Le blocage du pays contre la réforme des retraites : une nécessité ?

  • l’année dernière
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Jean Doridot, Madi Seydi et Luc Farré, secrétaire général de l’UNSA Fonction Publique.

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##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2023-03-06##
Transcript
00:00 Les vraies voix Sud Radio, le code projecteur des vraies voix.
00:04 Et les manifestations de grande ampleur qui sont attendues demain,
00:07 des grèves reconductudes dans des secteurs stratégiques,
00:09 les syndicats sont prêts à mettre le pays à l'arrêt
00:11 pour faire plier le gouvernement face à la réforme des retraites.
00:14 La mobilisation passe visiblement à la vitesse supérieure.
00:17 Oui Cécile, mais le gouvernement est loin d'être du même avis.
00:20 Après les mises en garde d'Olivier Veyrol, ministre du Travail,
00:23 Olivier Dussopt craint qu'après le Covid, la guerre en Ukraine et l'inflation,
00:26 bloquer le pays pour s'opposer à la réforme des retraites
00:29 n'aurait pas de bonnes conséquences pour l'économie.
00:31 Alors vous, qu'est-ce que vous en pensez ?
00:33 Est-ce que vous pensez que c'est bon contre la réforme de bloquer le pays ?
00:36 Ou est-ce que vous dites, vu l'état de l'économie française,
00:38 c'est dangereux pour l'économie ?
00:39 On attend vos témoignages au 0826 300 300.
00:42 Et notre compte Twitter, pour ceux qui votent,
00:44 c'est bon pour la réforme 82%.
00:47 Et notre invité est là, Luc Farré.
00:49 Bonsoir, merci d'être avec nous.
00:50 Vous êtes secrétaire général de l'UNSA,
00:52 fonction publique.
00:53 Et avant de revenir vers vous,
00:55 la tradition veut que les éditorialistes,
00:57 en tout cas, se prononcent avant vous.
01:00 Philippe Bilger,
01:01 est-ce que ce blocage contre la réforme des retraites,
01:04 alors nous on pose la question,
01:06 bon pour la réforme ou dangereux pour l'économie ?
01:08 Quel choix ?
01:09 - C'est bon pour la réforme,
01:10 mais pas forcément bon pour le moral.
01:13 Il faut être clair.
01:14 J'ai dit tout à l'heure
01:16 à quel point j'avais trouvé
01:18 très discutable,
01:20 pour ne pas dire plus la phrase de Philippe Martinez,
01:23 qui voulait mettre l'économie à genoux.
01:25 Mais ce qui m'intéresse profondément
01:28 dans le sujet de Sud Radio,
01:30 c'est le point de savoir
01:33 comment la crise pourra se dénouer.
01:35 Alors bien sûr,
01:37 je ne m'éconnais pas du tout
01:40 la validité du combat qui va être mené,
01:43 qui est mené depuis longtemps,
01:45 et qui va atteindre un paroxysme
01:48 peut-être renouvelable demain,
01:50 avec l'ensemble des forces syndicales
01:53 qui sont opposées à ce projet de loi.
01:56 Et de l'autre côté,
01:57 je n'imagine pas que le pouvoir va reculer.
02:00 Le Sénat va peut-être arriver
02:03 au vote de l'article 7.
02:05 Et j'aimerais, si vous le permettez,
02:07 tout à l'heure, Cécile,
02:09 notre invité voudra bien répondre
02:11 à la manière dont on s'en sortira
02:14 avec ces deux forces
02:16 qui sont sûres de leur validité,
02:19 de leur point de vue,
02:20 mais comment faire pour s'en sortir ?
02:22 - Il faut poser des questions.
02:24 - Oui, alors bon,
02:26 incontestablement bon
02:28 pour la réforme des retraites,
02:30 parce qu'à un moment, il faut peser.
02:32 Et malheureusement, l'histoire nous a appris
02:35 qu'il fallait être le plus radical possible
02:38 pour que ça bouge.
02:39 Néanmoins, je ne suis pas sûre
02:41 que le gouvernement ait envie
02:43 de bouger quand ils savent
02:45 qu'au Sénat ça passera,
02:47 et s'ils ont leurs alliés LR
02:49 qui continuent d'être des alliés,
02:51 ils n'ont peut-être pas besoin
02:53 de grand chose pour que ça passe.
02:55 - Donc ça veut dire que pour vous,
02:57 le gouvernement n'entendra pas
02:59 ce qui se passe dans la rue ?
03:01 - Ah oui, je pense qu'il n'entendra pas.
03:03 - Si vous êtes comme Mahdi,
03:05 0826-303, si vous pensez que le gouvernement
03:07 ne va pas entendre, vous nous appelez.
03:09 - Je pense que ça ne peut pas être
03:11 une bonne chose de bloquer le pays.
03:13 C'est mauvais pour l'économie,
03:15 c'est mauvais pour le moral,
03:17 c'est mauvais pour la santé mentale,
03:19 - Vous faites du Olivier Véran là !
03:21 - Je fais du Olivier Véran !
03:23 - C'est mauvais pour le cancer du colon,
03:25 ou pour le réchauffement climatique.
03:27 - Mais non, c'est mauvais pour tout,
03:29 et ça semble très très français,
03:31 cette manie comme ça
03:33 de toujours refaire
03:35 la lutte des classes,
03:37 et c'est vraiment difficile
03:39 d'y retrouver son latin
03:41 dans tout ça,
03:43 parce que même le gouvernement,
03:45 la communication a été très mauvaise,
03:47 il a mis 1200 euros pour tout le monde,
03:49 c'est bien, mais en fait apparemment
03:51 c'est une arnaque, donc à la fois je comprends
03:53 la colère des syndicats,
03:55 et en même temps, les français,
03:57 c'est compliqué pour tout le monde,
03:59 de ne pas pouvoir se déplacer, de ne pas pouvoir
04:01 même aller travailler, c'est toujours
04:03 l'éternel problème entre le droit de faire grève
04:05 et le droit de se déplacer librement,
04:07 et le droit de travailler.
04:09 - Luc Farré, secrétaire général d'UNSA,
04:11 fonction publique, j'imagine que ni des trois
04:13 vous êtes d'accord avec personne.
04:15 - Non, parce que nous, nous considérons
04:17 l'ensemble des organisations syndicales,
04:19 et en particulier l'UNSA,
04:21 que cette journée de manifestation,
04:23 de grève,
04:25 qui va mettre la France à l'arrêt demain,
04:27 et qui sera une réussite,
04:29 j'en suis sûr, c'est bon pour
04:31 obtenir le retrait de cette réforme.
04:33 Et c'est pas bon pour la réforme,
04:35 c'est bon pour obtenir le retrait de cette réforme.
04:37 Et c'est d'autant plus important que pour nous
04:39 c'est un moyen, parce que
04:41 de fait, le gouvernement ces derniers jours
04:43 s'est montré, je crois, particulièrement
04:45 insincère, avec des arguments
04:47 de toute nature,
04:49 quand j'écoute le porte-parole
04:51 du gouvernement Olivier Véran,
04:53 lorsque j'écoute le ministre du Travail,
04:55 lorsque j'écoute cette affaire
04:57 des 1200 euros, lorsque je regarde
04:59 la réalité de ce que
05:01 cette réforme va faire, c'est-à-dire faire que
05:03 les Français vont devoir travailler deux ans de plus,
05:05 eh bien, tout cela est
05:07 très mauvais pour notre économie,
05:09 est très mauvais pour le chômage,
05:11 est très mauvais
05:13 pour la vie des Français, tout simplement.
05:15 Et donc, je l'ai déjà dit, je pense vraiment que
05:17 c'est un recul social. - Pour répondre à
05:19 Philippe Bilger, par exemple, sur comment on va
05:21 s'en sortir en fait aujourd'hui. - Eh bien, la responsabilité
05:23 première,
05:25 elle est dans le camp du gouvernement.
05:27 Si le gouvernement
05:29 accepte de retirer
05:31 cette réforme,
05:33 et de se mettre réellement autour de la table
05:35 pour discuter avec
05:37 les organisations syndicales,
05:39 et même avec le Parlement,
05:41 eh bien, je crois qu'on a d'autres moyens,
05:43 et on l'a déjà expliqué, pour réussir
05:45 à trouver
05:47 les financements nécessaires,
05:49 pour peu que l'on puisse dire qu'il en manque.
05:51 Je le redis, parce que quand je dis
05:53 que c'est insincère, je le redis
05:55 ici, le système par répartition
05:57 n'est pas en danger en France,
05:59 le système de retraite n'est pas en danger en France,
06:01 et donc, la responsabilité
06:03 du gouvernement, c'est bien
06:05 aujourd'hui d'entendre
06:07 des millions de personnes qui demain vont défiler.
06:09 - Je vais juste rebondir sur un truc.
06:11 Comment, enfin, moi, il y a une chose
06:13 que j'aimerais bien dire, c'est que
06:15 comment on peut croire, finalement,
06:17 et je pense qu'on ne sait pas,
06:19 on n'arrive pas à comprendre qui a raison, en fait.
06:21 Est-ce que c'est les syndicats qui ont raison ?
06:23 Est-ce que c'est le gouvernement qui a raison ?
06:25 C'est difficile, forcément, pour le commun des mortels,
06:27 même nous, de comprendre finalement,
06:29 voilà, comment on peut savoir
06:31 qui a raison ? Si je me mets à la place des gens,
06:33 je me dis, j'entends 10 cents de cloches.
06:35 - On a la chance, en France, d'avoir
06:37 un organisme qui est
06:39 assez indépendant,
06:41 qui est le Conseil d'orientation des retraites.
06:43 Le Conseil d'orientation des retraites
06:45 suit l'évolution
06:47 sur la durée.
06:49 Et que dit le Conseil d'orientation des retraites aujourd'hui ?
06:51 Les dépenses ne dérapent pas.
06:53 Il dit qu'il peut y avoir,
06:55 selon certaines estimations,
06:57 un problème
06:59 entre 2027 et 2035,
07:01 d'autres 10 et 12 milliards
07:03 de déficit
07:05 par an. Et que
07:07 on peut pourvoir, devoir,
07:09 pourvoir combler ce trou
07:11 avec d'autres moyens que de demander aux Français
07:13 de travailler deux ans de plus.
07:15 - Luc Farré, le sujet fait beaucoup
07:17 réagir. Direction Carcassonne,
07:19 bonsoir Guillaume. - Re-bonsoir.
07:21 - Re-bonsoir. Alors, est-ce que pour vous, c'est bon
07:23 contre la réforme de bloquer le pays, ou est-ce que
07:25 c'est dangereux pour l'économie, vous qui êtes
07:27 entrepreneur ? - Alors, si
07:29 vous voulez avoir l'avis d'un sushi au doigt
07:31 et à l'œil,
07:33 sur une paire de baguettes,
07:35 est-ce que c'est souhaitable pour la réforme ?
07:37 Oui, malheureusement, c'est dommage d'en arriver là.
07:39 Mais il faut bien se faire entendre.
07:41 Il est important
07:43 de rappeler qu'il y a quand même une très large majorité
07:45 de personnes qui sont contre. Je crois que ça tourne autour des 90%.
07:47 Mais je pencherais, moi,
07:49 plus pour un arrêt, plutôt qu'un blocage
07:51 qui prend en otage
07:53 tout le temps les mêmes, c'est-à-dire nous.
07:55 Pour ce qui est d'économie, je pense
07:57 que, évidemment, oui, c'est dangereux.
07:59 Mais, comme on dit, on ne fait pas d'omelette sans
08:01 casser des œufs, tout comme on ne fait pas de sushis
08:03 sans cuillère de riz.
08:05 Qui plus est de Marseillette, on en profite.
08:07 Mais, bon, l'histoire
08:09 Macronia nous a bien fait
08:11 comprendre que l'économie n'était pas la priorité
08:13 de tous les jours, dans certaines façons.
08:15 Donc, voilà.
08:17 Ce que je ne comprends pas, avant tout, c'est la façon
08:19 dont le gouvernement se borne
08:21 autour d'Elisabeth,
08:23 alors qu'il y a
08:25 un réformé, alors qu'il n'y a pas de danger immédiat
08:27 comme vous venez de souligner à votre invité.
08:29 - Restez avec nous, Guillaume. Allez-y, Philippe, déjà.
08:31 - Je me demande si vous avez vraiment répondu
08:35 à la question de Cécile tout à l'heure,
08:37 parce que
08:39 il est évident que le gouvernement
08:41 n'acceptera pas une défaite politique
08:44 et n'a pas du tout l'intention
08:46 d'abandonner, parce que ce que vous souhaitez,
08:49 c'est qu'il considère qu'il a totalement tort.
08:51 Et vous, de votre côté,
08:53 vous représentez une force.
08:55 Essayez d'imaginer ce que pourrait être
08:58 la solution à partir du moment
09:00 où les deux, vous ne bougez pas d'un iota.
09:03 Qu'est-ce qui pourrait... - Luc Fary.
09:05 - Je le redis ici.
09:07 C'est un problème de financement qui est posé.
09:09 Il y a plusieurs moyens,
09:11 puisque nous sommes dans un système par répartition.
09:13 Qu'un système par répartition, il y a trois moyens
09:15 pour pouvoir l'équilibrer.
09:17 On touche à l'âge, c'est ce que veut faire le gouvernement.
09:19 Et nous, on dit non.
09:21 Parce que les Français ont le droit
09:23 de pouvoir choisir de ne prendre leur retraite
09:25 à partir de 62 ans.
09:27 Et c'est une liberté qu'ils vont perdre
09:29 s'ils sont obligés de travailler jusqu'à 64 ans.
09:32 La deuxième façon, c'est d'augmenter les cotisations.
09:35 Et c'est ce que nous proposons.
09:37 Et nous avons vu, aujourd'hui,
09:39 que cela est possible.
09:41 Et la troisième solution, c'est d'augmenter
09:43 la durée de travail.
09:45 Et on voit bien qu'aujourd'hui, nous en sommes à 43 annuités.
09:47 Et que 43 annuités, on peut difficilement aller plus loin.
09:50 Et donc, je le redis ici, simplement.
09:52 Remettons-nous autour de la table.
09:54 Écoutons ce que disent les employeurs.
09:56 Un certain nombre d'employeurs disent que oui, pourquoi pas.
10:00 Nous pourrions réfléchir à cette question de financement.
10:05 Et puis derrière tout ça, il y a la question du travail.
10:07 Et de la qualité des conditions de travail.
10:09 Pour permettre aux Français d'être effectivement en emploi.
10:11 Et ce, jusqu'à 62 ans.
10:13 0826 300 300. Julie est avec nous.
10:15 Bonsoir Julie.
10:17 Oui, bonsoir.
10:19 Bienvenue sur Sud Radio. On vous écoute Julie.
10:21 Réagir, pardon.
10:23 Merci. Ben écoutez, je trouve que c'est dangereux pour l'économie.
10:26 De bloquer comme ça le pays.
10:30 Ce n'est pas normal.
10:32 Moi j'ai 74 ans, je travaille encore.
10:34 Ah bon ?
10:36 Oui, pour mon fils qui est artisan depuis 14 ans.
10:38 Et j'en m'en porte très bien.
10:41 C'est bon pour les neurones et pour tout.
10:43 On a que voir les autres pays.
10:46 La plupart c'est 67 ans.
10:48 J'ai connu les 44 heures par semaine.
10:52 Et que 3 semaines de congés.
10:54 Donc maintenant c'est 35 heures.
10:57 Ou alors on augmente, on revient à 40 heures.
11:00 Mais on ne peut pas gagner sur tous les tableaux.
11:04 Reste avec nous Julie, avant de prendre Jean de Redeau.
11:07 Je vais un peu dans le sens de Julie.
11:09 Même si le travail c'est bien, à condition que ça ne mette pas en danger la santé.
11:13 C'est vrai qu'il y a quand même des jobs qui sont très difficiles.
11:15 Pour autant, quand j'entends parler d'augmentation des cotisations,
11:18 on a un problème dans ce pays.
11:20 Le travail rapporte rien.
11:22 Le capital rapporte, les riches s'enrichissent.
11:24 Le travail ça rapporte rien.
11:26 Mais si, ça a à voir.
11:28 Quand vous êtes travailleur indépendant, vous cotisez.
11:30 Vous n'avez pas de patron qui cotise pour vous.
11:32 Donc vous cotisez à une caisse, en l'occurrence la CIPAV.
11:34 Et vous payez une fortune.
11:36 Et puis il y a de moins en moins d'indépendants.
11:38 Alors vous payez de plus en plus cher.
11:40 En sachant que vous, vous gagnerez de moins en moins quand vous serez à vos vieux jours.
11:43 Et donc, ça, on a déjà du mal à gagner sa vie en travaillant dans ce pays.
11:47 Pardon, je ne voudrais pas crier trop.
11:49 Quand on parle de faire des rentrées d'argent, je vous ai parlé de deux choses.
11:51 D'augmenter les cotisations.
11:53 De 1%, ça rapporte 7 milliards.
11:55 D'organiser, d'augmenter les cotisations patronales.
11:59 Mais si vous faites que l'égalité professionnelle des salaires entre les femmes et les hommes soit égale,
12:03 on a comblé le trou.
12:05 Lorsque l'on dit que les gens pourraient travailler et être en emploi de façon effective,
12:10 et non pas être au chômage ou être sans emploi plus longtemps,
12:14 et s'approcher des 60 ans ou des 62 ans.
12:16 Je vous rappelle que la moyenne entre 60 et 64, c'est inférieur à 50% en France.
12:21 Eh bien, si on fait ces choses-là, on arrive à combler le déficit,
12:24 sans même augmenter la cotisation.
12:27 Luc Faray, est-ce que l'UNSA Fonctions publiques a été consultée ?
12:31 L'UNSA Fonctions publiques a été consultée sur toute la partie fonctionnaire.
12:35 Et donc nous avons évoqué avec le ministre Guérini,
12:39 l'ensemble des dispositifs qu'ils ont proposés.
12:42 Nous lui avons dit que certains sont positifs,
12:45 et la majorité ne l'est pas.
12:47 Et en particulier, ce qui est allongement.
12:50 Parce que ça va obliger tous les fonctionnaires à travailler deux ans de plus.
12:54 Luc Faray, une question.
12:55 Quand vous voyez le Sénat qui veut toucher au régime spéciaux,
12:58 qui a l'air de vouloir durcir la réforme,
13:00 Retaillez-vous qu'il veut en faire une vraie réforme de droite,
13:03 est-ce que vous n'avez pas peur que ça ajoute de l'huile sur le feu
13:06 dans les manifestations et dans la grogne sociale qu'il y a ?
13:10 Si on écoute M. Retailleau,
13:13 on serait dans l'obligation de supprimer dès maintenant
13:16 certains régimes qui ont été mis en extinction
13:19 par l'article 1 de ce projet.
13:22 Nous nous disons, il n'y a ni urgence, et je le redis bien,
13:26 ni nécessité, et je rappelle, par exemple,
13:29 pour prendre un régime spécial, celui de la RATP,
13:31 que travailler dans les tunnels ne fait pas partie
13:34 des lieux où il est facile de respirer
13:39 et de travailler dans de bonnes conditions,
13:41 pour ne prendre que cet exemple.
13:43 Et donc la notion derrière de travail, de pénibilité,
13:46 parce qu'on pourrait revenir sur ce qu'il y a au fond de cette réforme,
13:49 montre bien que le gouvernement n'a pas pris
13:52 l'entière dimension du problème actuel du travail en France
13:56 et des retraites en France.
13:58 Oui, Jean Dorédeau.
13:59 - Oui, moi je vous rejoins, je vous écoute attentivement,
14:01 vos chiffres sont limpides.
14:03 Maintenant le problème, c'est ce qu'on appelle dans mon métier
14:05 le principe de réalité, si vous voulez.
14:07 Quand vous voyez que la France n'arrive même pas
14:09 à faire en sorte que les grands groupes français
14:11 payent leurs impôts en France,
14:13 quand vous voyez qu'on a du dumping social...
14:15 - C'est bien une responsabilité du gouvernement,
14:17 pas des organisations syndicales.
14:19 - Ça c'est des gouvernements depuis toujours,
14:20 il n'est pas question de trouver des coupables,
14:21 il est question de trouver des solutions.
14:23 Et là, pour le moment, ce qui est assez anxiogène
14:25 pour les Français, c'est qu'on a le sentiment d'être dans une impasse.
14:27 - Ce qui est anxiogène, excusez-moi,
14:29 pour les Français, c'est d'avoir vécu
14:31 la crise des Gilets jaunes, d'avoir vécu
14:33 une première réforme des retraites
14:35 qui n'a pas abouti, d'avoir vécu
14:37 avec plein de conflits, avoir vécu
14:39 une crise sanitaire
14:41 très grave sur le Covid,
14:43 d'avoir vécu et vivre en ce moment
14:45 la situation de l'Ukraine, et ça
14:47 c'est anxiogène, et dans ce contexte-là,
14:49 je le redis ici, le gouvernement
14:51 a eu tort de choisir ce moment
14:53 pour pouvoir réfléchir à
14:55 une réforme qui n'est ni utile
14:57 ni urgente
14:59 et qui est très brutale.
15:01 - En tout cas, on vous retrouvera demain, j'imagine,
15:03 sur le pavé. Luc Farré,
15:05 secrétaire général de l'UNSA, fonction publique,
15:07 merci beaucoup d'avoir été avec nous. On vous rappellera
15:09 d'ailleurs pour faire un débrief
15:11 de cette journée de mobilisation,
15:13 demain. Deux ans d'instant, la suite,
15:15 vos appels 0826-300-300,
15:17 on fait un petit bilan de cette émission. A tout de suite.

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