• l’année dernière

les perfluorés, dits PFAS, rassemblent plus de 4000 composants chimiques dont le PFOA, découverts lors du scandale de Dark waters en 2015 aux EU, concernant les poêles Teflon. Le PFOA est alors interdit en 2020 en France, mais les perfluorés sont des polluants dits éternels, ultra-résistants.
Malgré ces conséquences désastreuses, les entreprises continuent d’utiliser d’autres composés chimiques de cette même substance, non-réglementés pour le moment.

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Transcription
00:00 Thierry Monib est habitant de Pierre-Bénite depuis plus de 70 ans.
00:04 Commune au sud de Lyon, elle est au cœur de la vallée de la Chimie,
00:07 une zone rassemblant de nombreuses usines chimiques, dont Arkema.
00:11 L'été dernier, après une enquête du média Verdeurage,
00:13 il découvre que son jardin est gravement pollué ou perfluoré.
00:17 Risques de cancer, défaits sur la thyroïde ou le système immunitaire,
00:20 ces produits utilisés notamment dans les emballages alimentaires et les cosmétiques
00:24 seraient fortement toxiques pour la santé.
00:27 L'entreprise, l'Arkema, est juste là.
00:31 Nous sommes exactement au sud de l'entreprise
00:36 et je me suis retrouvé avec presque 6 fois la future norme de PFAS
00:41 qui rentrera en vigueur en 2026.
00:45 Alors, imaginez, là je suis à 1,4 au lieu de 0,18.
00:51 Ces chiffres ont été confirmés par la suite par l'ADREAL et par la préfecture.
00:56 Les perfluorés, dits PFAS, rassemblent plus de 4 000 composants chimiques
01:00 dont le PFOA, découvert lors du scandale de Dark Waters en 2015 aux États-Unis
01:05 concernant les poils téflons.
01:07 Qu'est-ce si tout ce qui nous tue les cows est dans l'eau de boisson ?
01:13 À DuPont, mieux vivre à travers la chimie. C'est notre DNA.
01:18 Tu veux te faire faire la carrière dans les toilettes ?
01:20 Tu es un cow-hand ?
01:22 Tu dois me dire ce qui se passe.
01:23 DuPont a déchiré 70 000 habitants locaux au cours des dernières années.
01:30 Mais alors, pourquoi en trouve-t-on encore dans l'environnement ?
01:33 Le PFOA est interdit en 2020 en France,
01:35 mais les perfluorés sont des polluants dits "éternels", "ultra résistants".
01:39 Malgré ces conséquences désastreuses,
01:41 les entreprises continuent d'utiliser d'autres composés chimiques
01:44 de cette même substance, non réglementée pour le moment.
01:47 Ils savaient très bien qu'ils rejetaient des produits toxiques
01:50 et ils continuent d'en rejeter au jour d'aujourd'hui.
01:53 380 kg de péfasse pur dans le Rhône chaque mois.
01:58 Retrouvés à forte dose dans l'eau du Rhône,
02:00 mais aussi dans l'air, le sol,
02:01 celui du stade où jouent les enfants du quartier,
02:04 mais aussi dans l'eau du robinet de Sandi-Commune,
02:06 que l'on peut voir dans cet article de France 3,
02:08 dont 19 qui dépassent la future norme européenne de 2026.
02:12 Pourtant, l'ARS ne prévoit pas de restrictions de la consommation d'eau,
02:16 estimant que les dépassements constatés restent modérés
02:19 et que la molécule retrouvée en grande quantité serait moins dangereuse.
02:22 Mais les habitants sont inquiets
02:23 et demandent des comptes aux collectivités qui semblent dépasser,
02:27 alors que des scientifiques alertent sur ces dangers depuis 2011.
02:30 La réunion qui a eu lieu à la mairie d'Oulim, qui m'a effaré,
02:35 c'est le côté "circuler, y'a rien à voir"
02:37 où on avait l'Adréal, l'ARS,
02:41 qui se rejetait, enfin c'était même pas qu'ils se rejetaient, la faute,
02:43 c'est que sous couverte de...
02:45 La question est hyper complexe,
02:47 on va essayer de vulgariser pour que vous, pauvres citoyens,
02:49 vous puissiez comprendre.
02:51 J'ai le sentiment surtout qu'ils gagnent du temps
02:53 pour servir les intérêts de l'industrie.
02:56 Après ces révélations, la préfecture du Rhône
02:58 décide enfin d'interdire à Arkema l'utilisation de ces produits en 2024,
03:03 avec réduction par palier dès 2023,
03:05 un calendrier calé sur celui de l'entreprise.
03:08 Avec une question qui se pose,
03:10 le traitement de la pollution déjà faite,
03:12 des perfluorés nocifs, est difficilement traitable.
03:14 Le service communication d'usine Arkema,
03:16 c'est un service de communication avec des professionnels.
03:20 Ils nous faisaient visiter tout Arkema,
03:23 ils nous expliquaient à quel point tout était bien,
03:25 qu'ils investissaient des millions et des millions dans la sécurité.
03:30 Enfin, c'est parfait.
03:31 Je pense que les ouvriers,
03:33 ils ont beaucoup de mal à faire la part des choses.
03:35 C'est vrai qu'il y a leur salaire,
03:37 il y a le fait qu'ils vivent à Pierrebény depuis très longtemps,
03:40 qu'ils ont une maison,
03:42 qu'Arkema a un gros comité d'entreprise.
03:45 Des salariés pris en étau entre leur santé et leur travail,
03:48 un chantage à l'emploi qui rend la contestation difficile,
03:51 car Arkema c'est plus de 1000 postes à Pierrebény.
03:54 Alors rares sont les salariés qui veulent prendre la parole,
03:56 excepté ce retraité de l'entreprise.
03:58 J'ai été étonné du peu de réaction des salariés,
04:02 qui se sont refermés sur eux-mêmes un petit peu.
04:05 Mais j'ai compris, assez rapidement aussi,
04:09 en discutant un petit peu,
04:12 en remémorant un petit peu des situations un peu identiques,
04:15 que c'est très compliqué pour eux.
04:17 C'est très compliqué parce qu'effectivement,
04:20 c'est nous qui en fabriquons ça,
04:22 c'est de la merde,
04:24 ils culpabilisent un petit peu.
04:26 Il y a l'énorme pression de l'employeur aussi
04:28 sur le chantage à l'emploi,
04:30 ils vont nous faire fermer l'usine.
04:32 Les salariés,
04:34 il leur manque un outil,
04:35 c'est le CHSCT,
04:36 qui aurait été très utile.
04:38 La loi Macron, la loi travail, l'a supprimée.
04:40 C'était une institution qui avait,
04:44 pas des pouvoirs, mais en tout cas des prérogatives très importantes,
04:48 par exemple, faire des enquêtes suite à un accident du travail
04:51 ou à une maladie professionnelle,
04:54 qui avait la personnalité juridique,
04:56 qui pouvait rester en justice.
04:58 Gaugé Tarago a travaillé pendant 38 ans à Arkema,
05:01 une entreprise de lourds passifs,
05:03 condamnée pour l'amiante en 2005 notamment.
05:05 Personnellement, j'ai des pathologies particulières,
05:10 ça m'a interrogé.
05:11 Donc, lors d'une visite chez mon médecin traitant,
05:14 j'ai posé la question,
05:17 et il m'a répondu très simplement,
05:20 "il est légitime que vous vous posiez cette question,
05:23 mais il n'y a pas eu de lien établi,
05:26 formellement, médicalement, scientifiquement,
05:29 entre l'exposition à ces produits et d'éventuelles maladies."
05:34 Donc, on demande effectivement des analyses de sang ou autre.
05:39 Le directeur de l'entreprise a osé dire,
05:42 "il n'y a pas de réglementation sur le rejet des PFAS,
05:45 donc on respecte la réglementation."
05:47 Il y a des réglementations ailleurs,
05:52 et Arkema le sait très bien.
05:55 Joué sur une réglementation défaillante,
05:57 tant ce produit est stratégique pour les entreprises.
05:59 Il facilite la fabrication de produits anti-adhésifs
06:02 et imperméabilisants,
06:03 notamment pour les batteries des voitures électriques,
06:05 un marché conséquent.
06:07 Une pollution qui vient s'ajouter à d'autres,
06:09 comme une partie émergée de l'iceberg.
06:11 Un droit de l'environnement bafoué dans sa globalité,
06:14 que dénonce notre affaire à tous.
06:16 "Nous, au départ, on s'est intéressés aux autres pollutions
06:18 parce que ces entreprises ne respectent pas le droit de l'environnement,
06:21 sont régulièrement en non-conformité,
06:24 et est venu s'ajouter le scandale des perfluorés,
06:27 qui est sur des pollutions non réglementées.
06:29 Donc là, on se retrouve avec des pollutions réglementées,
06:32 les entreprises ne respectent déjà pas le droit de l'environnement,
06:35 et des pollutions non réglementées
06:37 qu'on découvre au fur et à mesure."
06:40 "J'ai l'impression que l'État est complètement démuni,
06:43 peut-être sciemment, je préférerais payer des impôts,
06:47 et puis qu'il y ait des contrôles,
06:48 qu'il y ait des inspecteurs, qu'il y ait des choses intransigeantes,
06:51 plutôt que ce soit notre santé, notre vie qui est en jeu,
06:56 et la vie de nos enfants."
06:57 Deux recours ont donc été déposés en mai 2022
07:00 par notre affaire à tous et une association de riverains,
07:03 afin d'obliger les entreprises à se mettre aux normes.
07:05 Un problème systémique que dénonce la voquette Louise Chance.
07:08 "Quand on est une industrie, on doit respecter certains seuils,
07:13 et on ne doit pas dépasser certains seuils de polluants.
07:16 À partir du moment où ces prescriptions légales ne sont pas respectées,
07:19 c'est des non-conformités,
07:21 et ces non-conformités correspondent à des infractions
07:24 en droit pénal de l'environnement.
07:25 Pourquoi l'administration et pourquoi l'État
07:28 tolèrent des non-conformités graves et récurrentes,
07:31 sans mettre de sanctions ?
07:33 En fait, il y a une pratique de la négociation
07:37 sur l'application du droit de l'environnement qui est très étrange,
07:40 parce qu'aujourd'hui, c'est vraiment quelque chose d'institutionnalisé,
07:44 cette négociation."
07:46 Dans la vallée de la Chine, les deux référés environnementaux
07:49 visent deux entreprises, Arkema donc et Elkenn.
07:52 Ces actions en justice pointent de très nombreuses non-conformités chroniques,
07:55 très rarement sanctionnées.
07:57 L'Adréal, l'autorité déconcentrée de l'État pour contrôler ces usines à risque,
08:01 n'a pas souhaité répondre à nos questions.
08:03 "C'est vrai que l'Adréal manque cruellement de moyens.
08:06 Et depuis, bizarrement, depuis le dépôt du référé pénal environnemental,
08:12 il n'y a plus d'inspecteur sur le site d'Arkema.
08:15 Ce qui est quand même particulièrement étonnant,
08:19 étant donné qu'il y a ce scandale des perfluorés."
08:22 Stéphanie fait partie des requérantes,
08:24 elle habite proche de l'usine depuis 15 ans.
08:26 Maman d'un petit garçon,
08:27 elle a découvert que son lait maternel était contaminé.
08:30 "Moi j'ai besoin de savoir que ces résultats vont être pris au sérieux
08:35 et puis qu'il y aura une réflexion sur comment ces usines peuvent travailler
08:40 de manière à moins impacter l'environnement."
08:44 Reprendre le contrôle, faire pression sur les industriels
08:47 et demander des sanctions si nécessaire.
08:49 Ce recours environnemental ferait jurisprudence
08:51 pour toute autre pollution en France.
08:53 "Aujourd'hui, même si ça n'a pas encore abouti,
08:55 c'est quand même un succès parce que tout le monde en parle
08:58 et que ça a fait bouger les choses.
09:00 C'est-à-dire que là, Elkern a des sanctions qui ont été prises contre elle
09:03 et Arkema, il y a un arrêté préfectoral d'interdiction des perfluorés.
09:07 L'État ne bouge pas, eh bien nous allons voir le droit pénal
09:09 et nous allons voir le juge pénal
09:11 qui va constater la défaillance grave de l'État
09:15 et va demander les mesures utiles
09:16 pour enfin respecter le droit de l'environnement
09:18 et mettre fin à ces pollutions."
09:20 Recours juridique donc, mais aussi surveillance citoyenne,
09:23 c'est ce que demandent les habitants.
09:24 La création d'un institut éco-citoyen indépendant
09:28 des entreprises et de l'État.
09:29 "C'est l'heure de la marche, c'est l'heure de la marche, c'est l'heure de la marche."
09:33 "C'est l'heure de la marche, c'est l'heure de la marche."
09:35 "C'est l'heure de la marche, c'est l'heure de la marche."
09:37 "C'est l'heure de la marche, c'est l'heure de la marche."
09:39 "C'est l'heure de la marche, c'est l'heure de la marche."
09:41 "C'est l'heure de la marche, c'est l'heure de la marche."
09:43 "C'est l'heure de la marche, c'est l'heure de la marche."
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