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Transcription
00:00 Culture Média sur Europe 1 avec nos invités Fabrice Lhomme et Thibaut de Montalembert.
00:05 Mais aujourd'hui le grand événement aussi, c'est la cérémonie des Césars ce soir.
00:10 À laquelle Thibaut de Montalembert n'assistera pas car il est sur la scène du théâtre.
00:14 Théâtre libre à 21h.
00:16 Vous allez regarder après les Césars, savoir qui a gagné et qui a perdu.
00:19 Est-ce que vous avez voté ?
00:20 Bien sûr.
00:21 Alors vous n'êtes pas le meilleur pour que vous ayez voté ?
00:23 Non.
00:23 Évidemment.
00:24 J'ai vu son regard.
00:25 Il m'a fait un petit sourire en courant.
00:26 Il m'a fait "bien sûr".
00:27 Je me suis dit "tiens, vas-y, prends la piste verte au lieu de la bleue".
00:31 Mais pourquoi un tel secret ?
00:34 Pourquoi un tel secret ?
00:35 C'est vrai que c'est absolument...
00:36 C'est le principe du vote.
00:37 Parce que c'est tous des copains donc forcément il faut le choisir.
00:41 Évidemment.
00:42 Le problème c'est qu'on vous reproche de ne pas avoir voté pour telle ou telle personne.
00:46 Olivier Menkemoen, je me tourne vers vous en parlant des Césars.
00:48 Oui, la grande famille du cinéma.
00:50 Tu parles de la grande famille du cinéma.
00:52 Un moment d'union.
00:53 L'unisson de fêtes.
00:55 Vous pensez que c'est ça ?
00:57 Pas du tout.
00:58 Oui, tout le monde se retrouve mais c'est aussi un concours.
01:00 Et les concours, les gens n'aiment pas trop les concours.
01:03 Être en compétition, effectivement.
01:05 Donc première chose.
01:06 Et puis en plus, la règle, c'est pas "plus tu viens, plus tu as la chance de la voir".
01:10 Non, non.
01:11 C'est comme l'a rappelé Pio Marmaille au micro de Marie Gickel.
01:14 Les cinq fois où j'y étais, c'était plutôt agréable.
01:16 Il y a une certaine tension quand même.
01:17 On ne va pas rêver.
01:18 On attend tous de savoir si on l'a ou pas.
01:20 En tout cas, je viens.
01:21 Mais je ne gagne pas le César.
01:22 C'est comme ça.
01:25 Voilà, cinq fois et toujours pas de César.
01:27 Pio Marmaille nommé pour le César du meilleur acteur dans un second rôle.
01:30 Catégorie où il sera face à François Civil, son pote.
01:34 Tu parles d'un pote là encore.
01:35 Nommé dans la même catégorie pour le même film.
01:37 Encore de Cédric Lapiche.
01:39 Deux acteurs d'un même film pour un même César.
01:41 C'est un choix délicat pour Cédric Lapiche.
01:44 Ça rend les choses difficiles.
01:46 Je ne sais même pas si je vais voter parce que c'est un peu le choix de Sophie.
01:49 Le choix de Sophie.
01:50 Bien sûr, il faut choisir entre ces deux enfants lequel on veut perdre.
01:53 Je ne sais pas.
01:54 Impossible de boire schizophrène.
01:57 Les Césars, on le rappelle, c'est un vote à bulletin secret.
01:59 Ça, vous l'avez vu.
02:00 Où tu ne connais pas le vainqueur.
02:02 Enfin, tu connais le vainqueur plutôt, mais tu ne sais jamais qui arrive second.
02:04 Ni troisième, ni avec combien de voix.
02:07 Parce que de toute façon, il ne peut pas dire.
02:08 Et à combien d'écarts ça se joue.
02:09 Et ça embête tout le monde.
02:12 Ça n'empêche pas de garder le sourire et l'espoir de Virginie Fira.
02:16 Moi, plein de fois, j'étais nommée.
02:17 Je ne l'ai pas eue.
02:18 Je ne me suis jamais dit.
02:19 Putain, non, ça ne représente pas une vérité.
02:22 Un truc juste des élus parmi les élus.
02:24 Il ne faut pas chercher un nom de droit de justice à cet endroit-là.
02:27 C'est un peu aléatoire.
02:29 Jamais de justice, elle a raison.
02:31 Virginie Fira nommée dans la catégorie
02:33 meilleure actrice face à Fanny Ardent,
02:35 Juliette Binoche,
02:36 Lorca Lamy et Adèle Exart-François-Pollos.
02:38 Vous avez voté pour Lorca Lamy, Timon de Montalombert, non ?
02:40 C'était votre partenaire dans 10%.
02:42 Oui, mais il a lié avec tout le monde.
02:43 Il ne veut pas le dire.
02:44 Il a lié avec tout le monde.
02:44 Il ne va pas le dire.
02:46 Le blanc.
02:47 Tu gagnes, tu souris.
02:50 Tu perds, tu souris aussi.
02:51 Le blanc.
02:52 Juste le blanc.
02:53 Parce que c'est filmé.
02:56 C'est aussi filmé.
02:57 Donc, règle numéro un,
02:59 ne jamais refaire la gueule à la télé.
03:01 La salle est éclairée,
03:02 il faut jouer l'acteur jusqu'au bout.
03:03 La leçon de style de Benoît Magimel.
03:06 Il y a quelques années,
03:07 on filmait les mecs qui ne l'avaient pas eu.
03:09 Vous faites semblant.
03:11 L'idée c'est de faire semblant.
03:12 Vous n'êtes pas déçus,
03:13 donc vous êtes là, vous applaudissez,
03:14 vous ne l'avez pas eu, vous souriez quand même.
03:16 Mais ils reviennent après.
03:18 Et si vous ne tenez pas assez longtemps le sourire,
03:20 on vous voit genre "Putain, je n'ai pas eu l'enfoiré".
03:23 Il y a un truc comme ça.
03:24 C'est assez étonnant.
03:25 C'est assez drôle.
03:26 Donc, il faut essayer de garder cette...
03:27 - De jouer à l'acteur.
03:29 - Non, mais la déception, c'est toujours ça.
03:32 De toute façon, il peut y avoir qu'un seul à la fin.
03:34 Il ne l'en reste qu'un seul à la fin.
03:35 Je ne sais pas d'où ça sort.
03:36 - Il ne le reste qu'un.
03:38 - C'est qui ?
03:39 - C'est l'île de la tentation.
03:41 - Ah ben voilà.
03:42 - La référence.
03:44 - La référence.
03:46 Benoît Magimel, nommé pour "Pacifiction",
03:48 "Tourment sur les îles", face à Jean Dujardin,
03:50 Denis Minochet, Vincent McKennie et Louis Garel.
03:52 Vous avez voté pour qui ?
03:53 Toujours pas.
03:54 - Toujours pas.
03:55 - Qui par ailleurs, cette année,
03:57 le "Rock'n'Roll Man" des nominations.
03:59 Louis Garel, il en a 11 pour sa comédie en forme de polar.
04:02 "L'Innocent", retenu dans les catégories "Meilleure fille",
04:04 "Meilleure réalisation".
04:05 Bref, c'est le grand favori.
04:07 - Dernière question, on va parler de musique.
04:08 Si la soirée des Césars devait avoir une couleur musicale ?
04:11 - Alors, entre les comédies policières,
04:13 les enquêtes, les films sur les attentats,
04:15 sur les ouvrières ou sur les joyeuses troupes de théâtre
04:18 pendant les tristes années SIDA,
04:19 quelle couleur donner à cette soirée ?
04:21 Il n'y avait qu'un compositeur pour répondre à cette question,
04:24 c'est Alexandre Desplat, deux Oscars et quatre Césars,
04:27 pour nous le dire.
04:28 - D'abord, des films qui ont marché,
04:29 qui ont ému les gens.
04:30 Beaucoup de films assez durs, assez forts,
04:32 assez émouvants.
04:33 Donc peut-être une musique plutôt sombre et tragique.
04:36 - Sombre et tragique.
04:38 - Il a l'air bien, ça.
04:39 - Alexandre Desplat, nommé pour la musique d'un film sombre,
04:42 non, pas du tout sombre et tragique,
04:43 puisque c'est un film de zombies.
04:45 - Ah oui, c'est "Coupé",
04:48 le fameux qui s'appelait Z,
04:50 mais qui s'appelle "Coupé".
04:51 Avec un Z à la fin,
04:52 parce qu'il y avait un Z sur les tanks et sur les chars de Poutine.
04:55 Donc ce n'était pas possible.
04:57 La soirée sur Europe ?
04:59 - On se retrouve pour la préchauffe,
05:01 dès 19h.
05:02 - Au bar ?
05:03 - Non, dans le studio de Lionel Gougeot,
05:06 avec nos invités en direct de l'Olympia.
05:08 Puis à partir de 19h45,
05:09 "Le Tapis Rouge", en direct,
05:10 animé par Laurie Chollet-Vrins et Didier Allouche,
05:12 en partenariat avec Canal+.
05:13 Et puis 20h45, le début de la soirée des Césars,
05:16 que l'on vivra en direct.
05:17 Et je serai entouré d'experts du cinéma français,
05:19 Fabrice Leclerc de Paris Match,
05:20 Carole Invier de 20 Minutes,
05:22 et Alain Grasset de Satellisfax Cinéma.
05:24 Et puis tous les lauréats des Césars
05:26 seront au micro européen de Marie Gickel.
05:28 - Marie Gickel, qu'on a entendu il y a quelques instants,
05:31 l'île de la tentation.
05:32 - Pas de César, pas de César.
05:33 Hier, nous recevions Muriel Mayette,
05:35 qui a été longtemps pensionnaire,
05:37 sociétaire de la Comédie Française,
05:38 qu'elle a dirigée pendant 8 ans.
05:40 Immense actrice, elle a été la première femme
05:42 à diriger la Comédie Française.
05:43 On parlait des Molières,
05:44 elle n'a jamais reçu aucun Molière,
05:46 elle n'a même jamais eu une seule nomination.
05:48 Et vous-même ?
05:49 - Non plus.
05:50 - Vous votez pour les Molières.
05:51 Vous n'avez jamais été, jamais de nomination non plus ?
05:54 - Non, non plus.
05:55 - C'est pas comme si vous n'étiez pas un bon comédien.
05:57 - Non mais bon, voilà, il y en a eu d'autres,
05:59 donc je ne suis pas tout seul.
06:00 - C'est opaque les Molières.
06:02 - On est d'accord, on est d'accord.
06:04 Vous en pensez quoi ?
06:05 - Non, j'en pense rien.
06:06 C'est simplement, je crois qu'il n'y a pas eu le spectacle
06:10 ou le film qui a été porteur suffisamment
06:13 pour que je sois nominé.
06:16 - Cette réponse est éminemment diplomatique.
06:19 Il est beaucoup de questions de diplomatie et de politique
06:22 quand vous êtes avec François Hollande.
06:24 Il y a des passages assez incroyables
06:26 quand il vous laisse assister à un match de foot.
06:27 Ça c'est la jeune fille qui regarde le match de foot,
06:29 la jeune journaliste, mais ça vous est arrivé à vous.
06:31 C'est comment de voir un match de foot avec François Hollande ?
06:33 - Ah oui, complètement.
06:34 C'est un peu déstabilisant
06:35 parce que d'un seul coup,
06:36 vous n'êtes plus avec le président de la République,
06:37 vous êtes avec l'ancien élie droit du FC Rouen
06:40 qui l'a été dans sa jeunesse
06:41 et juste un pur amateur de football.
06:44 Donc simplement, on ne pouvait pas se contenter
06:46 de voir un match de foot avec quelqu'un
06:47 qui n'est pas notre copain,
06:48 qui reste le président de la République.
06:49 Donc on a profité de ces moments
06:50 pour lui faire parler du foot,
06:51 mais de manière, j'allais dire, plus sociétale,
06:54 avec des propos assez fameux, assez cash,
06:56 que certains découvriront ou redécouvriront
06:59 en voyant la pièce.
07:00 - Il y a des choses, on a peine à le croire,
07:01 si vous ne dites pas que tout a été prononcé
07:03 par François Hollande,
07:04 on a parfois peine à le croire.
07:05 Ça s'appelle "Un président ne devrait pas dire ça".
07:08 C'est le titre, évidemment.
07:09 Pourquoi il était furieux ?
07:10 Parce qu'il l'a dit.
07:11 Vous êtes réconcilié avec lui ?
07:12 - Oui, on entretient des rapports, j'allais dire, courtois.
07:15 On s'est revus.
07:16 D'ailleurs, avec Gérard Davet,
07:17 on l'a réinterviewé pour quelques enquêtes,
07:20 notamment le livre qu'on a fait sur Emmanuel Macron
07:22 il y a un an.
07:23 Donc on a encore des rapports cordiaux,
07:27 ce qui prouve bien qu'on ne l'a pas trahi.
07:30 - Oui, et puis ils font toujours des titres
07:31 tellement sympathiques,
07:32 "David et l'homme".
07:33 C'était quoi le titre du livre sur Emmanuel Macron ?
07:35 - "Le traître et le néant".
07:37 On essaie toujours d'être le plus sobre possible.
07:39 - Mais toujours, toujours et bienveillant.
07:41 - Culture Média continue dans un instant
07:43 avec le livre "Coup de cœur" de Nicolas Carreau.