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Ce matin, Julia Vignali et Thomas Sotto recevaient le chanteur Pierre de Maere après un week-end riche en émotion. Vendredi 10 février 2023, le jeune garçon a reçu le prix de Révélation de l'année lors de la 38ème cérémonie des Victoires de la musique, diffusée sur France 2.

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Transcription
00:00 C'est la révélation masculine des victoires de la musique 2023 et il est ce matin sur le plateau Télématin.
00:06 Bonjour Pierre Demare.
00:07 Bonjour.
00:08 On est ravis de vous avoir avec nous.
00:09 On est même un peu fier.
00:10 On est grave fier même.
00:11 Merci.
00:12 Vendredi soir sur France 2, il s'est passé ça.
00:15 L'heure est grave, la révélation.
00:19 Un grand de la révélation masculine.
00:21 Compatriote Pierre Demare.
00:25 Pierre Demare.
00:26 Félicitations.
00:38 On est casse-sœur d'or quoi.
00:39 Vous avez donc reçu la victoire de la révélation 2023 des mains de Stromae, belge comme vous.
00:46 Qu'est-ce qui se passe dans votre tête à ce moment précis là ? Vous êtes dans la salle.
00:50 À ce moment là, je vis un rêve. C'est particulièrement le fait que ce soit Stromae qui me la remette, cette victoire qui me rend euphorique.
00:56 Et je perds mes moyens un petit peu.
00:58 Je suis parvenu à rester assez calme, assez zen pour le discours.
01:02 Je pensais pleurer, je n'ai pas pleuré.
01:03 Vous avez imaginé la scène, vous l'aviez répétée.
01:05 Je ne l'avais pas répétée, je l'avais imaginée un petit peu.
01:07 D'autant qu'on m'avait dit assez souvent "c'est toi qui l'auras, c'est toi qui vas l'avoir".
01:10 Il ne fallait pas me le dire ça parce que je trouve que la déception aurait été affreuse.
01:13 Mais donc heureusement, je l'ai eu, je suis très content.
01:16 Je ne pensais pas que tout le monde la méritait autant que moi, mais je suis hyper content d'avoir été choisi.
01:20 Et à ce moment là, je suis resté calme, mais dans ma tête, c'était...
01:23 Ça bouillonnait.
01:24 Ça bouillonnait un petit peu, ouais.
01:25 On entend "Regarde-moi" qui est un des extraits de cet album.
01:28 Pour le coup, vous êtes une vraie révélation.
01:30 Beaucoup de nos téléspectateurs ne vous connaissent pas encore, Pierre Demare.
01:32 Votre album est sorti il y a quelques jours.
01:34 Comment ça a commencé entre la musique et vous ? La rencontre originelle, c'est quoi, c'est quand ?
01:38 La rencontre, elle a lieu très tôt, très jeune.
01:41 J'ai 8-9 ans et je suis pourri gâté, donc j'ai un iPod dans les mains.
01:44 Et sur cet iPod, il y a GarageBand, qui est une application qui permet à n'importe qui de s'initier à l'art de la composition et de la production musicale.
01:52 Et donc, ça commence comme ça et je fais des prods, des instrumentales.
01:55 Et je m'accompagne directement à la voix.
01:57 Je chante d'abord dans un yaourt, une espèce de langue proche de l'anglais.
02:00 Mais vous voulez déjà être chanteur ? Parce qu'il y a plein d'enfants qui jouent au foot sans vouloir être footballeurs.
02:03 Vous, vous voulez être chanteur ?
02:04 Si je fais les choses, je les fais à fond.
02:06 Alors, je m'imagine déjà à Rosta.
02:08 Et votre frère est dans les parages.
02:10 Et mon frère est dans les parages, mais à ce moment-là, on est encore chacun de notre côté.
02:13 C'est plus quand on évolue, on grandit.
02:14 Et puis, il y a eu une petite pause photographie.
02:17 J'ai fait d'autres choses. J'ai fait de l'image, de la mode.
02:19 Et puis, je suis revenu à la musique parce que je suis tombé amoureux.
02:21 Et faire de la musique, c'est très séduisant.
02:23 Instrument de drague ?
02:24 Instrument de drague, absolument.
02:25 Et encore aujourd'hui, je séduis à travers ça.
02:27 C'est génial.
02:28 Et ce qui me plaît chez vous, Pierre Demare, c'est que vous assumez complètement le fait de vouloir être connu.
02:34 En fait, vous ne vous cachez pas de ça. Vous vouliez être une star.
02:36 Vous êtes en train de devenir. Pourquoi ?
02:38 Qu'est-ce qui vous plaît tant dans la notoriété ?
02:40 Vous avez 21 ans.
02:41 J'ai 21 ans. On dit souvent ça.
02:43 Ça peut être irritant pour les gens de l'entendre et de l'entendre.
02:45 Mais ce n'est pas être une star tant que ça.
02:46 Mais c'est plutôt faire des chansons qui touchent beaucoup de monde, qui trouvent écho.
02:50 Moi, j'écris un album, ça dure un an.
02:53 C'est du travail.
02:54 J'ai dit, mon âme, mon corps aussi, parce qu'il y a des nuits blanches.
02:57 Je n'ai pas envie que c'est pour que trois personnes l'écoutent.
02:59 Le titre de votre album, "Regarde-moi".
03:01 C'est pas "Regarde-moi" d'égo. C'est un regard de moi d'amour.
03:04 C'est "Regarde-moi, trouve la beauté qui est en moi".
03:06 C'est un cri du cœur de l'artiste désespéré qui a besoin d'être vu à tout prix.
03:09 Artiste désespéré. Il y a une forme de triste.
03:11 On va écouter un extrait de votre premier tube.
03:13 C'est "Je marierai un ange".
03:14 Bien sûr.
03:15 Il y a une espèce de tristesse joyeuse chez vous.
03:18 Je trouve une espèce de désespoir bien élevé.
03:20 Il y a une certaine légèreté quand même.
03:22 Oui, c'est vrai.
03:23 L'album, c'est marrant. Il mélange à la fois ça.
03:25 Il y a des chansons qui sont très sombres.
03:27 C'est orageuse, menaçante.
03:29 "Regarde-moi", elle est triste.
03:30 "Les oiseaux", ça raconte la guerre.
03:31 J'adore "Regarde-moi".
03:32 C'est toujours enlevé.
03:33 C'est toujours enlevé.
03:34 Il y a toujours un certain recul.
03:35 Peut-être parce que moi, je n'ai pas été plongé dans cette tristesse.
03:37 Je l'aborde avec une certaine légèreté, avec un peu de distance.
03:40 Est-ce que ce n'est pas la marque fabrique des Belges aussi ?
03:43 On parlait de Stromae tout à l'heure, qui est un génie musical,
03:46 que vous appréciez particulièrement.
03:48 Vous, il y a tellement d'autres.
03:50 Angèle, en fait.
03:51 Par exemple, qu'est-ce qui se passe sur la scène musicale belge ?
03:53 Vous êtes tous primés.
03:55 Vous sortez tous du lot.
03:56 Comment vous expliquez ça ?
03:57 Je vais faire un braquage.
03:58 Désolé pour ça.
03:59 Comment est-ce que j'explique ça ?
04:00 C'est dur de l'expliquer.
04:01 Je ne suis pas sociologue, et encore moins expert dans ce domaine.
04:05 Mais en Belgique, je pense qu'on ne se prend pas trop au sérieux,
04:07 pendant un moment en tout cas, jusqu'ici.
04:09 Il y a une sorte de légèreté.
04:10 On n'est pas trop scolaire.
04:11 On fait un peu ce qu'on veut.
04:12 Moi, je m'affranchis.
04:13 Je n'ai pas peur du kitsch, par exemple.
04:15 Et ça crée des accidents heureux.
04:16 Je n'ai pas peur du mauvais goût.
04:17 Je pense que je suis de très mauvais goût parfois.
04:18 Mais c'est une bonne chose.
04:19 En fait, vous tentez tout.
04:20 On tente tout.
04:21 Et c'est comme les Américains.
04:22 On est un peu les grands enfants.
04:23 Alors, cet album, ce qui est très intéressant,
04:25 c'est qu'il y a un truc inédit.
04:26 Moi, je n'avais jamais vu.
04:27 Il y a une notice d'utilisation pour chaque titre.
04:29 On va écouter.
04:30 On évoquait les oiseaux.
04:31 Moi, j'aime vraiment beaucoup.
04:32 On va entendre quelques notes.
04:33 Et dans la notice, il y a écrit
04:34 "Les oiseaux, prends tout son sens lorsqu'il est écouté aux heures sombres de la journée.
04:39 Privilégiez une météo menaçante, venteuse, pluvieuse, idéalement orageuse.
04:44 Je conseille une écoute en voiture.
04:46 Volume sonore recommandé.
04:48 7 sur une échelle de 1 à 10."
04:50 C'est carrément une ordonnance que vous voulez dire.
04:51 C'est une ordonnance.
04:52 Non, mais je recommande qu'il y ait quelques petites cips
04:54 histoire de profiter pleinement de l'expérience.
04:56 Ça part d'une blague, bien sûr.
04:57 Et l'idée, c'était de faire un album physique.
04:59 Mais tout ce que je dis, je le pense très fort.
05:01 Et je l'ai écrit.
05:02 Et je dis qu'il faut écouter ce morceau en compagnie d'une personne déprimante.
05:05 Ou alors tout seul.
05:06 C'est un morceau déprimant.
05:07 Je trouve ça rigolo.
05:08 Et en même temps...
05:09 Est-ce que c'est un album un peu concept alors ?
05:11 Un peu à la Bowie de la grande époque ?
05:13 Je pense que c'est trop tôt pour dire que c'est un album concept.
05:16 Il n'a pas été pensé assez comme ça.
05:18 Mais par contre, cette histoire de notice, j'en suis très fier.
05:20 Et je pense qu'il y a moyen de le pousser encore plus loin pour la suite.
05:23 Et j'aime bien l'idée de recommander des petites choses
05:26 pour profiter au mieux d'une expérience.
05:28 Et ces airs que vous roulez, c'est quoi ?
05:31 C'est une intention ?
05:32 Ou c'est comme ça que vous le chantez de toute manière ?
05:33 Moi, je trouve ça joli, musical.
05:34 Je trouve que ça permet d'être fluide dans le phrasé.
05:37 À la Jacques Brel un peu ?
05:38 Oui, de voyer à travers un air qui roule.
05:40 C'est plus joli qu'un air...
05:42 Un air de base.
05:43 Vous serez à l'Olympia, s'il vous plaît, le 12 mai.
05:46 Alors pour nous, en France, et les vieux, ça représente un truc énorme l'Olympia.
05:49 Est-ce que pour vous, c'est particulier ou c'est un truc de boomer de rêver devant l'Olympia ?
05:52 Ah non, c'est très particulier.
05:53 Non, non, c'est pas encore dépassé l'Olympia, je pense.
05:56 Non, non, la lettre rouge, la belle salle mythique, les sièges rouges, tout ça, ça va être super.
06:01 J'ai envie de fournir un show qui soit à la hauteur de la salle.
06:04 Pour la première fois, je pense qu'il y aura véritablement des attentes quant au show,
06:07 parce que c'est l'Olympia, justement.
06:09 Et donc ça fout une petite pression, quand même.
06:11 Oui, ça vous stresse ou pas ?
06:12 Ça me stresse un tout petit peu.
06:13 J'ai lu que vous étiez un garçon très stressé, et que même en studio, vous mettiez la pression.
06:17 Je le fais jamais ressentir.
06:18 Le stress, je suis toujours assez calme et serein.
06:20 Mais c'est vrai qu'en studio, par exemple, je déteste, moi...
06:24 Quand on imagine une chanson, on la maquette, on a un idéal en tête, en fait.
06:29 Et à un moment donné, il s'agit de la concrétiser et d'enregistrer les voix,
06:32 qui seront les voix définitives, que tout le monde entendra.
06:34 Et donc c'est stressant, parce qu'on a envie de donner en risque ce qu'on a imaginé.
06:37 Et je suis très stressé.
06:38 Donc moi, je me dis toujours à mort, trois Spritz, sinon rien.
06:40 Vous avez dit avec modération.
06:41 Avec modération, bien sûr.
06:43 C'est vrai que vous enregistrez quasiment à poil ?
06:45 Oui, c'est vrai.
06:46 Ah bon ? Vous savez ça ?
06:47 J'ai vu ça, mais je n'arrivais pas à le croire.
06:49 Tout à fait nu.
06:50 En fait, j'enregistre des affaires avec mon frère, donc il n'y a pas de souci de pudeur.
06:53 Et pourquoi ? Parce que d'une part, ça évite les frottements, vous connaissez, pour les bruits.
06:59 Et au-delà de ça, c'est la liberté des mouvements.
07:02 On fait ce qu'on veut.
07:03 Ah, il y a une philosophie derrière tout ça.
07:05 Ils sont tous à poil.
07:06 Pierre Demart est avec nous, avec cet album "Regarde-moi" avec nous jusqu'à 9h30.
07:10 C'est un plaisir.
07:11 On vous retrouve juste après.
07:12 D'ailleurs, on va se quitter avec "Enfants 2".
07:14 Musique.
07:15 [Musique]

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