Retraites : Michel-Edouard Leclerc assure ne pas "se reconnaitre" dans cette réforme et propose de "faire payer les robots"

  • l’année dernière
Michel-Edouard Leclerc, PDG du groupe Leclerc, était vendredi 3 mars l’invité du 8h30 franceinfo.
Transcript
00:00 Michel-Edouard Leclerc, la réforme des retraites,
00:01 beaucoup de métiers pénibles dans votre secteur.
00:06 Est-ce que vous, vous voyez tous vos salariés pouvoir aller jusqu'à 64 ans ?
00:10 D'abord, je voudrais qu'ils aient le libre choix.
00:13 C'est pour ça que je ne me reconnais pas forcément dans cette...
00:16 Pas d'âge légal à 64 ans, pour vous, c'est clair ?
00:18 Ça ne donne pas forcément le choix.
00:21 Est-ce que vous me voyez, moi, à 70 ans, la ramener ici pour dire...
00:24 Non, mais ceux qui travaillent chez vous.
00:27 Non, moi, je pense que...
00:30 Je ne comprends pas pourquoi le débat a été lancé comme ça.
00:32 Il faut en sortir.
00:33 Mais franchement, le problème numéro un,
00:35 c'est le fait qu'on est de moins en moins d'actifs au travail.
00:38 Mais ne serait-ce que... Tiens, je vois le robot qui se déplace, là.
00:41 C'est la robotisation de tous les tâches, par le digital, par le...
00:44 Et donc, moi, je suis pour faire payer les robots.
00:46 Je trouve que c'est extraordinaire qu'on...
00:50 Donc, faire payer vos caisses automatiques.
00:51 Les caisses automatiques, les robots, les ordinateurs.
00:54 Mais pas la retraite à 64.
00:55 Vous le dites clairement, c'est une fausse bonne idée.
00:57 En fait, plus on aura une base large de cotisants,
01:00 c'est-à-dire les salariés au travail,
01:02 mais ceux qui remplacent les salariés aussi.
01:04 Et à ce moment-là, vous verrez qu'on a plus ou moins de problèmes.
01:06 La pénibilité, Michel-Edouard Leclerc, les gestes répétitifs,
01:09 les postures pénibles, le port de charges lourdes,
01:13 ce ne sont pas des critères nécessairement pris en charge
01:15 dans les critères de pénibilité.
01:17 Et vous, vous le constatez au quotidien dans vos magasins.
01:18 Il faudrait faire plus là-dessus.
01:20 Je pense que l'avenir de la pénibilité, c'est la robotisation.
01:24 Il faut arrêter de tourner autour du pot.
01:25 C'est ça. Et donc, je reviens là-dessus.
01:27 À partir du moment où on a une population active
01:30 qui va être moins nombreuse
01:32 et à qui on fait supporter l'entière financement de ça,
01:36 je trouve ça con.
01:37 Donc, il y a des gens qui, depuis 20 ans,
01:41 proposent soit une fiscalisation de la part des charges sociales
01:45 pour que les intrants qui sont fabriqués à l'étranger
01:49 peinent leur part de charges sociales,
01:52 pour que les robots soient taxés quand ils remplacent une personne.
01:56 Parce que c'est une manière de ne pas faire supporter
02:00 aux seuls actifs le prix de la retraite de la génération d'à côté.
02:04 Merci à vous, Michel-Edouard Leclerc.
02:06 Merci à vous, Benjamin Sportouche, également.
02:09 Mais ça va baisser après, Julien.
02:12 Très bien.

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