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Il donne goût à la nature… littéralement. Christophe apprend aux promeneurs à reconnaître les plantes sauvages comestibles que l'on peut croiser en forêt, mais aussi celles à éviter. Brut est parti à la cueillette au Bois de Vincennes.

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Transcription
00:00 Un bonbon sauvage !
00:01 Ça c'est un des fruits que j'aime le plus.
00:04 Tu vois ça ?
00:06 C'est de l'ail.
00:08 Là on a une plante dont on utilise les racines qui vont avoir un goût incroyable de clous de girofle.
00:14 En fonction des saisons, on peut trouver tout.
00:16 Des racines, des feuilles, des fleurs, des fruits, des graines.
00:22 Il y a vraiment beaucoup beaucoup de richesses dans la nature.
00:24 On est au bois de Vincennes, qui fait partie de la ville de Paris.
00:27 Là ici c'est Vincennes, le château de Vincennes.
00:30 Et là, on a un tilleul.
00:32 On peut commencer directement à grignoter quelques graines.
00:35 Le tilleul, ça s'identifie très facilement grâce à cette espèce d'aile qui permet aux fruits contenant les graines
00:41 de voler, de faire le petit hélicoptère.
00:43 En plus de ça, à l'intérieur, il y a une graine.
00:47 Une graine qui va être riche en lipides, comme les amandes.
00:51 Et on grignote.
00:53 Ensuite, au mois de fin mars à peu près, il y a les feuilles qui vont commencer à sortir.
00:57 Je crois que c'est la plante sauvage que je mange le plus.
01:00 Je viens aux balades que j'anime avec mon saladier, je me mets plein de feuilles,
01:04 plus d'autres plantes sauvages, ma sauce, et c'est parti, grosse salade sur place.
01:09 C'est difficile de définir mon métier, parce que ça touche un peu à plusieurs choses,
01:12 mais souvent je dis botaniste de terrain.
01:15 Il y a des saisons, notamment le printemps et l'automne,
01:18 où je vais vraiment cueillir énormément de plantes et manger énormément de plantes sauvages et de champignons.
01:22 Ça peut vraiment représenter plus de 80% de la partie légumes de mon alimentation,
01:27 parce que je suis omnivore.
01:29 Alors là, tu vois les petits chatons qui pendent, on appelle ça des chatons.
01:33 Ça appartient aux noisetiers, c'est les fleurs mâles.
01:36 Et quand ils s'écartent comme ça, c'est là que ça fabrique le pollen,
01:39 et que ça devient nutritif.
01:40 Parce que le pollen est nutritif, ça contient notamment des acides aminés, des protéines,
01:45 des minéraux et des vitamines.
01:47 Moi ce que je fais, c'est que je les trempe dans du citron pour que ce soit un peu acidulé,
01:50 ensuite dans le chocolat fendu, ça durcit, et ça fait non pas des orangettes, mais des chatonnettes.
01:56 En France, on a environ 8000 espèces de plantes sauvages,
01:59 et parmi les 8000, il y en a environ 1000 qui peuvent être utilisées, se consommer,
02:04 soit pour se soigner, soit pour les manger.
02:06 Et il y en a environ 300 des toxiques.
02:09 Et parmi les 300, il y en a une cinquantaine de très très toxiques.
02:12 Mortel.
02:13 La règle numéro une, quoi qu'il arrive, c'est d'être sûr d'avoir identifié l'espèce avant de la consommer.
02:18 Donc on ne va pas forcément conseiller aux gens de connaître toutes les toxiques avant de se lancer,
02:22 parce que c'est compliqué, 300 plantes quand même à connaître.
02:25 Il faut plutôt apprendre à y aller petit à petit, et à être sûr de soi pour chaque espèce.
02:30 Donc voilà, on commence par des espèces simples, telles que l'ortie par exemple, le plantain, la pâquerette.
02:36 Alors là, c'est ce qu'on appelle un pin sylvestre.
02:39 Traditionnellement, on utilise ses bourgeons, on utilise ses aiguilles,
02:43 on va pouvoir aussi utiliser les petits cônes qui vont faire le pollen.
02:47 Et là, j'ai pris mon thermos avec moi,
02:50 donc on va pouvoir écraser un petit peu les aiguilles, les mettre dans mon eau bouillante,
02:55 et on va rajouter des petites choses sauvages encore en plus, et à la fin, une petite tisane.
03:00 Les espèces de plantes qui ont des usages en grande partie traditionnels,
03:04 ça s'est perdu principalement à cause du fait qu'il y a eu la révolution industrielle,
03:09 et qu'il y a eu la venue de fruits et légumes venant d'ailleurs.
03:13 Et donc les plantes sauvages étaient un petit peu les plantes pour les pauvres finalement,
03:16 plus tu montais en statue, plus si tu mangeais des plantes sauvages, c'était pas très bien vu.
03:20 Aujourd'hui, on a clairement oublié une grande partie de notre patrimoine naturel sauvage,
03:25 ces plantes, ces champignons qu'on consommait avant au quotidien,
03:28 qui étaient considérés comme des richesses.
03:31 Aujourd'hui, c'est souvent mis au statut de mauvaises herbes.
03:34 Mais finalement, ces mauvaises herbes, pour la plupart, ont des usages,
03:38 et sont très très riches, même plus riches que les légumes cultivés.
03:41 Et d'ailleurs, beaucoup sont des ancêtres des légumes cultivés.
03:45 Ça, c'est un des fruits que j'aime le plus.
03:48 C'est ce qu'on appelle les cynorhodons.
03:51 Et ça, ce sont les cynorhodons de l'aiglantier, le rosier sauvage le plus commun en France.
03:56 Et on va avoir cette chair délicieuse.
04:00 Hummm.
04:02 C'est comme une compotée, c'est comme une confiture.
04:04 - Est-ce qu'on peut se nourrir totalement en forêt ?
04:10 - On pourrait plus facilement si on faisait des conserves.
04:13 Si on fait des conserves aux bonnes saisons.
04:15 Quand c'est la saison des châtaignes, on fait des conserves de châtaignes.
04:19 Quand c'est la saison des fruits, on fait des conserves de fruits.
04:22 Et avec, en plus des compléments, d'orties, de plantains, de pissenlits,
04:27 de petites plantes vertes, qui vont apporter également des bons nutriments.
04:30 Il ne faut pas croire que les protéines se trouvent que dans les animaux.
04:34 On a aussi des protéines de bonne qualité dans certaines plantes, comme l'ortie.
04:38 Là on a une de mes plantes aromatiques préférées, la plus abondante.
04:44 C'est le lyre terrestre, qui va être souvent tapissante.
04:47 Elle va avoir des petites feuilles en forme de cœur.
04:51 Et elle va avoir une odeur très puissante,
04:56 qui rappelle un mélange entre la menthe, le sous-bois, les agrumes.
05:02 Et on peut aussi en faire des sirops, des pestos.
05:05 On peut aussi mélanger ça avec les champignons.
05:07 L'avantage de la tisane, c'est que c'est de l'eau bouillante,
05:11 donc ça va tuer les éventuels parasites qu'il y aurait dessus.
05:14 Comme ça, pas de risque.
05:16 Dans l'idéal, les lieux de cueillette, on essaie de s'éloigner des routes au maximum.
05:19 Souvent on entend dire de s'éloigner de -50 mètres,
05:22 et qu'il y ait des arbres entre la route et la cueillette.
05:25 Déjà petit, mon père m'a appris une dizaine, quinzaine de plantes,
05:30 et j'adorais déjà les cuisiner avec lui.
05:32 Et même tout seul d'ailleurs.
05:33 Je disais que c'était une épeau sur magique.
05:36 Et puis petit à petit,
05:38 pour aller chercher un peu ce que je voulais faire dans la vie,
05:40 je savais que je voulais être dans la nature,
05:42 je savais que j'adorais manger,
05:44 et je savais que j'aimais un petit peu les grandes idées
05:47 d'écologie, de biodiversité,
05:48 donc je me suis dit "bon ben, je vais faire ça".
05:51 Notre idée, c'est que plus on connaîtra la nature, plus on aura envie de la protéger,
05:54 et plus on l'aimera finalement, plus on connaît, plus on aime.
05:57 Et quand on aime, on a envie de favoriser la biodiversité,
05:59 on a envie que ça pousse,
06:01 on a moins envie de tendre.
06:02 Et c'est un peu notre objectif,
06:03 c'est de donner goût aux gens à la nature,
06:06 qu'ils aient plus envie de s'y connecter,
06:08 d'y aller,
06:09 de la favoriser, de la laisser pousser.
06:12 C'est un peu ça notre souhait.
06:14 Baptisanne la moins chère et la plus sauvage de Paris.
06:17 Tiens.
06:22 Merci.
06:23 C'est pas mal, hein ?

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