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Interview de l'artiste auteur, compositeur et interprète Pierre De Maere par Grégory Régnier sur France Bleu Maine avant son passage en concert dans la ville du Mans. Il était l'invité de 7h20 le mercredi 24 janvier 2024.

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Musique
Transcription
00:00 C'est un auteur, compositeur, interprète que l'on reçoit ce matin sur France Bemen avec beaucoup de plaisir
00:05 tant on l'écoute depuis de très nombreux mois maintenant, c'est Pierre Demare.
00:09 Bonjour Pierre !
00:09 Bonjour et merci de me recevoir.
00:11 *Musique*
00:18 Vous serez en concert au Mans dans quelques jours, le vendredi 2 février prochain 20h à l'Oasis Parc des Expos au Mans.
00:24 Toute première question, qu'est-ce que vous connaissez du Mans ? Est-ce que vous y êtes déjà venu ?
00:27 Est-ce que notre réputation nous précède ?
00:29 Je ne connais pas encore grand chose si ce n'est que c'est central et je sais que le public du Mans est considéré par mes pères comme très bon
00:37 parce qu'on a quand même des moments comme ça où on se pose et on se dit "qui sont les bons en fait ?"
00:41 Le Mans figure parmi les bons avec le Nord, la Belgique, la Bretagne, ça revient souvent, c'est pas une blague.
00:45 Maintenant ce sera la première fois que je me produis véritablement chez vous.
00:49 Bon, on aura beaucoup de plaisir à venir vous applaudir.
00:51 Alors on ne vous présente plus, Talent France Bleu 2022, révélation masculine aux victoires de la musique l'année dernière
00:56 mais plutôt que de parler de consécration avec le succès qui vous entoure depuis, vous préférez parler d'ascension, d'envolée.
01:02 C'est pour garder les pieds sur terre, c'est par modestie ?
01:05 Ce n'est pas de la modestie, je pense que simplement, consécration, ça voudrait dire qu'il y a un deuxième disque.
01:10 Au moins, faire ses preuves, ça nécessite de revenir en force et de confirmer.
01:16 Et là il s'est passé en effet une ascension qui est très belle, très réjouissante, la dynamique est magnifique et moi j'en suis ravi.
01:22 Mais tant qu'il n'y aura pas eu... Je sens que j'ai ouvert des portes mais que je n'ai pas encore mon siège dans la salle.
01:27 Il faut que je m'installe avec un deuxième disque qui sera encore meilleur, j'espère.
01:32 Et puis surtout c'est la rencontre avec le public qui doit vous animer comme tout autre artiste.
01:36 Mais vous, sur scène, c'est là où vous prenez votre envol quelque part ?
01:39 C'est là où tout prend sens en fait, parce que tout ce qu'on a écrit, composé, produit comme ça pendant des mois, parfois des années, en studio tout seul en ermite,
01:47 en fait trouve écho chez beaucoup de monde et on ne s'en rend pas compte tant qu'il n'y a pas eu la rencontre en chair et en os.
01:51 Parce que les chiffres c'est agréable mais ça ne parle pas vraiment et c'est plus impactant parfois de chanter devant 30 personnes qui sont à fond et qui connaissent tout par cœur
01:59 que de se dire qu'il y a un million d'écoutes sur un morceau.
02:01 Et donc la scène c'est un peu l'aboutissement à ce niveau-là, on peut parler de votre consécration, d'aboutissement et de moment de vérité.
02:08 Quand vous retournez un petit peu dans le rétro de ces derniers mois, est-ce qu'il n'y a pas un sentiment de vertige pour vous qui finalement avez appris la musique, le chant tout seul en autodidacte ?
02:16 Maintenant vous déchaînez les foules, si je puis dire, est-ce que ça ne donne pas quand même une petite sensation de vertige quelque part ?
02:22 Il y a pu y avoir ce sentiment de vertige ou en tout cas une sorte de crainte.
02:26 À un moment donné j'étais flippé parce que j'étais un peu propulsé dans la gueule du loup dans la mesure où je n'avais jamais fait en effet de cours de chant, de cours de solo stage, de quoi que ce soit.
02:33 Et je me retrouve à faire mon cinquième concert, c'était à La Cigale à Paris, qui est quand même une salle mythique, c'est 1500 personnes, la presse, les copains.
02:41 Et en fait je me suis retrouvé un peu piégé dans ce truc-là, le concert était super mais c'était faux du début à la fin à ce moment-là.
02:47 Et depuis j'ai appris à chanter, j'ai pris mes appuis, je sais comment me déplacer sur scène, comment maintenir un public en haleine et tout va bien.
02:53 Mais à certaines époques j'étais flippé bien sûr, flippant parce que tout allait très vite et j'avais pas du tout les bases pour ça.
02:58 Mais maintenant plus le temps passe et plus je les ai, c'est ça qui me fait beaucoup de bien.
03:01 Et c'est bien aussi de progresser au fur et à mesure, quel que soit notre métier, quelle que soit l'expérience qu'on ait.
03:06 Pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas Pierre Demare, comment vous pourriez qualifier votre univers ?
03:10 Parce que moi en écoutant l'album attentivement depuis qu'il est sorti, il y a presque un univers à la Tim Burton sur certains morceaux comme "Les oiseaux" ou "Mercredi".
03:18 Est-ce que c'est l'une de vos sources d'inspiration quelque part ?
03:22 J'adore Tim Burton, sans y penser tout à fait concrètement quand je compose.
03:27 Mais c'est vrai que c'est un mec dont l'univers me fascine.
03:29 Et en fait ce qui me fascine avec Tim Burton c'est qu'on n'a qu'une envie, même si tout est morbide, on a envie de vivre dans ses tableaux, de vivre dans ses films.
03:36 Et moi j'ai envie d'écrire des chansons dans lesquelles on aurait envie de vivre aussi.
03:38 Et c'est ce que je recherche dans l'art, c'est une sorte d'évasion, de moment de sérénité.
03:44 Ça peut être stressant, ça peut être terrifiant, mais l'aventure que ça peut procurer.
03:49 Pour moi l'art il permet de tout vivre par procuration.
03:52 Et donc quand j'écris des morceaux, je n'ai pas envie de dépeindre la réalité telle qu'elle est.
03:55 J'ai envie de faire un truc qui peut rêver, donc je dépeins l'amour de façon très excessive.
04:00 Je le traite de façon brûlante ou alors glaciale, mais jamais tiède et chiante.
04:05 No, mercredi, je crois aux fantômes, merci.
04:10 Si j'ai de la chance, je verrai mort dans cette nuit.
04:15 Quelque part vous la fantasmez un petit peu cette réalité.
04:18 Moi j'ai marqué sur mon papier en préparant cette interview,
04:21 il y a comme une mélancolie heureuse, voire jouissive dans les paroles de vos chansons.
04:24 Ouais c'est vrai, c'est vrai, il y a tout le fait de ça.
04:26 Il y a une sorte de fantasme, parfois mélancolie, parfois un peu nostalgique,
04:29 et en même temps plein d'espoir pour l'avenir.
04:31 Mais c'est jamais vraiment le présent, c'est toujours des projections.
04:34 Moi j'aime bien aussi dire que je me vois d'une telle façon plus tard,
04:38 ou alors je me vois comme je reprends des événements passés, je les sublimes,
04:43 on met une sorte de coup de peinture, de coup de vernis, comme on fait surtout nos souvenirs,
04:47 parce que les moments vécus au moment présent ne sont jamais forcément incroyables,
04:51 mais on les rend tellement plus beaux après coup.
04:53 Et donc j'aime bien faire ça en chanson.
04:54 J'aime bien inciter à rêver, inciter à se projeter ailleurs
04:58 que là où on est au moment où on vit présentement.
05:00 Et puis ne serait-ce que par votre voix qui est très aérienne,
05:03 parlons-en de cette voix très particulière, reconnaissable sur certains morceaux,
05:08 sincèrement, on entend un petit peu les influences de Michel Polnareff,
05:11 et je crois que vous avez un petit peu grandi en écoutant du Polnareff parmi tant d'autres artistes.
05:16 En fait Polnareff c'est marrant, je n'ai pas tellement grandi en l'écoutant,
05:19 mais je l'ai découvert plus tard, quand j'ai fait mes chansons,
05:21 et que j'ai eu ce phrasé, cette sorte d'envolée lyrique, l'air qui roulait un peu et tout ça,
05:25 on m'a dit "mais toi c'est Polnareff".
05:27 Et à ce moment-là je l'ai découvert et j'ai adoré.
05:29 Mais moi j'écoutais plutôt, si ma mère écoutait, ça allait être des Goldman, des Rell, je ne sais pas,
05:36 même, on s'est dit "qu'y a-t-il ?"
05:37 Enfin il y avait tout plein de choses comme ça, très populaires, que j'aime beaucoup,
05:40 qui me fascinent dans l'efficacité et surtout dans la façon dont on peut s'identifier très facilement à ce qu'il raconte,
05:46 et j'aime bien ça moi, de le fédérateur, c'est un peu une envie.
05:48 Mais j'aime bien quand tu dis "planer", j'aime bien, c'est un mot que j'aime bien,
05:50 parce que je crois que la musique ça doit faire un peu planer, ou en tout cas il y a cette façon de faire...
05:54 Moi j'aime bien l'idée de me dire "j'ai créé un morceau et il est limpide, il est naturel, il est évident".
05:59 Et la première écoute est hyper facile.
06:00 Mais d'ailleurs je conseille à tout le monde d'écouter le titre "Romeo",
06:03 c'est là où pour moi ça me faisait penser au "Bal d'Elas" de Paul Nareff, sur certains côtés.
06:09 Ouais, exactement.
06:21 Alors on parle bien sûr de ces envolées, mais il y a aussi ce petit grain de folie
06:26 qui nous rappelle peut-être des artistes un peu plus excentriques,
06:28 il y a les Ritamitsoukos, qui nous rappellent Lady Gaga, peut-être Elton John,
06:32 là aussi ça fait partie de votre culture ?
06:34 Ah oui, là pour le coup je peux dire que j'ai écouté beaucoup, beaucoup, beaucoup Elton John,
06:38 plus que Paul Nareff, j'ai écouté les Ritamitsoukos, je trouve ça dingue,
06:41 parce que c'est tellement... c'est un ovni quoi ce groupe,
06:43 ça n'a rien à voir avec tout ce que la France a pu produire,
06:46 pour moi ça vient ni de France, ni de Belgique, ni des Etats-Unis, ça vient d'autres planètes,
06:50 et j'aime ça, et autant dans la musique que dans les clips,
06:54 le clip de Martha Baila qui est le plus connu, qu'est-ce qu'il est beau,
06:57 je ne sais plus qui l'a fait, c'est vraiment dangereux, je ne sais plus,
06:59 mais j'ai un respect immense pour leur visuel, pour leur façon de faire,
07:02 la façon de voir les choses, et ils me font beaucoup rêver,
07:04 Lady Gaga c'était une icône absolue, ça a été une sorte de notre mère amoureuse,
07:08 et puis ma mère spirituelle avec qui on s'est passé,
07:10 et Elton John, ma musique, la générosité, tout ça à la fois.
07:14 Oui, et puis tout ce qui se dégage sur scène également de ces artistes,
07:17 ce qui vient à parler de votre concert au Mans vendredi prochain,
07:21 c'est un petit tour de chauffe avant le Zénith,
07:24 qui va arriver très très vite maintenant, en mars prochain,
07:26 à quoi on peut s'attendre sur scène, il y a plein de surprises,
07:29 est-ce qu'on peut en dévoiler quelques pans, ou c'est top secret ?
07:32 Bien sûr, qu'est-ce que je peux vous raconter de ce concert,
07:35 c'est un moment très humain, on a l'habitude de me voir comme ça en télé,
07:39 sur des clips, trois minutes un peu sophistiqués, très bien habillés,
07:43 presque maquillés comme une poupée, on se dit mais qu'est-ce que ça va être,
07:46 il y aura des bandes derrière et puis il n'y aura pas forcément d'humanité,
07:49 et en fait c'est tellement humain, c'est tellement intimiste et fort,
07:53 et ce sont des salles qui font 1500-2000 personnes en ce moment,
07:55 que je fais, et donc ça va permettre de regarder les gens droit dans les yeux,
07:58 de faire des blagues d'or, bondir tout ce qui m'est dit en concert,
08:00 rien n'est écrit véritablement si ce n'est l'ordre des chansons,
08:02 et encore, ça peut arriver, et c'est ça qui est beau,
08:05 et puis il y a un défilé de mode, il y a trois costumes différents,
08:07 il y a cette espèce de déhanché qui nous est très propre,
08:11 à un jeu de jambes, à la clôture en soie, il y a plein de choses à voir,
08:15 à la fois vingar et picturisme.
08:17 - En fait il y a plein de personnages en une personne, c'est ça le truc ?
08:20 - Ouais, c'est ça, et il y a beaucoup d'humour aussi.
08:21 - Bon, on va beaucoup rire alors vendredi prochain, ici au Mans,
08:25 le numéro du département de la Sarthe où on est, là, vous savez lequel c'est ou pas ?
08:30 - Ah ! - Oh là là, tu me poses une conne !
08:32 - C'est le 72 ! Et si je vous pose la question, Pierre,
08:34 c'est qu'on va faire la dernière interview en 72 secondes chrono, d'accord ?
08:39 À chaque fois, deux possibilités de réponses, vous répondez du tac au tac,
08:41 si vous voulez développer, vous le faites, est-ce que vous êtes prêt ?
08:44 - Ouais, je suis prêt. - Allez, c'est parti.
08:45 Si vous deviez choisir, France ou Belgique ?
08:47 - Belgique, bien sûr, c'est chez moi, tu peux pas choisir autrement.
08:50 - Écrire ou composer ?
08:51 - Composer, je préfère composer et surtout produire,
08:54 c'est-à-dire faire l'enrobage, les instruments, les arrangements.
08:57 - Parlons gastronomie, rillettes du Mans ou chocolat liégeois ?
09:00 - Ah, chocolat liégeois.
09:02 - Vous auriez eu un point de plus si vous aviez dit rillettes du Mans, dommage pour vous.
09:04 Stromae ou Michel Polnareff ?
09:07 - Stromae, bien sûr, bien sûr, icône pour moi.
09:09 - Bon, le premier Zénith en mars prochain, effrayant ou excitant ?
09:11 - Les deux à la fois, je peux en dire qu'un seul, excitant.
09:15 - Disque de platine ou Victoire de la musique à choisir ?
09:17 - Ah, je préfère un disque de platine,
09:18 je trouve que c'est plus représentatif d'un sujet populaire.
09:21 Je préfère vendre plein de disques et d'avoir une récompense démonstrationnelle,
09:24 même si j'aime pas.
09:25 - Faire de la photo ou mettre en scène ?
09:27 - Ah, faire de la photographie, mettre en scène,
09:29 je suis peut-être le meilleur pour ça.
09:31 - Parce que la photographie, vous avez fait des études de photos, faut-il le rappeler.
09:34 - Ouais, ouais, avant ça, j'étais pas trop de mode, à mon compte, j'adore ça.
09:37 - La grand' place de Bruxelles ou les châteaux de la Loire qui sont pas très loin d'ici ?
09:40 - Peut-être les châteaux de la Loire quand même,
09:42 parce que j'ai très envie d'y faire dans un château,
09:43 parce que je suis sur la grande place.
09:45 - Et dernière question, marier un ange ou être enfant de ?
09:48 - Marier un ange, bien sûr, marier un ange, c'est ça le bonheur.
09:50 C'est le pire, avoir de beaux-parents.
09:51 - Mais oui, exactement.
09:52 Merci beaucoup Pierre Demare, on sera très nombreux à venir vous applaudir
09:55 sur la scène de l'Oasis au Parc des Expos,
09:57 vendredi prochain, le 2 février à 20h.
09:59 Vous êtes un artiste que l'on aime beaucoup sur France Bleu Men.

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