Eric Revel : "L'agriculture biologique, la grande oubliée du 'quoi qu’il en coûte' du gouvernement"

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##TOUT_COMPTE_FAIT-2023-02-27##

Transcript

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00:00 Bonjour Eric Revelle.

00:05 Bonjour Benjamin, bonjour à tous.

00:10 Entre vaches et cochons au Salon de l'agriculture, l'agriculture biologique est la grande oubliée des aides financières.

00:16 C'est ce que vous nous dites Eric, c'est juste incroyable.

00:19 Oui, c'est la grande oubliée, vous avez raison, le mot n'est pas trop fort.

00:24 Pour l'agriculture bio, c'est le parent pauvre en ce moment de ce Salon de l'agriculture.

00:29 Alors je regardais, il y a eu des centaines de millions d'euros de subventions, d'aides en tout genre pour aider les viticulteurs,

00:37 les filières porcines, les filières volailles, les arboriculteurs, les uns et les autres touchés par des crises sanitaires ou par la crise climatique.

00:45 Ok, des centaines de millions d'euros, mais pas grand chose pour l'agriculture bio, prise pourtant dans une baisse en ce moment nette de ses ventes.

00:52 Alors j'ai trouvé quand même 500 000 euros pour une campagne publicitaire pour le bio en 2022, ajouter 750 000 euros pour une nouvelle campagne cette année,

01:01 voilà, pas grand chose d'autre. Même le fonds Avenir Bio, doté de 13 millions, était menacé de réduction.

01:07 Donc on a vraiment l'impression Benjamin que l'agriculture bio, dont les pouvoirs politiques pourtant se rengorgent au nom du traitement sans pesticides, de l'alimentation saine,

01:17 on a l'impression que l'agriculture bio est laissée en jachère, incomble évidemment, alors que la protection de l'environnement est sur toutes les lèvres des politiques et des citoyens.

01:27 - Vous le dites, des subventions ridicules pour soutenir l'agriculture bio, alors que, c'est ce que vous dîtes, l'État se rengorge avec des objectifs ambitieux pour ce type d'agriculture.

01:35 - Ah bah oui, oui, officiellement les objectifs, vous avez raison, ils sont super ambitieux pour le bio, mais dans les faits c'est vraiment autre chose.

01:43 Alors par exemple, où sont passées les aides aux agriculteurs pour les aider justement à la conversion sur 5 ans vers une agriculture sans produits phytosanitaires en synthèse ?

01:53 Où sont passées ces aides ? Tiens, autre question, en délaissant la filière bio, comment l'État compte-il atteindre son propre objectif de 18% de surface agricole cultivée en bio en 2027,

02:06 alors qu'on est qu'à 10% aujourd'hui ? Puis une petite dernière question pour la route, à propos du bio, comment l'État compte-il aussi tenir l'engagement d'une part de 20% du bio dans la restauration collective,

02:17 si on développe pas plus le bio ? Vous le voyez, oui, oui, les objectifs sont ambitieux, mais les faits sont têtus, l'agriculture bio est à la traîne dans notre pays.

02:25 - Et pour vous, la filière bio a aussi sa part de responsabilité, le foisonnement des labels qui sème la confusion chez les consommateurs,

02:33 et puis l'inflation aussi, les produits bio qui sont parfois inabordables.

02:38 - Ah ben bien sûr, l'inflation d'abord, vous avez raison d'en parler, elle est venue évidemment se surajouter à des prix de produits bio déjà très chers,

02:48 déjà plus chers que les autres en temps de marée basse inflationniste, mais en ce moment, en ce moment avec l'inflation, pour la plupart d'entre nous,

02:57 ces produits bio sont devenus, oui, de véritables produits de luxe, d'où le recul d'ailleurs fort de leur vente dont je vous parlais.

03:04 Alors, évidemment, la filière bio n'est pas responsable de cette flambée inflationniste.

03:08 En revanche, vous avez raison Benjamin, cette filière bio gagnerait en clarté pour le consommateur, pour les produits qu'elle vend,

03:15 à mettre par exemple de l'or dans ses différents logos, ses différents labels, bon, il y a le label français AB bien connu qu'on voit sur les produits,

03:23 il y a le logo bio européen, il y a les mentions haute valeur environnementale, production locale, éthique, bon, tout ça évidemment fait que le consommateur s'y perd,

03:32 c'est important, parce qu'entre la flambée des prix et le flou sur ces logos, sur ces labels, ben la filière bio, Benjamin, joue en partie son avenir en ce moment.

03:41 - Eh ben oui, bien sûr, tout compte fait, un grand merci Eric Revelle.