Mobilisation des médecins libéraux en grève

  • l’année dernière
Parlons Vrai chez Bourdin avec Sophie Bauer, président du syndicat des médecins libéraux.

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##SAVOIR_ET_COMPRENDRE-2023-02-14##
Transcript
00:00 - Bien, les médecins libéraux qui sont mobilisés, donc,
00:04 grande colère pour ce mardi et dans ce mardi 14 février.
00:08 Sophie Boehr, bonjour.
00:09 - Bonjour.
00:10 - Merci d'être avec nous.
00:12 Vous êtes présidente du syndicat des médecins libéraux.
00:15 Alors, votre colère s'exprime et va s'exprimer dans la rue.
00:20 Dans la rue, Sophie Boehr.
00:22 Vous êtes mobilisée, manifestation à Paris.
00:25 - Nous allons battre le pavé, ce qui est assez inhabituel, il faut le dire,
00:29 pour les médecins, mais l'enjeu est d'importance.
00:33 En fait, pendant que tout le monde a les yeux rivés sur la loi retraite,
00:38 passe en catégorie des lois parfaitement destructrices
00:42 du système de santé français,
00:44 qui visent à instaurer un système de santé à plusieurs vitesses,
00:49 bien entendu au détriment de ceux qui ne pourront plus souffrir
00:53 d'aller voir un médecin,
00:55 puisque cette loi a le don de crisper sérieusement la profession.
01:01 Nous sommes bien entendu très inquiets pour les patients.
01:04 Et si cette loi devait passer,
01:06 et toutes les suivantes qu'on annonce devaient passer,
01:09 monsieur Bourdin, c'est 70% des médecins qui changeraient leur pratique.
01:14 C'est-à-dire que 70% des médecins compteraient aujourd'hui
01:18 soit à prendre leur retraite quand ils le peuvent,
01:21 soit à aller travailler à l'étranger,
01:23 soit à se décontainer, soit même à changer de métier.
01:26 - Bon, alors, on va, puisque vous parlez de la proposition de loi de Stéphanie Rist,
01:32 qui est députée du Loiret,
01:35 et qui a déposé cette proposition de loi,
01:37 qui est en discussion et examinée au Sénat,
01:40 de quoi s'agit-il ?
01:41 Alors, nous allons regarder en détail,
01:44 puisque, en fait, c'est l'objet principal de votre colère,
01:47 si j'ai bien compris Sophie Boher.
01:49 Alors, alors, cette proposition de loi
01:54 doit permettre de faciliter l'accès à certains paramédicaux.
01:59 Faciliter l'accès ?
02:01 Le patient pourrait accéder plus facilement à certains paramédicaux.
02:05 Des kinés, par exemple, ou des orthophonistes.
02:09 Les consultations chez un kiné ou un orthophoniste
02:12 ne nécessiteraient plus un passage obligé par la case médecin
02:17 pour bénéficier d'une ordonnance.
02:19 C'est le premier point, c'est cela, Sophie Boher.
02:21 - Alors, ce qui est paradoxal,
02:23 c'est que Mme Rist compte sur des professions déjà en tension,
02:27 et pour lesquelles il y a déjà énormément d'influence.
02:29 - Mais est-ce que c'est, Sophie Boher,
02:31 vous êtes dans le commentaire, je vous demande,
02:33 je vous demande, Sophie Boher, est-ce que c'est ça, oui ou non ?
02:37 - C'est ça, et c'est plus compliqué que ça en même temps.
02:40 - Ah bon, d'accord.
02:41 Bon, alors expliquez-moi, c'est bien ça,
02:43 donc on ne passe pas chez un médecin
02:45 pour aller voir un kiné ou un orthophoniste ?
02:48 - Alors, on ne passe pas chez un médecin
02:50 pour aller voir un kiné ou un orthophoniste.
02:52 Pour les orthophonistes, l'orthophonie est très particulière,
02:57 donc c'est moins gênant, entre guillemets,
02:59 mais le problème est qu'on confierait à des professions de santé
03:03 qui n'ont pas la compétence médicale
03:06 de faire du primodiagnostic et de la primothérapeutique.
03:11 Et c'est là que ça chope.
03:13 - C'est ce que vous ne voulez pas ?
03:15 - C'est parce que nous considérons que c'est dangereux pour les patients.
03:18 - Bon, alors nous avons un kiné qui est avec nous.
03:21 Tiens, c'était le premier point que je voulais aborder avec vous, Sophie Boher.
03:24 Le kiné qui est avec nous s'appelle Olivier,
03:27 il est à Erarg, dans les Bouches-du-Rhône.
03:29 Bonjour Olivier.
03:30 - Bonjour, Jean-Luc. Bonjour, monsieur.
03:32 - Alors, cette fameuse oariste, vous êtes kiné,
03:36 elle pourrait permettre à un patient de venir chez vous
03:40 sans passer par un médecin, sans ordonnance,
03:43 sans l'ordonnance d'un médecin.
03:45 Vous y êtes favorable ou pas ?
03:47 - Alors écoutez, je vais faire une réponse un petit peu plus étayée que ça.
03:52 Moi, je suis président d'une maison de santé pluridisciplinaire
03:55 où nous sommes 27 praticiens.
03:57 Donc j'ai dans mon équipe les médecins,
03:59 j'ai dans mon équipe un cardiologue,
04:01 un orthophoniste et l'infirmière.
04:04 Donc 27 praticiens.
04:05 Donc l'idée, c'est de travailler en équipe
04:07 et pas d'opposer les gens les uns aux autres.
04:09 J'entends ce que disent les médecins,
04:11 qui a une réflexion concrète et qui est, à mon avis,
04:16 non-discutable sur le fait qu'une partie des professionnels de santé
04:21 ne possède pas les qualifications médicales.
04:23 J'attire son attention simplement sur un petit détail.
04:26 Je vais vous donner un exemple très concret.
04:28 Je m'occupe de patients qui sont atteints de myco-lupidose,
04:31 donc de patients depuis 25 ans.
04:33 Vous voyez ?
04:34 Donc je pense que j'ai largement les compétences
04:36 pour arriver à traiter et à prolonger les séances de réduction
04:40 d'un enfant atteint de myco-lupidose.
04:42 - Oui, vous n'avez pas besoin d'une ordonnance...
04:44 Pardon, je vous arrête, Olivier,
04:46 parce qu'il faut bien expliquer.
04:47 Vous savez, j'ai toujours le souci de bien expliquer
04:50 celui ou celle qui écoute.
04:52 Donc vous n'avez pas pour...
04:54 Vous les connaissez, ces patients atteints de myco-lupidose,
04:57 vous n'avez pas besoin d'une nouvelle ordonnance à chaque fois
04:59 pour les traiter ?
05:01 - Non, en effet, j'en ai pas besoin.
05:03 Par contre, surtout, je suis en relation directe
05:05 avec le neurologue qui le suit
05:07 et avec le médecin généraliste qui le suit,
05:09 puisqu'un médecin généraliste n'est pas court-circuité
05:11 dans le traitement du patient.
05:14 Moi, je pense qu'il faut voir les choses
05:16 d'une manière un peu moins aigüe.
05:18 Je pense que ce qui est très intelligent,
05:20 c'est, par exemple, je donne un autre exemple,
05:22 sur une utilisatrice...
05:23 - Très vite, parce que la ligne téléphonique
05:25 n'est pas bonne, Olivier.
05:26 - Oui, très vite.
05:27 Donc sur une utilisatrice qui vient d'être citée à l'hôpital
05:29 avec après une rééducation pour une utilisatrice,
05:32 j'ai la prescription qui s'aide par le neurologue.
05:35 Rien n'empêche que le médecin généraliste
05:37 peut suivre son patient régulièrement
05:39 tous les mois ou tous les deux mois, je ne sais pas.
05:41 Mais moi, je n'ai pas besoin d'avoir une consultation,
05:43 d'envoyer le patient chez le médecin
05:45 pour avoir une prolongation sur le traitement de l'intégrité.
05:47 Donc oui, il y a plein de cas différents,
05:49 il y a plein de choses différentes.
05:51 Moi, je rejoins le médecin quand elle précise
05:53 qu'en effet, il y a des pathologies
05:55 qui nécessitent, évidemment,
05:58 qu'un médecin fasse le diagnostic.
06:00 Moi, je ne vous le cache pas que pour une entorse de cheville
06:02 que je suis depuis...
06:04 ça fait 30 ans que j'envoie des entorses de cheville,
06:06 je suis capable de faire des diagnostics différentiels
06:08 entre une fracture maléolaire, un harassment lié à l'enterre...
06:10 - Je pense qu'un kiné qui a 30 ans de métier
06:13 est peut-être plus apte à faire un diagnostic
06:16 sur une entorse de la cheville qu'un médecin généraliste.
06:18 Je vous choque en disant ça, Sophie Boer ?
06:22 - Oui, c'est pas... - Oui, évidemment, écoutez.
06:24 Nos médecins généralistes ont fait
06:26 9 ans d'études au lieu du patient,
06:29 littéralement, sachant que maintenant,
06:31 bientôt, ça va passer à 10 ans,
06:33 parce que c'est le paradoxe supplémentaire.
06:35 C'est-à-dire que d'un côté,
06:37 on donne un accès direct à des paramédicaux,
06:39 encore une fois, je parle bien de paramédicaux
06:41 et non de médecins,
06:43 on donne un accès direct à des paramédicaux,
06:45 tandis qu'on rajoute une année supplémentaire
06:47 aux médecins généralistes.
06:49 - Oui, ça, on est d'accord. - C'est quand même le paradoxe où nous vivons.
06:51 - Ah, mais ça, je suis d'accord, vous avez raison.
06:53 - C'est quand même extraordinaire.
06:55 - Mais Sophie Boer, pardon. - C'est quand même extraordinaire.
06:57 - Sophie Boer, pardon, mais la quille de l'expérience,
06:59 ça existe, et je pense qu'un kiné
07:01 qui a 30 ans d'expérience
07:03 est, à mon avis, aussi capable
07:07 qu'un médecin de traiter certaines pathologies.
07:09 Mais bon, on ne va pas ouvrir ce débat.
07:12 Olivier, merci, je vous arrête,
07:14 parce que la ligne téléphonique n'est pas très bonne,
07:16 mais Sophie Boer, autre chose,
07:18 dans cette proposition de loi,
07:20 elle permet aux infirmiers de réaliser
07:22 des actes à caractère médical.
07:24 C'est ce qu'on appelle la pratique avancée
07:26 qui est expérimentée dans trois territoires,
07:28 dont le centre Val-de-Loire.
07:30 Là aussi, cette loi prévoit que les sages-femmes
07:32 puissent prescrire des arrêts de travail,
07:34 un dépistage d'infection sexuellement transmissible,
07:38 ou encore certains médicaments.
07:40 Là aussi, vous protestez.
07:42 - Bien évidemment, écoutez,
07:44 je suis désolée de vous le dire comme ça,
07:46 mais si la prostate de ces messieurs
07:49 ont besoin d'un BAC+12,
07:51 je ne vois pas pourquoi l'utérus de ces dames
07:53 pourraient se contenter d'un BAC+5,
07:55 puisqu'on prétend leur rajouter une année supplémentaire.
07:57 Il y a quand même une solution,
07:59 qui est l'utilisation de la passerelle.
08:01 Il y a quelques années a été mise en place
08:03 une passerelle qui ne fonctionne pas,
08:05 qui est à l'arrêt,
08:07 qui permet aux professions qui ne sont pas...
08:09 Alors, les sages-femmes sont des professions
08:11 dites médicales, mais elles ne font
08:13 quand même que cinq accidents d'études.
08:15 Mais à ces professions qui veulent
08:17 acquérir le domaine de la médecine,
08:19 de reprendre des études de médecine,
08:21 qui est quand même la manière
08:23 la plus intelligente de faire, ça nous permettrait
08:25 d'avoir des médecins formés plus vite,
08:27 à partir de ces professions,
08:29 dont certains ont l'envie,
08:31 et dont certains que j'encôtoie au niveau du terrain
08:33 n'ont pas envie. Il faut bien voir aussi
08:35 que cette demande de pratiques avancées
08:37 n'est pas une demande généralisée,
08:39 qu'elle soit des cliniques thérapeutes
08:41 ou des infirmiers de terrain.
08:43 - Vous savez bien, Sophie Boer,
08:45 vous savez bien que ça permet
08:47 un meilleur accès aux soins.
08:49 - Pas du tout, monsieur Bourdin.
08:51 - Demandez aux infirmiers, aux infirmières,
08:53 ce qu'ils vous diront.
08:55 - Monsieur Bourdin, permettez-moi de vous faire remarquer
08:57 que la Loiriste met
08:59 en première position
09:01 des professions
09:03 qui sont déjà en tension.
09:05 C'est-à-dire que pour avoir accès à un clinique thérapeute
09:07 pour faire une préparation respiratoire
09:09 préopératoire, et je suis bien placée pour le savoir,
09:11 il nous faut quelques fois
09:13 un mois, deux mois, voire quatre mois
09:15 d'attente. Nous avons des mois d'attente
09:17 pour faire prendre en charge
09:19 par une orthophoniste un patient qui a fait
09:21 un accident vasculaire cérébral.
09:23 Les délais sont de un à trois ans.
09:25 C'est-à-dire qu'on a déjà des pertes de chance
09:27 sur ces patients-là.
09:29 Et c'est sur ces professions déjà en tension
09:31 qu'on veut ouvrir grand la porte
09:33 pour que les patients puissent aller directement.
09:35 C'est une perte de chance
09:37 pour les patients
09:39 qui actuellement bénéficient d'une prescription médicale
09:41 parce qu'on va saturer ces professionnels
09:43 qui le sont déjà. On va les sursaturer.
09:45 - Bien. Sophie Boer,
09:47 la colère,
09:49 c'est cela,
09:51 mais c'est aussi, évidemment,
09:53 et ça, la colère est tout à fait
09:55 recevable, la hausse des tarifs
09:57 de consultation, parce qu'il est inadmissible,
09:59 je ne sais pas, là je donne mon avis,
10:01 mais ça fait combien de temps que ça n'a pas été revalorisé ?
10:03 - Ah bah écoutez,
10:05 si on prend le C de base,
10:07 c'est-à-dire ce qui sert à calculer tout le reste,
10:09 à 23 euros, il est toujours à 23 euros
10:11 depuis plus de 10 ans maintenant.
10:13 Alors il y a eu un tour de passe-face dans la convention de 2016
10:15 pour porter l'AG, c'est-à-dire
10:17 la consultation du généraliste, à 23 plus 2,
10:19 pour les secteurs 2, bien entendu,
10:21 puisque ils sont toujours punis
10:23 de leur secteur 2, et pour les spécialistes,
10:25 c'était porté par des modificateurs
10:27 encore une fois à 30 euros.
10:29 - Vous demandez combien par consultation ?
10:31 - On demande la moyenne européenne, c'est-à-dire 50 euros.
10:33 C'est la moyenne européenne.
10:35 Pour le pays qui se prétend
10:37 en 6e ou 7e, maintenant,
10:39 j'ai perdu le fil, puissance mondiale,
10:41 ça ne semble quand même pas aberrant.
10:43 Nous sommes actuellement en avant-dernière
10:45 position européenne devant l'Albanie.
10:47 Il faut quand même quitter les choses.
10:49 - Merci Sophie Boer.
10:51 Merci, nous aurons l'occasion de revenir
10:53 sur cette proposition de loi
10:55 qui est au Sénat
10:57 de Stéphanie Rist,
10:59 et puis sur, évidemment,
11:01 votre colère,
11:03 les hausses de tarifs,
11:05 et puis il y a aussi
11:07 le problème de l'installation des jeunes médecins.
11:09 C'est un autre débat qu'on avait déjà abordé ici
11:11 entre 11h et midi d'ailleurs.
11:13 Merci, dès 10h47.
11:15 Vous avez votre avis sur la question
11:17 est-ce qu'il faut ouvrir les professions médicales ?
11:19 Certains actes
11:21 à des paramédicaux
11:23 permettre à des paramédicaux
11:25 d'effectuer certains actes
11:27 sans automatiquement
11:29 arriver chez un paramédical avec
11:31 l'ordonnance d'un médecin. On en parle.
11:33 10h47, à tout de suite,
11:35 je change complètement de sujet
11:37 dans un instant, parce que le Comité
11:39 international contre le tabagisme
11:41 demande l'interdiction des arômes dans les cigarettes électroniques.
11:43 Ça fait beaucoup de bruit.
11:45 Tous ceux qui
11:47 défendent la cigarette électronique,
11:49 le vapotage, évidemment, sont émus,
11:51 forte émotion.
11:53 D'ailleurs, est-ce que vous vapotez pour arrêter de fumer ?
11:55 Racontez-nous. 0826-300-300,

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