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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités reviennent sur l'affaire Pierre Palmade.
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Transcription
00:00 Avant d'évoquer les sujets qui vous intéressent, évidemment, les retraites, l'inflation, le pouvoir d'achat des français, on va y revenir longuement,
00:06 on va juste évoquer cette affaire Pierre Palmade, puisque nous avons de nombreuses informations qui nous parviennent.
00:11 Peut-être d'abord, on va devant l'hôpital du Kremlin Bicêtre, où se trouvent Maureen Vidal et Sacha Robin.
00:16 Maureen, on est d'accord, Pierre Palmade est toujours hospitalisé, mais il est surveillé en permanence.
00:23 Oui, exactement, Laurence, l'état de santé de Pierre Palmade ne permet pas encore son transfert vers la prison de Frennes, dans le Val-de-Marne.
00:30 La situation de sa détention, ici, à l'hôpital du Kremlin Bicêtre, est assez simple.
00:34 Il est affecté dans une chambre au service neurologie, sous surveillance policière.
00:39 Sur place, ses visites et les lettres qu'il reçoit sont filtrées et doivent d'abord être validées par le juge d'instruction et son accès au téléphone,
00:45 et quant à lui, limité, comme en détention, puisqu'il a déjà été écroué.
00:50 Plusieurs auditions ont été effectuées depuis hier, pour éclaircir un petit peu les circonstances autour de cet accident du 10 février dernier.
00:57 Une fois que les médecins l'auront décrété, il sera envoyé à la maison d'arrêt de Frennes et sûrement incarcéré dans une cellule médicalisée.
01:03 Merci beaucoup, Maureen Vidal, sur place avec Sacha Robin.
01:06 Louis de Rugnell, chef du service politique d'Europe 1, vous avez des informations sur les heures qui ont précédé l'accident.
01:13 Oui, ce qu'on sait, c'est qu'avant l'accident, il a passé trois jours sans dormir, donc à consommer des produits stupéfiants.
01:20 Entre midi et le moment où survient l'accident, la route qui a provoqué au moins la mort d'un petit bébé, il a eu huit injections de 3-MMC,
01:31 vous savez, la drogue dont on parle depuis quelques jours maintenant.
01:34 On sait également que juste avant l'accident, au moment où Pierre Palmade était dans la voiture,
01:38 il demande à un passager de lui lire un SMS qu'il a reçu sur son téléphone et ensuite, c'est sans doute une des raisons qui auraient expliqué le changement de voie de Pierre Palmade.
01:48 Il y a sans doute d'autres raisons. En tout cas, ce sont les déclarations qui ont été recueillies par les policiers.
01:53 Donc tout ça méritera ensuite une vraie confrontation avec aussi les victimes.
01:58 On sait également que Pierre Palmade le reconnaît, il a été inconscient, il dit qu'il faut que la drogue soit bannie de sa vie.
02:06 Il reconnaît aussi que ce n'était pas la première fois qu'il conduisait après avoir injecté des produits stupéfiants.
02:12 - Après avoir injecté des produits stupéfiants ? - Absolument, il dit "je suis dangereux à cause de la drogue".
02:18 Il explique également qu'il avait suivi un sevrage pour essayer de se soigner et puis qu'il y a un an, il a tout abandonné, tout lâché.
02:25 Et donc il est parti dans une dérive complète sur la question de la consommation de ces produits-là.
02:33 - Et l'alcool aussi ? Il avait consommé de l'alcool ? - Plus à travailler.
02:36 Dans les analyses toxicologiques qui ont été faites par les policiers, évidemment il y a la drogue dont on parlait, la 3-MMC,
02:44 il y a aussi des traces de cocaïne et puis deux verres de JET-27, l'alcool que vous connaissez, Laurence.
02:51 - Absolument, mais il y a aussi l'autre volet qui concerne les victimes, vous l'évoquiez, Louis de Rignel, ceux qui étaient dans la voiture d'Empasse,
02:58 notamment concernant le bébé de la jeune femme qui était enceinte.
03:01 - Les analyses médicales ont-elles donné un résultat ?
03:03 - Alors il y a une expertise médicale qui dit que le bébé, au moment où la femme victime a été opérée d'une césarienne
03:11 pour faire naître son bébé en catastrophe et pour voir s'il était encore en vie, le bébé était viable et donc encore en vie.
03:18 Et il a vécu une grosse trentaine de minutes avant que son coeur cesse de battre.
03:25 Et ce que dit cette expertise médicale, c'est qu'il est mort des suites de l'accident de voiture,
03:31 donc c'est l'accident de voiture qui a directement provoqué sa mort.
03:35 Ce bébé n'avait pas de malformation, en tout cas il suivait le parcours classique d'un bébé.
03:42 Et donc ça change beaucoup de choses puisque ça va permettre de justifier la qualification d'homicide involontaire pour Pierre Palmade.
03:48 Et donc pour le coup là, la peine est beaucoup plus lourde, c'est une peine comprise entre 10 et 20 ans de prison.
03:55 Et c'est une peine qui sera ajoutée à sans doute d'autres peines qui seront prononcées contre Pierre Palmade.
04:02 Donc pour l'instant, tout ça mérite d'être ensuite confirmé.
04:06 Pierre Palmade va sans doute demander une contre-expertise pour vérifier,
04:11 parce que compte tenu de la peine qu'il encourt, je pense qu'il va essayer de faire en sorte que cette peine soit moins forte.
04:17 Mais voilà, tout est sombre, tout est dramatique dans cette affaire.
04:21 On est d'accord que les phrases qu'il aurait prononcées "j'ai été inconscient", "je suis dangereux à cause de la drogue",
04:26 ce sont des phrases qui ont été prononcées avant son AVC, pendant sa garde à vue.
04:29 Absolument, absolument.
04:31 C'est important de le préciser. François Puponi, tout est accablant dans cette affaire.
04:34 Tout est accablant, c'est surréaliste, catastrophique et vraiment insupportable.
04:39 Mais on assiste en direct à la chute d'un homme, qui dans sa chute entraîne une famille, tue un bébé,
04:46 tout ça à cause de la drogue.
04:48 Et à cause de ce problème qu'il a essayé de soigner par la drogue.
04:51 Et ça nous permet de dire que la drogue est un poison, un danger, qu'il faut essayer de bannir de notre société.
04:57 Si ce drame pouvait nous permettre d'avoir une vraie vertu pédagogique,
05:01 y compris que le gouvernement se saisisse d'une vraie politique de prévention auprès des plus jeunes,
05:05 pour essayer d'expliquer tous les drames dus à l'alcool, à la drogue,
05:10 y compris sur la santé des uns et des autres, on le voyait avant avec le médecin.
05:14 Après, il y a une petite aparté, il n'y a pas de secret d'instruction,
05:18 tout se fait en direct, tout le temps.
05:20 On est au courant, dès qu'il y a une audition, on sait exactement ce qu'il se passe.
05:25 Ce qui pose quand même, en termes judiciaires, un vrai problème.
05:28 Louis de Ragnel, les informations nous parviennent, d'où viennent-elles ?
05:33 Alors évidemment, on ne va pas dévoiler les secrets de nos sources, évidemment.
05:36 C'est la justice, c'est le fonctionnement.
05:40 C'est les contacts avec lesquels on travaille.
05:41 À Europe 1, il y a un service pour les justices,
05:44 et donc c'est avec des sources avec lesquelles nous travaillons habituellement.
05:47 Il y a d'autres confrères aussi, ce n'est pas du tout pour diluer notre responsabilité.
05:51 Le garde des Sceaux a mis en cause une justice spectacle, en fait,
05:54 qui se rendait dans les médias, en vérité.
05:56 Oui, mais en fait, ces accusations, et en même temps, le garde des Sceaux,
06:00 quand il était avocat pénaliste, était une très très bonne source
06:03 pour beaucoup de journalistes que nous étions.
06:05 Non, mais il avait le droit de le faire, puisqu'il était avocat,
06:09 il défendait ses clients, et il avait le droit de raconter ce qu'il voulait
06:12 quand il défendait ses clients.
06:14 Mais ce qui est vrai, c'est que là, il y a un télescopage quasiment parfait
06:17 entre l'affaire judiciaire et l'affaire médiatique,
06:20 même s'il n'y a pas vraiment d'affaire médiatique,
06:21 mais le fait qu'on en parle beaucoup.
06:23 Et donc, c'est ce qu'on appelle une sorte de feuilleton un peu dramatique,
06:26 où on ne parle quasiment que de ça.
06:29 Et c'est vrai qu'on met une focale très importante, nous, journalistes,
06:32 sur cette affaire, puisqu'elle révèle beaucoup de choses
06:35 qu'on ignorait ou alors qu'on ne voyait pas jusqu'à aujourd'hui,
06:40 sur à la fois les ravages de ces nouvelles drogues,
06:44 sur le fait que maintenant, elles sont en libre circulation
06:46 un peu partout sur le territoire,
06:48 et aussi, dès lors que ça concerne une personnalité un peu connue,
06:51 eh bien, forcément, ça intéresse plus.
06:54 - Après, ça pose un autre problème, c'est les sanctions appliquées aux chauffards.
06:59 Et on voit bien qu'il y a une demande de la société et des Français
07:02 de dire qu'il faut qu'on aille plus loin, parce qu'on ne peut plus accepter
07:05 que quelqu'un qui a tué leur service d'assistance-cadre
07:08 sorte deux mois après, trois mois après, n'ait quasiment pas de peine de prison.
07:11 Alors, on n'est pas là pour dire qu'il faut tous aller être en prison longtemps,
07:13 mais on sent bien qu'il y a une demande de la société
07:15 pour dire que ce n'est plus acceptable.
07:17 - Et une vraie incompréhension, finalement, face au fonctionnement de la justice.
07:20 On va faire une toute petite... - Bravo à Laurence, quand même,
07:22 parce que c'est une des rares émissions où on ne parle pas que de ça.
07:24 - Non, mais c'est important, parce que la drogue en volant, c'est un fléau.
07:28 - C'est ce qu'on se dit, qui profite le crime.
07:30 Finalement, on ne parle pas d'autre chose, mais on va en parler aujourd'hui,
07:32 maintenant que plus, grâce à vous. - On va en parler aujourd'hui.
07:34 - Mais c'est vrai que... Peut-être qu'il y a eu une affaire d'État ou pas,
07:36 on ne sait pas trop, mais c'est vrai que c'est assez surprenant
07:38 qu'on en parle autant. Finalement, ça m'interpelle, quand même.
07:41 - Encore une fois, on a un phénomène de drogue...
07:45 - Bien sûr, on va en parler, si. - ...dont les conducteurs,
07:47 qui est un fléau, un vrai phénomène de société.
07:49 - Sur l'aspect drogue, finalement, ça, c'est une catastrophe,
07:51 c'est une catastrophe. - L'aspect présentif, honnêtement,
07:53 il est important. Et moi, j'assume d'en parler tous les jours
07:55 et d'informer les auditeurs et téléspectateurs sur le fait que non,
07:59 prendre de la drogue, ce n'est pas cool, et non, prendre le volant,
08:01 c'est criminel, quand on a consommé des stupéfiants.

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