• l’année dernière
L’affaire du ballon espion chinois a jeté un froid entre les deux grandes puissances, déjà enfermées depuis des années dans une rivalité économique et technologique.

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Transcription
00:00 Nous savons qu'ils cherchaient à surveiller des endroits stratégiques.
00:03 Ce que l'Etat doit faire d'abord,
00:06 c'est de faire face à la situation,
00:08 de réformer les ordres,
00:09 et non pas de l'humilier, de le moquer,
00:12 de faire des débats.
00:13 Si la Chine menace notre sovréignesse,
00:15 nous allons agir pour protéger notre pays,
00:17 et nous l'avons fait.
00:17 Pas de...
00:27 putain...
00:28 Tu entends ça ?
00:28 Oh, ça a explosé !
00:31 On revient dans une séquence d'extrême tension
00:33 avec ce ballon chinois
00:36 qui, évidemment, crée une polémique très forte,
00:40 une controverse extrêmement forte aux États-Unis.
00:42 Ça place le président Biden dans une situation très délicate
00:47 puisqu'en fait il se trouve dans une nouvelle crise diplomatique avec la Chine,
00:50 qui est quand même son rival,
00:52 mais d'une certaine manière aussi son partenaire,
00:54 en tout cas son interlocuteur le plus important sur la scène internationale.
00:58 Il faut tout d'abord rappeler que la Chine et les États-Unis
01:01 sont dans une forme de compétition stratégique,
01:05 et ça depuis plusieurs années.
01:07 On sort un petit peu de l'actualité
01:09 puisque la Chine a annoncé,
01:11 et son secrétaire général Xi Jinping a annoncé il y a plusieurs années,
01:14 ça fait plus de dix ans qu'il est au pouvoir,
01:16 que son objectif c'était de porter la Chine
01:19 au premier rang des puissances mondiales à l'horizon 2049,
01:23 c'est-à-dire le centenaire de la République.
01:25 Sachant ça, les Américains évidemment se sentent menacés dans leur hégémonie,
01:30 parce que c'est eux qui tiennent aujourd'hui cette première place mondiale,
01:33 et donc entendent ralentir à tout prix le développement de la Chine.
01:37 Et le domaine prioritaire justement pour entraver ce développement chinois,
01:41 ce sont les nouvelles technologies.
01:43 Et c'est pour ça qu'on a vu ces dernières années
01:45 des mesures de restrictions américaines à l'encontre de Huawei par exemple,
01:49 dans le domaine des télécommunications, de la 5G,
01:51 ou encore en octobre dernier, et ça ce sont des mesures qui sont inédites
01:54 et très très fortes contre la Chine, qui concernent les semi-conducteurs,
01:58 c'est-à-dire que les États-Unis empêchent l'exportation
02:01 et la ré-exportation de semi-conducteurs vers la Chine,
02:04 qui sont en fait la brique technologique fondamentale
02:07 dans toutes les nouvelles technologies d'aujourd'hui et de demain.
02:09 La question de la crainte de la Chine,
02:17 la question de la crainte des Américains envers la Chine,
02:25 elle est difficile en fait à jauger,
02:28 puisque certains peut-être vont surjouer cette peur-là,
02:33 pour justement amener l'opinion publique
02:36 à soutenir une politique très très dure à l'encontre de la Chine.
02:39 Et puis pragmatiquement, les États-Unis ont encore une grande avance,
02:42 une très large avance sur la Chine,
02:44 sur le plan technologique, sur le plan militaire, sur le plan scientifique.
02:47 Les États-Unis sont encore très loin devant la Chine.
02:50 C'est pour ça que la question de la crainte, en fait,
02:53 certains pensent qu'elle est surestimée,
02:55 elle est surjouée de la part des Américains,
02:58 et puis d'autres, je pense, y croient sincèrement.
03:01 On croit sincèrement que la Chine va continuer de croître
03:04 sur le plan économique, sur le plan militaire, sur le plan technologique,
03:06 et un beau jour, qu'elle sera en mesure de renverser l'hégémonisme américain.
03:10 [Musique]
03:15 Alors, la guerre froide, c'est un terme, c'est une expression
03:18 qui est quand même très ancrée dans une époque historique,
03:22 celle de la fin de la Seconde Guerre mondiale
03:24 jusque à la chute de l'URSS en 1991.
03:28 Si on utilise le terme de guerre froide, en tout cas,
03:30 il ne faut pas qu'il se réfère exactement précisément
03:34 à la guerre froide que l'on a connue dans la deuxième moitié du XXe siècle,
03:38 puisque à cette époque-là, il y avait véritablement une logique de bloc
03:42 qui ne communiquait pas.
03:44 Il n'y avait pas de commerce, il n'y avait pas d'échange culturel,
03:47 ou en tout cas, vraiment très très peu, c'était absolument anecdotique.
03:49 Là, aujourd'hui, avec la mondialisation,
03:52 même y compris les États-Unis et la Chine,
03:54 donc les deux principaux rivaux, sont encore extrêmement liés entre eux
03:59 pour des questions économiques, financières, etc.
04:01 C'est ce qu'on appelle l'interdépendance, c'est-à-dire que finalement,
04:04 à la fois les deux sont rivaux, mais les deux ont besoin l'un de l'autre pour exister.
04:07 Donc aujourd'hui, on parle de découplage, c'est-à-dire qu'il y a
04:10 certaines volontés de part et d'autre de se séparer, de s'autonomiser
04:14 pour être le plus indépendant possible.
04:16 Donc si on pousse cette logique de découplage très loin,
04:19 eh bien on pourrait arriver dans une logique de séparation de blocs.
04:22 Je pense qu'on en est encore très très loin.
04:24 Ce qui est sûr, c'est qu'on voit une sorte de bipolarisation du monde
04:27 avec les deux pôles qui seront la Chine et les États-Unis, évidemment,
04:33 et donc des pays qui doivent, à un moment ou l'autre,
04:35 faire un choix, prendre position pour l'un ou pour l'autre.
04:39 Et dans le côté chinois, évidemment, dans cette version bipolaire du monde,
04:43 il y a aussi évidemment la Russie, le Vénézuela, l'Iran, etc.,
04:47 d'autres pays en général très autoritaires.
04:50 [Musique]

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