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00:00Partons en absurdi avec Emmanuelle Ducrot. Bonjour Emmanuelle.
00:04Bonjour Jacques et bonjour à tous.
00:06Emmanuelle, les exemples de collectivités territoriales qui renoncent à leur traditionnelle cérémonie de vœux en ce mois de janvier se multiplient.
00:15On range le champagne, on décommande les petits fours.
00:18La Gazette des communes, qui est destinée aux élus, a publié il y a quelques jours un article racontant les hésitations de nombre de ces collectivités.
00:26Parfois la décision est déjà prise. La région Île-de-France n'organisera pas de cérémonie de vœux pour la deuxième année consécutive.
00:33Les départements de la Drôme, des Yvelines, des Hauts-de-Seine, du Tarn et autres ont renoncé,
00:38comme le maire de Montpellier et des dizaines de communes, Cholet, La Roche-sur-Yon, Tarbes ou Bron.
00:43Le plus souvent, vous l'avez compris, il s'agit de faire des économies.
00:4610 000 à 15 000 euros pour l'organisation et le buffet.
00:50À un moment où l'Etat demande aux collectivités de mettre la pédale douce sur leurs dépenses, c'est toujours ça de gagner.
00:57Mais parfois il s'agit d'adresser un message via l'annulation des agapes pour dénoncer les économies imposées et l'incertitude budgétaire.
01:04Oui, c'est ce que raconte France Info dans un autre article consacré à ces annulations.
01:09Il relaie le cri du cœur du président d'Yverdroite du conseil départemental de la Marne.
01:14Je ne pouvais pas manger des petits fours et du champagne alors que j'ai du mal à boucler le financement de l'aide à l'enfance et de l'insertion.
01:20C'était le message que je voulais envoyer à l'Etat.
01:23Une espèce de cri d'alarme pour lui dire qu'on ne peut pas nous faire les poches comme il le fait actuellement.
01:28Alors comment dire ? Ce cri d'alarme m'a laissé un peu songeuse.
01:31Nombre de citoyens sont au contraire très heureux qu'on cesse de dépenser leur argent en cocktails et en petits fours pour quelques heureux invités dont ils ne font pas partie.
01:41Il est incroyable qu'on considère qu'annuler une réception qui ne sert strictement à rien, parce que les cérémonies de vœux ne servent à rien, soit un cri d'alarme.
01:50On devrait plutôt appeler ça un retour à la réalité.
01:53Emmanuel, les collectivités territoriales ont du mal avec les économies.
01:57Ah oui, et depuis des semaines c'est le même cinéma.
02:00Ne nous demandez pas de faire des économies, on va devoir sacrifier les crèches, les personnes âgées, l'insertion.
02:05Et c'est d'ailleurs ce que dit le président du conseil départemental de la Marne.
02:09Se rend-il bien compte que pour prouver qu'il n'a plus les moyens de remplir une mission essentielle, il prétend sacrifier une dépense totalement superficielle ?
02:18Il démontre que son budget n'était pas géré au plus juste.
02:21La propension qu'ont les élus à faire croire que les économies qu'on leur demande ne peuvent se faire que sur les missions les plus importantes, ça s'appelle du chantage affectif.
02:30Vous notez qu'il y a beaucoup de superflux dans les dépenses.
02:33Oui, et c'est sans doute pas vrai pour de nombreux villages qui peinent vraiment à joindre les deux bouts.
02:38Mais dans les villes, les départements, les régions, ces complaintes tire-larmes sont devenues insupportables.
02:44Alors certes, ces collectivités territoriales ont eu de plus en plus de prérogatives au fil du temps, pas toujours compensées par l'État.
02:51Mais on ne me fera pas croire, à moi et à beaucoup d'autres citoyens, qu'il leur est impossible d'économiser 5% de façon indolore sur des budgets de plusieurs centaines de millions d'euros.
03:01En réduisant les subventions, les budgets com et des quantités de projets totalement superflus.
03:06L'exercice est imparable. J'invite tous les citoyens à aller éplucher les détails des dépenses des collectivités.
03:12Je l'ai fait ici même, sur cette antenne, avec le budget de Nantes ou avec celui de Strasbourg.
03:17Ces villes ont développé tout un réseau de financement clientéliste.
03:21Elles ont dépensé à tout va dans des projets grotesques qui n'ont jamais abouti.
03:25Elles ont distribué l'argent public comme des dragées.
03:28Et ce fonctionnement s'est installé comme une norme, comme un dû.
03:32Eh bien, ça n'en est pas un. La fête aux frais du contribuable est finie.
03:35Les dépenses pour les cérémonies de vœux qui ne satisfont que les élus qui disent cours
03:39et quelques piques-assiettes pressées de passer au buffet.
03:42On peut très bien s'en passer, Jacques. Et on s'en portera tous mieux.
03:45Merci beaucoup, Emmanuel Ducroix. Demain, Emmanuel.