre
00:43:55 de jours de débat. Ça c'est l'article 47.1.
00:43:57 On apprend beaucoup d'articles pendant cette
00:43:59 réforme des retraites. Donc,
00:44:01 vraisemblablement, il y aura
00:44:03 un vote au global sur la
00:44:05 réforme des retraites ici au Sénat. C'est du
00:44:07 moins l'engagement de Gérard Larcher,
00:44:09 et il est prêt à tout, dans évidemment les
00:44:11 limites du règlement ici au Sénat,
00:44:13 pour l'imposer.
00:44:15 On posera la question à Gérard Larcher demain sur
00:44:17 Europe 1. Merci Gautier Le Gou. On se familiarise donc avec
00:44:19 les décryptages de Gautier
00:44:21 et de toute l'équipe, de toute la rédaction, avec
00:44:23 les poisons et délices de la vie parlementaire, mais il faut quand même
00:44:25 se dire quelque chose. C'est que
00:44:27 si la commission paritaire
00:44:29 est conclusive, et vu sa composition,
00:44:31 elle peut être conclusive. Conclusive
00:44:33 d'ailleurs sans tenir compte de ce qui a
00:44:35 été fait, ou à l'Assemblée, ou au Sénat. Ils peuvent
00:44:37 élaborer le texte qu'ils souhaitent élaborer.
00:44:39 Ça va en vote sec
00:44:41 à l'Assemblée, sans examen,
00:44:43 de cette proposition. Et là
00:44:45 où il y a quelque chose d'intéressant,
00:44:47 c'est qu'à ce jour,
00:44:49 il n'y a pas le
00:44:51 nombre de LR
00:44:53 escompté
00:44:55 par l'exécutif. Donc, ça peut
00:44:57 faire un 49-3, parce que c'est un texte
00:44:59 budgétaire, ou même des ordonnances.
00:45:01 - Bon, on va marquer une pause.
00:45:03 On va en reparler. Il y a ce
00:45:05 parcours législatif, il y a aussi ce qui s'est passé
00:45:07 hier. Il faut parler, d'abord, il faut dire
00:45:09 que ce sont des manifestations qui se déroulent
00:45:11 largement,
00:45:13 ils sont de bonne tenue, avec
00:45:15 beaucoup de monde, mais il y a aussi des violences, des débordements.
00:45:17 Et cette image en particulier, juste,
00:45:19 on va la regarder avant de
00:45:21 marquer une courte pause,
00:45:23 avec cette voiture de SOS Médecins, qui a été
00:45:25 littéralement saccagée.
00:45:27 Le médecin était en
00:45:29 intervention à ce
00:45:31 moment-là,
00:45:33 et ils y sont allés à coup de
00:45:35 pierre. Il y a eu aussi des panneaux, je crois,
00:45:37 de stationnement, qui ont été
00:45:39 utilisés. Une voiture d'SOS Médecins.
00:45:41 D'ailleurs, on pourrait s'offusquer, ça aurait été
00:45:43 une voiture, même, je sais pas,
00:45:45 d'un boulanger qui part au
00:45:47 travail. La question n'est pas là.
00:45:49 La question, c'est...
00:45:51 - Vous avez dit votre voiture, Sonia ?
00:45:53 - Non, oui, mais quand même.
00:45:55 Là, un médecin en intervention.
00:45:57 - Il avait pas mis son garinco dessus.
00:45:59 - Oui, il l'a mis après.
00:46:01 - Ça ne l'aurait pas protégé des BlackBlocks, le maître.
00:46:03 - Une courte pause et on se retrouve.
00:46:05 - Si d'être avec nous, il faut le rappeler,
00:46:11 une mobilisation conséquente hier
00:46:13 contre la réforme des retraites.
00:46:15 Une bonne tenue, évidemment, dans les cortèges,
00:46:17 très fournies, mais aussi quelques violences.
00:46:19 Et puis, cette image en particulier, qu'on va commenter
00:46:21 dans quelques instants, elle s'est passée
00:46:23 dans la capitale, à Paris.
00:46:25 Et là, vous voyez un policier, une policière
00:46:27 à terre, Jérôme Jiménez, vous nous en parlerez
00:46:29 dans quelques instants, vous nous donnerez de ses nouvelles
00:46:31 également, mais tout d'abord,
00:46:33 le journal, rebonjour à vous, cher Michael.
00:46:35 - Rebonjour, Sonia, bonjour à tous.
00:46:37 Les grèves se poursuivent
00:46:39 ce mercredi dans le secteur de
00:46:41 l'énergie. C'est le cas à Embes,
00:46:43 en Gironde, où un collectif de
00:46:45 syndicalistes et de gilets jaunes a bloqué
00:46:47 pendant une dizaine d'heures, la nuit dernière, des dépôts
00:46:49 d'essence. Plus d'une centaine de
00:46:51 camions-citernes n'ont pas pu
00:46:53 s'approvisionner, comme nous l'explique
00:46:55 ce sujet d'Antoine Estève.
00:46:57 - Au milieu de la nuit, des dizaines
00:46:59 de camions-citernes, bloqués.
00:47:01 Ce groupe d'une cinquantaine de manifestants a posé
00:47:03 des barricades aux entrées des entrepôts
00:47:05 pétroliers de la Gironde, à Embes.
00:47:07 Des syndicalistes locaux, mais aussi
00:47:09 des gilets jaunes, venus prêter main forte.
00:47:11 - On peut dire aussi des syndicalistes qui aident
00:47:13 les gilets jaunes. En fait, on est un collectif,
00:47:15 donc on est unis
00:47:17 et on fonctionne comme ça.
00:47:19 Comme Macron reste sourd,
00:47:21 nous, on ne réagit pas.
00:47:23 Ce chauffeur décide de repartir sans
00:47:25 ces 40 000 litres d'essence qui auraient alimenté
00:47:27 des stations de la grande distribution.
00:47:29 L'approvisionnement est bloqué pour une bonne partie
00:47:31 de la journée. - C'est un collectif qui réunit
00:47:33 des gilets jaunes et des militants
00:47:35 syndicaux et on travaille ensemble depuis
00:47:37 2019.
00:47:39 C'est un peu long jeu. Aujourd'hui,
00:47:41 il faut développer la contestation,
00:47:43 renforcer le mouvement,
00:47:45 faire que la grève reconductible puisse aussi se développer.
00:47:47 Au total,
00:47:49 450 camions-citernes auront rebroussé
00:47:51 chemin. Le blocage a été levé
00:47:53 dans la matinée et d'après les porte-parole
00:47:55 du mouvement, ces actions ponctuelles contre la réforme
00:47:57 des retraites vont se multiplier
00:47:59 dans les prochains jours. Quelques stations-services
00:48:01 de la région commencent à connaître
00:48:03 des pénuries sur certains produits
00:48:05 comme l'essence sans plomb.
00:48:07 - La protestation contre
00:48:09 la réforme des retraites se poursuit.
00:48:11 De nombreux secteurs ont décidé
00:48:13 de poursuivre la grève et ont donc répondu
00:48:15 à l'appel de l'intersyndical qui s'est exprimé
00:48:17 hier soir à l'issue de la
00:48:19 sixième journée de mobilisation.
00:48:21 Je vous propose de les écouter.
00:48:23 - À ce jour, ces mobilisations
00:48:25 énormes, conduites par
00:48:27 une intersyndicale unie, n'ont reçu
00:48:29 aucune réponse de la part du gouvernement.
00:48:31 Cela ne peut
00:48:33 plus durer. Le silence
00:48:35 du président de la République constitue un grave
00:48:37 problème démocratique qui
00:48:39 conduit immanquablement à une situation
00:48:41 qui pourrait devenir explosive.
00:48:43 En responsabilité,
00:48:45 l'intersyndicale
00:48:47 adressera un courrier
00:48:49 lui demandant à être reçu en urgence
00:48:51 pour qu'il retire sa réforme.
00:48:53 C'est fort de cette détermination
00:48:55 exprimée aujourd'hui que
00:48:57 l'intersyndicale soutient et encourage
00:48:59 tous les secteurs professionnels à poursuivre
00:49:01 et amplifier le mouvement.
00:49:03 - La secrétaire confédérale de Force
00:49:05 ouvrière qui estime que le gouvernement
00:49:07 continue de faire la sourde oreille.
00:49:09 Olivier Véran affirme lui le
00:49:11 contraire. Le porte-parole du gouvernement
00:49:13 était ce matin sur RTL. Il assure
00:49:15 vouloir poursuivre le dialogue avec
00:49:17 les syndicats. Écoutez-le.
00:49:19 - Je le redis ici, la porte du gouvernement
00:49:21 elle reste ouverte comme elle l'est
00:49:23 restée ouverte tous ces derniers
00:49:25 mois. C'est du dialogue
00:49:27 et c'est dans le dialogue qu'ont germé
00:49:29 des avancées importantes pour les Français.
00:49:31 C'est dans le dialogue toujours avec
00:49:33 les parlementaires de la majorité et
00:49:35 des oppositions cette fois que nous
00:49:37 continuons de faire évoluer notre projet.
00:49:39 Par exemple, pour mieux valoriser
00:49:41 les retraites des femmes qui ont eu
00:49:43 à conjuguer maternité
00:49:45 et vie professionnelle parce que
00:49:47 c'est juste, parce que cela ne remet pas
00:49:49 en question l'équilibre à 2030
00:49:51 dès lors que nous le compensons.
00:49:53 - Frédéric Péchier
00:49:55 une nouvelle fois devant la justice.
00:49:57 L'anesthésiste déjà mis en examen pour 24
00:49:59 empoisonnements de patients doit être
00:50:01 entendu au tribunal de Besançon
00:50:03 pour 8 autres cas présumés.
00:50:05 Ses accusations pourraient lui valoir
00:50:07 de nouvelles poursuites. Au total, les enquêteurs
00:50:09 soupçonnent Frédéric Péchier de 32
00:50:11 empoisonnements de patients dont 13 décès.
00:50:13 Et puis l'actualité
00:50:15 internationale avec la ville
00:50:17 ukrainienne de Bakhmout
00:50:19 qui serait probablement tombée aux mains
00:50:21 des Russes. Le groupe paramilitaire russe
00:50:23 Wagner a affirmé avoir pris toute
00:50:25 la partie orientale de la ville. Ces derniers
00:50:27 jours, la pression s'est considérablement
00:50:29 accrue sur les forces ukrainiennes
00:50:31 défendant Bakhmout. Mais dans
00:50:33 une interview à CNN,
00:50:35 Volodymyr Zelensky affirme le
00:50:37 contraire. Il a tenu un tout autre discours. Il assure
00:50:39 que ses troupes étaient résolues
00:50:41 à tenir la ville. Dans
00:50:43 un instant, la suite des débats de Midi News
00:50:45 avec Sonia Mabrouk et ses invités. Mais d'abord un mot de sport
00:50:47 avec le match retour PSG-Bayern
00:50:49 ce soir et un Kylian Mbappé titulaire
00:50:51 cette fois qui va peut-être changer la donne.
00:50:53 Il est très certainement la principale
00:51:03 raison d'y croire côté parisien
00:51:05 mais aussi la plus grosse crainte
00:51:07 des muniquois. Sa présence pendant
00:51:09 30 minutes lors du match allé
00:51:11 était parvenue à faire trembler une équipe
00:51:13 du Bayern jusque-là pas inquiétée.
00:51:15 Métamorphosée mais pas
00:51:17 assez pour égaliser, Paris a néanmoins
00:51:19 retrouvé la forme depuis le retour de
00:51:21 Kylian Mbappé, bien aidé par ses
00:51:23 5 buts marqués pour remporter les
00:51:25 3 derniers matchs disputés. L'attaquant
00:51:27 français incarne l'atout offensif
00:51:29 numéro 1 du club parisien.
00:51:31 [Musique]
00:51:37 La suite de Midi News, nous sommes avec
00:51:39 notre journaliste politique Florian Tardif
00:51:41 dont je salue les informations et tout à
00:51:43 l'heure on a entendu sur le Sénat, le
00:51:45 parcours parlementaire des textes
00:51:47 Élisabeth Lévy, Olivier Dartigolle
00:51:49 le maître Carbon d'Ocèse
00:51:51 Jérôme Jiménez, on va voir
00:51:53 ces images, je rappelle
00:51:55 toujours parce que je ne veux pas donner l'impression
00:51:57 qu'il y a une focale, un focus sur
00:51:59 les violences et dire que véritablement
00:52:01 il y a eu beaucoup de monde hier dans les manifestations
00:52:03 mais il y a des choses inacceptables et il
00:52:05 faut les montrer comme cette séquence
00:52:07 voyons-la de nouveau
00:52:09 alors est-ce que vous pouvez nous en parler, nous donner des nouvelles
00:52:11 aussi de cet fonctionnaire de police
00:52:13 regardons ensemble
00:52:15 [Bruits de la foule]
00:52:41 Comment va-t-elle ?
00:52:43 Ecoutez les images elles sont glaçantes
00:52:45 donc déjà c'est une femme qui appartient à la
00:52:47 11ème compagnie d'intervention de la préfecture de police
00:52:49 donc qui est habituée au maintien de l'ordre
00:52:51 et qui est équipée maintien de l'ordre
00:52:53 ce que je peux vous dire c'est qu'elle va mieux
00:52:55 ce que l'on voit et vous l'avez bien précisé
00:52:57 elle a un casque et heureusement qu'elle avait un casque
00:52:59 puisqu'elle a été touchée par un
00:53:01 pavé au niveau de la cervicale
00:53:03 c'est ce pavé en fait
00:53:05 et ce cou en fait
00:53:07 qui la plonge dans un chaos
00:53:09 et c'est pour ça que les policiers dans un premier temps
00:53:11 la protègent et l'exfiltrent par derrière
00:53:13 puisqu'elle est réellement
00:53:15 elle n'est plus
00:53:17 consciente. - S'il n'y avait pas le casque
00:53:19 - Le casque je pense
00:53:21 et la protection l'a certainement
00:53:23 aidée mais là on a une
00:53:25 policière sur la voie publique qui est
00:53:27 KO, littéralement KO
00:53:29 par une horde et non pas de manifestants
00:53:31 c'est comme tout à l'heure, on la remontera
00:53:33 les images, je n'ai pas voulu vous le dire mais vous le savez très bien
00:53:35 vous avez la même lecture que moi, ce n'était pas des manifestants
00:53:37 qui étaient autour du véhicule de
00:53:39 SOS Médecins, on est bien d'accord
00:53:41 il faut bien le préciser, moi je suis dans le cortège
00:53:43 ce ne sont pas ces personnes là qu'on y voit
00:53:45 donc elle va mieux, elle va passer à NIRM
00:53:47 cet après-midi, une sa police
00:53:49 et on lui adresse notre soutien et
00:53:51 sincèrement je voulais aussi
00:53:53 adresser un message de soutien au nom de l'UNSA
00:53:55 police pour l'ensemble des policiers qui ont encore oeuvré hier
00:53:57 et les gendarmes, 10 500 policiers
00:53:59 sur le territoire national, 4 200
00:54:01 à Paris, c'est énorme
00:54:03 je les vois, franchement je ne sais pas
00:54:05 si vous imaginez Sonia mais comment il faut être courageux
00:54:07 parce que vous êtes souvent
00:54:09 aussi invectivés par
00:54:11 on le dit aussi, une minorité
00:54:13 de personnes et vous devez
00:54:15 être présents
00:54:17 vos faits et gestes sont
00:54:19 littéralement
00:54:21 filmés en permanence, moi j'ai du mal
00:54:23 avec cette génération
00:54:25 qui vient au plus près des policiers
00:54:27 pour tout et n'importe quoi, venir filmer
00:54:29 des policiers, je les ai vu hier par exemple
00:54:31 vous savez protéger, on protège systématiquement
00:54:33 aujourd'hui quand on le peut
00:54:35 les fast-food américains, on n'en aura pas
00:54:37 nos noms d'anciennes, les banques et on a tous
00:54:39 ces personnes qui viennent penser à vos retraites, c'est inadmissible
00:54:41 ce que vous faites, ces comportements là on ne veut pas
00:54:43 les voir, justement on est là pour vous
00:54:45 on est là pour que
00:54:47 la démocratie se passe, que vous puissiez manifester
00:54:49 - Vous dites à juste titre minorité et vous avez raison, ce ne sont pas des manifestants
00:54:51 cagoulés, mais est-ce qu'ils sont inarrêtables
00:54:53 ces gens ? Est-ce qu'on peut
00:54:55 avoir, là on va parler de la justice
00:54:57 des peines suffisamment dissuasives
00:54:59 pour que quelqu'un ne lève pas la main
00:55:01 ainsi et envoie cela
00:55:03 sur un policier ?
00:55:05 - Alors déjà nous
00:55:07 on a une difficulté et d'ailleurs
00:55:09 - Un policier, un pompier, un médecin
00:55:11 etc. - Je ne travestirai pas la vérité puisqu'hier
00:55:13 le préfet de police était sur une chaîne concurrente
00:55:15 et a fait ses déclarations, il a dit on a connu
00:55:17 des échouffourées extrêmement
00:55:19 limitées, on peut saluer
00:55:21 le travail des policiers
00:55:23 et des gendarmes qui ont réposté de manière
00:55:25 proportionnée et éviter tout débordement
00:55:27 moi hier j'étais sur le tracé
00:55:29 et c'est vrai qu'on a vu beaucoup plus
00:55:31 de dégradations, notamment de mobilier
00:55:33 urbain, de feux de poubelle, j'associe également
00:55:35 le travail très important
00:55:37 des pompiers qui doivent
00:55:39 intervenir en urgence, le travail colossal
00:55:41 et Olivier Dardigolle a aussi les mêmes informations
00:55:43 des services d'ordre qui sont pris à partie
00:55:45 de la même manière
00:55:47 que les policiers lors des manifestations
00:55:49 donc c'est en fait tous ces
00:55:51 acteurs "de la sécurité"
00:55:53 lors des manifestations qui nous
00:55:55 permettent aussi à raison garder
00:55:57 de rappeler qu'hier, je finis
00:55:59 juste sur ça, sur les 81 000 personnes
00:56:01 qui étaient présentes à Paris selon les chiffres de la police
00:56:03 43 interpellations
00:56:05 donc ça reste quand même moins
00:56:07 que les épisodes douloureux qu'on a connus des gilets jaunes
00:56:09 Olivier, juste imaginons une seconde
00:56:11 que les collègues de cette
00:56:13 policière ne soient pas venus à son secours
00:56:15 imaginez une seconde
00:56:17 elle est à terre, ce qui se passe quand cette...
00:56:19 C'est un drame, il y a une réflexion à avoir
00:56:21 sur les événements d'hier, pourquoi ? Parce que
00:56:23 c'était la 6ème journée hier
00:56:25 depuis le 19 janvier tout le monde a pu se dire
00:56:27 et avec soulagement que les
00:56:29 journées se passaient au mieux
00:56:31 par le professionnalisme des organisations
00:56:33 C'est une CRS ?
00:56:35 Non, c'est une compagnie d'intervention
00:56:37 et donc il y a un contact permanent entre les services d'ordre
00:56:39 les organisations syndicales
00:56:41 et les forces de l'ordre
00:56:43 donc ça s'était très bien passé, hier il se passe quelque chose
00:56:45 c'est à dire que moi, des copains qui ont
00:56:47 une responsabilité à eux-mêmes, ça se passe depuis des années
00:56:49 oui mais sauf qu'on allait vers
00:56:51 quelque chose qui semblait
00:56:53 aller dans la bonne direction, notamment avec
00:56:55 il faut le dire, le nouveau préfet de police, on peut aussi le dire
00:56:57 et là hier, il y a de nouveau
00:56:59 quelque chose qui s'installe...
00:57:01 Est-ce qu'il soit inarrêtable ? Non !
00:57:03 Attendez, à un moment c'est plus la doctrine
00:57:05 du maintien de l'ordre
00:57:07 qui peut quelque chose, c'est les peines
00:57:09 ou alors vous savez que si vous faites ça
00:57:11 et bien vous allez pour longtemps à l'ombre
00:57:13 D'accord mais pardon, d'abord on peut pas
00:57:15 imaginer que les policiers n'aient pas
00:57:17 protégé leurs collègues, c'est pas imaginable
00:57:19 déjà pour commencer, on imagine mal
00:57:21 des policiers ou des militaires
00:57:23 laisser un des leurs
00:57:25 se faire agresser sans l'aider
00:57:27 la deuxième chose c'est qu'évidemment
00:57:29 j'ai pas la réponse mais
00:57:31 on est tenté de dire au vu des dernières
00:57:33 manifestations, quand on veut on peut
00:57:35 c'est ça, je veux dire c'est un peu bête
00:57:37 mais puisque ces dernières
00:57:39 manifestations, ces gens-là existaient
00:57:41 ces casseurs-là existaient, ils étaient quelque part
00:57:43 ils sont pas venus
00:57:45 ou ils ont été contenus
00:57:47 donc pourquoi hier ça ne s'est pas passé
00:57:49 est-ce qu'il y a eu des
00:57:51 problèmes, j'en sais rien, de chaînes de commandement
00:57:53 on a quand même connu de toute façon
00:57:55 il faut le rappeler, des manifestations
00:57:57 beaucoup plus violentes
00:57:59 et maintenant, maintenant qu'ils viennent
00:58:01 gâcher, qu'ils sont pardonnez-moi les idiots
00:58:03 utiles de ceux qui vont dire "mais regardez
00:58:05 quand il y a une manifestation en France ça finit toujours
00:58:07 mal, quand même
00:58:09 vous nous avez
00:58:11 raconté ce qu'il en est pour cette policière
00:58:13 donc moi je vous parle d'un point de vue dissuasif
00:58:15 je ne vois pas quel autre
00:58:17 moyen il y a
00:58:19 à part la justice, bah si, il y a beaucoup
00:58:21 de moyens en amont, d'ailleurs vous avez utilisé
00:58:23 un terme qui le révèle Sonia
00:58:25 vous avez parlé d'être arrêtable
00:58:27 ou inarrêtable, donc ça veut bien
00:58:29 dire que, non non non, attendez, ça vous avez pas
00:58:31 dit sanctionnable, vous avez dit
00:58:33 arrêtable, ça c'est le travail d'un
00:58:35 service d'ordre et c'est le travail des services de police
00:58:37 il y a d'ailleurs quelque chose
00:58:39 d'extrêmement symptomatique à cet égard
00:58:41 à l'occasion de la destruction
00:58:43 du véhicule de ce médecin, on voit
00:58:45 intervenir une jeune femme du service
00:58:47 d'ordre qui dit au casseur
00:58:49 arrêtez c'est un médecin, ce qui est vraiment
00:58:51 pour moi le comble de l'absurde, sous-entendu
00:58:53 si c'était pas un médecin vous pourriez continuer
00:58:55 mais surtout qu'est-ce que ça veut dire ?
00:58:57 dans le feu de l'action, elle dit
00:58:59 vous le voyez là, le service d'ordre
00:59:01 le service d'ordre est à côté
00:59:03 il y a des moments où le service
00:59:05 d'ordre laisse un black bloc se constituer
00:59:07 et déborder, mais qu'est-ce que
00:59:09 vous voulez qu'elle dise ? bah tu vas au contact
00:59:11 si t'es un vrai service d'ordre, si t'es un vrai service de police
00:59:13 tu vas au contact, ils sont allés
00:59:15 beaucoup au contact
00:59:17 et là ça aurait dégénéré
00:59:19 et on serait en train de parler de violence policière
00:59:21 il n'y a pas de contact de rugueux avec elle
00:59:23 quand elle a envie d'arrêter
00:59:25 moi je suis d'accord avec Carbone
00:59:27 pardonnez-moi, bien sûr que si il y a un service d'ordre
00:59:29 qui ne peut pas avoir été au coeur d'une manifestation
00:59:31 pour avoir ouvert un allonge noir
00:59:33 le service d'ordre des organisations syndicales
00:59:35 il protège les manifestants
00:59:37 il n'a pas vocation à aller au contact
00:59:39 avec des violents
00:59:41 de cette nature, non tout ne peut pas
00:59:43 c'est un gouvernement qui menace
00:59:45 c'est facile à dire, les bras croisés assis ici
00:59:47 pardonnez-moi, je suis désolé de le dire
00:59:49 mais vous ne vous demanderez pas de quel côté
00:59:51 vous avez entendu, je vous ai fait sérieux
00:59:53 et aujourd'hui
00:59:55 que tout le monde
00:59:57 se glorifie
00:59:59 d'un bon contact entre la police
01:00:01 et le service d'ordre, tant mieux, encore heureux
01:00:03 mais en attendant, à cette
01:00:05 occasion, qu'est-ce que ça a révélé
01:00:07 ces bons contacts, ça a révélé
01:00:09 l'inefficacité du dispositif
01:00:11 ça me révèle la débilité
01:00:13 et la violence de certains, voilà ce que ça me révèle
01:00:15 oui, ça indubitablement, mais il faut pouvoir
01:00:17 y faire face, et quand vous dites
01:00:19 c'est arrêtable
01:00:21 attendez, attendez que la justice
01:00:23 se prononce, je crois qu'il y a eu
01:00:25 50 interpellations
01:00:27 sur certains de ces cas-là, la justice s'est prononcée depuis
01:00:29 des années, et le résultat c'est que ce n'est pas
01:00:31 dissuasif, donc je vous mets au centre
01:00:33 du débat, non inflexible
01:00:35 on en revient à nos vieux débats, chère Sonia, c'est la peine n'a pas
01:00:37 pour vocation d'être pédagogique
01:00:39 et dissuasive à l'égard des autres
01:00:41 manifestants, ce sont des gens qui sont déterminés
01:00:43 à casser, ce sont des voyous
01:00:45 ah donc il n'y a rien à faire ?
01:00:47 si, on les sanctionne, mais ne croyez pas que
01:00:49 les autres voyous, non mais attendez
01:00:51 ça c'est duplicable à tous les délits
01:00:53 d'atteinte, on vient...
01:00:55 des gens qui atteintent, oui, mais attendez
01:00:57 qui de manifestation en manifestation reviennent
01:00:59 et cassent et font cela ?
01:01:01 donc c'est une récidive manifeste ?
01:01:03 non, enfin c'est la récidive si c'est le même et s'il a déjà été
01:01:05 condamné, mais peu importe, non
01:01:07 ils l'ont peut-être fait plusieurs fois
01:01:09 mais non, mais venez au conférencier immédiat
01:01:11 et vous verrez qu'ils ne sont pas traités de façon
01:01:13 permissive, alors voyons ensemble quand même
01:01:15 la séquence, comme ça on peut en parler en connaissance
01:01:17 de cause, vous avez raison, et regardons
01:01:19 plutôt
01:01:21 le public
01:01:23 (cris de la foule)
01:01:43 (cris de la foule)
01:02:05 Stop !
01:02:07 (cris de la foule)
01:02:09 Stop, allez-y les gars, stop, arrêtez
01:02:11 Stop, il y a un médecin
01:02:13 (cris de la foule)
01:02:15 (cris de la foule)
01:02:17 Non, non, non, c'est important, c'est pas le SOS du tout
01:02:19 Voilà, c'est pas le service d'hommes
01:02:21 regardons la séquence avant de la commenter
01:02:23 c'est une, ce qu'on appelle une street
01:02:25 médic, bon, voilà
01:02:27 et elle dit, voilà pourquoi elle dit
01:02:29 c'est un médecin, et je pense que dans le feu de l'action
01:02:31 elle aurait dit c'est un boulanger, c'est un être humain
01:02:33 ne faites pas ça, mais on voit bien
01:02:35 c'est un médecin, il colle d'ailleurs à SOS
01:02:37 mais non, mais
01:02:39 quand je dis inarrêtable, c'est-à-dire
01:02:41 est-ce qu'aujourd'hui on doit s'habituer en France à ce qui
01:02:43 est dans ces manifestations, qui sont
01:02:45 je le rappelle, populaires, massives, conséquentes
01:02:47 et bien ce genre de débordements ?
01:02:49 Bien sûr que non, c'est un véritable
01:02:51 Oui, mais quelle solution ?
01:02:53 La solution c'est des peines exemplaires
01:02:55 faire en sorte que ceux qui commettent
01:02:57 ce genre de choses
01:02:59 aient conscience que la justice va
01:03:01 véritablement passer, et là il y a un
01:03:03 sentiment d'impunité
01:03:05 et on balance, on agresse
01:03:07 des gens, etc. Il y a juste une chose que j'aimerais
01:03:09 dire aussi, parce que moi je ne suis pas
01:03:11 un pro-syndicat par excellence, mais je trouve
01:03:13 que l'attitude des syndicats
01:03:15 au cours de ce conflit a été exemplaire
01:03:17 et je ne veux pas non plus qu'on incrimine
01:03:19 le service d'ordre de ces syndicats
01:03:21 parce que là aussi, ces services d'ordre ont été
01:03:23 exemplaires. Mais ils ne peuvent rien faire.
01:03:25 Elisabeth a dit tout à l'heure qu'on veut, on peut
01:03:27 est-ce que... J'ai posé la question.
01:03:29 Est-ce qu'il y a eu une évolution
01:03:31 hier, du commandement politique
01:03:33 de la stratégie
01:03:35 de maintien de l'ordre ?
01:03:37 Oui, mais j'ai posé la question, parce que
01:03:39 c'est l'impression qu'on avait avec les premières
01:03:41 manifestations, où tout s'est super
01:03:43 bien passé. On est resté sur le même
01:03:45 dispositif de sécurité et le même
01:03:47 schéma
01:03:49 même de doctrine de maintien de l'ordre, c'est-à-dire
01:03:51 aujourd'hui, vous avez vu comment on travaille avec
01:03:53 des policiers qui sont plutôt, pas
01:03:55 forcément au contact du cortège, mais qui travaillent
01:03:57 dans les rues parallèles, on
01:03:59 fait aussi beaucoup de contrôles préventifs, et
01:04:01 quand on doit intervenir en urgence, on vient le plus
01:04:03 rapidement possible, et pour l'instant ça avait porté ses fris.
01:04:05 Vous l'avez précisé. Sixième... C'est la première
01:04:07 journée où c'est un petit peu plus tendu.
01:04:09 Après, il faut rappeler une réalité qui est
01:04:11 très claire, en fait. Quand vous avez 80 000
01:04:13 personnes, que vous avez 4 000 policiers,
01:04:15 81 000 personnes, c'est vraiment
01:04:17 difficile
01:04:19 à gérer. Et qu'on nous dit
01:04:21 qu'il y avait entre 1 000 et
01:04:23 1 500 ultra-violents,
01:04:25 1 000 à 1 500 personnes,
01:04:27 c'est difficile d'être partout
01:04:29 et de devoir gérer
01:04:31 plus de 80 000 personnes dans les rues parisiennes.
01:04:33 Mais regardez, regardez derrière... Pardonnez-moi,
01:04:35 Elizabeth... Mais je suis d'accord.
01:04:37 Regardez derrière
01:04:39 ceux qui filment. Mais je veux dire, ça c'est
01:04:41 une complicité totale. Regardez,
01:04:43 je ne vois pas
01:04:45 autre que la main
01:04:47 de la justice qui pourrait
01:04:49 arrêter des gens comme
01:04:51 ceux-là qui n'ont rien à faire,
01:04:53 franchement, dans une manifestation sur un sujet
01:04:55 aussi important, et qui prennent
01:04:57 le mot, je ne l'aime pas beaucoup, mais en otage
01:04:59 le véritable sens d'une manifestation.
01:05:01 Que vous attendiez une réponse judiciaire, évidemment,
01:05:03 tout le monde l'attend, les victimes...
01:05:05 Non, non, mais attendez. Les victimes de dégradation,
01:05:07 comme le simple citoyen,
01:05:09 n'ont pas envie que
01:05:11 des excités puissent constituer des black blocs
01:05:13 et se livrer, qu'il y a des agressions,
01:05:15 qu'il y a des détériorations, etc.
01:05:17 Ce que j'essaie de vous dire,
01:05:19 c'est que dans la mentalité
01:05:21 d'un militant politique,
01:05:23 la perspective d'une éventuelle tour d'un nation...
01:05:25 Des militants politiques ? Politiques ? Mais oui, ce sont des militants
01:05:27 libertaires, les black blocs, mais évidemment...
01:05:29 Attendez, quel acte politique est en train
01:05:31 d'être effectué là ? Parce que ça m'échappe.
01:05:33 Dans leur esprit, c'est une action violente... Dans leur esprit,
01:05:35 dans leur esprit, et d'ailleurs,
01:05:37 la preuve, quelles sont les enseignes qui sont attaquées ?
01:05:39 Ce sont celles qui relèvent de l'impérialisme,
01:05:41 qui relèvent du système financier.
01:05:43 Non, mais écoutez... Mais c'est un gloobie-goulba,
01:05:45 mais vous, en fait, vous allez faire une citése...
01:05:47 Et que vous méprisiez... Non, vous êtes en train
01:05:49 de catégoriser... Moi, ce qui m'intéresse,
01:05:51 c'est que ce médecin, il a sa voiture
01:05:53 cassée, et que, pardonnez-moi, il aurait pu
01:05:55 soigner le père ou le mère d'une de ces personnes.
01:05:57 Mais vous croyez que je défends ces dégradations ?
01:05:59 Alors, moi, je pense qu'il n'y a rien dans la tête.
01:06:01 Non, non, non, ce que je suis en train de vous dire, c'est que
01:06:03 l'action judiciaire, de toute façon, elle ne peut être que
01:06:05 postérieure, hein, c'est-à-dire une fois les gens
01:06:07 arrêtés parce que pris en flagrant délit,
01:06:09 donc c'est pas la justice qui va
01:06:11 arrêter qui que ce soit. Deuxième
01:06:13 temps, si vous pensez que la justice
01:06:15 accueille de façon permissive
01:06:17 les gens qui sont
01:06:19 convaincus d'avoir participé
01:06:21 à un black bloc et de s'être livrés
01:06:23 à des dégradations, vous vous trompez.
01:06:25 Il faut aller aux comparutions immédiates.
01:06:27 Vous verrez que la main des magistrats ne tremble pas.
01:06:29 Moi, j'ai dit, ça fait des années que ça dure,
01:06:31 c'est bien que si c'est répété, c'est que c'est pas dissuasif
01:06:33 dans notre pays. Bon, voilà. C'est un fait.
01:06:35 Si ça se répète, c'est que c'est pas dissuasif.
01:06:37 On n'a pas peur de jeter un pavé sur un policier.
01:06:39 Il me semble qu'il y avait quand même
01:06:41 quelques tentatives, disons
01:06:43 pour ficher les plus
01:06:45 dangereux, les plus récidivistes, etc.
01:06:47 et les empêcher de
01:06:49 venir aux manifestations.
01:06:51 Je ne me rappelle plus quelle était la mesure exactement.
01:06:53 Jérôme Giménaé. Mais c'était lors du
01:06:55 cas de la présidence. Oui, ça a été censuré.
01:06:57 Mais c'est vrai qu'on ne pose plus la question.
01:06:59 Pour répondre dans le même ordre, on fait des interdictions
01:07:01 de stade. Sur les contrôles préventifs,
01:07:03 quelqu'un qui était obligé de venir sur les secteurs
01:07:05 géographiques, on pourrait l'interdire.
01:07:07 Mais ce n'est plus le cas aujourd'hui. C'est pas évident.
01:07:09 Après, non mais bon, vous pouvez
01:07:11 là, quand on sent
01:07:13 bien, voyez, hier, on était
01:07:15 plutôt sur la rive gauche, donc c'était sur la rive gauche
01:07:17 qu'étaient concentrées les forces et
01:07:19 on peut, au plus large,
01:07:21 déjà élaborer des contrôles
01:07:23 préventifs et sécuriser au mieux.
01:07:25 Après, ce que je voulais préciser, et les images
01:07:27 parlent, c'est que vous avez vu, toutes ces
01:07:29 scènes d'exaction ou de dégradation,
01:07:31 elles n'ont pas lieu sur l'itinéraire précis
01:07:33 du cortège. Elles ont lieu dans des
01:07:35 rues parallèles, dans des rues adjacentes.
01:07:37 Puisque ces personnes se cachent
01:07:39 et vont venir
01:07:41 profiter du passage
01:07:43 avant ou après du cortège pour commettre
01:07:45 des exactions. Donc c'est vraiment un exercice
01:07:47 qui est difficile. Ils ont défiguré
01:07:49 l'avenue des Gobelins qui était pour
01:07:51 habiter dans le quartier et pour avoir
01:07:53 remonté hier soir à l'avenue des Gobelins.
01:07:55 Et je rejoins ce qui a été dit à l'instant.
01:07:57 Effectivement, les personnes
01:07:59 qui ont attaqué
01:08:01 certains commerces ont attaqué des
01:08:03 enceintes bien précises. C'est-à-dire que
01:08:05 si on prend l'ensemble de l'avenue des Gobelins,
01:08:07 qu'est-ce qui a été attaqué ?
01:08:09 Les banques et les assurances.
01:08:11 Une agence immobilière.
01:08:13 Une agence immobilière, effectivement, également.
01:08:15 Je pense que
01:08:17 il y a...
01:08:19 Non, pas du tout.
01:08:21 Une agence immobilière, expliquez-moi à quelqu'un
01:08:23 qui est assis dans une agence immobilière, qu'on vienne lui casser sa vitrine,
01:08:25 qu'est-ce qu'il a fait contre le grand capitalisme ?
01:08:27 C'est un symbole qui est envoyé.
01:08:29 À une agence immobilière, oui.
01:08:31 Demain, ce sera
01:08:33 une boulangerie. Après, on dira
01:08:35 les boulangers, vous voyez,
01:08:37 ce sont des personnes qui sont privilégiées.
01:08:39 Il n'y a pas de limite.
01:08:41 On va se rejoindre, cher Sonia,
01:08:43 vous avez raison. Rappelez-vous les grands procès
01:08:45 des grands anarchistes au début
01:08:47 du XXe siècle,
01:08:49 notamment avec Roland Scholl, etc.
01:08:51 Et vilains.
01:08:53 Un jour, il y avait
01:08:55 la bande à bonnots
01:08:57 qui avait posé une bombe
01:08:59 dans un restaurant
01:09:01 ouvrier. Le président
01:09:03 les a interrogés à l'occasion des assises
01:09:05 en disant "mais pourquoi ce restaurant ouvrier ?"
01:09:07 Elle dit "parce qu'en n'étant pas
01:09:09 en état de militantisme actif
01:09:11 contre le capital, ils en devenaient
01:09:13 les collaborateurs." - Je connais ça. Mais écoutez,
01:09:15 on calque ça sur une autre époque.
01:09:17 À mon avis, si vous allez leur demander
01:09:19 pourquoi ils ont fait ça, ils ont vu une vitrine,
01:09:21 ils l'ont cassée, ils sont passés, il y aura eu
01:09:23 quelqu'un derrière à se retenir. - Je ne suis pas sûr que
01:09:25 dénier... - Vous voulez...
01:09:27 - Non, non, mais attendez. Ça ne les magnifie
01:09:29 pas. Mais dénier qu'ils soient
01:09:31 animés... - C'est une excuse politique. - Mais ce n'est pas
01:09:33 une excuse, précisément. Ça n'est pas
01:09:35 exonératoire, Kevin. Donc j'ai terminé.
01:09:37 Le seul sujet, c'est de dire...
01:09:39 - Vous voulez défendre, peut-être que vous avez parmi
01:09:41 vos clients... - Il nous les défend. - Mais je ne suis pas en train
01:09:43 de l'émuvant. Je suis en train de vous dire...
01:09:45 - Ça explique. - Je suis en train de vous dire
01:09:47 que dénier une dimension politique
01:09:49 à une action, alors qu'elle a
01:09:51 évidemment une motivation politique,
01:09:53 ça ne permet pas de l'appréhender. - Donc la voiture qui
01:09:55 est égarée, il faut y voir un acte politique. - Eh bien,
01:09:57 si vous ne la comprenez pas, si vous ne la comprenez
01:09:59 pas, cette action, là, c'est sûr que vous
01:10:01 ne pourrez pas la contraindre. - Il y a, sans doute,
01:10:03 certaines personnes qui agissent par
01:10:05 idéologie et par militantisme politique,
01:10:07 mais il y a aussi des personnes qui sont là
01:10:09 qui n'ont qu'une seule envie, c'est de casser,
01:10:11 c'est de briser, c'est de détruire.
01:10:13 - C'est tout. - Ça existe aussi, la bêtise,
01:10:15 vous savez. - Si on commence à dire... - Mais dans
01:10:17 le premier cas, c'est de la bêtise. - Si on commence
01:10:19 à dire c'est une banque, c'est une
01:10:21 remise en cause due à
01:10:23 l'idéologie, après ce sera quoi ? Ça serait une
01:10:25 boulangerie ? - Mais ce n'est pas ce qui est dit.
01:10:27 - Pardon, pardon, pardon, Olivier. - Attention, il faut
01:10:29 condamner de manière unanime, avec des
01:10:31 peines exonères, pour que les gens
01:10:33 qui commettent ce genre de choses sachent
01:10:35 qu'à la fin, il y aura une vraie sanction.
01:10:37 - Arrêtez, pardon, de dire que quand
01:10:39 on attaque une banque par idéologie, c'est pas
01:10:41 de la bêtise. Excusez-moi,
01:10:43 donc, il n'a rien dit d'exonératoire,
01:10:45 je reprends. - Ah non, mais moi je remondis pas. - Pardon,
01:10:47 Kévin, je reprends ce joli mot,
01:10:49 il n'a rien dit d'exonératoire,
01:10:51 il a juste dit que dans certains cas,
01:10:53 c'était de la bêtise politique et dans
01:10:55 d'autres cas, de la bêtise... - Je n'accable pas,
01:10:57 car je n'accable pas. - De la bêtise à politique, je vois pas ce que ça
01:10:59 veut dire. - Je pense à cette policière, comme vous tous...
01:11:01 - Vous voulez un avocat à Carbon ? - Avec joie.
01:11:03 - Non, non, attendez, je vais reprendre la main, parce que
01:11:05 moi je pense à cette policière qui a reçu ça, à ce
01:11:07 médecin qui était en intervention, qui est juste parti
01:11:09 travailler, bon, pardon, ça ne me fait pas rire.
01:11:11 Et donc, je peux aller chercher l'idéologie
01:11:13 et la philosophie politique de ceux qui ont
01:11:15 cassé, mais à la fin, il a pris un panneau
01:11:17 de stationnement, il a frappé une voiture. - Je ne comprends pas
01:11:19 qui nie cela. - Alors moi, je veux bien comprendre ce qu'il y a
01:11:21 derrière. - Je ne comprends pas qui nie cela.
01:11:23 Je ne comprends pas pourquoi le fait de dire
01:11:25 qu'on soit animé par un crétinisme politique
01:11:27 est particulièrement
01:11:29 flatteur par rapport à un
01:11:31 crétinisme pas politique. Ça vous va comme ça ?
01:11:33 Je veux dire, voilà.
01:11:35 - Jérôme. - Et après, on fera aussi
01:11:37 les comptes sous moins de 48 heures.
01:11:39 Sur les 43 interpellations qu'il y a eu hier,
01:11:41 combien seront déférées, combien seront
01:11:43 présentées en France ? - Ah voilà, ça c'est intéressant. - Vous savez très bien,
01:11:45 très peu, maître. - Je ne suis pas sûr,
01:11:47 on va regarder. - Très, très peu.
01:11:49 - Et je suis toujours intéressé par les milieux sociaux d'origine.
01:11:51 - Faites confiance à votre expérience. - C'est pas nous, c'est pas les enfants du peuple.
01:11:53 - Pas Zolini !
01:11:55 - Une pause et on se retrouve. - Les enfants du peuple
01:11:57 ils sont de l'autre côté chez les policiers. - Pour calmer les esprits.
01:11:59 - Pardon.
01:12:01 - Midi News, la suite
01:12:05 et tout d'abord les titres. CNews Info,
01:12:07 Barbara Durand.
01:12:09 - La mobilisation contre les réformes
01:12:13 des retraites et les contrôleurs
01:12:15 aériens toujours en grève
01:12:17 pour éviter la pagaille dans les aéroports.
01:12:19 La direction générale de l'aviation
01:12:21 civile exige ce midi
01:12:23 que les compagnies aériennes renoncent
01:12:25 à 20 à 30% de leurs vols
01:12:27 jeudi et vendredi.
01:12:29 Soyez donc vigilants
01:12:31 si vous avez un avion à prendre.
01:12:33 La ville ukrainienne de Barmouth est-elle
01:12:35 tombée aux mains des Russes ce mercredi ?
01:12:37 Le chef du groupe paramilitaire Wagner
01:12:39 a affirmé que ses troupes avaient pris
01:12:41 toute la partie orientale de la ville.
01:12:43 Ces derniers jours, la pression s'est
01:12:45 considérablement accrue sur les forces
01:12:47 ukrainiennes défendant Barmouth.
01:12:49 Dans une interview à CNN,
01:12:51 Volodymyr Zelensky a assuré que ses troupes
01:12:53 étaient résolues à tenir la ville.
01:12:55 Et puis nous sommes le 8 mars,
01:12:57 journée internationale des droits des femmes.
01:12:59 Jour de célébration mais aussi de lutte
01:13:01 car le combat pour les droits des femmes
01:13:03 est loin d'être gagné.
01:13:05 Des manifestations ont lieu un peu partout dans le monde
01:13:07 comme ici à Jakarta en Indonésie
01:13:09 mais aussi en Afghanistan.
01:13:11 - Si Barbara, bravo, vous avez assuré
01:13:15 malgré le bruit de la perceuse,
01:13:17 il y a des travaux.
01:13:19 J'espère que vous nous entendrez correctement.
01:13:21 Les suites d'une affaire,
01:13:23 on va en parler. Je remercie Noémie Schultz,
01:13:25 notre journaliste pour les justices,
01:13:27 d'être avec nous. Bonjour à vous Noémie.
01:13:29 Toujours en compagnie d'Olivier Dardigolle,
01:13:31 Carbon de Cèses, Jérôme Jiménez,
01:13:33 Elisabeth Lévy et Kevin Bossuet.
01:13:35 Qu'en est-il pour ce père de famille ?
01:13:37 On en a beaucoup parlé ici même.
01:13:39 Qui s'est fait justice ?
01:13:41 C'était Rohan.
01:13:43 Il avait frappé l'adolescent ou l'individu
01:13:45 suspecté d'avoir agressé successivement
01:13:47 sa fille de 6 ans, Noémie.
01:13:49 Il y a eu condamnation.
01:13:51 - Oui, le tribunal de Rohan a rendu
01:13:53 hier son jugement. Ce père de famille
01:13:55 a été condamné à 8 mois de prison
01:13:57 avec sursis. C'est une peine qui est
01:13:59 inférieure à celle qui avait été requise
01:14:01 en janvier dernier par le procureur de la République de Rohan
01:14:03 qui avait demandé à l'encontre de cet homme
01:14:05 de 28 ans, par ailleurs déjà condamné
01:14:07 pour des vols avec violence,
01:14:09 un refus d'obtempérer et des détentions
01:14:11 de stupéfiants. Il avait requis une peine de 18 mois
01:14:13 de prison dont 6 à 9 mois
01:14:15 avec sursis probatoires. Il avait, ce procureur,
01:14:17 évoqué un lynchage inacceptable.
01:14:19 Quand bien même le jeune serait coupable,
01:14:21 je vous le dis les yeux dans les yeux, vous n'aviez pas le droit de commettre
01:14:23 sur lui des faits de violence. Seule l'autorité
01:14:25 judiciaire peut dire si quelqu'un est coupable
01:14:27 et le condamner. Il a donc été
01:14:29 condamné, ce père de famille, mais moins sévèrement.
01:14:31 8 mois de prison avec sursis.
01:14:33 Un de ses amis a, lui, été condamné à une peine
01:14:35 de 6 mois ferme, une peine donc plus sévère.
01:14:37 Et les deux derniers prévenus,
01:14:39 puisqu'ils étaient 4 à être renvoyés
01:14:41 devant le tribunal, ont été relaxés au bénéfice
01:14:43 du doute. Motivation du
01:14:45 tribunal Noemi, c'est important
01:14:47 dans ce cas qui a été très, très médiatisé.
01:14:49 Oui, et ce n'est pas toujours le cas. D'ailleurs,
01:14:51 hier, la présidente du tribunal a pris soin de
01:14:53 motiver le jugement.
01:14:55 Elle a expliqué qu'elle avait tenu compte,
01:14:57 que les trois magistrats avaient tenu compte
01:14:59 du contexte pour justifier une peine
01:15:01 relativement clémente,
01:15:03 par rapport aux réquisitions. On vient de le voir, une peine
01:15:05 de principe qui doit rappeler
01:15:07 que même si on pouvait comprendre
01:15:09 l'état dans lequel se trouvait ce père de famille,
01:15:11 les faits étaient bien
01:15:13 constitutifs d'une infraction.
01:15:15 Ce père de famille, qui lors de l'audience à laquelle nous avions
01:15:17 assisté, avait dit "je ne me maîtrisais pas moi-même".
01:15:19 Au moment des faits, ça fait
01:15:21 24 heures qu'il n'a pas dormi, il a peur
01:15:23 pour sa petite fille. "Je ne le referai pas,
01:15:25 c'est pas acceptable".
01:15:27 Il y a donc eu une forme de mensuétude
01:15:29 à l'encontre de ce père de famille, ce qui n'a
01:15:31 pas été le cas pour
01:15:33 un de ses amis, qui a été
01:15:35 condamné à cette peine de 6 mois
01:15:37 ferme, j'y viens,
01:15:39 d'abord parce qu'il était en état de récidive légale
01:15:41 pour des faits de violence, ce qui n'est pas le cas du père de famille,
01:15:43 qui avait un casier judiciaire, qui n'était pas en état de récidive
01:15:45 légale, et puis surtout,
01:15:47 le tribunal a fait une différence entre
01:15:49 celui dont la petite fille a été
01:15:51 peut-être agressée,
01:15:53 et donc dont on peut comprendre l'émotion, la colère
01:15:55 et donc la réaction démesurée,
01:15:57 et puis un ami,
01:15:59 qui lui, le tribunal a estimé
01:16:01 qu'il ne pouvait pas
01:16:03 opposer de la même façon ses sentiments,
01:16:05 cette colère, comme pour le père de famille.
01:16:07 Est-ce qu'il y a eu des réactions ?
01:16:09 En particulier, écoutez,
01:16:11 les conseils, les avocats des différentes parties ?
01:16:13 Oui, c'est toujours intéressant
01:16:15 de voir comment réagissent les différentes parties,
01:16:17 et quand tout le monde se satisfait,
01:16:19 on peut se dire que c'est une décision
01:16:21 de justice équilibrée,
01:16:23 juste, en tout cas, acceptée.
01:16:25 C'est le cas de cette décision. Olivier
01:16:27 Madigny était hier au tribunal de Rouen,
01:16:29 il a recueilli les témoignages, on va les entendre,
01:16:31 il y a une satisfaction à la fois du procureur,
01:16:33 même si les peines sont inférieures
01:16:35 à celles qu'il avait requises,
01:16:37 lui, pour en avoir discuté avec lui,
01:16:39 ce qu'il voulait vraiment, c'était qu'on rappelle,
01:16:41 qu'on fasse de la pédagogie, qu'on rappelle des principes,
01:16:43 et qu'on rappelle qu'on ne se fait pas justice soi-même.
01:16:45 Je propose d'écouter le procureur de la République de Rouen.
01:16:47 Je considère que
01:16:49 c'est une peine de principe,
01:16:51 c'est une sanction de principe,
01:16:53 qu'il fallait rappeler la loi, qu'il fallait rappeler
01:16:55 tout ce que notre état de droit,
01:16:57 bien évidemment, implique,
01:16:59 et notamment le respect des institutions,
01:17:01 et le respect de la loi,
01:17:03 c'est ce qu'a fait le tribunal.
01:17:05 En France, on ne se fait pas justice soi-même,
01:17:07 quand bien même on peut entendre la colère,
01:17:09 quand bien même on peut entendre, bien évidemment,
01:17:11 l'émotion de ce père de famille,
01:17:13 le message est clair, c'est l'essentiel pour moi,
01:17:15 et pour nous, puisque, en l'espèce,
01:17:17 effectivement, le tribunal a considéré
01:17:19 que les violences étaient caractérisées,
01:17:21 qu'une infraction a bel et bien été commise.
01:17:23 Et cette satisfaction,
01:17:25 on l'a aussi constatée
01:17:27 du côté de la défense
01:17:29 de ce père de famille,
01:17:31 puisqu'il redoutait une peine
01:17:33 plus sévère, plus lourde,
01:17:35 et donc on a recueilli le témoignage
01:17:37 de l'avocat de ce père, hier,
01:17:39 à la sortie de l'audience.
01:17:41 Ça me paraît une très bonne décision,
01:17:43 dont on est tout à fait satisfait,
01:17:45 et en plus, je suis sensible au fait
01:17:47 que le tribunal ait pris soin d'expliquer les raisons
01:17:49 pour lesquelles elle a été prononcée.
01:17:51 Je crois que ce qu'a expliqué le tribunal,
01:17:53 c'est qu'ils ont tenu compte du fait
01:17:55 qu'on était dans un contexte très particulier,
01:17:57 et qu'on avait eu des résultats,
01:17:59 de la part d'un homme qui n'avait aucune raison
01:18:01 d'être en colère, mais des violences d'un homme
01:18:03 dont on pouvait comprendre la colère,
01:18:05 compte tenu des faits dont sa fille avait été victime.
01:18:07 Donc, véritablement, il y a une décision du tribunal
01:18:09 qui est tout à fait légitime, motivée
01:18:11 et parfaitement compréhensible.
01:18:13 Donc, il n'y aura pas d'appel, a priori,
01:18:15 puisque ni le procureur ni la défense
01:18:17 ne se disent,
01:18:19 enfin, plutôt les deux acceptent cette décision.
01:18:21 Tout à fait. Comment vous réagissez
01:18:23 à cela, maître, d'abord ?
01:18:25 Je crois que, grâce à Dominique Schultz,
01:18:27 on vient de comprendre
01:18:29 le mérite de l'individualisation
01:18:31 de la peine. Vous voyez, la différence
01:18:33 qui est souvent décriée sur les plateaux,
01:18:35 là, on vient de comprendre ce que c'est l'individualisation
01:18:37 de la peine in concreto. C'est ça.
01:18:39 Ça veut dire qu'on prend en compte les circonstances
01:18:41 qui ont motivé la commission d'un acte.
01:18:43 Et le fait qu'on opère
01:18:45 un distinguo entre un père de famille
01:18:47 légitimement ému et quelqu'un qui aurait dû
01:18:49 prendre du recul par rapport
01:18:51 à l'événement auquel il est confronté,
01:18:53 c'est ça, l'individualisation de la peine.
01:18:55 La deuxième chose que ça m'inspire,
01:18:57 c'est une forme de mélancolie
01:18:59 en écoutant
01:19:01 tout le monde se réjouir du fait
01:19:03 qu'un jugement soit motivé. Pourquoi ?
01:19:05 Parce que ça veut dire que ça devient rare.
01:19:07 Et ce n'est pas normal que les magistrats
01:19:09 renoncent à la motivation
01:19:11 de leur décision. Pourquoi ? Parce
01:19:13 qu'ils sont soumis à un flux de dossiers,
01:19:15 à une masse de décisions à rendre
01:19:17 qui ne les autorisent pas toujours à
01:19:19 motiver. Plus exactement pensent-ils
01:19:21 pouvoir s'en exonérer, précisément
01:19:23 pour répondre à
01:19:25 la pression qu'ils ont en termes de
01:19:27 masse de travail. Je vous rappellerai
01:19:29 simplement le mariage de Figaro,
01:19:31 quand le juge s'adresse à la fin au Figaro
01:19:33 et qu'il lui dit
01:19:35 "Je vais corriger cette injustice en vous
01:19:37 rendant un arrêt et je vais en corriger
01:19:39 une seconde en le motivant". Tout juge
01:19:41 qui s'y refuse est grand ennemi des lois.
01:19:43 - Et là on voit l'importance de la motivation
01:19:45 pour la compréhension.
01:19:47 - Parce que là la peine est comprise et du coup
01:19:49 il n'y a pas d'appel puisque la peine est comprise.
01:19:51 Elle est acceptée parce qu'elle est comprise.
01:19:53 - C'est surtout parce qu'il n'y a pas d'appel
01:19:55 parce qu'il n'y a pas vraiment de peine.
01:19:57 - Justement, le parquet pourrait
01:19:59 faire appel parce qu'il n'y a pas de peine alors qu'il n'y en a rien d'une.
01:20:01 Or là, tout le monde ayant compris
01:20:03 l'intérêt de la peine,
01:20:05 sa motivation, on gagne du temps
01:20:07 paradoxalement en ayant motivé
01:20:09 parce qu'on ne s'est pas rendu au jour.
01:20:11 - D'abord je croyais que c'était obligatoire
01:20:13 personnellement la motivation.
01:20:15 - Aux assises.
01:20:17 - Il doit y avoir une motivation qui doit être rédigée.
01:20:19 - D'accord, bon là c'est pas la cour d'assises.
01:20:21 Effectivement, moi malgré tout
01:20:23 je comprends parfaitement l'émotion du père.
01:20:25 Ça ne s'est pas passé sur le moment.
01:20:27 Il n'a pas surpris un type
01:20:29 qu'il aurait tabassé
01:20:31 au moment où il l'a surpris.
01:20:33 Et évidemment, peut-être
01:20:35 vous avez raison de le dire,
01:20:37 il est évidemment présumé innocent ce jeune homme
01:20:39 qui a été...
01:20:41 Mais il y a des éléments
01:20:43 puisqu'il est encore en prison, il y a des éléments
01:20:45 qui laissent penser qu'il pourrait
01:20:47 éventuellement être coupable, c'est ça que j'ai compris.
01:20:49 Mais ils auraient pu se tromper.
01:20:51 Ils auraient pu se tromper de gars.
01:20:53 Et moi je trouve qu'il y a une certaine
01:20:55 mensuétude parce que nous comprenons
01:20:57 son émotion, mais c'est comme
01:20:59 si nous avions tous, y compris
01:21:01 la justice, intégré l'impuissance de la justice.
01:21:03 C'est-à-dire que
01:21:05 si il y a justice, si nous avons
01:21:07 inventé la justice, c'est pour qu'il y ait un tiers
01:21:09 entre l'auteur d'un acte,
01:21:11 l'agresseur en l'occurrence, et la victime.
01:21:13 Et là, nous acceptons
01:21:15 finalement que ce tiers disparaisse,
01:21:17 qu'il y ait un face-à-face direct
01:21:19 parce que nous savons que la justice
01:21:21 n'est pas assez efficace.
01:21:23 On n'aurait pas dit ça si le père avait été
01:21:25 totalement relaxé, s'il n'y avait pas eu
01:21:27 de confrontation.
01:21:29 Si le tribunal avait dit que la fraction n'est pas
01:21:31 constituée... Et puis l'un d'eux a de la prise
01:21:33 en ferme pour...
01:21:35 Excusez-moi, ça me paraît connu.
01:21:37 On va passer la parole à tout le monde.
01:21:39 Qu'on entende vos avis. Non mais là, on a affaire
01:21:41 à une peine qui est juste, qui est une peine
01:21:43 qui est acceptée par tous. Donc là, pour une fois,
01:21:45 la justice, on peut la saluer.
01:21:47 Non mais parce que parfois,
01:21:49 en fait, on ne comprend pas toujours
01:21:51 les choses. Là, c'était très clair. On comprend
01:21:53 pourquoi telle ou telle peine a été
01:21:55 donnée. Et encore une fois,
01:21:57 là, la justice a rappelé justement
01:21:59 qu'on ne se faisait pas justice
01:22:01 soi-même, et c'est ça qui est hyper
01:22:03 important. Et même si
01:22:05 cette personne-là était dans une
01:22:07 situation de colère, d'énervement,
01:22:09 il n'a pas à s'en prendre
01:22:11 à cette personne. Il y a quand même une
01:22:13 condamnation. Il faut quand même le noter.
01:22:15 - Allez-y,
01:22:17 - Non mais depuis le début de cette affaire, moi d'abord,
01:22:19 j'ai retenu le profil du procureur
01:22:21 de la République. Je trouve que c'est très bien
01:22:23 quand des hommes de justice
01:22:25 peuvent communiquer, expliquer
01:22:27 et le faire, j'ai envie de dire, dans une
01:22:29 parole, maîtriser.
01:22:31 Après, je suis très sensible à ce que du carbone sur
01:22:33 l'individualisation n'a à peine. Parce qu'entre le père
01:22:35 et l'ami, qui lui est un récidive légal,
01:22:37 on voit que le jugement n'est pas le même.
01:22:39 Et le fait d'expliquer tout ça, c'est très
01:22:41 important. Donc là, ça se passe
01:22:43 au mieux, tant mieux.
01:22:45 Et après, je pense que ça se
01:22:47 passe souvent de cette
01:22:49 manière-là. - D'accord, mais je vais me faire la boca du
01:22:51 diable. Parce que certains disent que si le père n'a pas
01:22:53 eu de prison ferme, alors
01:22:55 ça peut donner
01:22:57 des situations où ceux qui veulent se faire
01:22:59 justice eux-mêmes, et pour des raisons tout aussi
01:23:01 agiles et légitimes,
01:23:03 avec beaucoup d'émotion... - Il y a 8 mois avec sursis, quand même,
01:23:05 c'est bien. - Ce n'est pas rien, mais
01:23:07 excusez-moi... - On est dans une convention éduque.
01:23:09 Jérôme Jiménez... - Je pense que
01:23:11 au-delà même de commenter
01:23:13 cette décision de justice,
01:23:15 je crois que le plus important, c'est les déclarations que cet homme
01:23:17 a faites à la barre. Et c'est là où, moi, je pense que c'est
01:23:19 plutôt la personnalisation de la peine ou la divisation de la peine, je crois
01:23:21 que c'est la même chose. C'est un principe. Je pense que son comportement
01:23:23 qu'il a eu à la barre, et à l'audience,
01:23:25 de dire "j'étais dans un état second, je n'avais
01:23:27 pas à me faire justice soi-même", et après,
01:23:29 bien évidemment, on s'est intéressé à la personnalité
01:23:31 de l'auteur présumé.
01:23:33 C'est dans ce sens qu'on a eu
01:23:35 une peine de prison qui a été...
01:23:37 d'une peine qui a été prononcée
01:23:39 de 8 mois avec sursis.
01:23:41 Et le message, et je le rappelle, le plus
01:23:43 important pour tous nos téléspectateurs,
01:23:45 on ne se fait pas justice soi-même en France. Et comme
01:23:47 l'a précisé Elisabeth, ils auraient peut-être pu se tromper,
01:23:49 ou ils se sont peut-être trompés. Je n'ai pas connaissance
01:23:51 du dossier, mais en tous les cas, c'était
01:23:53 important d'avoir un petit peu ce...
01:23:55 ce retour du tribunal.
01:23:57 - Noémie Schultz, pourquoi le suspect n'a toujours pas
01:23:59 été jugé ? - C'est vrai que ça interpelle
01:24:01 dans cette affaire. On se dit, en fait, la personne
01:24:03 qui est soupçonnée d'avoir commis une infraction,
01:24:05 une agression sexuelle sur une petite fille de 6 ans
01:24:07 n'est toujours pas jugée, alors que le père
01:24:09 de famille qui s'est fait justice, lui, a déjà été renvoyé.
01:24:11 C'est justement parce qu'il y a une affaire qui est
01:24:13 relativement complexe et l'autre relativement simple.
01:24:15 Les adultes,
01:24:17 ce père et ses amis qui s'en sont pris aux jeunes,
01:24:19 l'enquête n'a pas été très longue
01:24:21 à boucler pour les renvoyer devant un tribunal.
01:24:23 Ils auraient presque pu être jugés en comparution immédiate,
01:24:25 juste après les faits, mais je crois que l'idée
01:24:27 avait été aussi de laisser retomber un peu l'émotion
01:24:29 et de faire en sorte que ça soit jugé de manière sereine.
01:24:31 Ce jeune, il a été interpellé,
01:24:33 depuis il est mis en examen, il est
01:24:35 incarcéré et l'enquête se poursuit.
01:24:37 Il y a des choses qui prennent du temps,
01:24:39 il y a des expertises psychologiques, psychiatriques,
01:24:41 notamment sur la petite fille de 6 ans.
01:24:43 Il y a des prélèvements
01:24:45 biologiques. On va regarder si on
01:24:47 retrouve par exemple de l'ADN de ce jeune
01:24:49 sur cet enfant.
01:24:51 On va aussi, la juge d'instruction,
01:24:53 on va aussi regarder le parcours de ce mineur.
01:24:55 Est-ce qu'il dit qu'il est guinéen ?
01:24:57 Est-ce qu'il vient bien de Guinée ?
01:24:59 Tout ça, ça prend du temps, mais d'après mes informations,
01:25:01 l'enquête, elle est sur le point
01:25:03 d'être bouclée et donc
01:25:05 on pourrait imaginer un renvoi de ce jeune
01:25:07 si la juge d'instruction
01:25:09 estime qu'il y a suffisamment
01:25:11 d'éléments pour le renvoyer, un renvoi de ce jeune
01:25:13 devant un tribunal pour enfants,
01:25:15 soit avant l'été, soit à la rentrée.
01:25:17 Parce qu'il y a eu beaucoup de réactions, je le vois
01:25:19 notamment sur les réseaux sociaux, mais pas seulement.
01:25:21 De personnes, on s'interroge légitimement
01:25:23 sur pourquoi ça va aussi vite pour le père de famille
01:25:25 et pas aussi vite pour celui qui est toujours
01:25:27 présumé innocent,
01:25:29 mais quand même, c'est une affaire grave
01:25:31 d'agression sexuelle.
01:25:33 C'est ce temps d'enquête qui prend du temps, et effectivement, on peut juste noter une chose,
01:25:35 et ça peut être aussi pesé dans la décision
01:25:37 rendue par les magistrats du tribunal
01:25:39 de Rohan.
01:25:41 On avait tous ça en tête au moment des faits,
01:25:43 c'est s'ils se sont trompés, s'ils s'en sont pris à quelqu'un
01:25:45 qui n'avait rien à voir avec l'histoire.
01:25:47 On ne peut pas répondre
01:25:49 avec certitude à l'heure actuelle.
01:25:51 Ce qu'il faut dire, c'est que ce jeune est toujours
01:25:53 en détention, cela veut donc dire qu'il y a des indices graves
01:25:55 et concordants, suffisamment
01:25:57 d'éléments à charge, ce qui justifie
01:25:59 que pour le moment, il soit toujours sous main de justice
01:26:01 et donc
01:26:03 sans doute que le procureur
01:26:05 va requérir un renvoi devant le tribunal.
01:26:07 Il y a ces éléments à charge
01:26:09 nommés, et aussi, quand on dit "ils s'en sont pris
01:26:11 à cet individu", il faut rappeler que c'était
01:26:13 vraiment une... je veux dire,
01:26:15 il a été ligoté,
01:26:17 il y a eu des actes de très grande violence,
01:26:19 des actes de violence...
01:26:21 - Je ne sais pas si vous faites un hiérarchie dans les mots, mais faites pas une petite correction.
01:26:23 - Des actes de violence, et pas au moment des faits.
01:26:25 C'est-à-dire, encore une fois, ça ne s'était pas passé...
01:26:27 Ce n'est pas comme si le père était rentré dans la chambre
01:26:29 et qu'il avait trouvé ce mineur en train d'agresser sa fille,
01:26:31 où là, je pense qu'il n'y aurait pas eu de sujet.
01:26:33 Ça se passe 24 heures après, dans un contexte,
01:26:35 c'est ce qu'avait dit en tout cas le procureur,
01:26:37 de chasse à l'homme, c'est-à-dire que les voisins,
01:26:39 les amis, s'étaient organisés pour
01:26:41 rechercher, et donc ils avaient
01:26:43 aperçu ce mineur 24 heures après,
01:26:45 il avait envoyé une photo à la mère,
01:26:47 qui l'avait reconnue, et donc à partir de là,
01:26:49 il l'avait neutralisé, ligoté...
01:26:51 - Le risque de se tromper...
01:26:53 - Le procureur l'avait dit, si à ce moment-là, vous l'aviez ligoté
01:26:55 un peu fermement,
01:26:57 et que vous aviez appelé la police, mais ce n'est pas ça qui s'est passé.
01:26:59 - Après, ils ont appelé la police.
01:27:01 - D'abord, il a été fouetté
01:27:03 avec un câble électrique,
01:27:05 il a été roué de couille, il a été frappé avec un bâton,
01:27:07 il avait été vraiment
01:27:09 molesté par ce père de famille.
01:27:11 - Parce que, Maître,
01:27:13 c'est vrai que le laps de temps
01:27:15 entre la...
01:27:17 On ne sait pas s'il y a eu cette agression,
01:27:19 en tous les cas,
01:27:21 on dit agression présumée,
01:27:23 et puis la correction,
01:27:25 plus que ça, des actes de grande violence,
01:27:27 c'est vrai que le temps écoulé interroge.
01:27:29 - Oui, le temps écoulé interroge,
01:27:31 mais il faut se poser une question simple,
01:27:33 qui a été posée à l'égard des auteurs,
01:27:35 pour entrer en voie de condamnation,
01:27:37 c'est, est-ce que
01:27:39 vous étiez sûr d'avoir
01:27:41 de livrer la correction à la bonne personne,
01:27:43 c'est-à-dire à l'auteur des faits allégués ?
01:27:45 Bon, et bien,
01:27:47 la justice se pose exactement la même question,
01:27:49 est-ce que nous sommes sûrs de condamner
01:27:51 la même personne, la bonne personne ?
01:27:53 Et pour être sûrs de condamner
01:27:55 la bonne personne, on ne fonctionne pas
01:27:57 comme des justiciers,
01:27:59 on fonctionne comme des gens
01:28:01 de droit, c'est-à-dire en réunissant des preuves.
01:28:03 Et pour la police, c'est un travail
01:28:05 scrupuleux qui l'attend, parce que
01:28:07 pour convaincre de culpabilité
01:28:09 quelqu'un, on se fonde
01:28:11 sur des preuves sérieuses.
01:28:13 Et pour les réunir, il faut du temps.
01:28:15 Quand bien même, c'est ce qu'il avait
01:28:17 incité là-dessus le procureur de la justice,
01:28:19 quand bien même le jeune a bien commis
01:28:21 une agression sexuelle sur cet enfant,
01:28:23 le père n'avait pas,
01:28:25 alors c'est plus facile à dire,
01:28:27 juste une dimension,
01:28:29 une phrase très rapide.
01:28:31 Oui, il y a une dimension quand même,
01:28:33 c'est qu'ils n'auraient pas fait cela
01:28:35 s'ils avaient considéré que la police
01:28:37 et la justice allaient agir vite.
01:28:39 Et il y a peut-être cela à la base de ce problème,
01:28:41 c'est notre sentiment,
01:28:43 justifié ou pas, que la police
01:28:45 et la justice... Justifié ou pas, comme vous dites,
01:28:47 sentiment. Justifié dans certains cas,
01:28:49 probablement pas dans d'autres. Écoutez, pour une fois
01:28:51 que tout le monde est d'accord autour d'une décision
01:28:53 et qu'en plus elle a une valeur
01:28:55 de leçon, si je puis dire,
01:28:57 c'est très bien. Merci d'avoir
01:28:59 été nos invités, c'était un plaisir de vous avoir
01:29:01 autour de cette table. Merci à vous, la suite,
01:29:03 c'est sûr, c'est nous, je l'espère, si vous êtes
01:29:05 d'accord pour vos prochaines émissions.
01:29:07 Je vous dis à demain avec grand plaisir.
01:29:09 ♪ ♪ ♪