Quel avenir pour La Poste ?

  • l’année dernière
“Quand nous avons pris la décision de changer la lettre rouge, j’étais conscient de toucher à un objet totémique de la République.” Philippe Wahl, PDG du groupe La Poste.
Mercredi 15 février, la commission des affaires économiques du Sénat entendait Philippe Wahl, PDG du groupe La Poste. Cette audition a été l’occasion d’aborder des sujets qui font l’actualité, comme la suppression du timbre rouge ou encore la qualité de service du groupe. 

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Transcription
00:00:00 Présidente, Mesdames les Sénatrices, Messieurs les Sénateurs, je crois que depuis dix ans,
00:00:05 rarement cette audition n'est aussi bien tombée et je veux vous remercier de cette invitation.
00:00:11 En effet, lorsque l'on dirige une entreprise publique et qu'on a déjà été trois fois confronté pour son processus de nomination
00:00:20 à votre commission, car cela a été mon cas, il est très important pour nous de vous rendre compte
00:00:28 et c'est tout l'objet de mon attitude vis-à-vis de vous aujourd'hui. Je dois dire qu'en juillet dernier, en juillet 2022,
00:00:38 quand nous avons pris la décision de changer la lettre rouge, j'étais totalement conscient de toucher à un objet totémique de la République
00:00:49 et complètement conscient des difficultés de communication, des critiques qui arriveraient. De ce point de vue, je n'ai pas été déçu.
00:00:59 Par contre, et je vous le dis sincèrement, j'ai été très surpris de la polémique sur le 6 jours sur 7 et sur le passage quotidien du facteur.
00:01:08 Pour une raison simple, c'est qu'il est faux, c'est un mensonge de dire que le facteur ne passe plus tous les jours
00:01:16 et que nous allons remettre en cause le 6 jours sur 7. Et je le prouve. La première chose, c'est que, bien sûr,
00:01:23 s'il y a trois fois moins de lettres 6 milliards contre 18 milliards en 2008, le facteur s'arrête moins souvent.
00:01:33 Mais par rapport à votre très bon questionnement, Madame la Présidente, si je peux me permettre, chaque fois qu'il y a soit une lettre à date,
00:01:40 soit un journal, soit un colis, soit une lettre recommandée, soit la distribution d'un médicament, soit la distribution d'un repas,
00:01:48 le facteur s'arrête. Il s'arrête. Et toute notre stratégie est, pardon, de radoter, car là, je vous l'ai répété à plusieurs reprises,
00:01:58 c'est le 6 jours sur 7 quotidien sur la totalité du territoire. Et j'ai un souvenir très précis, je ne veux pas désigner la sénatrice,
00:02:07 qui m'a posé en 2013, lors de mon premier passage devant vous, la question du passage du dimanche. Je n'y ai pas vu un piège.
00:02:15 Et j'avais répondu ce que je vous réponds à nouveau. S'il faut passer le dimanche parce qu'il y a un besoin de la population,
00:02:22 nous passerons le dimanche dans des conditions particulières au travail le dimanche. Et nous trouverons les volontaires par centaines de facteurs
00:02:30 qui seront prêts à aménager leur travail. Donc la poste est attachée au 6 jours sur 7. C'est le cœur de sa stratégie. Je vais vous le montrer.
00:02:40 Elle s'arrête partout quand il y a un objet à distribuer, comme le chauffeur de bus s'arrête quand quelqu'un veut descendre ou que quelqu'un veut monter.
00:02:50 Par contre, si personne ne veut descendre et personne ne veut monter, le chauffeur de bus ne s'arrête pas sauf pause technique indispensable,
00:03:00 liée à sa biologie. D'accord ? C'est la même chose pour nous. Il y a donc notre volonté – je vais être encore plus précis par rapport aux questions
00:03:10 proposées exsantées –, notre volonté, c'est de continuer 6 jours sur 7. On ne fait pas 5 jours sur 7, comme les Britanniques, les Portugais,
00:03:19 les Norvégiens et les Autrichiens. 6 jours sur 7 et passer partout sur le territoire. Il y a une chose qui est très impressionnante.
00:03:26 En 2008, quand il y avait 18 milliards de lettres, le facteur livrait 80 % des points de distribution sur le territoire.
00:03:37 Donc il ne s'arrêtait pas devant 100 % des blocs d'adresses ou des adresses. 80 %. Là, aujourd'hui, c'est 48 %. S'il y a moins de lettres,
00:03:46 il y a moins d'arrêts. Mais notre stratégie, c'est de nous arrêter – je dis – le plus souvent possible. Et c'est la raison pour laquelle
00:03:55 nous ne renonçons pas aux 6 jours sur 7 et nous ne renonçons pas au passage quotidien. C'est la raison d'être de toute notre stratégie. Pourquoi ?
00:04:03 Parce que nous avons rajouté à la lettre, dont le volume est en pleine attrition, du colis, des visites de liens sociaux. Par exemple,
00:04:14 dans la Mayenne, nous avons passé un accord avec le conseil départemental de la Mayenne, présidé par Olivier Richelieu, où les facteurs
00:04:22 avec l'ADMR font les fameuses visites de convivialité sociale que vous avez décidées vous-mêmes dans le PLFSS 2023 sur l'APA.
00:04:32 Donc La Poste va garder le 6 jours sur 7. C'est l'impression, là, d'être un peu lourd. Mais je pense qu'il faut l'être. La Poste va garder
00:04:41 le 6 jours sur 7. C'est le cœur de sa stratégie. Et ce qu'elle cherche, c'est à s'arrêter le plus souvent possible. Parce que plus elle s'arrête,
00:04:50 plus ça veut dire qu'elle nourrit les tournées de ses facteurs. Et plus elle nourrit les tournées de ses facteurs, plus elle protège l'emploi des facteurs.
00:04:59 C'est ma responsabilité de patron. Et donc nous allons continuer à le faire. De ce point de vue – et j'y reviendrai –, j'invite tous les élus que vous êtes
00:05:08 à favoriser les autres volumes d'affaires que les facteurs peuvent apporter en plus de la lettre. Car l'avenir de nos emplois de facteurs
00:05:17 ne va pas passer par la lettre. C'est ça que je partage avec vous. Enfin, car cette question m'a été posée par un sénateur, La Poste n'a aucune intention
00:05:26 de remettre en cause les quartiers-lettres de nos facteurs. Qu'est-ce que c'est, un quartier-lettres ? C'est que le facteur a une tournée
00:05:34 dans un village ou dans une ville. C'est la sienne. Il la connaît par cœur. Il connaît tout le monde. En ce moment même – et je n'ai pas peur de l'avouer –,
00:05:42 nous avons une baisse de la qualité qui est liée au fait que le nombre d'intérimaires est très important depuis 2 ans et demi. Pourquoi ? Eh bien,
00:05:52 simplement parce que la COVID a frappé les facteurs comme tout le monde et que quand on a des milliers de malades, on ne remplace pas des malades
00:05:59 par des CDI, on les remplace par des intérimaires. Dès l'année 2023, avec le reflux de la pandémie, nous allons très sensiblement – on parle de milliers –
00:06:08 réduire le nombre des intérimaires. Et pourquoi est-il si important de garder les quartiers-lettres ? C'est que les facteurs y sont attachés,
00:06:15 et surtout les clients, et donc vous, y êtes très attachés. On a sa factrice et son facteur. C'est la base du 6 jours sur 7 et du passage quotidien.
00:06:23 Et je dois dire que cette polémique m'a surprise, d'autant que dans son rapport – et je veux le souligner –, le sénateur Chez,
00:06:32 accompagné de deux autres sénateurs, avait lui-même théorisé le fait que le timbre rouge n'était pas soutenable pour la poste.
00:06:42 Et après avoir réaffirmé que nous voulons passer tous les jours 6 jours sur 7 et que nous sommes à la recherche de nouveau plus pour nourrir
00:06:50 les tournées de nos facteurs, je veux en venir au fameux timbre rouge. Le timbre rouge, en fait, sa disparition sera citée comme un fait historique,
00:07:02 parce qu'elle nous concerne tous. Mais maintenant, parlons des chiffres. Il faut y revenir quand on est dans une entreprise.
00:07:08 Et de ce point de vue, le rapport de votre commission nous fournit tous les éléments. Il y avait en 2008 4,25 milliards de lettres rouges
00:07:21 échangées par an dans notre pays. 4,25 milliards. L'année dernière, 275 millions, dont 75 millions de lettres rouges envoyées par les ménages.
00:07:33 Il y a 30 millions de ménages en France. Vous faites vite le calcul. Deux lettres rouges et demi par ménage et par an.
00:07:40 Qu'est-ce que ça signifie ? Ça signifie que les millions de Français n'ont pas, n'aiment plus le timbre rouge, mais pour les besoins d'urgence,
00:07:47 ont trouvé d'autres modes de communication. Et le pire, si on était restés à 275 millions, je crois que nous n'aurions pas bougé.
00:07:55 Mais le pire, c'est que ça baisse de 80 par an. C'est-à-dire qu'en 2022, il y en a eu 275 et qu'il y en avait plus de 380 millions en 2021.
00:08:07 Faites le calcul. Dans 4 ans, il n'y en a plus du tout. Et quand vous êtes chef d'entreprise et que vous savez que dans 4 ans,
00:08:14 il n'y en aura plus du tout, eh bien la seule façon de faire, de notre point de vue, c'est d'assumer ses responsabilités en disant
00:08:21 « Je vais arrêter un service dont les Français ne se servent plus que très marginalement ». Il y a bien sûr, et Mme la Présidente,
00:08:31 merci d'avoir cité ce chiffre, qui est également dans votre rapport sénatorial une économie considérable sur plusieurs années.
00:08:38 C'était pointé par le rapport de votre commission. On parle de 500 millions d'euros. Ce qui me permet, Mme la Sénatrice,
00:08:44 puisqu'on en a parlé tout à l'heure juste avant la séance, de redire que la suppression de la lettre rouge ne sonne pas le glas du service public.
00:08:52 Il sauve le service public qui n'aura plus 500 millions à dépenser pour une lettre qui n'est plus utilisée. Alors pourquoi est-ce qu'il est aussi cher ?
00:09:01 Eh bien parce que la nuit, nous prenions ces lettres rouges, nous les voyions dans 300 tournées nationales, genre Strasbourg-Bordeaux,
00:09:12 et dans trois avions qui ne fonctionnaient que pour la lettre rouge. Coût absolument considérable. J'en viens également,
00:09:20 parce que je sais que vous y êtes très attentif, à la dépense carbonée. Ce très faible flux de lettres représentait 25% de la dépense carbonée du courrier.
00:09:32 Et donc, industriellement, j'assume – et si j'avais à reprendre la décision, je la reprendrai – d'avoir proposé la fin de la lettre rouge,
00:09:41 qui n'est plus utilisée. Et c'est l'un des paradoxes. Et comme vous êtes des hommes et des femmes politiques, vous vivez dans ce paradoxe.
00:09:48 Les gens aiment la lettre rouge. Ils n'en écrivent plus. Mais c'est la réalité. C'est la réalité.
00:09:55 — C'est comme les marchés. — Ils aiment la lettre rouge. Ils n'en écrivent plus. Et le patron de l'entreprise,
00:10:02 il prend la seule décision nécessaire, qui est d'arrêter de la transporter. Alors ensuite, dès lors qu'on a franchi l'idée qu'industriellement,
00:10:12 il fallait supprimer la lettre rouge, la question, c'est « Comment on fait ? ». Et je veux vous parler très clairement du choix qui était sur la table.
00:10:21 Il y a deux choix à ce moment-là. Le premier choix, c'est de se tourner vers la population en disant « Il y avait une lettre rouge.
00:10:28 Pour envoyer des nouvelles à J+1, il n'y en a plus. » Circuler, il n'y a rien à voir. Première solution. Je l'ai considérée.
00:10:36 Deuxième solution, dire que si vraiment il y a un besoin absolument urgent et que quelqu'un tient absolument à envoyer un message pour le lendemain,
00:10:48 on a fabriqué la lettre hybride, la illettre rouge. Alors elle est compliquée. Mais elle est compliquée.
00:10:55 Mais comme on a pu lettre rouge, on a inventé quelque chose qui permet d'envoyer un message. On me dit alors – et c'est exact –
00:11:03 ça introduit une fracture numérique entre ceux qui vont le faire sur leur smartphone et sur Internet, sur laposte.fr, et ceux qui ne sont pas capables de le faire.
00:11:13 La Poste a réponse à ça. Il faut à ce moment-là prendre son courrier – je prends le truc –, aller au bureau de poste, le faire scanner,
00:11:22 et il est distribué le lendemain. Je sais que c'est compliqué, mais c'est la solution que nous avons proposée. Entre rien et ça,
00:11:32 nous avons proposé ça. Et je dois dire, mesdames les sénatrices, messieurs les sénateurs, que si j'avais à le faire, je le referais. Et après, je vais vous dire...
00:11:41 — Attendez. S'il vous plaît. — Je vais vous dire ensuite ce qui va se passer. Soit nous trouverons 5 000 à 10 000 personnes par jour
00:11:49 qui utiliseront ce service et on continuera de le maintenir, soit personne n'en voudra. Et alors je dirais on a proposé aux gens de se servir de ça.
00:11:58 Ils n'en ont plus besoin. Et on supprimera cela. Mais vraiment, j'assume aussi le fait de ne pas avoir dit aux gens « Il n'y a plus aucune solution ».
00:12:06 Il y en a une. Elle est moins satisfaisante. Mais les besoins devenaient tellement marginaux que j'espère que ça va fonctionner.
00:12:13 Aujourd'hui, cette illettre rouge est utilisée 3 500 fois par jour. C'est pas beaucoup. Mais de toute façon, dans 4 ans, comme il n'y avait plus
00:12:21 d'illettre rouge, ce sera plus que ce qui restait. Donc voilà sur l'illettre rouge. Je comprends que ce soit très symbolique.
00:12:28 Et vous voyez... Et depuis maintenant plus de 9 ans, nous avons l'habitude d'échanger. Quand je vous dis « Nous perdons 12 milliards de lettres »,
00:12:37 c'est un chiffre fort. Et je sais bien que ça vous impacte. Mais c'est théorique. Quand je vous dis « La Poste a perdu 6 milliards d'euros de chiffre d'affaires »,
00:12:48 c'est-à-dire l'équivalent du chiffre d'affaires de la RATP, la totalité perdue, ou la totalité du chiffre d'affaires de Dassault Systèmes,
00:12:56 une des plus belles entreprises numériques du pays, c'est théorique. Le résultat de ces pertes-là, pour la première fois, devient concret.
00:13:04 C'est que la lettre rouge s'en va. Mais c'est la traduction dans notre vie quotidienne de ce qui se passe, c'est-à-dire que les volumes
00:13:12 ont été divisés par 3. Et c'est ça qui s'est passé. Et je pense que c'est ça qu'il fallait faire si on veut maintenir un service public.
00:13:21 Et de ce point de vue, je veux à nouveau vous remercier pour votre soutien, puisque Mme la présidente, comme vous l'avez signalé,
00:13:30 maintenant, et tout a été budgétisé, on ne passe plus ni par le compte du livret A ni par une dépense fiscale sur la CVAE.
00:13:37 La totalité des aides de la poste passe par le budget. Il se monte à 1,1 milliard, dont je vous remercie et dont je me permets tout de même
00:13:46 de souligner. Et là, les rapports sénatoriaux et le rapport de Jean Loney l'ont montré. Le coût global est quand même de 1,5 milliard.
00:13:56 Le coût global est d'1,5 milliard. Nous sommes compensés de 1,1 milliard. Je ne veux pas insister. Mais ça vous montre aussi que parfois,
00:14:04 une critique, c'est « Vous voulez faire de la rentabilité sur le service public ? ». On en est très loin. À 500 millions d'écarts,
00:14:12 on est très loin de la rentabilité. Et je vais vous avouer que ce n'est pas un de mes objectifs. Si on pouvait compenser, équilibrer les choses,
00:14:19 ça me suffirait. Je reviens donc sur les points pour répondre aux questions saillantes. Nous allons continuer à passer partout sur le territoire.
00:14:28 6 jours sur 7, nous ne demandons aucun aménagement comme la plupart des autres postes. Et nous cherchons le plus possible de services et de produits
00:14:37 pour nous arrêter le plus souvent possible et donc garder l'emploi sur les territoires. Et comme j'ai été vendredi – je l'ai dit avant le début
00:14:46 de notre réunion en Ardennes à Charleville –, j'ai vu à quel point dans le rural, le passage du facteur est clé.
00:14:55 — Ah bah oui. — Et c'est à ça que nous devons nous employer. Donc voilà ce que je peux dire sur ce sujet, ce qui nous conduit
00:15:03 aux missions de service public. Nous venons de sortir à l'instant – et ce n'est peut-être pas un hasard – un communiqué de presse
00:15:10 avec l'AMF et l'État sur la signature par nous trois d'un nouveau contrat tripartite triennal entre l'État, l'AMF et la Poste.
00:15:20 Ils emportent à la demande des élus des modifications majeures. Ça a été une excellente négociation. Chacun des partenaires a cherché
00:15:30 à avancer sur ses propres thèmes. Et nous sommes – je pense – avec le ministre Bruno Le Maire et avec David Lissnard et André Léniel
00:15:38 du côté de l'AMF satisfaits du résultat auquel nous sommes arrivés. Qu'est-ce qu'on peut annoncer de majeur comme avancé du service public ?
00:15:47 Car je vois bien que dans vos critiques, il y a aussi le fait que vous avez le sentiment qu'on assiste à un abandon progressif.
00:15:54 Et c'est ça qui vous inquiète. Et je le comprends. Ce que nous annonçons dans ce contrat, c'est que nous allons ouvrir dans les 18 mois
00:16:04 1 000 bureaux de poste le samedi ou le jour du marché en semaine. C'est une demande récurrente de l'AMF. On est en train d'y répondre.
00:16:15 On a 7 500 bureaux de poste. Il y en a à peu près 1 500 qui ne sont pas ouverts le samedi. On va massivement les ouvrir pour montrer aux gens
00:16:24 que la Poste cherche à ouvrir lorsqu'il y a de l'affluence. Et c'est un point majeur du contrat obtenu par les élus et accepté par nous-mêmes
00:16:34 parce qu'il va dans le sens du service public. Nous nous engageons également sous le contrôle de l'AMF à limiter de manière considérable
00:16:41 à quelque chose qui vous gêne beaucoup et qui gêne nos clients. C'est les fermetures intempestives de bureaux de poste.
00:16:47 Pourquoi y a-t-il... Pour expliquer pourquoi il y en a plus aujourd'hui qu'hier. Mais parce qu'aujourd'hui, il y a plus de bureaux de poste où il y a
00:16:53 une seule personne qui a 20 ans. Il y a 20 ans, il y avait très peu de bureaux agents seuls. C'est le nom postal du bureau solitaire, si j'ose dire.
00:17:03 Comme il y en a plus, quand la personne est malade et il y en a eu beaucoup avec la COVID, on ferme. Là aussi, on a mis en place un plan spécifique.
00:17:11 Et ça répond d'ailleurs aux demandes de votre rapport sénatorial. On a également pour les élus complètement stabilisé les plans d'ouverture estivale.
00:17:22 Nous-mêmes, qu'est-ce qu'on en a eu de plus ? Eh bien nous intégrons dans ce contrat pour la première fois la notion de fréquentation.
00:17:30 Et nous considérons que la fréquentation devient un sujet commun entre le maire et la poste, et que c'est à la fréquentation qu'il faut que l'un et l'autre
00:17:42 répondent, puisque s'il n'y a pas de fréquentation, on a du mal à ouvrir les bureaux de poste. Donc ce contrat de présence postale territoriale
00:17:49 à travers l'ouverture à venir le samedi et le jour du marché en semaine fait un pas majeur d'ouverture du service public. C'est la façon de vous montrer
00:18:00 que nous sommes extrêmement attentifs à ces missions de service public. Et puis, pour ne pas abuser de votre patience, je voudrais rassembler tout ça
00:18:11 dans ce que, depuis 10 ans, sous votre regard, nous sommes en train de faire. Nous sommes en train de faire prendre à 260 000 personnes
00:18:20 et à l'entreprise la plus ancienne de ce pays un tournant stratégique. Il y a 15 ans, la poste tournait autour de la lettre. La lettre abandonne la poste
00:18:32 dans l'histoire. C'est pas la poste qui ne veut pas écrire. Moi-même, je suis un écrivain quasi frénétique. J'envoie énormément de cartes de vœux.
00:18:40 Ça ne suffit pas à redresser les chiffres. Mais je le sais. C'est pour ça que je vous en parle. C'est pour ça que je vous en parle. C'est pour ça que je vous en parle.
00:18:51 Eh bien, nos efforts, madame la présidente, mesdames les sénatrices, messieurs les sénateurs, nos efforts ne suffisent pas. Et ce qui doit nous rassurer,
00:19:01 c'est que dans toute l'Europe et dans le monde entier, les lettres plongent. Nous sommes en train de prendre ce tournant. Et nous pouvons en juger ensemble.
00:19:10 Lorsque la poste est créée par la loi Quillès-Rocard en 90, 70% du chiffre d'affaires, c'est de la lettre. J'arrive dans le groupe fin 2010.
00:19:20 Jean-Paul Bailly avait évidemment largement commencé le travail. C'est 41% du chiffre d'affaires. À la fin de l'année 2022, ce ne sera plus que 17% du chiffre d'affaires.
00:19:31 Ça veut dire que ce tournant, nous sommes en train de le prendre. Nous sommes en train de le prendre avec les postières et les postiers, parce qu'à la fin du jour,
00:19:40 si la poste est appréciée et aimée, c'est grâce à elle et grâce à eux, les factrices et les facteurs connus sur tout le territoire.
00:19:48 Raison pour laquelle je le redis, M. le sénateur, nous n'avons pas l'intention de remettre en cause les quartiers lettres. C'est la base de notre organisation.
00:19:58 C'est la base de l'organisation. Et puisque vous l'avez mentionné, Mme la Présidente, nous n'avons aucune intention de remettre en cause la distribution du journal.
00:20:06 Il y a par contre – et c'est comme ça qu'on discute ensemble depuis près de 10 ans – une chose que je ne peux pas vous promettre, c'est de passer le matin.
00:20:15 Si vous donnez à matin la définition d'un espace-temps qui se termine à 12 heures, si c'est ça, votre définition, je ne peux pas vous le promettre.
00:20:24 Pourquoi ? Parce que dans les bouts de tournée, dans les bouts des tournées, on est au-delà de 12 heures. Et alors pourquoi est-on au bout de 12 heures aujourd'hui
00:20:35 et ne l'étions pas il y a 15 ans ? Pour une raison simple, c'est que les tournées se sont allongées. Elles se sont allongées parce qu'il y a moins de facteurs
00:20:44 et beaucoup moins de lettres. D'accord ? Les lettres ont diminué de 2/3. Le nombre de facteurs n'a diminué que de 1/3. Et surtout, toute la tournée aujourd'hui
00:20:55 ne tourne plus du tout autour de la lettre. La tournée à la poste tourne autour du colis, parce que nous sommes devenus une entreprise de colis.
00:21:03 17% de lettres. En chiffre d'affaires, le colis, c'est 51%. La poste, c'est devenu une entreprise de colis. Et par définition, le colis, ça arrive plus tard.
00:21:12 Si le colis arrive plus tard, les facteurs embauchent plus tard. S'ils embauchent plus tard, ils partent plus tard. S'ils partent plus tard, ils rentrent plus tard.
00:21:20 Et c'est la raison pour laquelle nous nous engageons - et j'ai entendu un sénateur pour lequel le service ne fonctionnait pas en rural -
00:21:28 à distribuer évidemment le journal tous les jours et à nous arrêter tous les jours. Mais je ne peux pas m'engager, Madame la Présidente, à passer avant midi.
00:21:35 Ça, ça n'est pas possible. Ça n'est pas possible. Et comment se fait la distribution du journal en France ? Et on a un responsable au moins de quotidien
00:21:46 dans la salle. Un peu plus d'un tiers, un peu plus d'un tiers est distribué en kiosques. Un tiers est distribué par les porteurs.
00:21:56 Un tiers est distribué par les postiers. Le tiers des postiers, c'est que du rural. Dans les villes, dans les grandes villes, il n'y a plus du tout de distribution par la poste.
00:22:05 Mais en rural, comme les tournées commencent plus tard, eh bien elles ne passent pas nécessairement partout avant 12 heures. En fait, en fait,
00:22:14 le vrai horaire, Madame la Présidente, ce n'est pas 12 heures. Pour les Français, c'est 13 heures et le journal, l'ex-journal de Jean-Pierre Pernaut.
00:22:21 Et je me souviens d'une discussion avec Jean-Michel Baylet – je peux les partager avec vous – qui n'était pas content parce que trop de journaux
00:22:27 arrivaient après que Jean-Pierre Pernaut ait commencé son journal télévisé. Bien sûr. Mais je veux quand même dire que la plupart des journaux
00:22:36 arrivent avant 12 heures. Mais quand on part 1h30 plus tôt, on se décale. Ça, je ne peux pas vous le promettre. Et d'ailleurs, ce ne serait pas correct
00:22:43 – C'est quoi le volume d'ailleurs des abonnements de la presse ? – La presse, c'est un volume important. C'est à peu près un tiers de nos volumes.
00:22:51 C'est une part majeure du déficit résiduel sur lequel je n'avais pas, Madame la Présidente, l'intention de revenir. Les 500 millions, mais vous m'y forcez.
00:23:01 On perd à chaque exemplaire – nous, ce n'est pas pour vous faire pleurer que je le dis – on perd 40 centimes. On perd 40 centimes chaque fois
00:23:10 qu'on remet un quotidien, même après la réforme Genesini. Et là encore, le rapport sénatorial l'a montré. Donc vous voyez que c'est une économie
00:23:17 quand même très contrainte. Je reviens sur le tournant. Le tournant que nous sommes en train de prendre, il doit permettre d'assurer la pérennité
00:23:27 de l'entreprise. Et cette année, on devrait gagner plus d'un milliard, comme l'année dernière. Je ne peux pas vous donner les chiffres exacts,
00:23:33 parce qu'ils sortent la semaine prochaine. Et on n'a pas eu notre Conseil d'administration. Je pense que pour la Commission des affaires économiques
00:23:39 du Sénat, c'est une bonne nouvelle qu'une grande entreprise publique comme cela gagne de l'argent. J'avance, hein. Voilà. Premièrement.
00:23:47 Non, non, non. On en gagne. Voilà. On fait ce mouvement. Et la diversification, vous l'avez dit, c'est la seule réponse à l'attrition du métier historique.
00:23:57 Le groupe est devenu un groupe diversifié. Colis, courriers, journaux, services. Où est-ce qu'on en est de nos fameux services
00:24:06 lancés parfois sous les moqueries en 2013 ? Eh bien ils vont faire 700 millions d'euros de chiffre d'affaires. C'est pas encore gagné.
00:24:13 Et il y a un service dont nous sommes extrêmement fiers et sur lequel il faut que, avec les associations et les élus, nous allions beaucoup plus loin.
00:24:22 C'est le service de livraison de repas. Ce que je sais – ça, je le sais – de mes voyages du vendredi, et dans la période récente,
00:24:31 c'était Charleville-Mézières, Lens et Le Blaisoir. Ce sera bien trop la Corrèze. C'est que c'est un service qui se développe partout,
00:24:40 soit sur base du CCAS, soit sur base associative. Et ça, nous devons en devenir le leader. Et vous voyez bien. Je reviens à la question du 6 jours sur 7,
00:24:49 Mme la Présidente. Si nous sommes le leader de la livraison de millions et de millions de repas quotidiens, eh bien les tournées sont sauvées,
00:24:57 pour le dire autrement. Et donc c'est ça vers quoi nous allons. Il y a 5 ans, la Poste livrait 0 repas quotidiens. À la fin de l'année dernière, 3.
00:25:07 L'objectif de cette année, c'est 5 millions. Et par exemple, dans Le Blaisoir, où on l'a visité, il y a aujourd'hui 7 tournées totalement dédiées
00:25:17 à la distribution des repas. Dans la ville de Nice, qui a des caractéristiques particulières en termes d'âge moyen de ses habitants, 17... C'est factuel, Mme la sénatrice.
00:25:29 — Vous avez noté. La première des niçoises ici. Attention. — Je reviens au fait. 17 tournées sont totalement dédiées aux repas.
00:25:44 Donc si vous me demandez quel est l'avenir des facteurs... Et tous les vendredis, c'est la question des facteurs. Qu'est-ce qu'on va devenir ?
00:25:50 C'est plus de services, plus de colis et un peu de logistique supplémentaire, parce qu'on est en train de prendre de la logistique industrielle.
00:25:59 Et vous le voyez bien que ça fait évidemment fusion avec mon argument essentiel. Le sujet, c'est pas de passer moins. C'est de s'arrêter le plus souvent possible.
00:26:09 Et ça, il faut le trouver avec les élus sur place et avec les associations. Ce qui est remarquable dans le service de convivialité sociale
00:26:19 que nous faisons dans le cadre de l'APA en Mayenne, c'est que le département a ses agents. Il utilise la EDMR et il utilise la poste.
00:26:28 Ce que je veux dire, c'est que les besoins tirés du vieillissement de la population sont tels qu'il y aura de la place pour tout le monde.
00:26:37 Et je pense qu'il est mieux que ces services soient assurés par des factrices et des facteurs dans leur quartier lettre que par une filiale d'un fonds
00:26:46 de private equity de quelque nationalité qu'il soit. Voilà ce que je me permets de dire, même si la Banque postale finance tout le monde dans le pays.
00:26:55 Mais je veux l'avoir dit. Donc vous voyez que nous restons fermes sur notre orientation stratégique 6 jours sur 7 quotidiennes.
00:27:03 Nous voulons défendre nos missions de service public et nous sommes en train de prendre ce virage. Et je voudrais dire que dans ce virage,
00:27:11 il y a deux métiers pour 2030 et 2035. Les services de proximité humaine dont on vient de parler, que ce soit une visite de convivialité pure,
00:27:20 si j'ose dire, comme dans la Mayenne, de livraison de médicaments, de livraison de repas ou de prévention au travers du bien vieillir.
00:27:30 Donc en ce moment même, il y a un travail partout au Parlement, au CNR sur le bien vieillir. Il y a là une infrastructure humaine à travers
00:27:40 les postières et les postiers qui est exceptionnelle, parce qu'elle connaît la totalité du territoire. Ça, c'est une partie de l'avenir de la poste.
00:27:48 Le tournant, on est en train de le prendre. Et il faut le réussir. Et puis le deuxième, vous y avez fait référence, c'est le numérique.
00:27:55 Car fort de la confiance tangible qu'ils ont accumulée et qu'ils font vivre avec les Français, les postiers peuvent bénéficier d'une confiance numérique.
00:28:08 On a confiance dans Digipost, notre coffre-fort électronique, parce qu'on a confiance dans la poste, sa factrice et son facteur.
00:28:16 Digipost, nous sommes devenus le premier coffre-fort électronique en France. 9 millions de Digipost. Et j'espère que nous allons passer les 10 millions cette année. Premier point.
00:28:25 Deuxième point, l'identité numérique. Ah, je vois que vous l'avez même à présent. C'est bien. Alors là, maintenant que la présidente m'a mis au défi,
00:28:31 il faut quand même que je vous montre le mien, parce que sinon, ça fait pas sérieux. Voilà. Alors moi, j'ai aussi Digipost.
00:28:37 Je vous le recommande. Je vous le recommande pour tous les éléments de votre vie numérique. L'identité numérique, nous sommes le seul détenteur
00:28:45 d'une identité substantielle. Et vous avez été vous-même dans les travaux du Sénat très attentifs aux difficultés du compte personnel de formation et des escroqueries.
00:28:57 Avec le gouvernement et la Caisse des dépôts et consignations, nous avons mis entre le compte personnel de formation et le client l'identité numérique de la poste.
00:29:07 Et les escroqueries ont fondu pour ceux qui ont une identité numérique. Donc le numérique, ne croyez pas que ce soit marginal dans notre avenir.
00:29:15 C'est central. Et Decapost, notre fidèle numérique, là encore, sera à pas loin d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires.
00:29:24 Et nous allons continuer à investir, parce que si on a confiance dans la poste, on a confiance dans le numérique de la poste.
00:29:30 Et je pense qu'on aura un chiffre d'affaires considérable dans les années à venir. Et donc au moment où on se retournera sur notre histoire,
00:29:39 on dira, je l'espère, que nous avons été capables, sous votre contrôle et en vous rendant compte, de faire prendre à cette entreprise le tournant économique qu'elle doit prendre.
00:29:51 C'est ça qu'on est en train de faire. Et dans ce tournant, le mouvement est toujours guidé par le passage quotidien 6 jours sur 7.
00:29:59 Mais le timbre rouge était un moment de l'histoire. Et comme les gens ne l'utilisent plus, eh bien on l'a laissé. Et il accompagne ce tournant.
00:30:09 Le but, c'est bien ça, une entreprise qui reste une entreprise de service public, qui se développe, qui est capable de croître
00:30:17 et qui est capable de tenir les missions de service public auxquelles vous êtes si attachés. Je ne suis pas sûr d'avoir répondu à toutes vos questions.
00:30:24 Mais je pense qu'elles vont maintenant arriver les unes après les autres. Et dans cette affaire du timbre rouge, il y a tout sauf de la surprise.
00:30:32 Car si on a lu le rapport – pardon d'y rendre à nouveau hommage – mais le rapport de votre commission, on sait ce qui devait se passer.
00:30:41 C'était écrit et c'est normal que c'était écrit, parce que tout ça, c'est très industriel. Et nous l'avons fait quand il fallait le faire.
00:30:49 Voilà, Mme la Présidente. À ce stade, mes réponses.
00:30:52 — M. le Président, comme vous l'indiquez, il y a beaucoup de questions. Et donc je vais donner la parole aux trois auteurs d'abord du rapport.
00:31:00 Je vais commencer par Patrick Chaise, ensuite Pierre Lewis, Rémi Cardon.
00:31:04 — Merci, Mme la Présidente. Et merci, M. le Président, pour ces propos liminaires qui, comme toujours, sont parfaitement détaillés et complets.
00:31:12 Je me permettrai néanmoins de revenir sur quelques questions de précision, notamment sur le déficit des missions de service public.
00:31:21 Pouvez-vous, M. le Président, nous détailler mission par mission les déficits constatés et, en regard, les compensations qui sont obtenues ?
00:31:30 En effet, il apparaît que, selon la source, il y a un mélange qui n'aide pas à la transparence et à la compréhension de ces différentes missions.
00:31:39 Ainsi, l'ARCEP indiquait lors d'une audition à la Commission supérieure du numérique et des postes un déficit de 1,7 milliard pour le seul service universel postal.
00:31:50 Sur la mission de contribution à l'aménagement du territoire, donc en 2023, un nouveau contrat de présence postale territoriale doit entrer en vigueur.
00:31:59 Les négociations, donc, sont terminées. Vous nous l'avez annoncé. Vous nous avez donné donc effectivement votre assentiment sur ce contrat.
00:32:10 Pensez-vous que ce contrat est une bonne formulation de renouvellement, puisqu'on a un cycle de trois ans pour le rediscuter ?
00:32:23 Sur ce point aussi, le Parlement a besoin davantage de transparence. Il me semble que des garanties essentielles doivent être préservées.
00:32:30 Vous en avez évoqué certains, mais je voudrais, moi, évoquer la conservation du pouvoir de veto pour les maires dans le cas de transformation des bureaux de poste implantés sur le territoire de leur commune.
00:32:45 Sur les compensations, je voudrais savoir si elles vous paraissent adaptées. Sur la seule mission d'aménagement du territoire, l'estimation de l'ARCEP est au double de la compensation.
00:32:56 Qu'en pensez-vous ? Enfin, sur le contrat de présence postale, est-ce que vous vous satisfait de la négociation passée, même si vous l'avez déjà évoquée ?
00:33:05 Pouvez-vous nous exposer donc des points sur lesquels peut-être des avancées n'auraient pas eu lieu et seraient souhaitables pour la poste ?
00:33:18 Et pensez-vous que la sous-compensation a des effets sur la qualité de ces avancées attendues ?
00:33:23 Je reviendrai rapidement sur le timbre rouge. Vous le savez, M. le Président, la nouvelle réforme de ces postes aussitie de nombreuses critiques et interrogations.
00:33:31 À titre personnel, je pense que cette réforme est justifiée sous réserve que le courrier continue de distribuer 6 jours sur 7, comme vous l'avez précisé,
00:33:39 et que les lettres commandées et les titres de presse puissent continuer à être distribués en J+1 sur l'ensemble du territoire et que le J+3 soit réellement respecté.
00:33:48 Je crois que c'est sur ce point qu'aujourd'hui, il y a une attention particulière. Une question un peu particulière, qui est demandée par ma collègue Martine Berthet,
00:33:57 qui m'a chargé de vous la poser, c'est la livraison des colis en étage. Est-ce que donc le facteur va pouvoir notamment pour les personnes âgées
00:34:06 amener donc le colis directement au lieu d'habitation plutôt que de le laisser dans la boîte aux lettres qui se situe en bas ?
00:34:17 Sur le contrat d'entreprise, j'ai...
00:34:20 D'accord.
00:34:21 C'est des questions courtes, quand même.
00:34:23 Oui, vas-y, vas-y.
00:34:24 Tu l'as remarqué, madame la présidente.
00:34:25 Il y en a nombreuses.
00:34:26 En 2023 doit également entrer en vigueur le nouveau contrat d'entreprise signé entre la Poste et l'État.
00:34:31 Ce nouveau contrat est-il prêt ? Et quelles en sont les principales orientations et les principales nouveautés ?
00:34:37 Je vous remercie, madame la présidente.
00:34:38 Merci, Patrick. Pierre Louault.
00:34:43 Oui, monsieur le Président. C'est vrai que lors de notre travail en commission, nous avions préconisé le développement des services de proximité de la Poste
00:34:53 pour réduire le déficit. On doit bien reconnaître que l'avancement vers ce service de proximité n'est pas aussi rapide qu'on le souhaitait,
00:35:03 que vous le souhaitiez. Et je voulais vous demander si vous aviez entrepris un travail avec les gens dont c'est le métier ou dont c'est le financement,
00:35:15 les conseils départementaux, les associations locales de maintien à domicile. Je crois qu'il y a obligatoirement une complémentarité.
00:35:24 Moi, je vois, par exemple, dans mon village, eh bien, il y a une voiture qui apporte les repas de l'Assad et il y a le facteur qui passe tous les jours.
00:35:33 Ce n'est pas cohérent, ce n'est pas économique. Ça ne va pas dans le sens d'une nouvelle économie. Je voulais vous demander si vous alliez entreprendre
00:35:41 des efforts beaucoup plus ciblés pour développer ces services de proximité. Et vous avez évoqué tout à l'heure le tournant économique par le digital.
00:35:51 Je crois qu'aujourd'hui, un des rôles de la Poste, c'est la rencontre des personnes au quotidien. Et c'est ce qu'attendent beaucoup les personnes âgées du facteur.
00:36:04 Et il faut le rentabiliser. Il faut le rentabiliser, je suis d'accord. Mais il y a souvent un chevauchement qui ne rentabilise pas.
00:36:13 Et je voulais vous demander quelle était véritablement votre stratégie à la fois vers les personnes âgées et vers la silver économie,
00:36:25 qui sont différents, mais qui sont deux moyens de rentabiliser votre travail.
00:36:30 Merci, Pierre. Rémi Cardon. Merci, madame la présidente. Monsieur le président-directeur, j'aimerais déjà mettre un peu de prudence sur vos propos
00:36:38 sur le fait que le rapport de la Commission n'exprime pas en faveur le remplacement du tavernier rouge par la lettre rouge.
00:36:46 Vous avez rectifié au fur et à mesure de votre argumentation. Mais tout de même, je voulais le rappeler.
00:36:51 Et puis derrière tout ça, du coup, la question que je me pose, c'est comment vous avez pu préciser dans les auditions de ce rapport
00:36:58 qu'il y a eu effectivement la moitié des effectifs en 10 ans qui a été supprimée au groupe La Poste.
00:37:05 Est-ce qu'avec l'arrêt de ce tavernier rouge, c'est aussi des perspectives assez négatives, avec des suppressions de postes derrière ?
00:37:14 C'est vraiment une question que je me pose. Ou alors il y a des reconversions de la formation pour orienter sur des nouveaux services.
00:37:21 Et donc là aussi, j'aimerais faire un focus sur ce qu'on avait échangé suite aux expérimentations qui ont été conçues par votre groupe
00:37:30 sur le aller vert, avec l'approche à domicile en matière de détecter en tout cas la précarité énergétique ou encore sur la fracture numérique.
00:37:38 Est-ce qu'il y a des choses qui vont être amplifiées ? Parce que pour l'instant, c'est des expérimentations sur des territoires donnés.
00:37:45 Mais est-ce qu'il y a des perspectives plus réjouissantes pour travailler sur l'ensemble du territoire français ?
00:37:51 Et puis une question très courte. Est-ce que vous avez pris connaissance de la proposition de loi de Jean-Claude Tissot sur l'accessibilité et l'inclusion bancaire ?
00:38:01 Puisque là encore, il y a aussi une proposition de loi qui a été déposée il y a quelques mois, qui pourrait changer la donne pour vous aussi sur ce sujet.
00:38:11 Merci beaucoup, Rémi. Je vais proposer au Président de répondre à ses premières questions avant de prendre les très nombreuses autres questions.
00:38:17 Très bien. Et je crois effectivement que dans la mesure où les trois sénateurs ont travaillé, et je les en remercie, sur notre entreprise,
00:38:26 il est important de prendre leurs questions. Monsieur le sénateur Cardon, je n'ai jamais dit que vous aviez préconisé la e-lettre rouge. Jamais.
00:38:34 Et d'ailleurs, j'ai moi-même dit la première décision, c'est mettre fin à la lettre rouge. Et après, comment le faire ?
00:38:40 La voie que nous avons choisie est plus compliquée. Elle fait un peu plus de bruit. Mais elle va peut-être se révéler utile. Ça, je ne le sais pas.
00:38:47 C'est les usagers qui vont choisir. Sur les suppressions de postes, bien sûr, il y a eu des suppressions de postes dans notre entreprise.
00:38:56 Comment pourrait-il en être autrement lorsque les facteurs distribuaient 18 milliards de lettres et qu'ils n'en distribuent plus que 6 ?
00:39:03 Le modèle social, c'est la reconversion interne. C'est un modèle massif qui fonctionne bien. Lorsque vous visitez – et j'espère qu'on pourra organiser
00:39:12 une telle visite – la nouvelle plateforme colis de Montreau sur le Jard, qui est vraiment en haut de la technologie, eh bien la plupart des gens
00:39:22 qui sont là sont d'anciens facteurs. Et une autre entreprise n'aurait pas fait ça. Elle aurait adressé cette main-d'œuvre à Pôle emploi.
00:39:29 Ce n'est pas comme ça que nous faisons. Et je pense que ce pacte social est d'ailleurs reconnu à l'intérieur de l'entreprise.
00:39:35 Tout le combat – et c'était la raison pour laquelle je parle bien d'un combat – nous souhaitons nous arrêter plus souvent encore dans le futur,
00:39:42 c'est de nourrir les tournées de facteurs d'autres choses que la lettre, puisque la lettre est condamnée au déclin. C'est tout notre sujet.
00:39:50 Alors nous avons mené énormément d'expérimentations et votre question sur l'amplification est la question clé pour les nouveaux services dans les années à venir.
00:40:00 Contrairement à beaucoup de choses, ces nouveaux services ne sont pas relatifs à une mission nationale. Ils dépendent pour la plupart des collectivités locales.
00:40:12 Et par exemple, bien sûr – et c'est également une question posée par M. le sénateur Louau – ça dépend de chacun des conseils départementaux.
00:40:20 Et donc on a trouvé un accord avec la Mayenne, mais il faut le multiplier par 102. C'est ça, notre sujet. Vous voyez ?
00:40:28 Alors comme on est partout, on s'y efforce, mais il y a des différences de tonalités – et de tonalités, je ne vais pas dire autre chose –
00:40:37 sur le territoire avec les 103 conseils départementaux, parce qu'ils ont d'autres organisations, d'autres priorités.
00:40:44 On a par exemple dans les Landes, avec le conseil départemental, l'animation conjointe entre le conseil et nous-mêmes d'un village alzheimer.
00:40:54 Mais là aussi, il faudrait le multiplier par 102. Vous voyez ? Donc c'est la raison pour laquelle vous avez noté tous les trois que ça ne va pas assez vite.
00:41:03 Je suis d'accord avec vous. Nos syndicats le disent, ce qui est une excellente nouvelle pour le patron que je suis. Mais après, il faut vendre et convaincre.
00:41:11 Vous voyez ? C'est un conseil départemental. Il faut le convaincre parce qu'il a ses priorités, etc. Alors on le fait en Mayenne, on le fait dans l'Eure, on le fait partout.
00:41:22 Mais on n'est pas partout. Et la difficulté, c'est qu'il n'y a pas une seule politique nationale. Il faut le jouer département par département.
00:41:32 Et pour la livraison de repas, c'est CCAS par CCAS. Donc on parle plus de 103 compétitions commerciales. On parle de 6 000 à 7 000 compétitions commerciales.
00:41:43 Mais nous allons le faire. D'ailleurs, la preuve, c'est que cette année, nous allons en distribuer 5 millions. On en distribuait zéro.
00:41:49 Mais il faut que vous conceviez comme moi – et je vois que vous êtes au moins aussi impatients que moi – que ça prenne un peu de temps.
00:41:58 Au total, tout de même, pour tous les 3 – je veux vous le dire –, nos nouveaux services faisaient 0 million d'euros de chiffre d'affaires en 2013.
00:42:06 Ils vont faire 700 millions en 2022. Alors c'est un peu la caverne d'Ali Baba. Il y a de tout. Il y a le code de la route que vous avez utilisé et autorisé.
00:42:15 Il y a les économies d'énergie qui se développent très bien. Il y a les repas et les médicaments. Mais rien ne remplacera la puissance de la distribution de la lettre.
00:42:26 Et pour ça, il nous faut du temps. Et d'ailleurs, vous le voyez bien, prendre un tournant, c'est comme dans la vie réelle. Ça prend du temps.
00:42:33 Sinon, on sort de la route. Donc c'est ça, le sujet. L'expérimentation, exactement comme chacun de vous 3. Moi, j'aimerais bien que ça aille plus vite
00:42:43 et qu'on massifie le débat en ce moment et qui passera devant vous sur l'organisation du bien vieillir va évidemment être une occasion en or.
00:42:52 C'est-à-dire qu'il y a peu d'organisations sur le territoire qui aient cette capacité de contact et de rentrée à domicile chez tous les Françaises et tous les Français.
00:43:03 Ça, ce sont les factrices et les facteurs. Et donc il y a un enjeu absolument clé au cours de cette année sur la livraison des colis à l'étage pour Patrichez.
00:43:16 En fait, Patrichez, ça dépend. Pourquoi ? Non, mais attendez. — Si l'ascenseur est en panne ou pas. — Mais voilà. Dans certains quartiers du pays,
00:43:25 les habitants nous demandent de laisser les colis au bureau de poste parce qu'ils ont peur que les boîtes aux lettres soient visitées avant leur propre passage.
00:43:34 Dans d'autres, le facteur monte. Dans d'autres, il veut pas monter parce qu'il veut retrouver sa cargaison à son retour, surtout pendant les fêtes de fin d'année.
00:43:43 Et tout ça, vous le savez. Vous êtes des élus de terrain. Vous le savez. Mais on est confrontés à ça. On est confrontés à ça.
00:43:50 Je veux redire – et ce n'est pas anecdotique – que notamment dans l'espace rural, les factrices et les facteurs sauvent plusieurs centaines de personnes par an
00:44:00 avec les services de secours, les toubibs et les pompiers. Vous voyez ? Donc je peux pas répondre autre chose qui soit honnête et qui soit « Ça dépend ».
00:44:11 Mais l'idée, c'est bien d'aller à la porte des gens. Et l'accent que nous mettons sur la livraison des repas, c'est ça. Le repas, on va pas le laisser
00:44:19 dans la boîte aux lettres. Ça, ça va pas le faire. Donc on va aller chez les gens. Et c'est quelque chose qui est fondamental.
00:44:26 Alors vous m'aviez posé la question des missions de service public. M. le sénateur, je vais vous donner les chiffres que j'ai, moi,
00:44:35 qui – je ne suis pas sûr que ce soit les chiffres définitifs – voilà. Alors l'accessibilité bancaire, on aura une compensation de 321 millions.
00:44:45 Et nous estimons, nous, que nous avons un déficit net de compensation de 73. L'aménagement du territoire, nous allons recevoir 174 plus 3,
00:44:58 ce qui devrait faire 177. Nous estimons que nous avons un déficit net de 150 millions. La distribution de la presse, nous allons recevoir 84 millions.
00:45:10 Nous estimons que nous avons un déficit net de compensation de 197. C'est conforme à ce que je vous ai dit tout à l'heure. C'est ce qui coûte le plus cher.
00:45:18 Et le service universel postal, nous allons recevoir 520 millions d'euros. Et nous avons un déficit de compensation strict d'une vingtaine de millions d'euros.
00:45:29 Voilà les chiffres que nous avons, nous. Voilà. C'est ce qu'on peut dire. Sur le J+2, je rappelle qu'au timbre rouge a succédé le timbre turquoise,
00:45:40 ce qui vous permet en plus d'avoir un suivi. C'est le J+2. Et la lettre verte qui était J+2 est devenue J+3. Donc la poste contribue à distribuer des lettres
00:45:50 et à avoir des beaux timbres. Sur le contrat de présence postale territoriale avec l'AMF et l'État, nous sommes satisfaits de ce contrat. Pourquoi ?
00:45:59 Parce que c'est un compromis. Qu'est-ce que nous aurions pu avoir de plus ? Je ne le sais pas, parce que je ne sais pas ce que nous aurions été obligés de céder en plus.
00:46:08 Il y a un moment où on fait un compromis. Et c'est un bon compromis. Et M. le sénateur Chaise, sur le veto du maire, on n'a pas bougé.
00:46:17 C'est fondamental qu'il y ait un veto du maire. Je vais même plus loin, car ce veto du maire, c'est quelque chose que nous avons négocié avec François Baroin à l'époque.
00:46:29 La poste n'y était pas favorable. La poste, j'entends les dirigeants opérationnels sur le territoire, était pour une version la plus étroite possible du veto.
00:46:39 Ce n'était pas ma vision. Pourquoi ? Parce que je considère qu'il ne peut pas y avoir de réorganisation si on n'est pas d'accord avec le maire.
00:46:47 Et donc le veto systémiquement force à trouver un accord avec les élus. Et je m'en félicite.
00:46:55 Je reviens enfin parce que, Mme la présidente, vous l'avez glissé sur les 68 expérimentations courriers de tout à l'heure.
00:47:03 Comme il ne s'agit pas de changer le passage quotidien – et c'est la bonne fois –, on a pensé que c'était un truc complètement technique.
00:47:11 Et on s'est dit qu'on ne va pas déranger les maires pour quelque chose de technique. On les a vus tous les 68 depuis, à cause du bruit médiatique.
00:47:18 Mais vous savez, tous les 2 ans, on réorganise les tournées des facteurs. Et c'est un des éléments de l'usure pour nos facteurs.
00:47:26 Tous les 2 ans, on revoit leurs tournées. Pourquoi ? Parce qu'en 2 ans, les volumes ont baissé de 20 % et qu'il faut réajuster.
00:47:34 Mais quand on change les tournées, on ne va pas prévenir le maire. C'est de l'opérationnel. Vous voyez ?
00:47:38 Mais justement, pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté, et comme le 6 jours sur 7 et le passage quotidien n'est jamais expérimenté,
00:47:46 on est allé voir les maires pour les rassurer sur ce point. Voilà l'idée qu'on peut dire. Donc il n'y a pas d'expérimentation au sens du passage quotidien.
00:47:55 Il y a de l'expérimentation. Je vais vous donner un exemple. Si vous êtes en rural, la fusion des flux, c'est beaucoup de journaux – on est en rural –,
00:48:04 un peu de colis et un peu de lettres, et des services. Quand vous êtes en urbain, il y a des tournées qui ne font que des lettres.
00:48:11 Et donc l'organisation n'est pas la même. C'est la raison pour laquelle, dans l'expérimentation, il y a Plohermel, il y a Pamier, il y a Lyon,
00:48:19 troisième arrondissement. Vous voyez bien que ça n'a rien à voir. C'est ça qu'on expérimente. C'est pas autre chose.
00:48:25 — Très bien. M. le Président, je vais commencer le grand tunnel des questions. Je vais demander à mes collègues d'aller à l'essentiel, bien sûr,
00:48:33 parce que vous êtes très très nombreux, et d'éviter, si possible et si vous le souhaitez, les redondances. Voilà.
00:48:39 Fabien Guay, ensuite Guylaine Pantel. — M. le Président, le directeur général, bonjour. J'espère que vous allez bien.
00:48:46 (Rires)
00:48:48 — Très bien, M. le sénateur. — Jusqu'à ici, oui. — Ah non, mais même après, ça ira très bien.
00:48:52 — Ça ira toujours. Non, mais on a du débat. Et c'est ça, l'essentiel. Deux questions.
00:48:59 La première, sur le timbreau rouge. Je reviens pas sur la polémique. Moi, elle m'intéresse pas sur l'email payant, etc.
00:49:05 Mais le timbreau rouge, c'était la promesse républicaine qu'on écrivait le lendemain. On l'avait. Et vous le savez, vous l'avez dit, c'est un totem.
00:49:14 Mais vous êtes chef d'entreprise. Vous devez prendre des décisions. Entreprise publique, donc équilibrer les comptes,
00:49:21 mais aussi faire du service public. Mais moi, je trouve qu'il y a une contradiction. Pour le coup de la poche, je me permets de le poser ici.
00:49:27 Parce qu'on est dans une compétition où, par exemple, la livraison du colis... Le matin, je peux commander sur mon iPhone. Le soir, je suis livré.
00:49:35 Et vous, vous prenez une décision. C'est de dire... Pour le coup, la lettre, vous allez l'envoyer aujourd'hui.
00:49:41 Et vous allez la recevoir dans 3 jours. Et pareil pour le colis. Non mais je dis ça... Je trouve qu'il y a une contradiction.
00:49:47 Si on veut être compétitif, puisque vous parlez rentabilité, compétitivité, on est dans une compétitivité.
00:49:53 Et aujourd'hui, moi, ce que j'entends d'une entreprise publique, c'est qu'elle a rempli sa mission républicaine, mais qu'elle soit aussi compétitive.
00:50:00 Et voilà. Et je dis ça. Et qu'en plus, on voit livraison de colis sur chronopost. Je prends mon département. Et vous le savez, je vous l'ai déjà dit, c'est lamentable.
00:50:10 Je le dis. On peut pas me répondre. Il y a des problèmes. On va pas livrer alors qu'Amazon livre toute la journée.
00:50:17 Et la moitié des colis arrive en état pitoyable. Et moi-même, régulièrement, j'ai des colis défoncés ou regardés.
00:50:28 Et en plus, à chaque fois, on n'a pas le papier dans la boîte aux lettres. Il faut aller à la poste centrale. Moi, je peux me le permettre.
00:50:35 Mais je pense à celles et ceux qui sont en difficulté pour se déplacer. Donc là, il y a... Je me permets de vous le dire. Je trouve une contradiction.
00:50:43 Et la deuxième chose – je vais pas aller plus loin – on aura le débat. Mais si j'étais éditeur de presse, il y aurait un peu de débat.
00:50:51 Voilà. Non, mais je vous dis ça parce que vous dites « Ça nous coûte ». Ça coûte aux éditeurs de presse.
00:50:58 Ils vont être de moins en moins – et vous le savez – indemnisés pour cette question-là. Non mais... Voilà.
00:51:03 Et il y a une question. C'est qu'aujourd'hui, les zones peu denses, c'est même pas après-midi ou 13 heures qui sont livrées.
00:51:11 C'est en général – et vous le savez, on a déjà eu ce débat – pour 30% en tout cas de celles et ceux qui sont abonnés aux journaux,
00:51:19 ils ne reçoivent pas le journal dans la journée. Et donc là aussi, il y a un problème. C'est que vous êtes prestataire
00:51:25 – entre guillemets – des éditeurs de presse dans un partenariat républicain. Et on peut pas augmenter chaque année le prix,
00:51:35 que les subventions baissent pour les éditeurs et que le journal ne soit pas livré. Là, il y a une petite contradiction.
00:51:43 Mais nous aurons l'occasion dans d'autres circonstances de redébattre.
00:51:47 — Je vais vous répondre, M. le sénateur, tout à l'heure sur ce sujet. — Très bien. Guylaine Pantel. Ensuite, Micheline Jacques.
00:51:52 — Merci, madame la présidente. — M. le président Valls, vous nous avez dit que la suppression du timbre rouge
00:52:00 peut sauver le service public, mais va supprimer combien d'emplois de facteur, que ce soit des emplois de distribution
00:52:08 ou des emplois dans les plateformes de courrier. Ensuite, vous nous avez dit aussi qu'il faut envoyer...
00:52:15 Enfin à la place, il y avait une e-lettre rouge. Mais il faut se rendre à le bureau de poste. Encore faut-il que les bureaux de poste
00:52:24 soient ouverts, parce que nous avons dans nos... Non, pour ceux qui ne peuvent pas, avec la fracture de mairie,
00:52:29 pour ceux qui ne peuvent pas le faire par Internet, il faut se rendre dans les bureaux de poste. Mais les bureaux de poste
00:52:34 dans tous les départements ruraux... Je ne vous parle pas de la Lozère, mais tous les départements ruraux, hyper ruraux de France,
00:52:38 je pense, sont dans la même situation. Il y a beaucoup de fermetures inopinées dans les bureaux de poste.
00:52:46 Donc c'est un vrai, vrai problème, parce qu'il faut... Vous savez très bien comment sont les... Enfin la géographie des départements ruraux.
00:52:52 Il faut prendre sa voiture et se déplacer, faire des fois des demi-heures de route. Donc c'est très, très compliqué.
00:52:57 Et pour ce qui... La modernisation des services nécessite parfois un accompagnement des usagers pour réduire la fracture numérique.
00:53:06 Ces dernières années, la Poste a investi pour déployer de nouvelles structures comme France Service au sein de son réseau.
00:53:14 Serait-il possible que vous nous communiquiez le nombre de bureaux de poste labellisés France Service et combien sont encore en projet ?
00:53:22 Voilà. Merci. Merci, Président.
00:53:26 Merci. Merci, Guylaine. Ensuite, Micheline Jacques et ensuite, Évelyne Renaud-Garabédian.
00:53:33 Merci, Madame la Présidente. Monsieur le Président, la loi de finances pour 2023 a permis une évolution importante pour le soutien au pouvoir d'achat
00:53:42 des ménages ultramarins et la continuité territoriale des services postaux. En effet, la franchise de taxation à l'octroi de mer et à la TVA pour les colis
00:53:51 qui font l'objet d'envois non commerciaux par la Poste est passée de 205 à 400 euros.
00:53:56 C'est une bonne mesure qui devrait faciliter les envois d'effets personnels et familiaux et les échanges quotidiens entre l'Hexagone et les territoires ultramarins.
00:54:04 Monsieur le Président, cette mesure est-elle désormais opérationnelle ? Est-elle appliquée par vos services chargés du dédouanement des colis ?
00:54:12 Et je me permets par ailleurs de préciser que si cette mesure va dans le bon sens, l'enjeu est désormais celui d'une évolution des frais pour les envois commerciaux.
00:54:22 Le développement du e-commerce dans les territoires demeurent fortement pénalisés.
00:54:28 Merci beaucoup, Micheline. Évelyne Renaud-Garabédian et ensuite Dominique Estrosi-Sasson.
00:54:33 Merci, Madame la Présidente. Monsieur le Président, j'ai deux questions à vous poser qui concernent les Français que je représente dans le monde.
00:54:41 Ils accèdent à l'ensemble de leurs démarches administratives via la plateforme France Connect.
00:54:48 L'identité numérique de la Poste est pour eux l'un de ces moyens de connexion. Mais malheureusement, elle n'est possible aujourd'hui que dans une quarantaine de pays.
00:54:58 Elle n'est pas toujours fonctionnelle dans les pays où elle fonctionne, notamment au Canada. Et elle devait être étendue à 49 pays en 2022
00:55:07 et à peu près dans tout le territoire mondial à partir de 2023. Qu'en est-il du calendrier du déploiement de l'identité numérique et son fonctionnement réel hors de France ?
00:55:17 Ma deuxième question, pour simplifier les démarches et digitaliser les services, la Poste propose la possibilité d'ouvrir un compte bancaire grâce à cette identité numérique.
00:55:30 Les Français qui vivent à l'étranger se voient régulièrement fermer leur compte bancaire par les banques, en grande majorité, en raison de la réglementation
00:55:40 qui vise à lutter contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Pouvez-vous nous indiquer si nos compatriotes français vivant à l'étranger
00:55:49 peuvent utiliser ce nouveau service bancaire ? Et si oui, est-ce que vous pouvez me mettre en contact avec l'un de vos collaborateurs pour que nous puissions en discuter avec lui ? Merci.
00:55:59 Merci beaucoup, Evelyne. Dominique Estreuzi-Sasson, ensuite Daniel Laurent.
00:56:04 Merci, Madame la Présidente. Monsieur le Président, Directeur général, deux questions. L'une sur l'actualité colis de la Poste. Le groupe a signé le 7 février 2023 un partenariat avec la CMA-CGM
00:56:17 et plus particulièrement un accord avec Géoposte, l'outil de livraison de la Poste, et la CEVA Logistique pour le transport des colis.
00:56:25 Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vos attentes et les enjeux de ce partenariat, qui sont toutes bien sûr très récents ? S'agit-il plutôt d'une nouvelle stratégie de livraison
00:56:35 aux derniers kilomètres dans les départements français ou bien d'un renforcement de la Poste à l'international ? Et puis une question sur le bouclier bancaire.
00:56:45 Le ministère d'Économie et des Finances avait promis un bouclier bancaire pour 2023 et les banques s'étaient engagées en fin d'année dernière à limiter la hausse des frais.
00:56:53 La banque postale est en tête du classement puisque c'est l'établissement bancaire le moins cher dans six régions métropolitaines.
00:57:01 Toutefois, en novembre dernier, une enquête Moneybox avait indiqué l'absence de régulation pour les frais bancaires, notamment les frais de succession
00:57:11 où certaines opérations coûtent plus cher d'être mort que vivant ou les transferts sont gratuits.
00:57:18 Le Sénat a adopté une proposition de loi tout récemment pour renforcer la protection des épargnants. Et au cours de l'examen de ce texte de loi au Sénat,
00:57:26 il y a un amendement qui a été voté à l'unanimité qui encadre les frais bancaires de succession en supprimant les frais en cas de clôture d'un compte inférieur à 5 000 €.
00:57:37 Le gouvernement s'est opposé à cet amendement, expliquant qu'une négociation était en cours avec les banques permettant de négocier les tarifs
00:57:46 et de les harmoniser sans légiférer. Alors est-ce que le gouvernement a dit vrai sur l'aboutissement de cette négociation ?
00:57:55 Et d'autres sujets sur d'autres frais bancaires sont-ils aujourd'hui en cours de négociation ?
00:58:02 Merci Dominique. Daniel Laurent, suite Bernard Buis.
00:58:06 Oui, Monsieur le Président, deux questions. Vous avez répondu d'ailleurs à beaucoup d'autres.
00:58:11 Dans nos territoires, la Poste et les élus travaillent, vous l'avez exprimé, de concert au sein des commissions départementales de présence postale.
00:58:20 Dans mon département d'ailleurs, ça fonctionne bien. Il n'en demeure pas moins que les élus sont toujours très attentifs et très préoccupés sur les points suivants.
00:58:27 L'horaire des bureaux de poste, ça c'est un point essentiel, l'accessibilité bancaire et vous n'en avez pas parlé, la dépose de distributeurs automatiques.
00:58:37 Et dans le milieu rural, c'est important. Ma deuxième question, ça concerne la Commission supérieure du numérique et des postes,
00:58:45 a rendu un avis le 14 décembre 2022 sur le bilan du dispositif des conseillers numériques lancé il y a deux ans avec pour objectif
00:58:54 de proposer un accompagnement individuel et des ateliers d'initiation numérique. Dans ces recommandations, la Commission propose d'associer plus étroitement
00:59:03 la poste au dispositif afin que son rôle soit mieux reconnu, notamment en matière de détection et d'accompagnement.
00:59:10 Elle recommande également que les collectivités soient mieux associées à l'exercice de concertation qui sera piloté par la MEDNOM,
00:59:17 médiation numérique, que les fonds européens soient davantage mobilisés ou encore que soit identifié le bon niveau de pilotage
00:59:25 du dispositif entre les bassins de vie et la région, sachant que les départements sont souvent les mieux placés,
00:59:32 pour détecter les besoins. Qu'en est-il, Monsieur le Président ?
00:59:36 Merci beaucoup, Daniel. La parole est à Bernard Bu, ensuite Anne-Catherine Loisier.
00:59:41 Merci, Présidente. Merci, Monsieur le Président, pour vos propos clairs nets et précis.
00:59:46 La poste poursuit son investissement dans la décarbonation de sa flotte. Plus de la moitié de vos véhicules seront prochainement électriques.
00:59:52 Avez-vous fixé une date pour avoir une flotte intégralement électrique ou décarbonée ?
00:59:57 Voilà une question directe. Merci, Bernard. Anne-Catherine Loisier, ensuite Anne-Chan Larchet.
01:00:03 Merci, Madame la Présidente, Monsieur le Président. Deux questions complémentaires à celles posées par mes collègues.
01:00:08 Puisqu'un certain nombre de dispositifs, au moment où on s'était vu pour les examens budgétaires,
01:00:12 a été suspendu à des décisions de la Commission européenne. Donc s'agissant du déficit du service postal,
01:00:19 qu'en est-il à ce jour ? Donc est-ce que la Commission a validé les dispositifs ?
01:00:24 De même pour la réforme du transport et de la distribution de la presse,
01:00:28 quelles sont les perspectives et notamment pour les zones rurales, montagneuses ou peu denses ? Merci.
01:00:33 Merci. Françoise Ferrat, ensuite Daniel Grémillet.
01:00:37 Merci, Madame la Présidente. Monsieur le Président, vous n'avez pas évoqué les points de contact postaux.
01:00:43 En octobre 2018, dans cette même salle, nous évoquions avec vous ce point précisément.
01:00:50 Et vous avez là aussi précisément évoqué le chiffre de 17 232 points de contact postaux,
01:00:58 parmi lesquels 8 000 bureaux de poste traditionnels, 7 000 agences postales communales
01:01:03 et le reste constitué d'environ 1 500 commerces en zone rurale.
01:01:08 Monsieur le Président, 17 232 en 2018, combien aujourd'hui ?
01:01:13 Deuxième question, vous évoquez 1 000 ouvertures supplémentaires le samedi.
01:01:20 Pouvez-vous nous apporter quelques précisions sur cette nouvelle organisation ?
01:01:24 Parce que nous y sommes particulièrement attachés en zone rurale, vous l'avez bien compris.
01:01:28 Et ailleurs aussi, Daniel Grémillet et ensuite Patricia Schellinger.
01:01:37 Oui, merci Présidente. Monsieur le Président, Directeur général, trois questions.
01:01:41 La première, effectivement, l'enjeu du portage des repas à domicile.
01:01:47 Une question complémentaire, c'est est-ce que la poste peut s'intéresser ou pas au circuit court ?
01:01:53 Donc relation directe territoriale. Deuxième question, enfin pas question, mais d'appuyer l'importance,
01:02:02 vous l'avez évoqué, des discussions avec les maires, parce qu'on est très souvent sollicité
01:02:08 et on se rend compte après coup qu'effectivement la fermeture parfois donne des solutions meilleures
01:02:15 après lorsqu'on a une bonne organisation avec une amplitude importante.
01:02:18 J'insiste sur la préparation de ce passage d'un fermeture à un autre service.
01:02:25 Autre question, Bernard a posé la question de la décarbonation.
01:02:30 Je sais que les flottes, et vous en faites partie, peuvent être source de progrès.
01:02:36 On a un défi dans notre pays, on parle de la mobilité électrique.
01:02:39 Moi, je voudrais vous parler de la mobilité véhicule hydrogène.
01:02:42 Est-ce que la poste peut ou pas l'imaginer, parce que ça sera un vecteur absolument essentiel
01:02:48 d'industrialisation de cette nouvelle mobilité ?
01:02:52 Et puis dernière petite remarque, Président, l'expérience, puisque à des collègues qui vont être renouvelables en 2023,
01:03:00 pour l'avoir vécu en 2020, quand même parfois c'est choquant de voir qu'on constate qu'avec des timbres,
01:03:07 plus d'une centaine de lettres ne sont jamais arrivées à leur destinataire.
01:03:11 Alors, est-ce que c'était le Covid ? Mais je le dis parce que je n'ai pas été le seul et sans aucune explication.
01:03:17 Merci.
01:03:19 Merci, Daniel.
01:03:20 Patricia Chélinger et pour terminer, Michel Bonus, s'il y a d'autres demandes.
01:03:25 Merci, Madame la Présidente, Monsieur le Président-Directeur.
01:03:28 Ce n'est pas la première fois que je pose cette question.
01:03:30 Elle est depuis quelques années certainement redondante et j'ai des collègues qui sont aussi élus en zone frontalière.
01:03:37 Vous savez que je suis dans le Haut-Rhin, donc proche de la Suisse.
01:03:40 Nous rencontrons effectivement de gros problèmes de recrutement.
01:03:43 Vous savez que la Suisse, avec minimum 3 500 francs suisses de salaire et maintenant un SMIC à 4 500 euros vers Genève,
01:03:53 fait en nous une zone vraiment de désert, je dirais, de personnel.
01:03:58 Et ce qui entraîne aussi tous vos projets que vous avez de lien direct avec soit les personnes âgées, soit la livraison de postes.
01:04:08 Est-ce que vous avez, vous anticipez, parce que c'est assez récent l'augmentation du salaire minimum,
01:04:15 mais vous dire que vraiment on est très, très, très inquiet dans notre secteur alors qu'on est un bassin bi de plus de 80 000 habitants
01:04:21 et aussi des entreprises très présentes autour de l'aéroport Balmulhouse.
01:04:25 Merci, Patricia. Michel Bonus.
01:04:28 Merci, Merci, Président.
01:04:32 Je voudrais relever le tour que j'ai fait avec les maires du département du Var.
01:04:36 C'est déjà s'il faut prendre parti à la cartographie que vous mettez en place sur le département,
01:04:41 parce que pour vous aider et pour partager avec vous et après un partenariat qui est remonté,
01:04:48 avait bien entendu la poste et les maires pour, pourquoi pas, mutualiser les ressources. Voilà le retour.
01:04:56 Très bien. Plus personne n'a de questions. Il y en a déjà beaucoup.
01:05:00 Monsieur le Président, je remercie d'ailleurs mes collègues de la variété des sujets qui sont abordés dans cette seconde partie d'audition.
01:05:09 Monsieur le Président, à vous.
01:05:11 Merci, Madame la Présidente. Cette variété, c'est le reflet de la diversification du groupe.
01:05:16 Dans la réalité, vous le voyez bien.
01:05:18 Je pense qu'il y a 40 ans, on aurait parlé lettres, lettres et services financiers de la poste, même pas banque postale.
01:05:24 Donc le tournant, il vient aussi à travers votre questionnement et j'ai entendu vos remarques justifiées sur des problèmes de qualité de service.
01:05:34 Je vais y revenir. Je vais peut-être commencer par les départements d'outre-mer où je veux remercier le Parlement d'avoir apporté la solution à notre problème.
01:05:44 Car en passant devant la Commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale,
01:05:49 avant le vote de la loi de finances, nous nous sommes vus reprocher de prélever des frais, d'une part, et surtout d'exiger le paiement de la TVA ou de l'octroi de mer en dessous d'un certain seuil.
01:06:05 Et je m'étais permis de répondre aux législateurs. Changez le seuil et on prélèvera moins.
01:06:10 C'est ce que vous avez fait, donc ça va nous simplifier la vie. Premier point.
01:06:14 Et je veux le redire, ce que nous faisions, c'est ce que vous nous aviez demandé de faire. Vous nous aviez chargé de dédouaner et de prélever les frais.
01:06:22 On a dédouané et on a prélevé les frais. Après que les gens trouvent que c'est cher peut-être, mais on a appliqué la loi.
01:06:28 Madame la sénatrice, on va continuer à prélever les frais. Il faut qu'ils soient raisonnables, c'est tout.
01:06:34 Mais en ayant un seuil de colis à 450, je crois que ce sera plus simple.
01:06:40 Et on peut aussi dire que si quelqu'un règle un colis de 450 euros, il doit lui rester quelques euros pour payer les frais.
01:06:46 C'est un peu le raisonnement qu'on fait quand on est une entreprise. Mais nous avons cette attention particulière au territoire d'outre-mer,
01:06:54 où d'ailleurs nous sommes la première entreprise en termes de nombre de personnes employées et aussi en termes, je pense, de soutien aux collectivités locales.
01:07:05 Si je viens sur CMA-CGM et l'annonce que nous avons faite, Rodolphe Saadet et moi-même la semaine dernière, en fait, les choses sont assez simples.
01:07:17 Le groupe CMA-CGM est en train de devenir un acteur mondial de la logistique. Il est maintenant devenu le premier logisticien français, ce que nous étions auparavant.
01:07:27 En France, nous restons concurrents. Ils ont colis privés et nous avons colissimo, chronopost et DPD. Et c'est la concurrence normale.
01:07:36 À l'international, le groupe CMA-CGM a décidé de s'appuyer en matière de dernier kilomètre sur notre expertise de géopost,
01:07:45 c'est-à-dire lorsqu'il a des flux de colis ou qu'il a des clients qui cherchent une solution de dernier kilomètre, le groupe CMA-CGM peut...
01:07:55 Il n'y a pas d'obligation. Peut s'appuyer sur notre propre livraison. Dans l'équilibre du partenariat, nous-mêmes, nous pouvons nous appuyer sur sa logistique d'acheminement.
01:08:07 Et donc c'est un accord entre deux grands groupes français, compétition en France et coopération à l'international, avec pour nous le savoir-faire du dernier kilomètre
01:08:18 sur lequel Rodolphe Saadet, CEVA Logistique et CMA-CGM vont s'appuyer. Je pense que c'est un accord gagnant-gagnant dans une compétition mondiale
01:08:29 qui, je veux vous le dire, n'a pas baissé d'intensité. Et notre premier client est toujours notre premier concurrent.
01:08:37 Vous avez été plusieurs à parler d'Amazon. On y reviendra peut-être. Sur la hausse des frais, Madame la Sénatrice, je dois dire qu'il n'y aura pas d'augmentation
01:08:47 des commissions de la Banque postale au cours de l'année 2023. Pas du tout. Elle est déjà la moins chère. Elle ne va pas augmenter ses frais.
01:08:55 Ça nous coûte extrêmement cher. Et le gouvernement a bien fait ce qu'il vous a indiqué. Il a engagé avec les banques une négociation sur les frais de succession.
01:09:05 Évidemment, quand on est banquier et d'ailleurs plus globalement quand on est une entreprise, on n'aime pas les frais gratuits. Vous voyez comment dire ?
01:09:12 — Ça, on a vu. — Bah oui. Donc c'est sans doute ça qui va aider le gouvernement à négocier. Il y a une proposition de loi de votre part qui propose que ce soit gratuit.
01:09:23 Je pense qu'on l'a compris. Et maintenant, on négocie. Mais il y a bien une discussion entre le gouvernement et la Fédération des banques françaises.
01:09:32 Sur les horaires et l'accessibilité, vous avez raison. Et c'est d'ailleurs l'engagement, la raison pour laquelle on vient de prendre cet engagement avec l'AMF,
01:09:41 qui est « Nous considérons que la fermeture inopinée est un vrai problème. On veut le traiter et on veut vous produire des résultats »,
01:09:49 avons-nous dit à l'AMF, et ça nous engage. Et on va simplifier les horaires. Il y a aujourd'hui sur la totalité du territoire 900 formes d'horaires pour les bureaux de poste.
01:10:00 Vous voyez. Donc on va essayer territoire par territoire de trouver une solution. Et pour nous, c'est un point majeur. J'ajoute qu'on mesure la qualité de service
01:10:11 et qu'il y a une note Google pour les bureaux de poste comme pour tous les services, et que cette note Google, je dois l'avouer, est en forte progression
01:10:19 depuis plusieurs années. En tout cas, on fait très attention à ça. Sur les dépôts dans le bureau de poste, là aussi, on a écouté les élus.
01:10:27 C'était 150 €. C'est passé à 350 € dans le contrat avec l'AMF précédent. Là, ça passe à 500 €. Pourquoi on fait pas plus haut ?
01:10:36 Parce que la Banque de France souhaite que, pour des raisons de lutte contre le blanchiment du financement du terrorisme, on n'augmente pas ses plafonds.
01:10:45 Enfin, sur les DAB et le sénateur Cardon posaient aussi la question tout à l'heure. On est très attentifs à la question des DAB.
01:10:52 On fait un véritable effort pour conserver les DAB. Vous voyez bien que, comme le risque, c'est que les autres s'en aillent pour qu'on reste,
01:11:02 il faut jouer ça subtilement quand même. Et quand il y a déjà un DAB dans un village, en général, on n'essaye pas d'en ouvrir un deuxième.
01:11:10 Mais en tout état de cause, on considère que c'est un sujet important et on cherche à le gérer partout sur le territoire.
01:11:18 Sur la Commission européenne et nos missions, la Commission européenne nous a donné un feu vert sur tout.
01:11:28 Toutes les trois missions – presse, aménagement du territoire et accessibilité bancaire –, ce qui est une très bonne nouvelle.
01:11:36 Ça veut dire qu'elle dit que les missions de services publics sont légitimes. Elle a ensuite une phrase bruxelloise, mais que vous allez tous comprendre.
01:11:44 Elle ajoute qu'elles ne sont pas surcompensées, ces missions, parce que s'il y avait une surcompensation, il y aurait une aide d'État.
01:11:51 Je me permets juste de souligner – mais vos petits sourires en coin le montrent – que nous en sommes assez loin pour l'instant.
01:11:58 Il y a une mission sur laquelle elle nous a pas répondu précisément. C'est la mission de service universel postal, parce qu'elle a besoin de temps.
01:12:06 Mais elle nous a quand même autorisés à le percevoir de l'État à travers la loi de finances, ce qui veut dire qu'il n'est pas impossible
01:12:15 que nous ayons un feu vert, parce que sinon... Voilà. Mais je vais pas m'engager à la place de la Commission européenne.
01:12:20 La discussion se passe bien. Et on a même pu parler avec eux de l'idée peut-être un jour d'une mission d'intérêt général ou de service public
01:12:30 sur l'exclusion numérique et sur le vieillissement de la population. Voilà. On a dit que si les pouvoirs publics, le Parlement, le gouvernement,
01:12:39 allaient dans ce sens-là, la Poste serait prête à le prendre. J'ai eu beaucoup de critiques sur les colis en piteux état.
01:12:46 Et donc je peux pas dire autre chose que je vous présente mes excuses quand ça vous est arrivé. Le niveau de qualité moyen qu'on mesure
01:12:55 est plutôt en hausse. On vous donnera l'évolution de la NPS. Mais de toute façon, le score de qualité n'a aucun sens.
01:13:01 Quand c'est son colis qui est en mauvais état, peu importe les scores de qualité. Simplement, là où il y avait 80 millions de colis
01:13:08 il y a 20 ans en France, il y en a 500 millions. Donc les sources de désagréments sont plus nombreuses.
01:13:16 Sur la signalisation, Mme la sénatrice, vous avez raison. Là, il faut qu'on soit beaucoup plus précis. Il faut qu'on dise
01:13:22 c'est le bureau de poste ou c'est le point de contact. Combien y a-t-il de points de contact à la fin 2022 ? 17 013.
01:13:30 Non mais ça baisse pour une raison simple. Non mais Mme la sénatrice, je vais vous dire, ça baisse parce qu'il y a des commerces
01:13:36 qui font faillite ou qui ferment. Et donc quand un commerce qui est le RPC dans un petit village, parce que pour qu'il y ait un RPC,
01:13:43 il faut qu'il y ait un petit village, fait faillite, il nous faut le temps avec le maire de trouver une autre solution.
01:13:48 Je veux le redire et je pense que vous le savez. Et c'est aussi la raison pour laquelle, à mon avis, David Lyssard,
01:13:55 André Léniel et l'AMF ont signé le contrat avec nous. La POS ne cherche pas une façon habile de filer à l'anglaise dans les territoires.
01:14:03 Nous voulons rester dans les territoires. Mais nous voulons y rester de manière durable et équilibrée pour que le groupe
01:14:10 soit pas chamboulé par ça. Mais on veut rester dans les territoires. On veut rester parce que c'est la mission de la loi
01:14:17 que vous nous avez donnée, parce que c'est notre mission d'entreprise et puis parce que c'est là que vivent les postières et les postiers.
01:14:24 Et donc l'enjeu, c'est de garder des emplois dans les territoires. Ça, ça dépend de nous. Ça dépend aussi des élus et de l'ensemble des territoires.
01:14:32 Alors sur la répartition, Mme la sénatrice, il y a en gros 7 000 bureaux de poste, 7 000 APC et 3 000 commerces.
01:14:44 Et ce que nous avons obtenu avec le contrat avec l'AMF, c'est qu'on va gérer ça ensemble. Par exemple, dans un village – et j'ai pas peur
01:14:53 de parler de cet exemple parce que je l'ai en tête, c'est en Gironde et le nom du village n'a pas d'importance, il fait à peu près 1 000 habitants –,
01:15:00 la mairie est fermée le samedi. Mais au cœur du bourg, il y a un café primeur, presse et bar et dépôt de pain où tout le monde passe.
01:15:13 Je pense qu'il faut qu'on aille discuter avec le maire pour savoir s'il ne vaudrait pas mieux trouver une autre solution. Vous voyez ?
01:15:19 Et c'est ça qu'on introduit grâce à ce contrat, le fait de gérer ça. Évidemment, il faut tout mutualiser. Ça me paraît clair.
01:15:26 Sur la suppression des emplois du facteur, vous voyez bien que toute la stratégie, Mme la sénatrice de La Poste, c'est de s'arrêter le plus souvent possible,
01:15:36 de nourrir les tournées de facteurs. Et donc on se bat contre le temps et l'attrition de la lettre. C'est toute la stratégie du groupe.
01:15:43 On cherche pas à s'en aller. Et votre département – pardon de le dire, mais je vais en tirer bénéfice, si j'ose dire – est un département
01:15:51 très, très préfigurateur. Avec le Conseil départemental de la Lauser, on a un accord où les facteurs viennent le matin chercher les repas
01:16:02 dans les hôpitaux qui sont financés par le département pour faire la distribution dans le rural. C'est un excellent exemple de ce qu'on pourrait faire.
01:16:09 Il faut multiplier ça par 102. C'est ça, le sujet. Vous voyez ? On a un bon accord, mais il faut le multiplier par 102. C'est la complexité.
01:16:18 Sur la décarbonation, vous avez été plusieurs à poser la question. Je suis absolument désolé d'en être là, mais on est les leaders de la décarbonation.
01:16:27 On est, à ma grande surprise, toujours la première flotte de voitures électriques en Europe. Toujours. Les autres nous ont toujours pas ratapé.
01:16:36 Quand est-ce qu'on sera à 100 %, là, pour le coup, il faut regarder les concurrents, parce que si les concurrents ne nous rattrapent pas,
01:16:43 alors il faut pas aller trop vite, parce que c'est beaucoup plus cher. Et vous le savez, nous avons beaucoup avancé dans la logistique urbaine
01:16:51 avec les métropoles, toutes les métropoles, Paris, Grenoble, Nice, Lyon. Et là, on cherche à attirer les flux vers nous en décarbonant.
01:17:01 En tout état de cause, la Poste est l'entreprise logistique dans le monde la plus avancée et la mieux notée en matière de décarbonation.
01:17:10 Donc on est très en avance là-dessus et on a l'intention de le rester. Après, il faut que nous continuions à piloter le X % avec le coût que ça a en fonction de la concurrence.
01:17:21 Et ça, c'est du pilotage d'entreprise.
01:17:23 Pardonnez-moi, M. le Président, cette question interstitielle. Vous êtes prêts pour les ZFE ?
01:17:29 Oui, bien sûr. On est prêts pour les ZFE, mais notre expérience, c'est que c'est très compliqué pour le maire.
01:17:37 Et on en est conscient parce que dès 2014, on a lancé la logistique urbaine. C'est d'ailleurs pas la première fois que je vous en parle.
01:17:45 Et on voit bien que les maires, et c'est quelle que soit leur tonalité politique, ont le même sujet avec les commerçants et tout le tissu économique.
01:17:55 Donc c'est difficile. On le voit. Nous, on cherche vraiment à arranger le maire et à faire au mieux.
01:18:04 En tout cas, s'il veut, si une maire ou un maire veut décarboner la totalité de sa logistique, la Poste peut le faire.
01:18:12 Elle ne pouvait pas le faire il y a 10 ans. Aujourd'hui, on a un circuit du froid, on a des ponts déreux, on est capable de tout transporter en décarboné.
01:18:19 Ça, c'est un travail technologique majeur qu'on a fait. Alors j'avais la question qui a été la première qui m'a été posée sur le timbre rouge.
01:18:29 Monsieur le Sénateur, évidemment, le totem républicain, je le connais, et approcher le totem républicain, même pour un patron de la Poste, c'est toujours difficile.
01:18:39 Simplement, quand le totem n'est plus utilisé, eh bien l'entreprise doit dire qu'elle doit prendre la décision.
01:18:45 Et la réalité, c'est que le timbre rouge n'est plus utilisé et qu'il était en train de disparaître. Sur la compétitivité, on s'efforce d'être très, très compétitif.
01:18:56 Vous savez aussi qu'on a une entreprise de livraison dans l'heure qui s'appelle Stuart, qui nous pose d'ailleurs des très...
01:19:02 Non, non, je n'ai pas peur de parler des problèmes, qui nous pose des vrais problèmes de management social.
01:19:08 Et donc, chronoposte du J+1, j'ai noté que vous n'en étiez pas content, son président va le savoir. La compétition avec Amazon, elle est particulièrement rude.
01:19:20 De temps en temps, ils nous donnent les flux, de temps en temps, ils ne les donnent pas. Ils n'ont aucun salarié, Amazon. Ils n'utilisent que la sous-traitance.
01:19:26 Nous, on a un modèle mixte. Mais eux, ils n'utilisent que la sous-traitance. Enfin, sur... Si jamais vous étiez un éditeur de presse, qui est de la science-fiction,
01:19:38 effectivement, monsieur le sénateur, j'ai dit, et je m'en suis excusé auprès de la présidence, que j'ai dit moi-même que les journaux,
01:19:48 on ne pouvait pas tous les livrer avant 12h. Je sais vous dire statistiquement combien on en a livré. Ça dépend de la longueur de la tournée.
01:19:55 La fin de tournée est livrée après 13h, même, je n'ai pas peur de le dire. Parce que comme on ne fait pas une tournée spéciale dans le rural et en montagne
01:20:02 pour le journal, eh bien, on arrive à l'écart au-dessus de Saurat dans la Riège où je suis allé, où il y a un facteur guichetier.
01:20:10 Je pense que quand la factrice, parce que c'est une factrice, décroche et revient, il doit être 13h45.
01:20:16 Mais comme personne d'autre n'est passé à ce moment-là, c'est la seule solution. Je ne sais pas faire autrement. Vous voyez ? Et je l'assume.
01:20:23 Et il ne faut pas exagérer. Enfin, pour avoir une discussion très fréquente avec le syndicat de la presse quotidienne, national et régional,
01:20:34 il n'y a pas les mêmes chiffres de mauvais service, mais on fait très attention à ça. Je crois que c'est important.
01:20:39 Sur l'identité nationale et les Français de l'étranger, le problème, Mme la sénatrice, c'est les US nexus. Alors qu'est-ce que c'est ça ?
01:20:50 Ça, c'est que dès lors que vous traitez avec quelqu'un qui est citoyen américain, qui a un lien avec les États-Unis,
01:20:58 il importe dans sa relation avec vous l'extraterritorialité américaine à cause de ce concept de nexus. Et alors nous, on est très réticents à ça.
01:21:07 Parce que ça emporte des pouvoirs de l'administration américaine sur la banque postale qu'on ne souhaite pas développer.
01:21:13 C'est la raison pour laquelle on se sent engagés par l'idée de fournir l'identité numérique. Je suis pas sûr qu'on arrivera à tenir le calendrier de 2023.
01:21:23 Voilà. Je vous le dis très directement. Par contre, chaque fois que vous, législateurs, vous préconisez l'usage de l'identité numérique,
01:21:31 vous nous aidez à la répandre sur les territoires et vous aidez les Françaises et les Français à se protéger.
01:21:38 L'exemple du compte personnel de formation et de ses fraudes montre bien que sans l'identité numérique, on n'y serait pas arrivé.
01:21:44 Et donc nous, on est preneurs d'un dispositif. Par exemple, à l'italienne, en Italie, c'est la Poste qui est chargée de diffuser l'identité numérique.
01:21:53 Il y en a 23 millions. Si nous en étions chargés, nous pourrions aller beaucoup plus loin. Évidemment, elle n'est pas chargée gratuitement
01:22:01 de diffuser l'identité numérique, parce que voilà, il faut compenser les choses. Sur les zones frontalières, Mme la sénatrice,
01:22:14 c'est un énorme problème pour le très grand recruteur et employeur que nous sommes. C'est le Haut-Rhin, c'est le pays de Gex.
01:22:21 Je peux même partager, parce que c'est toujours important, ça, la réalité, le fait que la tournée 25 de la PPDC de Gex,
01:22:31 elle a connu 13 titulaires dans l'année. Patrice Chesne le sait. 13 titulaires. Il y a eu 13 facteurs dans l'année.
01:22:38 On mettait un facteur en place, pouf, il partait en Suisse. Alors comment on fait ? Il y a une prime spécifique.
01:22:45 Mais le maniement des primes quand vous employez 200 000 personnes est un art subtil, d'accord ? Parce que où s'arrête le canton de Gex ?
01:22:53 Où s'arrête la zone frontalière de Luxembourg ? Où s'arrête la zone frontalière de Bâle ? Vous voyez ? Donc il y a une prime.
01:23:00 Et puis surtout, nous avons fait, notamment avec Yannick Imbert, beaucoup d'efforts du côté du logement.
01:23:06 Nous pensons que le logement, notamment pour les jeunes, est un élément fondamental de rétention du personnel.
01:23:15 Mais on est comme vous, on est coincés. Moi, je pense vraiment que le logement, c'est un sujet majeur.
01:23:19 Et nous cherchons à stimuler Action Logement pour avoir plus de logement pour les factrices et les facteurs,
01:23:25 parce que nous en sommes le premier contributeur. Je me permets de le dire devant le législateur,
01:23:30 la première entreprise contributrice de tout le système Action Logement, c'est nous.
01:23:36 — Alors vous devriez y aller plus, M. le Président. — Ben moi, je suis... Comment dire ? Discipliné. Mais là, je vous fais passer un message.
01:23:43 Nous ne sommes pas contents. Et je l'ai dit aux dirigeants d'Action Logement. On a des salariés.
01:23:48 Et il faut les aider à se loger dans les zones tendues. Sur le circuit court, M. le sénateur, on essaie de s'y développer.
01:23:58 On essaie de s'appuyer sur des commerçants locaux. Et évidemment, ce dialogue entre les APC, la Poste et la gestion de la transformation,
01:24:08 c'est tout l'objet du contrat qui vient d'être signé. On a un intérêt à mutualiser ensemble. Maison France Service, on en a 400 sur 2600.
01:24:18 Et nous, on est preneur de plus de maisons de France Service possible avec un raisonnement simple.
01:24:23 Maison France Service, ça veut dire plus de fréquentation. Plus de fréquentation, ça veut dire la stabilité du bureau de poste.
01:24:29 Donc je veux vous le redire, M. le sénateur. Nous, on est preneur de ça. La flotte à hydrogène, on y travaille.
01:24:36 Et ça ne vous étonnera pas. Il y a une expérimentation à Lonce-le-Saunier. C'est pas si loin de chez vous.
01:24:44 Et où les véhicules sont les véhicules à hydrogène. Simplement, le coût d'un véhicule à hydrogène, même à Lonce-le-Saunier,
01:24:51 c'est celui d'une Maserati. Tout est compensé. C'est le cas. C'est extrêmement cher. Tout est compensé par l'UE.
01:24:59 Donc on a quand même besoin que, économiquement, ça tienne la route. Mais si vous voulez voir un véhicule jaune fonctionner à hydrogène,
01:25:07 ça existe à Lonce-le-Saunier et on est dans tous les projets pour essayer de le développer. Enfin, j'ai noté, me semble-t-il, chez vous tous,
01:25:16 la question sur la qualité de service. Je me félicite aussi dans le var de ce qu'on fait sur la cartographie départementale
01:25:27 avec le département et les élus. Vous le voyez bien, vous êtes responsable des territoires. Nous, on veut rester dans les territoires.
01:25:37 Et on veut se développer dans les territoires. Simplement, le constat qu'on doit partager avec vous, c'est que ça ne se fera pas
01:25:42 autour de la lettre. Ça va se faire à travers le e-commerce. Ça va se faire à travers le colis. Ça va se faire à travers la logistique.
01:25:50 On est en train de gagner des appels d'offres de logistique pour nos facteurs. Ça va se faire à travers les services. Et ça, ça va se discuter
01:25:58 territoire par territoire, ce qui en fait la complexité par rapport aux politiques publiques d'avant, où on décidait... On déploie ça.
01:26:06 Ça, on sait le faire. Mais là, aujourd'hui, il faut discuter territoire par territoire. J'essaie de voir ce que j'ai oublié.
01:26:16 [Musique]

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