Depuis le début de son invasion de l’Ukraine, Poutine affirme son ambition de se rapprocher militairement de son allié chinois. Si les deux armées s’entraînent ensemble, la livraison d’armes n’a jamais évoqué publiquement par les deux puissances. Sur la scène internationale, un tel échange affaiblirait le pays de Xi Jinping. « La Chine essaye d’être gagnante sur tous les tableaux : séduire les européens tout en fracturant l’unité transatlantique » estime Antoine Bondaz, chargé de recherche à
la Fondation pour la recherche
stratégique.
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00:00 et j'ai exprimé notre forte concernation
00:03 à propos de la Chine qui offre des armes à la Russie.
00:07 Cela serait une ligne rouge dans notre relation.
00:10 La Chine en réalité a assez peu d'intérêt
00:13 à livrer ouvertement des armes à la Russie.
00:17 Nous sommes en train de renforcer la relation entre les forces armées de la Russie et la Chine.
00:35 La Chine soutient indirectement la Russie,
00:58 mais elle n'apporte pas un soutien direct, explicite, matériel à la Russie
01:04 pour mener sa guerre d'agression contre l'Ukraine.
01:06 Elle s'exposerait potentiellement à des sanctions américaines et européennes
01:10 et potentiellement à des mesures en matière de droit international.
01:14 Et puis deuxièmement, ça détruirait tout le discours chinois depuis le début de la guerre
01:18 qui vise à présenter la Chine comme une puissance responsable,
01:21 qui appelle simplement à des pourparlers et à une solution politique
01:26 et qui est la première à critiquer les livraisons d'armements,
01:29 qu'elles soient américaines ou européennes,
01:31 et qui sont, selon la Chine, responsables de la poursuite des hostilités.
01:35 Il n'y a donc pour l'instant aucune indication que la Chine va changer sa politique.
01:42 [Bruits de pas]
01:48 [En anglais]
02:10 Le discours américain, il arrive à un moment extrêmement précis et important pour la Chine.
02:15 La Chine est dans une offensive de charme vis-à-vis des pays européens.
02:18 Elle a fait une tournée en Europe, en France, en Italie, en Allemagne, en Hongrie.
02:23 La Chine cherche à apparaître comme responsable,
02:26 cherche à séduire d'une certaine façon les Européens
02:29 et à fracturer l'unité transatlantique.
02:32 La Chine, elle essaye d'être gagnante sur tous les tableaux.
02:35 Elle essaye de discréditer les États-Unis auprès de sa population,
02:39 mais aussi auprès des pays en développement,
02:41 ce que parfois on qualifie de sud global.
02:44 Et donc les affirmations américaines, elles arrivent à ce moment,
02:48 quand bien même, pour l'instant, il n'est pas démontré
02:50 que la Chine soutient activement, et en tout cas ouvertement et matériellement, la Russie.
02:54 La Chine n'est pas la créateur de la crise,
02:58 ni la responsable de la crise,
03:02 ni l'unité qui offre des armes à l'unité qui est en conflit.
03:07 Pourquoi faire des accusations,
03:12 des sanctions, des pressions,
03:14 et même des menaces ?
03:17 Nous ne recevons pas de ces choses.