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Transcription
00:00 -Moi, je suis très emmerdé, je suis entre le marteau et l'enclume.
00:03 Je vois quelqu'un qui a été un ami,
00:06 il peut pas renier ça, je le vois tomber,
00:08 comme s'il venait de se jeter d'une falaise,
00:11 et je le regarde tomber, et je ne peux rien faire.
00:14 Rien. Il n'est pas...
00:16 Il n'est pas rattrapable.
00:17 Il est complètement coupable.
00:19 C'est extrêmement emmerdant pour moi.
00:22 J'ouvre la bouche ou je l'enterre, et c'est déjà fait,
00:25 parce que, tu vois, vu les circonstances,
00:28 vu tout ce qui va se passer...
00:30 -On va en parler dans un instant.
00:32 -C'est très pénible, et je renouvelle à chaque fois
00:35 mes pensées pour les victimes.
00:37 -Toi, qui a arrêté l'alcool, il y a combien de temps ?
00:40 -En octobre. -18 octobre.
00:43 Je suis assez fier. Je serai à 4 mois le 18.
00:45 -Est-ce qu'à un moment, tu t'es pas dit,
00:48 "Tu te sens mieux ?"
00:49 -100 000 fois mieux. Je suis une autre personne.
00:52 Mais si je voulais te dire quelque chose de plus intime,
00:56 tous les amis de Pierre, tous ceux qui ont côtoyé Pierre,
01:00 tous, sans exception, lui ont dit, "Pierre, arrête."
01:04 Vraiment, tout le monde, y a pas une seule personne.
01:07 On s'est tous cassés les dents.
01:09 C'est-à-dire, il dit, "Non, je fais ce que je veux,
01:12 "arrêtez de me dire ce que je dois faire."
01:14 Donc, il a survécu à tout ça,
01:16 et puis là, c'est la grosse punition.
01:19 Y a plus rien à faire.
01:21 Elle est arrivée.
01:22 -Tu lui disais, genre, "Regarde-moi, tu l'as pas dit,
01:25 "regarde quand je me sens mieux."
01:27 -Non, mais là, pas ces derniers temps,
01:29 parce qu'on s'est perdus de vue depuis pas mal de temps,
01:33 une dizaine d'années, peut-être même un peu plus.
01:36 Non, c'est que ce qu'on se disait,
01:38 c'est que même si on avait...
01:39 Il nous était arrivé de faire la fête,
01:42 et peut-être même de se coucher à pas d'heure,
01:45 genre midi, après lafter, tu vois,
01:47 de se dire que ça suffit, une seule nuit blanche, tu vois,
01:51 mais pas trois, tu vois ?
01:54 Et à ce rythme-là, on se disait, d'une part,
01:57 que c'était pas jouable,
01:59 que Pierre ne pourrait pas survivre à ça,
02:01 et là, il est arrivé un drame plus que monstrueux,
02:04 parce qu'il se retrouve responsable
02:06 de la vie d'autres personnes.
02:08 Donc, il est passé, si j'ose dire,
02:12 entre les gouttes tellement de fois,
02:14 et après tellement d'interdictions
02:16 que nous lui avons signifiées,
02:19 que voilà, maintenant, c'est le drame,
02:22 et on ne peut que constater...
02:24 -Vous vous êtes parlé entre vous, tous ses proches,
02:27 ou pas du tout, depuis le drame ?
02:29 -Moi, curieusement, non, j'en ai pas tellement parlé,
02:33 parce que ça nous ramène tous à cette période,
02:36 tu vois, d'amitié.
02:37 Il y a 15 ans, je parle,
02:39 il y a un peu de prescription là-dessus,
02:41 mais bien sûr que quand on se souvient
02:45 de toutes les fois où on a dit
02:47 "Une nuit blanche, ça va",
02:49 "deux, c'est pas possible",
02:50 "trois, je sais même plus comment tu t'appelles",
02:53 tu te baladons dans la rue,
02:55 d'ailleurs, c'est ce qui s'est passé,
02:57 de rencontrer n'importe qui,
02:59 de se faire cambrioler,
03:01 même tabasser éventuellement chez soi,
03:03 que tu ramasses au bout de la troisième nuit blanche,
03:06 tu prends des coups d'accélérateur,
03:09 pour continuer à tenir debout,
03:11 tout en continuant à ingurgiter de l'alcool.
03:13 C'est le grand problème de la cocaïne,
03:17 c'est qu'une fois que...
03:19 Ca a été une drogue qui a fait des miracles.
03:22 -On a fait des soirées comme ça ?
03:24 -Bien sûr, mais une fois bourré,
03:26 quand tu utilises quelque chose
03:28 qui fait que tu es plus bourré,
03:30 et que donc, au lieu de boire 10 whisky,
03:34 tu peux en boire 20,
03:35 et te retrouver à rentrer en moto.
03:37 Moi, je suis des fois rentré
03:41 en risquant uniquement ma vie à moi,
03:43 parce qu'en deux roues,
03:45 je ne risque pas d'écraser un bus ou une voiture.
03:48 Mais je remercie les fois
03:52 où des potes, dans la boîte où j'étais,
03:55 m'ont piqué les clés de ma moto
03:58 pour me dire "tu rentreras pas comme ça,
04:00 "tu rentreras en taxi."
04:02 Et Pierre l'a presque tout le temps fait,
04:04 il avait quand même la conscience de ça,
04:07 de ne pas conduire son propre véhicule
04:10 quand on est défoncé depuis
04:13 plus de 48 heures, des fois 72.
04:16 -C'est fort, ce que raconte Jean-Marie.
04:18 T'es plus heureux maintenant ?
04:20 -Ah bah non, mais j'ai l'impression
04:23 que ça ne m'est jamais arrivé
04:25 à ce point, que je suis loin
04:28 en famille, avec mes enfants et tout,
04:31 je sais même pas...
04:32 J'ai vraiment beaucoup de mal à me dire
04:35 que j'ai vécu une période
04:38 comme énormément de gens à l'époque.
04:42 C'était une espèce de grande mode,
04:45 on pouvait pas aller à l'époque,
04:47 il y a 15 ans, dans une boîte sans penser
04:49 où on allait aller au moment de la fermeture.
04:52 Ca ferme à 6h, on va où après ?
04:54 C'est quoi, le lafter ?
04:55 Et c'est où, tu vois ?
04:57 -T'es déchiré.
04:58 T'es déchiré. -Oui, bien sûr.
05:01 Je suis...
05:02 Je te dis...
05:05 Heureusement que j'avais
05:07 un petit réservoir de conscience
05:10 et qu'on a tous, je dis bien tous,
05:12 tous les amis, tous ceux qui ont fréquenté
05:15 de très près Pierre,
05:17 ils l'ont sommé d'arrêter en disant
05:20 "on peut aller jusqu'à un certain point,
05:22 "mais pas trop loin, parce qu'un jour,
05:25 "il va arriver un malheur, et ce malheur est arrivé,
05:28 "on ne peut faire autre chose que de l'enfoncer
05:31 "dans le trou dans lequel il s'est mis."
05:35 [Musique]

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