La critique du cofondateur de l’Incorrect, Arthur de Watrigant, à la députée Sandrine Rousseau : «Je rêve de voir Sandrine Rousseau découvrir Jean-Jacques Rousseau dans Émile».
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00:00 C'est possible, mais j'étais surpris surtout pour Aldal,
00:02 c'est qu'on a remplacé le mot "gros" par le mot "énorme".
00:05 Ce n'est pas très sympa pour les obèses.
00:07 Et pourquoi donc "énorme" serait plus moral que "gros" ?
00:10 D'autant plus que pour ceux qui connaissent Charlie et la chocolaterie,
00:13 Augustus est anglais, donc il n'y est pas pour grand chose s'il est gros le pauvre.
00:17 Ce qui a posé une seule fois le pied sur le sol perfide.
00:20 Quand vous avez le choix entre le fish and chips ou le pouding,
00:22 vous finissez soit enveloppé, soit anorexique.
00:24 Et vu le climat là-bas, vaut mieux avoir un peu d'épaisseur.
00:27 Et je ne dis pas que les Anglais n'ont pas de qualité, évidemment,
00:30 mais il y a des choses qui sont incancellables,
00:31 par exemple, comme faire croire qu'ils ont un palais aiguisé.
00:33 Quand un pays invente le clafoutis et la saucisse,
00:36 on ne va pas nous faire croire qu'ils ont du goût.
00:37 Ou par exemple qu'ils ont le sens de l'honneur,
00:38 ça, toutes les guerres l'ont montré.
00:40 Mais ce qui m'énerve avec le gros, c'est depuis quand gros est négatif ?
00:43 Vous regardez dans la littérature, prenez le petit Nicolas, par exemple, Alceste,
00:46 il est gros, super sympa.
00:48 Vous prenez Frère Tuck de Robin des Bois, il est gros, il est très sympa.
00:51 Pourquoi le gros serait forcément méchant, laid, pas intelligent,
00:54 pas charmant, pas sympathique, pas héroïque ?
00:56 Le problème, si on le sait, c'est qu'aujourd'hui, tout le monde peut se revendiquer
01:00 d'appartenir à une minorité, même les femmes, alors qu'elles sont majoritaires
01:03 sur le globe.
01:04 Et donc, de fait, si on est minorité, on est opprimé.
01:07 Et donc, de fait, on peut exiger réparation, suppression, grand remplacement.
01:10 Et on appelle ça le progrès.
01:12 Mais encore, faut-il bien remplacer ?
01:13 C'est toujours le souci.
01:14 C'est qu'on appelle ça, vous savez, dans la culture, la culture woke, très bien.
01:17 Mais on s'étonne que ça ne vende pas.
01:21 C'est surprenant, parce que quand on supprime la quête du vrai ou la recherche
01:25 du beau par la soumission, l'exigence du bien, forcément, ça n'intéresse
01:29 pas grand monde. Encore un an, et je vous parie qu'on va se prendre compte
01:32 que le fameux bien, qui ne nécessite ni effort, ni réflexion, ni talent
01:35 pour consacrer le premier débile venu comme artiste,
01:37 on va découvrir que ça n'intéresse pas grand monde, finalement.
01:40 Parce que le problème, c'est quand on appréhende la culture
01:42 comme un vecteur de rééducation, l'âge lag, finalement, sauf si on est maso,
01:47 c'est pas très intéressant, c'est pas très séduisant.
01:49 Mais l'avantage, c'est qu'ils sont globalement incultes.
01:52 Donc, ils n'imaginent pas le boulot qu'il va y avoir derrière.
01:54 Imaginez le jour où ils vont découvrir, par exemple, la partition de Little Nigger
01:57 de Claude Debussy en version piano ou clarinette, comme vous voulez.
02:00 Bon, ils ont déjà fait le coup avec Agatha Christie, là, on sait qu'ils vont changer le titre.
02:03 Sur la littérature, on peut s'amuser.
02:05 Moi, je rêve de voir une chose, c'est Solène Rousseau découvrir Rousseau,
02:08 Jean-Jacques, non, Émile.
02:10 Quand il écrit, par exemple, les petites filles apprennent avec répugnance
02:13 à lire et à écrire, mais quant à tenir l'aiguille, c'est ce qu'elles apprennent
02:16 toujours volontiers.
02:18 Moi, je pense que Jean-Jacques, il va passer à cinq quarts d'heure.
02:20 Mais là où il y a le plus de boulot, c'est dans le cinéma de papa,
02:22 le cinéma populaire bien franchouille, bien franchouille.
02:24 Par exemple, prenez les Tontons Flingueurs, film, évidemment, que tout le monde
02:27 regarde et fait des scores d'audiences énormes quand il repasse la télévision.
02:31 Dès le début, on tombe sur une chaîne homophobe.
02:33 Je cite "Chez moi, quand tous les hommes parlent, les gonzesses se taillent",
02:36 dit le Mexicain qui est le chef mafieux.
02:38 Il dit ça en regardant l'ami Otto.
02:40 Otto, qui est évidemment un Allemand, comme de par hasard, c'est le méchant du film.
02:43 Un peu plus si on avait droit à la belle Bonnard.
02:45 Donc, vous imaginez l'homophobie.
02:47 Le problème, c'est que s'il commence à vraiment s'intéresser à la culture,
02:51 la tâche est immense.
02:52 Et là, on va créer une nouvelle filière de métiers sous tension.
02:53 On va voir qu'ils auront une raison pour faire devenir une immigration supplémentaire.
02:56 Sous-titrage Société Radio-Canada
02:58 [Musique]