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C'est une maison de retraite comme on n'en a jamais vu. École de musique, crèche, coworking, jardins partagés…
Laurent Boucraut nous fait visiter Les Jardins d'Haïti, une maison associative marseillaise unique en son genre.

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Transcription
00:00Aujourd'hui, regarde, on a les caméras.
00:03Ah ouais ?
00:10La question du jour.
00:11Qu'est-ce qu'ils ont fait l'OM ?
00:12L'OM, qu'est-ce qu'ils vont faire ?
00:14Ils vont gagner.
00:16Ça, ça me plaît.
00:20Bienvenue au Jardin d'Haïti, maison à vivre marseillaise
00:23dans laquelle nous accueillons 93 résidents et 14 bébés.
00:26L'idée de s'appeler maison à vivre et plus Ehpad,
00:29c'était vraiment de gommer une image qui me semble être pas bonne
00:33et même mauvaise aux yeux que ce soit des gens qui connaissent
00:37ou surtout ceux qui ne connaissent pas les Ehpad.
00:39On éduque trop les gens à leur dire que l'Ehpad est forcément mauvais.
00:42On pense à mouroir, fin de vie, grande dépendance.
00:47Alors oui, on a clairement ce genre de résidents ici
00:53qui sont dans une période complexe
00:56parce que la vieillesse, elle n'est pas forcément facile.
00:58Mais en fait, le but d'une maison à vivre, c'est de dire
01:00si on se concentrait aussi et avant tout sur la vie,
01:04sur l'épanouissement de chacun.
01:06On rigole un peu ici.
01:11Un des outils qui fonctionne très bien ici depuis maintenant deux ans,
01:14c'est le fait qu'on soit devenu un tiers lieu.
01:16Nous avons une école de musique, un espace de coworking.
01:19On loge deux étudiantes à l'année gratuitement
01:22qui nous donnent en échange du temps auprès de nos résidents.
01:25On est un restaurant ouvert sur l'extérieur, une crèche, etc.
01:29Donc l'idée, c'est d'amener une cohésion
01:31entre toutes les populations qui peuvent exister
01:35et recréer une sorte de place du village au sein de cette maison.
01:39Et quelque part, je dirais qu'on va essayer de déconfiner nos résidents.
01:42Je suis bien ici, vous voyez ?
01:44Mais quand même, après le soir, j'aime bien remonter un peu dans ma chambre.
01:48Après, comme je suis dans ma chambre,
01:50je m'approche, je lui dis, c'est fini, je m'endors.
01:53Quand il y a quelque chose, j'y vais.
01:55Quand il y a un petit concert, j'y vais, vous voyez ?
01:57Non, pour ça, je rentre pas.
02:00Voilà, autrement.
02:01Moi, ça me plaît, vous voyez ? D'accord.
02:03Mais j'ai quand même le cafard, vous savez.
02:05Croyez-moi que des fois, il est lourd à porter.
02:09Pas d'enfants et je me retrouve seule, maintenant.
02:12J'aime tout, l'environnement, tout.
02:16C'est un Ehpad différent des autres ?
02:18Voilà, ouais, c'est familial.
02:20T'as envie de rester ici tout le temps ?
02:21Ouais.
02:22T'as ma mort.
02:23Moi, je recherche vachement l'épanouissement, finalement,
02:25de chacun de nos équipes pour gagner en productivité.
02:31Et ça marche vachement bien.
02:33La preuve, c'est qu'on a, aujourd'hui,
02:35on a une fidélité du personnel qui est maximum
02:37puisqu'on n'a pas de turnover, on n'a pas de recrutement.
02:39Donc ça, c'est vraiment une victoire,
02:41surtout dans des secteurs comme le nôtre,
02:43qui sont quand même des secteurs, aujourd'hui,
02:45vachement touchés par le manque de salariés, etc.
02:47Et c'est là que la boucle, elle devient magique
02:50parce qu'en fait, si t'as pas une équipe fidèle,
02:52on peut pas mener à bien des projets
02:54aussi importants que celui-là.
02:56Ici, c'est convivial.
02:58On n'a pas le sens que c'est un mouratoire, en fait.
03:01Voilà, c'est loin d'être un mouratoire.
03:03On n'a pas cette odeur dérangeante
03:05de certaines maisons de retraite.
03:07Moi, je me sens comme à la maison, là, simplement.
03:10Nous, alors, on a une épaule de veau,
03:13voilà, confites, avec un jus forestier
03:17et des pommes-grenades.
03:19C'est pas mauvais, là.
03:21C'est neuf fois moins amélioré.
03:23Cette maison, cette histoire, c'est une histoire très familiale
03:25puisque c'est mon arrière-grand-mère qui avait fondé l'association.
03:27Et ça a été repris de génération en génération,
03:29par mon grand-père, par mon père,
03:31et aujourd'hui, par mon frère et moi.
03:33Donc voilà pourquoi cette histoire a aussi du sens.
03:36C'est parce qu'on a des valeurs qui sont très familiales.
03:38Mon arrière-grand-mère avait vraiment cette façon de penser
03:41qui était très tournée vers l'autre, en fait.
03:43En tant qu'association, on a déjà une flexibilité
03:46au niveau des budgets
03:48puisque on est un peu plus souple, on va dire,
03:50qu'un groupe privé-commercial
03:52dans lequel on doit remonter forcément des dividendes.
03:56Vous avez une partie du financement,
03:58c'est clairement les résidents,
04:00qu'on va appeler les payants,
04:02qui vont générer une source de revenus pour l'établissement.
04:05Et à côté de ça, vous avez l'État,
04:07pour faire très simple, le Conseil départemental et l'ARS,
04:10qui nous subventionnent une partie des salaires,
04:12notamment de nos soignants.
04:14Ensuite, pour la partie développement de projets
04:16tels que le Thierlieu par exemple,
04:18l'école de musique notamment,
04:19ça c'est quelque chose qui a coûté quand même pas mal d'argent,
04:21c'est grosso modo 120 000 euros.
04:23D'un humble point de vue, je pense que c'est une des solutions
04:26à beaucoup de problèmes qu'on a en société aujourd'hui.
04:29En fait, les gens ne se parlent plus,
04:31ils se renferment tous dans des cases,
04:33sous des cloches comme ça.
04:35Et à mon sens, l'avenir, c'est de retrouver une cohésion,
04:38de retrouver un plaisir,
04:40de partager du temps avec les autres.
04:42Ça me semble vital.
04:46...

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