• l’année dernière
Avec la sexothérapeute Laure Elisabeth Roussel et le comédien et humoriste engagé Yohann Lavéant, on a parlé de l'impact de nos croyances sur notre sexualité, de consentement, de VIH, de prep et de pop culture.


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Transcription
00:00:00 A tout de suite.
00:00:01 Bonjour ! Bonjour à toutes, bonjour à tous, bienvenue sur ce nouveau live de Musaik,
00:00:10 avec un sujet donc très spécifique qui est effectivement la santé mentale et nos rapports
00:00:17 à la sexualité.
00:00:18 Et pour ce faire, je vais inviter Yoann Lavian, que vous ne connaissez pas encore, mais que
00:00:26 je vais vous présenter, et j'invite également Laure Roussel que vous aviez donc déjà
00:00:35 vue dans des lives précédemment.
00:00:38 Je pense que c'était ma faute.
00:00:52 Pas de souci.
00:00:55 Ça va ? Ça va et toi ?
00:00:57 Ouais, ça va bien.
00:00:58 Bienvenue sur Musaik.
00:00:59 Merci beaucoup.
00:01:00 Merci pour l'invitation.
00:01:01 Écoute avec plaisir.
00:01:02 Bienvenue à toutes, bienvenue à tous.
00:01:03 Salut les girls pop.
00:01:04 Je vois des gens que je connais de nom et en vrai.
00:01:11 Hello, hello à toutes, hello à tous.
00:01:15 Je vous présente du coup Yoann Lavian qui va animer ce live avec moi sur la santé mentale
00:01:21 et la sexualité et également Laure-Elisabeth Roussel qui est hypnothérapeute et sexologue
00:01:28 et que je suis en train de tenter d'inviter sur le live.
00:01:32 Et elle ne devrait pas tarder, elle est là, tac, à nous rejoindre.
00:01:39 Hello, hello à toutes, hello à tous.
00:01:46 Bienvenue sur ce live Musaik, buzzword sur la santé mentale et notre rapport à la sexualité.
00:01:53 Juste un petit rappel pour celles et ceux qui participent pour la première fois à
00:01:59 ces lives.
00:02:00 En fait, Musaik c'est un média et un compte Instagram pour démocratiser, dédramatiser
00:02:08 les enjeux durables.
00:02:09 Et j'ai commencé un cycle sur la santé mentale avec plusieurs thématiques.
00:02:14 J'ai eu l'occasion notamment de parler avec Laure de l'anxiété des étudiantes
00:02:18 et des étudiants avec l'association Nightline.
00:02:21 J'ai eu également l'occasion de recevoir Marion Herty, championne de snowboard, avec
00:02:27 qui on a parlé du sport et de la santé mentale, un sujet notamment d'actualité avec le
00:02:32 retrait de Naomi et Osaka du tournoi de Roland Garros la semaine dernière.
00:02:39 Et donc aujourd'hui effectivement un nouveau sujet sur la sexualité.
00:02:44 Je regarde juste si Laure arrive à nous rejoindre.
00:02:48 Est-ce que je ne la vois pas ? Et bien évidemment, vous êtes toutes et tous invitées à participer
00:02:58 pendant ce live, à nous poser des questions, à interagir avec nous.
00:03:02 On est là pour y réunir.
00:03:05 Salut Laure !
00:03:06 Salut à tous !
00:03:07 Je faisais un peu les présentations de Johan et de toi et un petit peu recontextualiser
00:03:16 la démarche de MUSEI, déjà au sens large, sur le fait de rendre accessibles et de dédramatiser
00:03:26 les grands thèmes autour de la santé mentale.
00:03:28 Aujourd'hui on va avoir un thème spécifique autour de la sexualité.
00:03:34 C'est assez basse comme thème.
00:03:36 Donc on n'a pas vocation aujourd'hui à être exhaustif, exhaustif.
00:03:40 L'idée c'est déjà de déclencher une conversation, de répondre à vos questions
00:03:45 et puis toujours de créer un espace safe d'écoute et de libération de la parole.
00:03:52 C'est quand même plutôt important dans ces temps de polarisation du débat.
00:03:56 Alors pourquoi en fait le lien parfois sur la sexualité et la santé mentale n'est
00:04:02 pas immédiat pour tout le monde ?
00:04:04 En fait effectivement, la sexualité, notre rapport à la façon dont on se définit,
00:04:11 d'un point de vue du genre, d'un point de vue de nos relations, de nos pratiques,
00:04:15 a un impact.
00:04:16 Ça peut avoir un impact sur notre santé mentale, sur notre estime de nous-mêmes,
00:04:21 sur notre anxiété, sur est-ce qu'on ose faire telle chose ou pas.
00:04:26 Et inversement, la façon dont la société a parfois tendance à nous mettre dans des
00:04:30 cases a un impact aussi sur la santé mentale.
00:04:33 On peut se sentir hyper à l'aise parce qu'on a du bol, on est dans la bonne case,
00:04:38 selon ce qu'on définit comme étant une bonne case.
00:04:40 Ou alors effectivement à l'inverse, ça peut être très stigmatisant.
00:04:45 Et donc du coup aujourd'hui pour en parler, j'ai également invité Yoann Laveyron.
00:04:52 Donc Yoann, tu es artiste, tu es comédien, tu es engagé aussi.
00:04:58 Est-ce que tu peux effectivement nous présenter ton approche et ce que tu fais au quotidien
00:05:05 par rapport à ce sujet ?
00:05:06 Oui, alors effectivement comme tu l'as dit, je suis comédien, animateur radio et directeur
00:05:12 de l'école, enfin directeur pédagogique de l'école du One Man Show aussi.
00:05:16 Donc artiste à 100% depuis quelques années.
00:05:18 Mais effectivement j'ai passé trois ans au centre de santé sexuelle 190 en tant que
00:05:24 secrétaire d'accueil et coordinateur d'accueil.
00:05:26 Parce que le côté militant m'intéressait, j'avais envie aussi d'avoir un travail qui
00:05:34 ait du sens.
00:05:35 Et donc j'ai passé trois ans à élaborer quelques process, alors que ce soit de l'accueil
00:05:40 ou juste de gestion de tout un tas de choses par rapport à la communauté LGBT, mais pas
00:05:45 que.
00:05:46 Et donc une sensibilité à ça qui est vraiment très forte.
00:05:50 Je suis toujours en lien avec eux et je m'intéresse fortement à l'actualité santé de par
00:05:56 leur offre et même d'un point de vue général sociétal.
00:05:58 D'accord.
00:05:59 Et donc du coup, c'est des sujets que toi tu abordes aussi dans tes activités ?
00:06:06 Dans mon spectacle, pas particulièrement dans le spectacle en tant que tel.
00:06:10 Après, c'est vrai que dans le cadre des cours que je vais donner, on va avoir énormément
00:06:13 de sujets qui sont évoqués.
00:06:15 Et là par contre, tout ce qui va être des sketchs peuvent entretenir des clichés de
00:06:22 genre, des choses un peu misogynes, sous couvert de faire rire.
00:06:26 Et c'est vrai que l'humour va soulever énormément de sujets.
00:06:29 Et moi, je ne veux jamais censurer qui que ce soit, mais informer au minimum les personnes
00:06:33 sur ce qui se fait aujourd'hui, ce qui se dit aujourd'hui, quels sont les combats, etc.
00:06:37 Pour juste éduquer à mon niveau.
00:06:39 Ce n'est pas un truc trop magistral, mais c'est informer les gens des problématiques
00:06:44 actuelles de la société.
00:06:45 Parce qu'en tant qu'humoriste, on a une responsabilité de passer des messages et de pas forcément
00:06:51 entretenir des clichés.
00:06:52 Et ça existe encore énormément.
00:06:54 C'est vrai que mon positionnement par rapport à ça serait plus d'orienter les gens vers
00:06:58 une véritable actualité et juste l'envie de s'informer.
00:07:01 Et après, plus dans le format des chroniques radio que je vais faire de manière hebdomadaire
00:07:07 sur BivreFM.
00:07:08 Là, souvent, comme sur la chronique, on va être sur quelque chose d'un peu plus éphémère
00:07:11 et plus en actualité.
00:07:12 Je vais me permettre, selon les semaines, de parler.
00:07:15 J'ai fait énormément de chroniques, par exemple, au moment du 1er décembre, pour
00:07:20 la lutte contre le VIH, par exemple, la Journée mondiale du droit des femmes aussi.
00:07:26 Dès qu'il y a une actualité très présente là-dessus, ça me permet d'écrire dessus
00:07:29 et ça me permet d'une, de faire rire tout en informant, ce qui est pour moi une bonne
00:07:34 méthode.
00:07:35 Dans mon spectacle, je ne parle pas particulièrement de sexe.
00:07:38 Je ne dis pas que je suis homo, mais j'en parle autant que de mon strabisme et de mes
00:07:41 origines bretonnes.
00:07:42 D'accord.
00:07:43 J'en profite pour dire que le strabisme n'est pas une position du Kamasutra.
00:07:47 Non.
00:07:48 C'est ce qui est le fait que je filme par en dessous.
00:07:55 C'est bon, salut.
00:07:58 Mais c'est vrai que l'humour, en tout cas, la tonalité positive et l'humour, c'est
00:08:06 une manière de déclencher effectivement une discussion, une conversation.
00:08:10 Et il y a des gens qui sont soit timides, soit réfractaires ou soit effectivement
00:08:16 qui trouvent que ce type de sujet peut être anxiogène.
00:08:18 C'est un bon levier quand même, généralement, je trouve, pour faire passer des messages.
00:08:25 Et notamment, tu parlais du VIH.
00:08:27 Je voudrais savoir que le 190, du coup, œuvre plus particulièrement par rapport à ça.
00:08:33 À l'origine, le 190 a été créé il y a un peu plus d'une dizaine d'années.
00:08:37 Et l'objet, c'était de répondre à une problématique.
00:08:39 Parce que c'est des médecins, c'est à l'origine Michel Oyon, médecin infectiologue,
00:08:42 qui a voulu créer un espace, un safe place pour les personnes séropositives.
00:08:48 Mais aussi les personnes LGBT qui n'étaient pas reçues de manière bienveillante et informées
00:08:54 dans des structures plus classiques, hospitalières, cliniques ou autres.
00:08:58 Et l'idée, c'était justement, principalement avec les personnes séropositives,
00:09:02 mais aussi justement faire des dépistages pour détecter les personnes séropositives ou non.
00:09:09 Et l'actualité, l'activité du centre a évolué justement avec l'évolution des mœurs,
00:09:15 des épidémies, etc.
00:09:17 Et donc aujourd'hui, ils se sont complètement élargis sur tout un tas de choses.
00:09:21 Donc, il y a toujours les suivis des personnes qui vivent avec le VIH.
00:09:25 Il y a aussi énormément de dépistages.
00:09:27 Ils ont eu l'agrémentation Cégid, les centres d'information en dépistage gratuit.
00:09:31 Je le dis dans le désordre, mais c'est ça le truc.
00:09:34 Et là, pour le coup, c'est des dépistages gratuits, anonymes si besoin, etc.
00:09:38 Ce qui permet de toucher aussi des gens qui n'ont jamais fait de dépistage
00:09:42 et qui sont un peu frileux vis-à-vis de ça, qui ne veulent pas en parler,
00:09:45 alors un généraliste et tout.
00:09:47 Et il y a aussi eu tout un élargissement de l'offre avec la sexologie.
00:09:52 Donc là, vraiment, pas du tout.
00:09:54 Enfin, c'est du paramédical, ou médical, je n'ai pas les bons termes,
00:09:58 mais en tout cas, c'est vraiment plutôt l'ordre qui pourra nous dire.
00:10:01 Mais la sexologie est très importante justement sur un positionnement personnel,
00:10:05 de couple, etc.
00:10:07 Et pas forcément LGBT d'ailleurs.
00:10:09 Le centre a été créé pour les LGBT,
00:10:12 mais pour les gens qui ont besoin d'un espace où on n'est pas dans le jugement.
00:10:16 L'idée, c'est que si quelqu'un arrive en consultation
00:10:19 et annonce qu'il a eu 50 partenaires dans le mois ou 1000 dans l'année,
00:10:23 le problème, ce n'est pas de dire que vous avez des pratiques
00:10:26 complètement déviantes ou quoi que ce soit, c'est un fait.
00:10:28 Et on s'adapte en fonction.
00:10:31 Et c'est vrai.
00:10:32 Il y a eu aussi de la dictologie,
00:10:37 avec les problématiques dont on parlera certainement tout à l'heure,
00:10:40 de chemsex ou autres, des pratiques qui sont en pleine explosion en ce moment.
00:10:44 Et l'arrivée de la PrEP, un traitement préventif contre le VIH aussi,
00:10:48 a complètement boosté l'activité du centre.
00:10:52 D'accord.
00:10:53 OK.
00:10:54 Avant effectivement de rentrer,
00:10:56 parce que je trouve ça intéressant de parler de la PrEP,
00:10:58 qui n'est pas forcément très connue encore.
00:11:00 Il y a aussi des problématiques d'addiction,
00:11:03 notamment liées au contexte d'isolement social qu'on a connu,
00:11:06 qu'on connaît encore un peu.
00:11:08 Juste, tu parlais de sexologie.
00:11:11 Laure, est-ce que tu peux en dire plus ?
00:11:15 Parce que moi, en termes de discipline,
00:11:17 je ne sais pas comment on appelle, sexologie, sexothérapie,
00:11:21 qu'est-ce que ça s'appelle ?
00:11:22 En termes de pratiques, sexologie, ça va être compliqué à associer.
00:11:24 Alors déjà, il y a deux termes.
00:11:27 Il y a sexologie et sexothérapeute.
00:11:30 La sexologie, elle va être théoriquement...
00:11:35 Alors après, il y a encore des guerres de clochers sur les termes.
00:11:38 Elle va être pratiquée par des personnes qui ont une formation médicale.
00:11:42 Ce sont donc des médecins qui vont répondre aux problématiques d'ordre sexuel
00:11:48 en engageant notamment les problématiques physiologiques.
00:11:52 Est-ce que cette problématique aujourd'hui,
00:11:54 est-ce que tu as des difficultés reptiles ?
00:11:56 Est-ce que ton trouble de vaginisme, ton trouble de lubrification,
00:12:00 ton trouble du désir, il est lié à un dysfonctionnement médical ?
00:12:03 Parce qu'on engage quand même des organes vitaux.
00:12:06 Donc on peut avoir des soucis avec ces organes vitaux.
00:12:09 Donc ça, ce sera de la sexologie.
00:12:12 Et de fait, comme pendant très longtemps,
00:12:14 il n'y avait pas vraiment de réponse psychologique,
00:12:16 la sexologie était aussi un premier moyen de parler de sa sexualité
00:12:21 avec quelqu'un d'autre que son ami, sa famille, son père, sa mère
00:12:26 et son médecin généraliste.
00:12:27 La sexothérapie, donc c'est là où moi je me positionne.
00:12:30 Je ne suis pas médecin et je vais vraiment poser,
00:12:34 interroger ce qui se passe au niveau du premier organe sexuel,
00:12:37 à savoir le cerveau et l'esprit.
00:12:38 Qu'est-ce qui fait que les mêmes problématiques
00:12:41 que tu vas pouvoir mener chez le sexologue,
00:12:43 tu vas le résoudre chez le sexothérapeute
00:12:48 parce que si à un moment donné, il y a quelque chose qui te bloque
00:12:50 dans tes peurs, dans tes représentations,
00:12:53 dans tes croyances, dans ton expérience de vie,
00:12:55 dans plein de choses, alors ça va engager des comportements
00:12:59 qui vont limiter la sexualité et le plaisir épanoui.
00:13:03 - En fait, effectivement, c'est un peu ce qu'on avait vu
00:13:08 sur les croyances limitantes de manière générale,
00:13:10 et du coup qui s'applique également à notre rapport à la sexualité.
00:13:17 - Exactement.
00:13:19 Alors justement, quand on parle de sexo, de sexualité,
00:13:21 je trouve que c'est un sujet absolument passionnant
00:13:24 et j'adore ce métier,
00:13:25 parce que c'est un endroit qui est vraiment à la rencontre
00:13:28 de manière très intense et très contrastée de toutes les corollaires,
00:13:32 psychologique, sociologique, éducative, expérimentale,
00:13:36 et en même temps, comme c'est encore hyper tabou,
00:13:40 c'est vraiment enfoui très très profond,
00:13:42 et du coup, il y a des choses qui vont venir,
00:13:47 des comportements à surface qui vont empêcher de se vivre librement.
00:13:50 Donc dans les croyances limitantes,
00:13:52 pour reprendre à l'émission qu'on avait faite,
00:13:54 est-ce que je suis désirable, est-ce que mon corps est différent ?
00:13:58 Tout à l'heure quand Johan disait "tiens, au 190, on a ouvert vers d'autres accueils",
00:14:03 c'est aussi parce qu'il y a plein d'endroits,
00:14:05 dès qu'on est un petit peu différent,
00:14:07 on va se le faire laminer, victimiser, culpabiliser,
00:14:12 je pense notamment à la grossophobie dans certains milieux médicaux,
00:14:16 où du coup on commence par culpabiliser la personne,
00:14:19 du coup ces gens-là, ils ne vont plus s'occuper d'eux,
00:14:22 ils ne vont plus consulter.
00:14:23 Donc c'est là où il y a des espaces dans lesquels la parole est libre,
00:14:27 quel que soit ton corps, tes croyances, ton orientation, etc.
00:14:31 Ok, en fait c'est pour te reprendre le pouvoir ou la capacité
00:14:37 de te définir toi-même comme tu as envie de te définir.
00:14:41 Exactement.
00:14:42 Et puis faire le point, parce que très souvent...
00:14:45 C'est un peu ce qui est en charge en fonction aussi.
00:14:47 Oui.
00:14:48 Oui, en fonction.
00:14:49 Parce qu'une mauvaise expérience, comme disait Laure,
00:14:51 une mauvaise expérience peut faire que quelqu'un sort d'un parcours médical
00:14:53 en deux secondes.
00:14:54 Un médecin au minimum un peu dans le speed qu'il ne considère pas,
00:14:59 déjà c'est désagréable pour n'importe qui.
00:15:01 Alors imaginez quand on est jugé sur une caractéristique physique,
00:15:05 sexuelle ou autre, on peut ne plus y aller et se mettre en danger du coup.
00:15:09 Bah oui, se mettre en danger ou après effectivement,
00:15:13 ou avoir une vie pleine d'embûches et une vie un petit peu courée.
00:15:16 Si on refait du lien avec le lettre qu'on avait fait sur les croyances,
00:15:20 d'une phrase dite, une fois, ça a duré quatre secondes,
00:15:23 ça pourrit une vie entière.
00:15:25 Donc ça passe par des "je trouve que ton sexe sent fort aujourd'hui",
00:15:29 ça passe par des "dis donc t'es une petite bite",
00:15:31 ça passe par des "dis donc t'es en surpoids, tu vas jamais te tenir sur la table du génico".
00:15:35 Et ça, c'est pas des vannes, c'est des choses que j'entends tous les jours,
00:15:40 d'âge différent, d'éducation différente.
00:15:43 Donc nous on est là pour démonter ça et dire "ok, on met tout à plat,
00:15:49 on prend le légo, on met les briques au sol et puis on refait un autre légo qui marche mieux".
00:15:53 Et ça, on en parlait aussi en préparant ce live, Yvanne,
00:15:58 il y a effectivement de manière générale, on entend toutes et tous des phrases
00:16:03 qui sont violentes, ce n'est pas des petites phrases anodines,
00:16:06 c'est des phrases qui laissent des souvenirs malheureusement impérissables.
00:16:12 Mais aussi pour les communautés LGBTQ,
00:16:17 il y a aussi effectivement la façon dont la société est quand même définie
00:16:22 et se perçoit et perçoit tout le monde de manière quasi hétéronormée.
00:16:25 Et donc du coup, on projette aussi nos façons de nous définir sur tout le monde,
00:16:33 alors que ce n'est pas valable pour tout le monde.
00:16:34 Je sais que tu parlais tout à l'heure de "qui fait l'homme, qui fait la femme", etc.
00:16:38 C'est des choses effectivement, j'imagine, que vous rencontrez souvent
00:16:42 et qui marquent malheureusement les LGBT.
00:16:45 Avec toute la construction, à titre perso, je ne pourrais parler que du G, de LGBT,
00:16:50 mais pour avoir rencontré énormément de personnes aussi, de par le centre,
00:16:54 et puis toutes les activités, j'ai animé par deux fois le podium de la Pride.
00:16:58 Donc j'ai eu un peu du monde et j'ai fait d'ailleurs de la prévention contre le VIH.
00:17:03 On avait organisé un karaoké géant sur Queen, c'était magnifique.
00:17:08 Mais bon, au-delà de ça justement, oui, on a hérité de deux choses,
00:17:12 c'est-à-dire que la personne LGBT va se construire déjà seule,
00:17:14 parce qu'elle n'a pas un enfant victime de discrimination.
00:17:19 Et sur un schéma classique, quand il rentre chez lui,
00:17:21 il est avec ses parents qui sont victimes de racisme comme lui,
00:17:24 ou de sémitisme comme lui, alors que la jeune LGBT va entrer chez lui et elle,
00:17:30 et elle va être seule.
00:17:32 Donc c'est une construction qui est très solitaire,
00:17:35 et le côté hétéronormé prédomine.
00:17:39 La question qu'on entend souvent, "qui fait l'homme, qui fait la femme",
00:17:43 c'est là déjà les misogynes, et enfin, elle est horrible cette question.
00:17:47 Mais malheureusement, on a aussi gardé des termes,
00:17:50 mais qui sont tout à fait acceptés par la communauté,
00:17:53 comme actifs-passifs, donneurs-receveurs.
00:17:57 L'impression de passivité est quand même terrible.
00:18:00 C'est au-delà de l'étoile de mer, je pense que ça laisse des marques aussi derrière,
00:18:06 et surtout c'est très limitant.
00:18:07 C'est-à-dire que c'est vraiment des catégories qu'on peut précocher sur son profil,
00:18:11 sur les applis de rencontre, etc.
00:18:13 C'est vraiment des cases pour, que sais-je, une efficacité,
00:18:17 pas de perte de temps, et être dans une société rentable, on va dire.
00:18:23 Et ça casse complètement des choses.
00:18:25 On s'enferme dans des besoins comme ça, et des définitions qui sont hyper limitantes.
00:18:31 Ouais, qui sont limitables, ouais.
00:18:33 C'est hyper limitant, et puis en plus, c'est faux.
00:18:35 C'est-à-dire que ça sous-entendrait que celui qui est pénétrant,
00:18:40 il est forcément dominant, il est forcément actif.
00:18:44 C'est un peu ça ce qu'il y a derrière.
00:18:45 Ce qui n'a absolument aucun sens, parce que, que ce soit un homme ou une femme,
00:18:50 quand un pénis est traversant ou un sextoy, c'est parce qu'il y a aussi un spectre qui l'attrape.
00:18:55 J'aime bien cette médaphore de dire "Tiens, regarde, si ça c'est le pénis,
00:18:58 et là c'est le spectre, que ce soit l'anus ou le vagin, qui prend l'autre ?"
00:19:02 Et je trouve que ça met bien un peu les trucs en perspective,
00:19:07 parce que ça veut bien dire qu'on est deux, ou peut-être plus, hein.
00:19:11 Deux, ou cinq ou dix ou vingt, mais en tout cas,
00:19:13 chacun est actif et proactif dans ce qui est en train de se passer.
00:19:16 Et s'il y a une passivité, c'est parce qu'elle est désirée.
00:19:19 Même si elle n'est pas forcément mise en mots, il y a des choses qui se mettent comme ça.
00:19:24 Sauf si il y a un biais cognitif, il y a un travers qui s'est mis en place,
00:19:28 et du coup ça devient une souffrance.
00:19:30 Mais la réalité ressentie, c'est pas du tout passif ou actif.
00:19:34 - C'est vrai qu'il y a plein de termes qui commencent à éclore aussi,
00:19:38 pour rendre ça un peu plus riche, mais il y a des termes comme "power bottom",
00:19:41 donc le passif, mais qui prend le pouvoir, qui est dominant, tout ça.
00:19:45 Du coup, toutes les déconnaisons existent, quoi.
00:19:47 Mais on n'en est pas juste à "tiens, rencontrons-nous et on verra bien".
00:19:51 On fait ce qu'on peut avec ce qu'on a, et puis le but c'est de passer un bon moment.
00:19:55 Ça c'est pas du tout la porte d'entrée, en tout cas, de son mauvais jeu.
00:19:58 - Ouais, ouais, tout est très normé, et comme tu disais effectivement,
00:20:02 Johan, tu coches les cases, notamment sur ton profil, sur Grindr, etc.,
00:20:06 sur les applis, et je dirais que ça te met dans une position,
00:20:10 officiellement, qui peut être enfermante.
00:20:13 - Ouais.
00:20:14 - Bienvenue, bienvenue à toutes et bienvenue à tous.
00:20:16 Je vois que vous êtes nombreux à rejoindre le live.
00:20:20 Juste pour celles et ceux qui viennent d'arriver,
00:20:23 en fait on parle de sexualité et de santé mentale avec Johan et avec Laure.
00:20:28 Donc n'hésitez pas à nous poser vos questions au fil de la vidéo, du live.
00:20:34 On est vraiment là pour ça.
00:20:36 Laure, tu parlais de biais cognitif, là il y a deux secondes.
00:20:39 - Ouais, c'était pour faire ma savante.
00:20:42 - Ouais, alors du coup, moi j'ai pas compté.
00:20:44 - Ouais, c'était pour savoir si t'avais suivi.
00:20:47 J'adore.
00:20:49 Alors, qu'est-ce que c'est un biais cognitif ?
00:20:51 C'est quand t'as entendu une phrase, et derrière tu vas justement
00:20:55 en faire une généralisation ou une distorsion,
00:20:58 ou derrière tu vas en créer des omissions.
00:21:02 Et en fait, ça fait que quand tu vas entendre qui est pénétrant,
00:21:08 et bien derrière le biais cognitif c'est si je suis pénétré,
00:21:12 c'est que je suis passif, et donc peut-être que dans la vie je suis insoumis,
00:21:17 dans ma sexualité je suis insoumis, et donc peut-être que dans la vie c'est le cas aussi.
00:21:21 Et si j'en parle à mon médecin, il va dire que c'est de ma faute.
00:21:24 Donc on voit, c'est tous les chemins qui se font.
00:21:27 Donc en fait, à chaque fois qu'on vit une expérience,
00:21:30 on la connecte, touc, à autre chose, on la réassocie, on lui donne du sens,
00:21:34 c'est le processus interne en fait, on en crée des conclusions,
00:21:37 et ensuite ces conclusions elles vont venir se répéter un petit peu tout le temps,
00:21:41 c'est la disquette quoi, c'est voilà.
00:21:43 T'as une expérience, t'en as tiré une conclusion, ça t'a lancé une application,
00:21:47 et cette application va se relancer automatiquement,
00:21:49 bah à chaque fois t'entendras une phrase, ou tu seras dans une situation qui sera similaire.
00:21:55 D'accord.
00:21:56 Et par exemple, de nos anciens, alors après c'était merveilleux hein,
00:22:01 ce qu'ils ont fait, Master & Johnson, et je pense aux premiers travaux de Kinsley,
00:22:05 qui étaient les premiers en fait, au siècle dernier, à faire des études,
00:22:10 et psychologiques, et physiologiques sur ce qui se passait lors de la sexualité,
00:22:13 mais ils ont étiré un modèle, qui certes était formidable pour l'époque,
00:22:17 c'était déjà une révolution de poser ça,
00:22:19 mais qui emmène ces biais dont on parle depuis tout à l'heure.
00:22:23 Ce modèle c'était de dire qu'il y avait une phase d'excitation,
00:22:27 avec des préliminaires, que ensuite il y avait une montée,
00:22:30 alors je le fais dans, je sais pas dans le sens du, je sais plus dans quel sens.
00:22:34 De l'écran.
00:22:35 Mais qu'il y avait une montée d'excitation comme ça,
00:22:37 qui amenait une phase de plateau,
00:22:39 qui ensuite nous emmenait à une phase orgasmique,
00:22:41 avec une période réfractaire derrière.
00:22:43 Et comme si en fait, chaque scénario, chaque jeu érotique,
00:22:49 devait se dérouler selon ce principe-là,
00:22:53 avec ces jeux de, dans les préliminaires, il y a potentiellement des rapports bucaux,
00:22:59 mais en tout cas, tout vise ensuite à amener une pénétration.
00:23:02 On était encore sur des choses où tout se mélangeait quoi.
00:23:05 Est-ce que l'orgasme chez une femme, il est forcément vaginal ?
00:23:08 On sait qu'aujourd'hui ça n'a plus de sens,
00:23:10 c'est le clitoris et les parties internes du clitoris qui l'emmènent.
00:23:13 Et tout ça en fait, ça associé à une culture, à une éducation,
00:23:19 et à un ensemble de religions, amène des commentaires,
00:23:22 comme on en a parlé tout à l'heure avec Johan.
00:23:25 Et d'ailleurs, tu disais aussi que le terme préliminaire,
00:23:30 en fait, il n'est même pas pertinent, finalement, dans nos rapports.
00:23:36 Mais oui, ça pose…
00:23:37 C'est sa commençante en fait.
00:23:38 Maintenant Christelle, ça commence.
00:23:40 Alors qu'on se regarde et qu'on se dit "mais qu'est-ce qui nous arrive ?"
00:23:44 À partir du moment où on engage du fantasme,
00:23:50 on est déjà dans l'érotisme.
00:23:52 Alors qu'est-ce qui fait qu'on est en train de faire l'amour ?
00:23:56 Alors chacun peut le définir selon ses critères.
00:24:00 Mais ça veut dire qu'il y a préliminaire,
00:24:03 ça sous-entend qu'il y a forcément une autre phase après.
00:24:06 Et c'est là où c'est dérangeant,
00:24:08 parce qu'on peut très bien avoir un moment érotique merveilleux
00:24:11 sans aucune pénétration, par exemple.
00:24:13 Il y a tout un champ érotique extra,
00:24:16 qui est complètement cérébral,
00:24:18 qui est non génital,
00:24:20 et qui est extrêmement satisfaisant pour les personnes qui la pratiquent.
00:24:23 Donc quand on s'extrait de ce schéma,
00:24:26 ça permet d'avoir une sensualité, une sexualité,
00:24:29 qui peut s'ouvrir vers d'autres choses.
00:24:32 Ça ne veut pas dire, encore une fois,
00:24:33 que tout le monde doit faire différemment.
00:24:35 Mais en tout cas, ça se dérogeait sur le fait
00:24:37 que ce n'est jamais qu'un schéma.
00:24:39 Est-ce qu'on est forcé de faire un triple à dessert ?
00:24:42 Ouais.
00:24:44 On peut aimer que le dessert.
00:24:46 Ou que l'entrée.
00:24:48 Ça dépend.
00:24:50 Et du coup, ce genre de questions,
00:24:52 vous les abordez aussi au 190 ?
00:24:54 Oui, complètement.
00:24:56 En sexologie, il va y avoir un suivi psychosexo,
00:25:00 notamment dans le cadre d'abus.
00:25:02 C'est-à-dire que des gens qui ont été,
00:25:05 comme disait Laure, sur ce qui est considéré
00:25:07 comme des préliminaires,
00:25:09 mais qui, pour eux, étaient suffisamment satisfaisantes.
00:25:12 Et je ne me sens pas bien,
00:25:15 parce que j'ai eu un rapport.
00:25:17 À la base, je voulais juste que ce soit des bisous.
00:25:19 Et au final, ça allait plus loin.
00:25:20 Mais en même temps, je l'avais bien cherché, etc.
00:25:22 On a des gens à écouter,
00:25:24 les aider à comprendre aussi ces schémas-là.
00:25:26 Et effectivement, préliminaire implique une suite.
00:25:29 Il y a beaucoup de choses dans les mots
00:25:30 et dans les pratiques qui font que les gens
00:25:33 ne savent plus trop où se passe
00:25:35 ce que disait Laure aussi,
00:25:37 quand on préparait l'émission,
00:25:38 la zone grise du consentement.
00:25:40 En psychosexo, il y a beaucoup de choses comme ça.
00:25:44 Et après, sur les pratiques sexuelles,
00:25:46 c'est vrai que l'objectif du 190,
00:25:48 ça va être de dépister principalement des IST, MST.
00:25:51 Il y a quand même une vraie visée
00:25:53 de casser des chaînes de contamination.
00:25:55 Mais ces questions de sexualité, de désir,
00:25:58 elles sont tout le temps présentes.
00:25:59 De désir, de positionnement
00:26:01 et de fluctuation de la sexualité.
00:26:03 On peut être asexué pendant une période
00:26:06 et puis être très...
00:26:07 se sentir passif à un moment,
00:26:09 se sentir actif à un autre.
00:26:11 Et voilà.
00:26:12 Donc, oui, c'est complètement évoqué souvent.
00:26:14 Et c'est vrai que les mots déterminent
00:26:16 tellement de choses, surtout que...
00:26:18 Déjà, il faut déjà avoir accès à ces mots.
00:26:20 Ça passe par l'éducation.
00:26:21 Mais quand on ne l'a pas et qu'en plus,
00:26:23 on ne nous informe pas et on nous juge,
00:26:25 ça peut vite devenir compliqué
00:26:27 dans un parcours médical.
00:26:29 Oui.
00:26:30 Oui, oui.
00:26:31 Ça pose...
00:26:32 Il y a plein de choses qui existent.
00:26:34 La fameuse zone grise qu'on dit et qu'on dit,
00:26:37 c'est une zone qui est particulière
00:26:39 et passionnante parce que
00:26:41 dans les règles du consottement,
00:26:43 il y a quelque chose qui est fondamental,
00:26:45 c'est révocable à chaque instant.
00:26:47 Et donc, effectivement,
00:26:48 dans ce qui va être engagé
00:26:50 dans un début d'une sensualité,
00:26:52 d'un fantasme, d'un désir,
00:26:54 n'est pas forcément voué
00:26:56 à aller vers le geste d'après
00:26:58 qui va emmener à l'orgasme
00:27:00 de l'un des deux,
00:27:01 surtout si c'est subi.
00:27:02 Mais ce que ça pose après comme question,
00:27:04 et c'est les problématiques
00:27:06 que je rencontre aujourd'hui au cabinet,
00:27:08 c'est comment fait-on pour savoir
00:27:09 si on est dans le bon endroit du consentement ?
00:27:11 Est-ce qu'il faut toujours le revalider ?
00:27:13 Et alors, quelqu'un peut se dire
00:27:15 « Est-ce que ça ne casse pas un peu le trip ? »
00:27:17 « Ça va ? »
00:27:18 « Encore ? »
00:27:19 « Là, je peux ? »
00:27:20 « Ah, tu es... »
00:27:21 Donc, c'est tout un...
00:27:23 C'est là où on se rend compte vraiment
00:27:25 de l'importance de la co-création
00:27:27 en matière de sensualité et de sexualité
00:27:29 pour qu'elle soit bien vécue, en fait.
00:27:31 Que c'est un échange en permanence,
00:27:33 sans forcément devoir demander...
00:27:35 Et la moustache, je peux la toucher, à quoi ?
00:27:37 [Rires]
00:27:39 Mais par rapport à ce point du consentement,
00:27:44 on en a beaucoup parlé,
00:27:46 notamment cette année,
00:27:48 notamment par rapport à l'inceste,
00:27:50 notamment aussi par rapport aux femmes
00:27:53 et à des situations de harcèlement
00:27:56 qui ont été mises à jour.
00:27:59 Mais j'imagine aussi que vous aussi,
00:28:02 vous rencontrez, soit en 90,
00:28:04 soit dans ton cabinet,
00:28:06 alors des personnes qui sont un peu paumées
00:28:10 et qui ne savent plus comment s'y prendre.
00:28:12 Et je pense notamment, effectivement,
00:28:14 peut-être plus aux mecs hétéros
00:28:16 par rapport à cette question du consentement.
00:28:19 Est-ce que c'est un élément
00:28:21 qui revient souvent dans tes consultations ?
00:28:23 - Ah, moi, oui, beaucoup.
00:28:25 Oui, beaucoup chez les hommes.
00:28:27 Alors, il y a ceux...
00:28:29 Alors, chez les hommes et chez les femmes.
00:28:31 Mais ce qui est vrai, c'est qu'aujourd'hui,
00:28:33 la problématique du consentement,
00:28:35 ça reste tabou,
00:28:37 et de l'agression, c'est tabou.
00:28:39 Mais souvenons-nous que c'est encore plus tabou
00:28:41 chez les hommes.
00:28:43 Donc, la difficulté de parler de l'abus
00:28:45 chez les hommes,
00:28:47 que ça ait été subi ou commis.
00:28:50 Commis, je m'explique.
00:28:52 C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
00:28:54 j'ai beaucoup d'hommes qui arrivent
00:28:56 en me disant "Moi, je vois le #MeToo,
00:28:58 on me parle de zone grise,
00:29:00 on me parle de culture du viol,
00:29:02 qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
00:29:04 Moi, j'ai grandi en regardant Anne Solo
00:29:06 rouler des pelles à la princesse Leïa
00:29:08 sans lui demander son accord,
00:29:10 et on m'a dit que c'était comme ça que je serais sexy.
00:29:12 Et maintenant, je ne sais plus quoi en faire."
00:29:14 Donc, du coup, il y a une perte
00:29:16 des power-modes personnels,
00:29:18 de sexualité, on ne sait plus comment toucher l'autre.
00:29:20 Et de l'autre côté,
00:29:22 j'ai des femmes qui disent
00:29:24 "Moi, inversement, j'ai envie
00:29:26 que mon mec,
00:29:28 il arrive et qu'il fasse le plombier
00:29:30 du film de boules des années 80."
00:29:32 Donc, tout ça ne veut pas dire
00:29:34 que ça ne doit pas se faire,
00:29:36 se vivre,
00:29:38 mais ça remet, encore une fois,
00:29:40 la question de comment vous communiquez
00:29:42 ensemble sur ce qui vous plaît,
00:29:44 ce qui ne vous plaît pas,
00:29:46 et que rien n'est jamais acquis.
00:29:48 Et comme c'est éducatif,
00:29:50 le système neurologique qui récompense
00:29:52 le désir, il s'éduque, il n'y a pas "c'est comme ça".
00:29:54 Ça veut dire que ce qui ne t'a pas
00:29:56 plu un jour peut te plaire le lendemain,
00:29:58 ce qui ne t'a plus un jour ne peut plus te plaire
00:30:00 le lendemain. On va avoir des sexualités
00:30:02 au prisme d'une vie.
00:30:04 Donc, ça se teste, il faut tout le temps
00:30:06 être en train de tester. Et est-ce que
00:30:08 chacun se sent libre et légitime
00:30:10 de se tester sans craindre
00:30:12 d'être un bourreau ? Moi, j'ai vraiment
00:30:14 rencontré des hommes au cabinet qui me disaient
00:30:16 "mais j'ai l'impression d'être
00:30:18 le maudit". C'était vraiment
00:30:20 ultra compliqué pour eux.
00:30:22 Et ça veut bien dire qu'on doit
00:30:24 tous déconstruire
00:30:26 et reconstruire ensemble la relation
00:30:28 à l'autre. C'est un vrai phénomène de société,
00:30:30 dans les sketchs qu'ils vont proposer
00:30:32 sur les plateaux,
00:30:34 même dans le cadre de l'école,
00:30:36 beaucoup de questions de garçons,
00:30:38 mais aussi de femmes, sur c'est quoi le consentement,
00:30:40 ironiser totalement sur le fait,
00:30:42 utiliser l'ordre en plein acte,
00:30:44 est-ce que je demande entre chaque
00:30:46 d'ailleurs, est-ce que je demande
00:30:48 le consentement permanent ? Ça génère énormément
00:30:50 de réflexions et de
00:30:52 blagues aussi, pour l'ironiser au maximum
00:30:54 et m'en parler. Mais il se passe
00:30:56 vraiment quelque chose.
00:30:58 Là, on est vraiment dans la décennie
00:31:00 de ce sujet, je dirais
00:31:02 que c'est peut-être l'affaire
00:31:04 des SK et l'affichette au dialogue qui a lancé
00:31:06 ce travail. Depuis, on voit
00:31:08 que chaque année, on porte
00:31:10 sa libération de parole, ce qui est bien,
00:31:12 mais ce qui, de fait, nécessite une
00:31:14 mise à jour et de la communication.
00:31:16 - Oui, et de poser
00:31:18 la question. - De ne pas savoir si c'est bien et de poser la question,
00:31:20 tout simplement. Pas que le consentement,
00:31:22 mais plutôt que "ouh là là, c'est quoi
00:31:24 tout ça ?", c'est juste de se dire, bon,
00:31:26 à chaque époque, à ces
00:31:28 nouveautés, ces révolutions,
00:31:30 et en général, dans le bon sens,
00:31:32 j'imagine bien qu'à l'époque, du droit de vote
00:31:34 pour les femmes,
00:31:36 dans les premiers mois, ils n'étaient pas hyper à l'aise
00:31:38 avec ça. - Moi, je me demande
00:31:40 toujours comment je dois voter.
00:31:42 - Ah oui, non, non, mais je t'expliquerai. Je te ferai
00:31:44 du "mindsplanning" là. - Ah, merci.
00:31:46 Merci, toi, homme, de pouvoir
00:31:48 me bloquer. - Ah, ma nouvelle
00:31:50 espèce de...
00:31:52 Mais...
00:31:54 - Et
00:31:56 aussi, par rapport
00:31:58 aux
00:32:00 générations,
00:32:02 tout évolue, et c'est tant mieux,
00:32:04 et les questions ne sont pas les mêmes.
00:32:06 Et
00:32:08 par rapport, effectivement,
00:32:10 à tout ce qui est MST,
00:32:12 maladie, et compagnie,
00:32:14 moi, en préparant le sujet, puis en préparant
00:32:16 la newsletter de ce matin,
00:32:18 je me rends compte
00:32:20 que, ben voilà, sur Instagram,
00:32:22 on te parle, effectivement, du consentement,
00:32:24 on te parle de la culture du viol,
00:32:26 on te parle du plaisir, etc.
00:32:28 Alors, par contre, le VIH,
00:32:30 en tout cas,
00:32:32 après les...
00:32:34 Les personnes nées après les années 95,
00:32:36 on en parle beaucoup moins, et
00:32:38 j'ai l'impression que c'est
00:32:40 effectivement un peu devenu...
00:32:42 Ben, en fait, comme quoi, effectivement,
00:32:44 le VIH s'était réglé, on avait trouvé un vaccin.
00:32:46 Mais c'est pas le cas.
00:32:48 Je sais pas, toi,
00:32:50 Ivan, ton expérience, c'est quoi
00:32:52 tes retours par rapport
00:32:54 à ça ? - Alors, il y a effectivement quelque chose de très générationnel.
00:32:56 Après, la culture pop est un peu en train
00:32:58 de se bouger aussi sur
00:33:00 notamment les séries,
00:33:02 quand je vois les séries comme "Sex Education"
00:33:04 ou des choses comme ça,
00:33:06 j'aurais grandi avec ça, je pense que ça m'aurait énormément aidé.
00:33:08 Moi, j'avais que "Le Gay" d'Ando Son
00:33:10 et éventuellement "La Petite Sorcière" d'Ando Phi.
00:33:12 Pour avoir des représentations LGBT,
00:33:14 c'était un peu...
00:33:16 C'était un peu léger, alors que là, maintenant, bon ben,
00:33:18 on a tout un tas de représentations, et ça, c'est
00:33:20 merveilleux. Mais sur la question
00:33:22 principale du VIH, effectivement, là,
00:33:24 pour le coup, la culture pop
00:33:26 et cinématographique avait un côté
00:33:28 un peu historique, misérabiliste même.
00:33:30 C'est une époque qui est effroyable, hein.
00:33:32 S'il fallait parler d'une série, la série "It's a sin"
00:33:34 qui est sortie là, il y a quelques mois,
00:33:36 est incroyable. C'est vraiment...
00:33:38 Le pitch, c'est en 1982,
00:33:40 ils arrivent à Londres, le SIDA aussi.
00:33:42 Donc, bim, on y est quand il faut.
00:33:44 Mais...
00:33:46 Et pour devoir de mémoire, parce qu'on n'est plus du tout dans cette actualité-là,
00:33:48 mais ça a été quelque chose
00:33:50 de tellement secret, tellement
00:33:52 traumatisant, et aussi
00:33:54 honteux, parce que le SIDA, associé à la sexualité,
00:33:56 le VIH, associé à la sexualité,
00:33:58 donc, pareil, double peine
00:34:00 sur le côté tabou,
00:34:02 de fait, de la société qui ne veut pas parler
00:34:04 de sexe, et encore plus,
00:34:06 d'une maladie de sexe,
00:34:08 la porte de "Bien fait pour toi,
00:34:10 t'avais qu'à pas faire du sexe",
00:34:12 elle était vite... On se la prenait vite dans la tronche, quoi.
00:34:14 - Ouais. - Alors qu'effectivement,
00:34:16 justement, par rapport aux IST, MST
00:34:18 et VIH,
00:34:20 il y a... Ce que je dis souvent, c'est que
00:34:22 tout va mieux.
00:34:24 C'est-à-dire que tout va bien, mais tout va mieux.
00:34:26 C'est-à-dire que tout se dépiste,
00:34:28 tout, ou presque, se traite,
00:34:30 c'est-à-dire que même aujourd'hui, les personnes vivant avec le VIH,
00:34:32 et ça, moi, je le déplore
00:34:34 totalement, il n'y a aucune campagne,
00:34:36 les clichés sur le SIDA, de "tu vas mourir",
00:34:38 etc., c'est terrible,
00:34:40 ça pousse des gens à pas se dépister parce qu'ils ont peur,
00:34:42 alors que, justement, si on leur disait juste
00:34:44 "si vous êtes dépisté, vous êtes séropositif",
00:34:46 aujourd'hui, vous avez un traitement qui ne
00:34:48 correspond pas du tout à 15 000
00:34:50 comprimés par jour,
00:34:52 comme on a pu le voir au début des années 90,
00:34:54 c'était il y a 30 ans, les gars,
00:34:56 et aujourd'hui,
00:34:58 c'est un cachet par jour,
00:35:00 et encore, c'est pas plus
00:35:02 contraignant que des antihistaminiques ou quelque chose comme ça,
00:35:04 les effets secondaires sont...
00:35:06 il y a un suivi qui permet de maîtriser
00:35:08 les effets secondaires, mais il n'y en a pas,
00:35:10 et surtout, une personne séropositive
00:35:12 sous traitement, au bout d'un moment,
00:35:14 très vite, en deux mois, elle obtient
00:35:16 ce qu'on appelle une charge
00:35:18 virale indétectable, ça ne veut pas dire
00:35:20 que le virus n'est plus là, ça veut dire que la charge virale
00:35:22 est quasi nulle, et donc la personne
00:35:24 séropositive peut coucher
00:35:26 sans préservatif,
00:35:28 et la personne séronégative, elle ne lui transmettra
00:35:30 pas le VIH. Le VIH
00:35:32 est en état de...
00:35:34 pas de veille, mais complètement contrôlé, quoi.
00:35:36 D'accord. C'est d'ailleurs le principe
00:35:38 de la PrEP qui est pris dans l'autre sens,
00:35:40 on en parlera tout à l'heure, mais en l'occurrence,
00:35:42 justement, le VIH, c'est vraiment un truc de génération,
00:35:44 c'est-à-dire que tous ceux qui sont nés avec
00:35:46 une éducation sexuelle
00:35:48 dans les années... enfin, qui étaient ados
00:35:50 ou jeunes adultes, ou même adultes,
00:35:52 enfin, tous les gens qui ont connu, en étant
00:35:54 sexués, le VIH SIDA,
00:35:56 ça a été effroyable.
00:35:58 C'est-à-dire que ça associait
00:36:00 vraiment le sexe au mal, quoi, et donc
00:36:02 le mal, MAL,
00:36:04 c'est vraiment le truc horrible.
00:36:06 Et donc,
00:36:08 le boulevard de "bah oui,
00:36:10 c'est sexuel, c'est pas bien, on vous l'avait dit",
00:36:12 c'était open bar, quoi.
00:36:14 Et aujourd'hui, maintenant,
00:36:16 il y a très très peu d'éducation, c'est-à-dire que, bon,
00:36:18 j'ai 37 ans, donc j'ai eu
00:36:20 éducation sexuelle à l'école, avec...
00:36:22 c'était pas sur des bananes, mais c'était sur
00:36:24 les verres en plastique, comment mettre un préservatif,
00:36:26 on a eu énormément, énormément d'éducation
00:36:28 par rapport au préservatif.
00:36:30 Et aujourd'hui, les jeunes générations, le préservatif, c'est...
00:36:32 c'est...
00:36:34 si on n'a pas de pilule du lendemain, c'est juste
00:36:36 par rapport à la grossesse, quoi.
00:36:38 C'est pas de "oui" par rapport au ZST.
00:36:40 Et surtout, on a entendu des choses,
00:36:42 mais c'est pas des cas isolés, on a entendu des choses
00:36:44 comme des jeunes gens
00:36:46 d'une vingtaine d'années qui disent "ben moi, je ne couche
00:36:48 qu'avec des gens de mon âge" pour être sûr de pas avoir
00:36:50 le SIDA.
00:36:52 Et donc, bon, déjà, gros problème de logique,
00:36:54 qu'est-ce qui te dit que tes partenaires
00:36:56 ne couchent pas avec des gens plus vieux si vraiment
00:36:58 le SIDA... et puis le SIDA n'est pas
00:37:00 visio. - Exemple du biais cognitif.
00:37:02 - Oui, exactement.
00:37:04 - Oui, carrément.
00:37:06 - Je ne vois pas, je ne comprends pas.
00:37:08 - Et donc, ça l'a tué, oui, le VIH,
00:37:10 ça avance vraiment très bien, il y a des
00:37:12 phases de vaccins
00:37:14 en cours de test,
00:37:16 il y a l'arrivée de la PrEP, il y a cette histoire d'indétectabilité
00:37:18 qui est juste merveilleuse.
00:37:20 Maintenant, les personnes
00:37:22 qui malheureusement décèdent
00:37:24 des causes du VIH, parce que
00:37:26 pareil, on mélange VIH, SIDA, VIH et le virus,
00:37:28 et SIDA, c'est le stade
00:37:30 dit terminal, on peut aussi en revenir,
00:37:32 etc. Les gens qui meurent
00:37:34 d'une cause du VIH sont
00:37:36 à ce qu'ils n'ont pas été, c'est une précarité
00:37:38 terrible d'un point de vue santé,
00:37:40 ils n'ont pas été détectés,
00:37:42 ils n'ont pas été dépistés, ils ont développé une pathologie
00:37:44 annexe, c'est maintenant que dans ces cas-là
00:37:46 qu'on en meurt,
00:37:48 quand c'est des personnes tout à fait précaires
00:37:50 qui ont malheureusement
00:37:52 une comorbidité ou n'importe quoi,
00:37:54 mais ça, on en parle beaucoup, d'ailleurs,
00:37:56 ça a fait la période du COVID,
00:37:58 etc.,
00:38:00 ça bénéficie aussi de l'éducation sexuelle,
00:38:02 on parle de PCR depuis un an,
00:38:04 alors que la PCR, ça existe depuis
00:38:06 toujours, les cotons tiges,
00:38:08 justement, les IST
00:38:10 se dépistent toutes et on peut
00:38:12 ne pas avoir de symptômes pour ça, moi c'est pour ça que ça me faisait rire
00:38:14 quand tout le monde parlait de PCR,
00:38:16 quand je voyais ma mère parler de PCR, moi le PCR,
00:38:18 je l'associais à autre chose, je l'associais
00:38:20 aux immunités, avec les cotons tiges...
00:38:22 - Arrête de te pleindre avec ta narine !
00:38:24 - Ouais, ben voilà, la narine, il n'y a pas,
00:38:26 parce qu'on rigolait beaucoup
00:38:28 pour les prélèvements rectaux en Chine,
00:38:30 quand ils avaient fait ça, mais effectivement,
00:38:32 la muqueuse rectale est hyper responsive
00:38:34 pour tout ça,
00:38:36 et donc, quand on fait des tests au PCR,
00:38:38 on va l'arranger, donc dans la gorge,
00:38:40 et en rectale, pour
00:38:42 retrouver
00:38:44 que la médias est gonorée.
00:38:46 - C'est deux cotons différents,
00:38:48 je tiens à le dire. - Oui, oui, oui,
00:38:50 c'est très important de les distinguer,
00:38:52 bon c'est pareil, c'est des blagues qu'on fait tout le temps
00:38:54 pour dédramatiser,
00:38:56 donc ne les utilisez pas.
00:38:58 Mais ouais, les tests PCR
00:39:00 existent depuis toujours, en fait c'est juste la méthode,
00:39:02 mais elle nous permet de retrouver
00:39:04 les IST, et l'autre chose
00:39:06 qui est aussi super importante par rapport aux IST,
00:39:08 c'est qu'elles se traitent toutes.
00:39:10 Et il y a plein de choses,
00:39:12 aujourd'hui il n'y a que le VIH, contre lequel on n'a pas
00:39:14 un vaccin ou quelque chose qui l'éradique,
00:39:16 on a quelque chose qui le contrôle totalement,
00:39:18 la thérapie est super efficace pour le contrôler,
00:39:20 on est même à se poser la question,
00:39:22 ce qui est en train de se faire,
00:39:24 une injection mensuelle de traitement
00:39:26 peut suffire aujourd'hui,
00:39:28 donc par rapport à tous les tests qui sont en cours,
00:39:30 les personnes sous trithérapie sont en train de passer
00:39:32 à des médicaments
00:39:34 qui sont tellement puissants,
00:39:36 qu'on a des gens qui ne prennent que 4 jours
00:39:38 sur 7 leurs traitements, et ça suffit.
00:39:40 Ils sont prêts à en prendre plus, etc.
00:39:42 Donc on est sur un allégement thérapeutique aussi.
00:39:44 Et pour toutes les autres IST,
00:39:46 certes c'est chiant d'avoir
00:39:48 une gonorrhée, une chlamydia,
00:39:50 même une syphilis, on peut en parler, parce que j'ai encore
00:39:52 entendu cette semaine que la syphilis n'existait plus.
00:39:54 Non, non, elle est là, les gars,
00:39:56 elle est là, elle est finie.
00:39:58 Et justement, il y a des traitements
00:40:00 pour tout, c'est-à-dire que gonorrhée, chlamydia,
00:40:02 c'est antibio sous forme de piqûres
00:40:04 ou antibiotiques,
00:40:06 c'est pas plus que notite en termes de traitement,
00:40:08 c'est le même truc.
00:40:10 Et puis la syphilis, pareil, c'est une piqûre,
00:40:12 bon, elle fait un petit peu plus mal, mais
00:40:14 c'est réglé. Et même les hépatites,
00:40:16 on en parle très peu, mais les hépatites,
00:40:18 déjà, il faut savoir qu'il y a des vaccins,
00:40:20 on est en pleine période de vaccins, mais la A et la B,
00:40:22 il y a des vaccins. Et pour l'hépatite C,
00:40:24 il y a un traitement
00:40:26 qui est efficace. Donc en fait, tout se traite.
00:40:28 - Ouais, tout se traite.
00:40:30 - Tout se traite, ouais.
00:40:32 Après, c'est bien de dépister, et
00:40:34 je reviens vers un truc sur...
00:40:36 Il se trouve quand même que
00:40:38 dans les communautés hétéros,
00:40:40 c'est encore beaucoup les femmes qui portent
00:40:42 la question
00:40:44 des MST, en tout cas
00:40:46 des protections contre les MST,
00:40:48 qu'il serait quand même de bon ton,
00:40:50 et notamment aussi de la part des médecins,
00:40:52 que lorsqu'on demande très simplement
00:40:54 en fait une ordonnance
00:40:56 pour pouvoir aller se faire dépister de manière globale,
00:40:58 alors certes, heureusement,
00:41:00 il y a des endroits comme le 190, où on peut dire
00:41:02 "Tiens, voilà, je récède,
00:41:04 je me sépare, je vais me relancer dans ma vie,
00:41:06 bon bref, et on fait tout."
00:41:08 Moi, aujourd'hui, je discutais avec
00:41:10 encore une cliente qui a 30 ans,
00:41:12 qui m'a dit quand elle a pu se faire dépister
00:41:14 ses MST, elle et son mec,
00:41:16 il y avait les deux ordonnances
00:41:18 côte-côte, elle, elle en avait
00:41:20 50 à faire, et lui, il en avait 5,
00:41:22 alors qu'il est porteur
00:41:24 des mêmes. Donc
00:41:26 on n'est pas là que pour parler de MST,
00:41:28 pourquoi on parle de ça ? C'est parce que c'est aussi
00:41:30 la porte d'entrée vers une co-responsabilité,
00:41:32 tout le monde est engagé dans sa sexualité,
00:41:34 et c'est comme ça qu'on va la vivre de manière
00:41:36 libérée, donc on dédramatise sur le fait
00:41:38 que c'est génial, on a une réponse
00:41:40 médicale à proposer
00:41:42 à l'ensemble de ce qui est connu,
00:41:44 alors, voilà, après,
00:41:46 il n'empêche que c'est quand même
00:41:48 chiant d'avoir un
00:41:50 MST, on est quand même mieux quand on est sans, mais
00:41:52 se dire, ça me fait penser
00:41:54 à une histoire qu'on avait avec Johan un jour, tu vois, où tu m'as dit
00:41:56 bah oui, dédramatiser ça,
00:41:58 c'est transmissible
00:42:00 comme un rhume, quoi. Donc de pouvoir
00:42:02 se dire, on peut en parler aussi facilement,
00:42:04 du coup, bah la sexualité, elle se vit aussi
00:42:06 facilement, parce qu'elle n'engage pas
00:42:08 les mêmes questions de
00:42:10 est-ce que je vais être enceinte, est-ce que je vais me choper avec la
00:42:12 Mydia, est-ce que je vais faire... On s'en fout,
00:42:14 on y va, on se teste, c'est OK, ça se fait
00:42:16 librement. - Oui, c'est ça, on s'en fout
00:42:18 et tout se traite, surtout, il n'y a pas...
00:42:20 - Tout se traite, oui. - Il n'y a rien de magique.
00:42:22 Et d'ailleurs, pareil, ce que je disais sur
00:42:24 les tests PCR localisés,
00:42:26 on a eu des cas de couples
00:42:28 hétéros qui pensaient
00:42:30 qu'ils étaient à deux doigts du divorce
00:42:32 parce que monsieur était convaincu
00:42:34 que madame le trompait,
00:42:36 parce qu'elle était tout le temps positive
00:42:38 à, je ne sais plus si c'était gonorrhée ou flamédia,
00:42:40 et il s'est avéré que juste en faisant
00:42:42 un dépistage gorge en PCR
00:42:44 chez monsieur, on a découvert que c'est lui
00:42:46 qui l'avait en gorge en asymptomatique
00:42:48 et donc, bah, c'était un cercle
00:42:50 vicieux, comme il ne faisait que traiter sa femme.
00:42:52 - Bah oui. - Elle se soignait
00:42:54 et il a lui refilé en bucovaginal.
00:42:57 Et c'est tout. Et donc,
00:42:59 en fait, justement, sur les dépistages, le fait de dépister
00:43:01 même quand on n'a pas de symptômes, ça casse
00:43:03 les chaînes de transmission.
00:43:05 C'est-à-dire qu'on peut l'avoir
00:43:07 en gorge, en rectal, en vaginal
00:43:09 et urétral, on est tout de suite sur
00:43:11 des symptômes un peu plus visibles,
00:43:13 pour des IST en tout cas,
00:43:15 mais de dépister
00:43:17 tout le monde sans symptômes,
00:43:19 bah, ça casse les chaînes de contamination
00:43:21 pour des gens qui ont les petits virus
00:43:23 comme ça, comme un rhume,
00:43:25 qui l'ont, mais qui ne l'ont pas traité, quoi.
00:43:27 - Ouais. - Donc, il y a...
00:43:29 - Ça veut dire qu'il y a encore cette association
00:43:31 aussi sur laquelle,
00:43:33 contre laquelle on doit lutter,
00:43:35 de sexualité égale au propre.
00:43:37 - Exactement. - Donc, t'as eu,
00:43:39 évidemment, t'as eu des partenaires avant,
00:43:41 comme t'as été dans le métro, t'as touché
00:43:43 une ronde de métro, alors je ne suis pas en train
00:43:45 de dire qu'on attrape des MST dans le métro.
00:43:47 Ce que je suis en train de dire, c'est qu'il y a des virus
00:43:49 qu'il y a sur une barre, et personne
00:43:51 t'a fait chier parce que t'as touché une bataille
00:43:53 avant, voilà.
00:43:55 Donc, cool. - Oui. - On récite.
00:43:57 Mais, ouais, donc, on peut
00:43:59 parler de sa sexualité, de son
00:44:01 sé-partenaire,
00:44:03 c'est normal, la question
00:44:05 de...
00:44:07 de se livrer à l'autre complètement
00:44:09 vierge,
00:44:11 enfin, on est sur un siècle dernier, là.
00:44:13 Et encore, et au final, ça n'a
00:44:15 jamais existé.
00:44:17 Si on remonte encore dans l'histoire de la
00:44:19 sexualité, si on remonte à l'Égypte antique,
00:44:21 on voit bien que, de toute
00:44:23 façon, les sexualités, elles étaient déjà
00:44:25 partagées. D'ailleurs, on parle
00:44:27 de l'Égypte légalitaire, il y avait
00:44:29 quelque chose aussi sur l'égalité
00:44:31 homme-femme, qui était complètement
00:44:33 vécue différemment. Il y avait
00:44:35 déjà des...
00:44:37 des témoignages de sexualité
00:44:39 LGBTQR+,
00:44:41 de partout, donc, voilà, c'est que
00:44:43 depuis 2-3 siècles qu'on nous a pris le
00:44:45 chou, enfin, depuis la naissance du
00:44:47 DJC, et en fait,
00:44:49 il y a un moment donné, on peut juste
00:44:51 dire "Ok, on se calme, quoi, ça
00:44:53 existe depuis que l'humain
00:44:55 existe, donc
00:44:57 on y va, on en voit, on apprend
00:44:59 qu'est-ce qu'on a envie d'en faire pour
00:45:01 se vivre de manière plus épanouie."
00:45:03 On parle de "Sex Power Month",
00:45:05 c'était le titre du livre de Camille
00:45:07 et Manuel. - Ah, ouais,
00:45:09 exactement, "Sex Power Month".
00:45:11 Et en fait, finalement, mais oui,
00:45:13 comme vous dites, tout est question
00:45:15 de se faire dépister,
00:45:17 de s'écouter, de communiquer,
00:45:19 donc du coup de partager les responsabilités
00:45:21 et effectivement la charge mentale
00:45:23 qu'il peut y avoir avec, et puis aussi tout dépend
00:45:25 de l'histoire qu'on va bien te raconter. Parce que...
00:45:27 parce qu'effectivement,
00:45:29 il y a eu...
00:45:31 les communautés LGBTQ, c'est pas nous qui les avons
00:45:33 inventées, mais ça existe depuis un petit moment,
00:45:35 les sociétés matriarcales,
00:45:37 ça existe aussi, mais bon, on va être un peu
00:45:39 moins mis en avant. Enfin voilà, en fait,
00:45:41 effectivement, tout dépend du récit qu'on veut bien
00:45:43 te raconter et de la manière dont on te le raconte.
00:45:45 Effectivement, si on te raconte de manière
00:45:47 très... dans le jugement,
00:45:49 ben forcément, tu te sens pas à ta place
00:45:51 et tu vas essayer de te...
00:45:53 de te... enfin, de te
00:45:55 conforter ou de rentrer dans une case
00:45:57 dans laquelle tu te sens
00:45:59 pas à l'aise. - Exactement.
00:46:01 - Les messages transmis comme ça, c'était
00:46:03 tout bête, mais pour parler d'actualité avec
00:46:05 le Covid, je veux pas dire la
00:46:07 Covid, pour le coup. - Mais on...
00:46:09 on dit pas la Covid ici, on dit la Covid. - Voilà, très bien.
00:46:11 - Tu vois, il l'aperçut directement.
00:46:13 - Et justement, il y avait eu
00:46:15 dans le discours du président
00:46:17 il y a un an, une phrase,
00:46:19 mais qui était horrible, enfin, horrible à entendre
00:46:21 pour tous les militants et toutes les personnes concernées
00:46:23 par le VIH, quand il dit "on n'a pas connu une
00:46:25 pandémie de cette ampleur
00:46:27 depuis cent ans", en parlant de la
00:46:29 grippe espagnole, ben les millions de morts
00:46:31 du VIH s'y datent, et on remercie, bonhomme,
00:46:33 c'est... - Ouais. - Et c'est passé
00:46:35 sous silence totalement, il y a tout un tas
00:46:37 de choses comme ça qui... on entretient
00:46:39 encore des trucs incroyables, et là je parle que
00:46:41 du VIH, il a, mais justement la sexualité d'un point de vue
00:46:43 général, c'est... - Hum-hum. - Et c'est
00:46:45 d'une hypocrisie terrible, pour vendre
00:46:47 des glaces, on se retrouve avec des
00:46:49 nanas sur des capots de bagnole, avec un
00:46:51 monokini, enfin non, d'ailleurs, juste un petit
00:46:53 petit bikini, on va dire. - Ouais.
00:46:55 - Ça choque personne, alors que une
00:46:57 campagne qui fait aussi polémique
00:46:59 mais pour d'autres raisons, de "ah,
00:47:01 mon colloque est gay, à Versailles
00:47:03 il s'enflamme", enfin c'est...
00:47:05 vraiment incroyable quoi, ces deux
00:47:07 points de mesure selon ce qu'on y
00:47:09 associe, quoi. - Ouais, ça prend des
00:47:11 proportions énormes
00:47:13 effectivement, enfin...
00:47:15 - Ouais, il y a... - Ouais, bah vas-y, va.
00:47:17 - Non, non, mais ce que je voulais partager, c'est que
00:47:19 au-delà de ça, donc il y a encore
00:47:21 des polémiques, il y a évidemment encore, toujours
00:47:23 toujours des choses à faire, à dire,
00:47:25 à continuer à mettre sur le...
00:47:27 sur la place publique, à lever l'omerta,
00:47:29 moi ce qui me fascine, c'est que je reçois
00:47:31 des gens au cabinet de...
00:47:33 de 18 à 79 ans,
00:47:35 c'est comme les jours avant le burger, et
00:47:37 j'en ai avant, et j'ai même eu
00:47:39 la chance d'avoir des clients,
00:47:41 des clientes qui étaient mineures, soit
00:47:43 qui étaient venues parce qu'ils avaient
00:47:45 eu des événements
00:47:47 sinistres dans leur vie, soit
00:47:49 parce qu'il y avait déjà les tabous
00:47:51 qui étaient levés dans la famille, et que
00:47:53 du coup, on accompagnait naturellement
00:47:55 son enfant chez le sexothérapeute qui vivait
00:47:57 des difficultés. Alors, ça pose la
00:47:59 question de qu'est-ce qu'on partage, qu'est-ce qu'on partage
00:48:01 pas, est-ce que ça... ça vient rompre
00:48:03 un peu le climat, mais ce que je voudrais
00:48:05 partager là, c'est que, il y a des
00:48:07 générations, et en même temps,
00:48:09 moi je suis surprise parfois de rencontrer
00:48:11 des jeunes qui ont 19 ans, et qui en fait
00:48:13 ont l'air, comme ça,
00:48:15 branchés sur Insta, branchés sur Facebook,
00:48:17 branchés sur tous les trucs, les
00:48:19 réseaux sociaux, et qui pour autant
00:48:21 connaissent, pinotent, de leur
00:48:23 corporalité, de ce que
00:48:25 ça engage derrière, ils n'ont pas osé,
00:48:27 ils se sont
00:48:29 remplis le cerveau d'idées limitantes,
00:48:31 et du coup,
00:48:33 ils rencontrent des difficultés dans
00:48:35 leur sexualité, alors que
00:48:37 comme ça, on peut se dire, aujourd'hui, si
00:48:39 t'es passé à côté d'un schéma,
00:48:41 d'un pénis ou d'un clitoris, avec tout ce qu'on
00:48:43 propose, c'est que t'es
00:48:45 c'est que t'es un... t'as un
00:48:47 borne au milieu des avales, enfin, qu'est-ce qui se
00:48:49 passe ? Et bien pourtant, voilà,
00:48:51 et moi je consulte dans
00:48:53 la cité, dans un endroit
00:48:55 dans lequel il y a énormément de monde, donc du coup,
00:48:57 tout est accessible.
00:48:59 Donc ça existe encore. Et malgré tout,
00:49:01 j'ai aussi des personnes de 70,
00:49:03 75, 80 ans,
00:49:05 qui viennent de faire leur dernière rencontre,
00:49:07 et qui reviennent réengager leur sexualité
00:49:09 en se disant, ben, voilà, j'imagine
00:49:11 que je suis un asbine, une asbine
00:49:13 vient me remettre à jour, qu'est-ce qu'on peut faire ?
00:49:15 Donc, c'est pas parce que
00:49:17 on a 18 ans
00:49:19 qu'on est plus informé que quand on a
00:49:21 80, et inversement, en fait.
00:49:23 Donc se poser toujours la question
00:49:25 de qu'est-ce qui se passe, quoi est-ce qu'on peut trouver ?
00:49:27 La ressource, quoi. C'est quoi
00:49:29 l'amour, c'est quoi le désir, c'est quoi le
00:49:31 fantasme ? Est-ce qu'il y a forcément de la sexualité
00:49:33 associée à de l'amour ? Est-ce qu'on peut
00:49:35 complètement dissocier les deux ?
00:49:37 Qu'est-ce que ça représente tout ça ? Mais il y a plein de
00:49:39 choses, quoi, dans la librairie, dans la
00:49:41 BD, dans les films, dans les séries,
00:49:43 il y a vraiment une mine d'heures, quoi.
00:49:45 - Et
00:49:47 aussi, il y a un gros enjeu
00:49:49 par rapport à l'école.
00:49:51 Par rapport effectivement au collège et au lycée
00:49:53 où, en tout cas, moi, à mon époque,
00:49:55 on faisait des dédications sexuelles
00:49:57 entre deux cours de SVT, vite fait.
00:49:59 Comme tu disais, Ivan, on t'apprend
00:50:01 effectivement, pour le coup, à mettre un préservatif
00:50:03 mais bon, ça va quand même pas beaucoup
00:50:05 plus loin. - Et puis, t'es inclus d'ailleurs, maintenant.
00:50:07 - Oui, et en plus, plus maintenant.
00:50:09 - Je t'inclus dans ma génération, mais c'était
00:50:11 des scènes que j'ai plus.
00:50:13 - Moi, je peux partager avec
00:50:15 la génération qui arrive,
00:50:17 ceux de 14, 15 ans,
00:50:19 ils ont eu, donc, ces collèges,
00:50:21 ils ont eu des interventions. Maintenant, il y a quand même des choses
00:50:23 qui s'ouvrent, un peu moins clichés
00:50:25 qu'avant. Déjà aussi, les organes
00:50:27 génitaux féminins sont représentés
00:50:29 dans certains manuels. Toutes les écoles
00:50:31 n'ont pas adopté les manuels scolaires
00:50:33 SVT avec les organes génitaux
00:50:35 féminins, mais
00:50:37 on ouvrait un petit peu la parole,
00:50:39 on sortait de ce qu'on avait,
00:50:41 votre génération, la mienne,
00:50:43 un peu plus âgée que la vôtre, où du coup,
00:50:45 dans mon sexualité, c'était soit MST, soit grossesse.
00:50:47 À aucun moment,
00:50:49 on parlait de représentation, de fantasme,
00:50:51 de désir. T'avais l'impression que
00:50:53 le jour où tu retirais tes culottes, t'allais en enfer.
00:50:55 Bon, là, c'est un petit peu
00:50:57 démocratisé.
00:50:59 Ouais.
00:51:01 Et là, ils sont maintenant
00:51:03 dans les écoles, quand même. Il y a
00:51:05 pas mal de personnes qui font des interventions
00:51:07 beaucoup plus ouvertes, dans lesquelles
00:51:09 on libère la parole. On sépare aussi, parfois,
00:51:11 les hommes et les
00:51:13 femmes pour poser des questions à toute liberté,
00:51:15 pour ensuite les rassembler pour qu'il y ait
00:51:17 un moment d'échange et de communion,
00:51:19 où on va questionner le fantasme
00:51:21 et l'élaboration du désir,
00:51:23 l'amour, en plus du
00:51:25 corps, de la sexualité, de tout ce qu'on peut en faire.
00:51:27 Donc, voilà. À un moment donné, on n'est pas
00:51:29 qu'en train de mettre un jet
00:51:31 d'eau bénite sur la gueule, quoi.
00:51:33 Il y a autre chose qui se passe.
00:51:35 Et Yoann, toi, tu parlais
00:51:37 de l'importance de la pop culture, aussi,
00:51:39 par rapport à ça, parce qu'effectivement,
00:51:41 il y a l'école, mais il y a... Tu parlais
00:51:43 de la sex education, qui est une série,
00:51:45 effectivement, hyper forte pour
00:51:47 démocratiser et libérer la parole.
00:51:49 Toi,
00:51:51 est-ce que tu as des recos
00:51:53 à nous faire
00:51:55 par rapport à, je ne sais pas, des spectacles,
00:51:57 à des émissions de radio
00:51:59 qu'on peut suivre pour parler de ça ?
00:52:01 - Oui. Alors, il y a une émission de radio qui s'appelle "Le lobby",
00:52:03 qui... Alors, j'ai oublié de noter.
00:52:05 Il me semble que c'est sur Tsuge Radio,
00:52:07 mais je vais peut-être dire "Les bêtises", qui,
00:52:09 justement, va parler d'énormément d'actus,
00:52:11 mais là, ça s'adresse à la communauté LGBT.
00:52:13 - Ouais. - Au niveau
00:52:15 série, là, pour le coup, sex education,
00:52:17 je trouve ça excellent. C'est
00:52:19 un épisode, une problématique,
00:52:21 et c'est traité de manière...
00:52:23 C'est hyper drôle, et en même temps
00:52:25 très touchant et très juste. On sent qu'ils ont
00:52:27 aussi eu des consultants derrière pour
00:52:29 parler de ce qu'il fallait.
00:52:31 Et au-delà de ça, la série est géniale,
00:52:33 avec l'esprit anglais, la liberté anglaise qu'il y a
00:52:35 là-dessus.
00:52:37 Je parlais d'"It's a sin" de Russell T. Davis,
00:52:39 qui est là, pour le coup,
00:52:41 sortez vos mouchoirs, mais devoir de mémoire
00:52:43 assez important, mais qui aide aussi. Moi, j'avais peur,
00:52:45 en le regardant, qu'on soit encore dans les cueils de
00:52:47 le SIDA, Philadelphia,
00:52:49 même d'"Alice Veyer's Club",
00:52:51 plus récemment, qui sont sur ces années
00:52:53 horribles. Les films sont super,
00:52:55 mais à chaque fois, c'est bon, OK, super,
00:52:57 SIDA, la mort. J'avais un peu
00:52:59 peur de ça avec "It's a sin", mais en fait,
00:53:01 c'est tellement... Les années 80, bon, c'était
00:53:03 il y a 40 ans, et on est déjà
00:53:05 sur du devoir de mémoire aussi. Et puis de se dire,
00:53:07 ça n'a plus du tout l'actualité, quoi. Aujourd'hui,
00:53:09 t'es un jeune LGBT,
00:53:11 je vois rarement que SNAF qui dit "j'aime bien
00:53:13 sex education" personnellement.
00:53:15 Et justement,
00:53:17 le sex education a,
00:53:19 pardon, "It's a sin" a quelque chose
00:53:21 de... de l'ordre du
00:53:23 devoir de mémoire, et de remettre ça sur son époque.
00:53:25 Et on ne vit plus ça. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, quand vous êtes
00:53:27 LGBT, vous n'allez pas à un enterrement
00:53:29 tous les deux jours, parce que c'était la réalité
00:53:31 dans les années 80. Et il faut aussi se rendre compte
00:53:33 du chemin parcouru, il faut aussi se rendre compte
00:53:35 des évolutions médicales.
00:53:37 On est capables, en plus, de communiquer sur du médical.
00:53:39 Tout le monde est devenu expert
00:53:41 cette année en
00:53:43 médicaux, je ne sais quoi,
00:53:45 compotistos, je ne sais pas quoi.
00:53:47 Mais les infos passent. Je parlais des tests PCR.
00:53:49 Les tests PCR existent depuis
00:53:51 très très longtemps. C'est juste une méthode
00:53:53 de prélèvement pour
00:53:55 trouver des germes, ou que sais-je.
00:53:57 Mais en l'état, voilà.
00:53:59 Et après, sur le reste de la pop culture,
00:54:01 il y a tellement de choses.
00:54:03 - Ouais, euphoria, c'est bien aussi.
00:54:05 - Euphoria, oui, qui présente un modèle.
00:54:07 - Ah oui, pour le coup, euphoria, pareil,
00:54:09 c'est la version HBO de Sex Education.
00:54:11 - Oui, oui.
00:54:13 - Qui est plus cru, beaucoup plus frontal.
00:54:15 Mais je pense justement que les jeunes générations,
00:54:17 ils ont accès. C'est-à-dire que
00:54:19 c'est assez...
00:54:21 c'est accessible, quoi. Que ce soit
00:54:23 les plateformes de streaming ou autres, il y a quand même beaucoup
00:54:25 de possibilités.
00:54:27 Et on arrive à chercher l'info quand même.
00:54:29 Mais, enfin, je faisais
00:54:31 la comparaison tout à l'heure en disant que moi,
00:54:33 avec 4 chaînes télé
00:54:35 à l'époque, TF1 et M6,
00:54:37 on va dire, avec Buffy et Dawson,
00:54:39 j'arrivais quand même à pouvoir accéder à des infos.
00:54:41 Je me dis qu'il faut
00:54:43 pas... si vous posez des questions,
00:54:45 allez-y, quoi. Tout à l'heure, Laure disait
00:54:47 que tout était enfermant. C'est effectivement
00:54:49 les algorithmes qui font qu'on a
00:54:51 que ce qui nous intéresse qui apparaît dans notre fil de lecture.
00:54:53 Mais si vous avez besoin
00:54:55 d'Internet, vous avez la connaissance du monde
00:54:57 à portée de main, donc ne pas...
00:54:59 - Il y a plein de trucs sympas qui sont
00:55:01 accessibles. Je pense à Sexy Soussis.
00:55:03 Je pense au podcast.
00:55:05 On en parlait tout à l'heure.
00:55:07 Le cœur sur la table, les couilles
00:55:09 sur la table, ça déconstruit bien
00:55:11 le genre, les scénarios, la construction
00:55:13 amoureuse, la construction sexuelle.
00:55:15 Je pense à
00:55:17 Crac Crac qui avait
00:55:19 des émissions visues sur Canal
00:55:21 et maintenant c'est un podcast.
00:55:23 Et après, en filmographie,
00:55:25 il y a plein de trucs chouettes, quoi.
00:55:27 - Il y a Je m'emballe Clito
00:55:29 aussi sur Instagram. - Je m'emballe Clito, ouais, carrément.
00:55:31 - Et d'ailleurs, Camille,
00:55:33 j'en parlais dans la newsletter de
00:55:35 Musèm, Camille, donc qui est à l'origine
00:55:37 de Je m'emballe Clito,
00:55:39 a créé un autre compte Instagram
00:55:41 qui s'appelle
00:55:43 Camille Forum,
00:55:45 je crois. Et
00:55:47 l'idée, c'est qu'elle co-construit
00:55:49 avec des éducateurs,
00:55:51 des profs, des thérapeutes
00:55:53 et des ados, en fait, un
00:55:55 bouquin dédié à l'éducation
00:55:57 sexuelle dans les collèges et dans les lycées.
00:55:59 Et ça aussi,
00:56:01 c'est top.
00:56:03 Et il y a aussi une autre série
00:56:05 qui a eu un baphta
00:56:07 là, il y a un ou un
00:56:09 tiers, Chwingum.
00:56:11 - Ah oui, ben,
00:56:13 - Chwingum, c'est génial.
00:56:15 - Ah, donc elle a...
00:56:17 - Ah, j'ai pas vu ça.
00:56:19 - C'est quelqu'un de la grande chaîne,
00:56:21 non ?
00:56:23 - Et donc elle a fait une série qui s'appelle "I May Destroy You",
00:56:25 justement sur le consentement,
00:56:27 - Ouais, qui est génial. - qui n'a pas le consentement, d'ailleurs,
00:56:29 c'est sur le viol et la reconstruction,
00:56:31 et "I May Destroy You",
00:56:33 pour le coup, parle vraiment de sexualité,
00:56:35 ça j'ai oublié de le signer.
00:56:37 Et Chwingum, sa première série a été aussi
00:56:39 excellente là-dessus. - Ben oui,
00:56:41 complètement, complètement.
00:56:43 Je vois le temps qui finit, mais comment ça,
00:56:45 il est déjà bientôt 14h ?
00:56:47 - C'est bientôt fini, on a pas du tout parlé de tout ce que vous voulez dire.
00:56:49 - Ben ouais, c'est clair, mais...
00:56:51 - Mais t'as raison,
00:56:53 on va refaire des sujets
00:56:55 tous les trois, parce que moi il y a un sujet
00:56:57 dont je voulais parler, qui est aussi le chemsex,
00:56:59 - Ouais.
00:57:01 - dont on va pas parler maintenant,
00:57:03 parce que là on nous reste 6 minutes,
00:57:05 donc c'est un sujet beaucoup trop large.
00:57:07 Par contre, on n'a pas expliqué la PrEP,
00:57:09 en fait, j'aimerais bien qu'on revienne là-dessus,
00:57:11 parce qu'on en a pas parlé.
00:57:13 - En plus, elle a une qualité assez intéressante, justement,
00:57:15 on parlait des traitements
00:57:17 d'IST, MST, tout ça,
00:57:19 donc a postériori, on a dépisté
00:57:21 une IST, MST,
00:57:23 mais la PrEP est
00:57:25 arrivée il y a déjà quelques années,
00:57:27 5-6 ans, sur des essais cliniques,
00:57:29 et donc c'est la prophylaxie
00:57:31 pré-exposition au VIH,
00:57:33 donc on va rester sur PrEP, ce sera plus simple.
00:57:35 Et en gros, l'idée, c'est qu'on a découvert
00:57:37 que c'était hyper efficace
00:57:39 de prendre avant
00:57:41 un rapport sexuel, et après
00:57:43 non protégé,
00:57:45 comme ça c'est bien entendu,
00:57:47 de ce qui est
00:57:49 en fait une bithérapie, c'est-à-dire qu'on n'est pas
00:57:51 sur une trithérapie, mais c'est un des
00:57:53 médicaments utilisés dans les trithérapies,
00:57:55 et qui protège
00:57:57 du VIH.
00:57:59 Donc on peut, en prenant ce médicament,
00:58:01 se protéger du VIH
00:58:03 dans un rapport avec
00:58:05 change de fluide, sans préservatif,
00:58:07 ou quoi que ce soit.
00:58:09 Et ça existe en traitement en continu, si jamais on n'a pas
00:58:11 de notion
00:58:13 de planning de sa sexualité,
00:58:15 ça peut arriver à n'importe quel moment,
00:58:17 donc on prend ça, on continue, on est protégé.
00:58:19 Les études sont
00:58:21 assez... il n'y a pas
00:58:23 de débat, quoi. On est sur
00:58:25 99-100% d'efficacité,
00:58:27 les contaminations qui ont eu lieu sont
00:58:29 sur des gens qui ont oublié de la prendre, donc
00:58:31 concrètement, c'est juste
00:58:33 ça. Donc c'est plus dans les
00:58:35 pratiques ou autre. Et ça peut
00:58:37 aussi se prendre en...
00:58:39 à la demande. Donc il y a un schéma de
00:58:41 prise, il faut prendre
00:58:43 deux cachets avant un rapport, deux heures avant,
00:58:45 et puis un cachet 24 heures après,
00:58:47 et un autre 24 heures après, et on est protégé
00:58:49 à ce niveau-là. Et justement, la PrEP,
00:58:51 à la base, n'était prescrite
00:58:53 que dans les cégides,
00:58:55 les centres gratuits de dépistage et d'infection,
00:58:57 et en milieu
00:58:59 hospitalier, auprès des infections,
00:59:01 ce qui était hyper limitant pour...
00:59:03 pour y avoir accès, quoi.
00:59:05 Et là, depuis
00:59:07 le début juin, ça y est, c'est passé,
00:59:09 les médecins généralistes peuvent
00:59:11 la prescrire. - Génial !
00:59:13 - Et personne n'en sait rien, on est
00:59:15 sur le médicament à l'origine de ça, c'est ce
00:59:17 qu'on appelle le Truvada, mais il a été générique
00:59:19 depuis, donc
00:59:21 on a accès à la molécule,
00:59:23 et c'est très efficace.
00:59:25 Et c'est très efficace aussi pour répondre
00:59:27 à des problématiques, parce que d'aucuns disent
00:59:29 "oui, mais bon, la capote, ça marche très bien, je vois pas pourquoi
00:59:31 un traitement va remplacer
00:59:33 ça, mais si les contaminations continuent,
00:59:35 si des gens ont des problèmes
00:59:37 de sexualité ou autre, juste
00:59:39 avec la capote, et on sait très bien que
00:59:41 la sexualité, c'est pas tout un schéma
00:59:43 prévisible, quoi. Des gens
00:59:45 qui sont un peu en fragilité ou
00:59:47 qui ont bu un coup, ou des choses comme ça,
00:59:49 on les sait, il suffit juste de penser,
00:59:51 pour se sensibiliser au VIH,
00:59:53 il suffit juste de penser à la fois où on a pris des risques,
00:59:55 et bah dites-vous,
00:59:57 juste en posant la question à tout le monde, de repenser
00:59:59 à la fois où t'as pris un risque.
01:00:01 Sans lui demander s'il y en a eu un ou pas, parce qu'on sait
01:00:03 qu'on en a tous pris. - Ouais, juste...
01:00:05 - Juste, pense à cette fois-là,
01:00:07 et bah pour la personne séropositive,
01:00:09 pas de chance, pour elle, ça a été
01:00:11 déterminant dans sa contamination,
01:00:13 et pas toi. - Ouais, d'accord.
01:00:15 - On est tous plus ou moins exposés à ça.
01:00:17 Et donc, dans ces moments-là, la PrEP,
01:00:19 ça apporte un outil incroyable,
01:00:21 quoi. - Bah oui, oui, oui. - Donc, combiné au dépistage...
01:00:23 Pardon, Laure, vas-y. - Non, vas-y,
01:00:25 non, mais pour le partage,
01:00:27 en plus, effectivement, y a plein de gens qui vont utiliser des
01:00:29 préservatifs, mais pas sur la totalité du
01:00:31 rapport, du coup, en me disant
01:00:33 "bah, à quel moment c'est utile, ça l'est pas ?"
01:00:35 Juste, moi, y a six mois,
01:00:37 j'ai eu au cabinet une personne
01:00:39 de moins de 30 ans, qui a été séropositive
01:00:41 depuis trois ans, et qui venait de la prendre.
01:00:43 Donc, tu vois,
01:00:45 comme quoi, voilà, on a
01:00:47 tout, mais si à un moment donné, les personnes,
01:00:49 elles n'engagent pas ce qu'il faut...
01:00:51 Et alors après, avant de le culpabiliser,
01:00:53 lui, la première question que je me suis
01:00:55 posée, c'est "qu'est-ce qui se passe qui fait
01:00:57 que cette personne n'ose pas ?
01:00:59 Qu'est-ce qui fait qu'elle l'a pas fait ?" Et c'est exactement
01:01:01 ce dont on discute depuis tout à l'heure.
01:01:03 Et en quoi,
01:01:05 la sexualité fait partie de la vie
01:01:07 autant que la nourriture,
01:01:09 en quoi ton pénis, ton
01:01:11 vagin, ton sexe, il fait partie
01:01:13 de ton schéma corporel autant que tes mains,
01:01:15 en quoi il est important d'en discuter,
01:01:17 et ça évite
01:01:19 ça, en fait.
01:01:21 Parce que c'est pris en charge,
01:01:23 mais ça reste quand même chiant. Si on peut s'éviter
01:01:25 un traitement à vie, c'est quand même mieux,
01:01:27 quand même. - Oui, bien sûr.
01:01:29 - Et donc,
01:01:31 la PrEP est
01:01:33 accessible maintenant, effectivement,
01:01:35 par tous les généralistes.
01:01:37 - C'est-à-dire qu'en gros, la première
01:01:39 prescription, en plus,
01:01:41 ce qui est bien dans ce suivi,
01:01:43 c'est qu'on va avoir
01:01:45 dans un premier temps, donc on va avoir
01:01:47 un premier bilan général sanguin,
01:01:49 IST, etc.
01:01:51 Donc, l'air de rien, ça fait quand même un dépistage
01:01:53 complet avant de lancer l'initiation
01:01:55 de la PrEP. Un mois après,
01:01:57 parce que les faits secondaires, c'est juste pour des gens
01:01:59 qui ont des problèmes de reins, donc on doit
01:02:01 surveiller au bout d'un mois si le traitement n'a pas
01:02:03 un impact sur les reins. Sachant que si
01:02:05 on le découvre, ça c'est dans 1% des cas,
01:02:07 si on le découvre, c'est
01:02:09 réversible. C'est-à-dire que si la personne arrête de prendre la PrEP,
01:02:11 ses reins se remettent à fonctionner.
01:02:13 Ça, c'est le seul cas de contre-indication,
01:02:15 mais le parcours est très clair.
01:02:17 Initiation de la PrEP après un bilan
01:02:19 complet, IST, VIH, etc.
01:02:21 Un mois après, on fait un bilan pour voir
01:02:23 si tout va bien, et ensuite, on est dépisté tous les
01:02:25 3 mois pour renouveler
01:02:27 son ordonnance. Ce qui veut dire qu'on passe
01:02:29 à un dépistage tous les 3 mois, pour une moyenne
01:02:31 aujourd'hui d'un dépistage tous les 6 ans
01:02:33 sur la population. Et encore, je dis pas
01:02:35 de bêtises. Alors que si on
01:02:37 se dépistait chacun,
01:02:39 pour les personnes LGBT, alors plutôt G,
01:02:41 B, enfin plutôt les
01:02:43 HSH, les hommes qui ont des relations sexuelles avec les hommes,
01:02:45 l'idéal serait
01:02:47 tous les 3 mois, mais
01:02:49 si chacun y allait au moins une fois par an, tout le monde,
01:02:51 on casserait des chaînes de contamination
01:02:53 incroyables. Et en vrai, le VIH, on a
01:02:55 maintenant les outils pour les radiquer.
01:02:57 Les personnes qui sont positives sous traitement ne transmettent
01:02:59 plus le virus, et les personnes
01:03:01 sous prêtres ne le choperaient pas.
01:03:03 Autant y aller !
01:03:05 - Si, elles sont dépistées, c'est une bonne nouvelle !
01:03:07 - On a les dépistages,
01:03:09 on a les traitements, et il faut
01:03:11 juste informer les gens. - Il faut juste que les gens
01:03:13 viennent maintenant. - Ouais.
01:03:15 - C'est de plus en plus.
01:03:17 Et là, le fait que les généralistes puissent
01:03:19 prescrire la prêtre, c'est une excellente
01:03:21 nouvelle. - Ouais.
01:03:23 - Y a pas de gens qui s'y intéressent.
01:03:25 - Ah, ça c'est un autre sujet, j'imagine.
01:03:27 - Un autre sujet.
01:03:29 - Non mais en tout cas,
01:03:31 c'est un côté plus facile d'accès.
01:03:33 Chez ton généraliste, c'est comme tu disais,
01:03:35 si t'as pas allé à l'hôpital,
01:03:37 ou dans des lieux qui peuvent être
01:03:39 un peu stigmatisants ou anxiogènes.
01:03:41 - Si on n'est pas à l'aise avec ça, si le généraliste
01:03:43 c'est le généraliste de la famille, et qu'on n'a pas envie de lui en parler,
01:03:45 on peut aller voir un autre généraliste.
01:03:47 C'est toujours plus accessible que n'importe qui.
01:03:49 Donc, plus y a d'offres, de toute façon,
01:03:51 plus on trouvera des solutions.
01:03:53 - Mais c'est pareil, faut se rappeler que le médecin généraliste,
01:03:55 il est quand même censé être sous secret médical.
01:03:57 Et effectivement, il est pas censé apporter un jugement
01:04:01 ou te couvrir de merde quand tu poses une question.
01:04:03 - Ouais.
01:04:05 - Tu te rappelles qu'en fonction de nos différences aussi,
01:04:07 y a effectivement encore des endroits où on est plus ou moins bien reçus.
01:04:11 Pour ça, pareil, on communique.
01:04:13 Moi, je suis pour communiquer sur les personnes
01:04:17 qui font preuve d'agressivité plus ou moins passive,
01:04:23 de problématiques rencontrées en tout genre.
01:04:29 Et c'est pour ça qu'on peut aussi facilement sur Internet
01:04:31 se renseigner sur quel médecin généraliste,
01:04:33 quel spécialiste gynéco, urologue, angiologue,
01:04:37 je peux consulter en sachant que je vais être bien accueilli.
01:04:41 Et quelle autre personne se montre sectaire.
01:04:45 Et c'est en fait, c'est tous ensemble,
01:04:47 en apportant un petit peu notre pierre,
01:04:49 qu'on va pouvoir déplacer la montagne.
01:04:51 - C'est bien un des seuls avantages du côté commentaires et notes.
01:04:55 - Ouais.
01:04:57 - C'est qu'au moins, on peut avoir accès justement à ces infos LGBT friendly,
01:05:01 ou juste safe place, etc.
01:05:05 C'est super important, quoi.
01:05:07 Donc, passons-nous là-dessus.
01:05:09 - Cool.
01:05:11 En tout cas, c'est une super nouvelle.
01:05:13 Moi, honnêtement, je ne le connaissais pas typiquement.
01:05:15 Moi, je ne connaissais pas plus que ça
01:05:17 avant de préparer le sujet ensemble.
01:05:21 Et c'est qu'il y a un vrai, effectivement, besoin.
01:05:23 - Mais ce n'est pas que pour les LGBT, c'est pour tout le monde, justement.
01:05:25 - C'est pour tout le monde, d'ailleurs, oui.
01:05:27 - Les essais ont été faits sur des populations africaines, subsahariennes et LGBT.
01:05:31 En plus, d'ailleurs, G et B.
01:05:33 - Ouais.
01:05:35 - Mais globalement, maintenant,
01:05:37 dans la problématique de VIH,
01:05:39 c'est vraiment une solution pour tous, quoi.
01:05:42 - Top.
01:05:44 En tout cas, sachez que chez Moussaï,
01:05:47 vous serez toujours bien reçus.
01:05:49 - Sans jugement et avec un ton positif.
01:05:52 Merci beaucoup, Yoann.
01:05:55 Merci, Laure, d'avoir accepté ce live.
01:05:59 Alors, juste, Yoann, réouverture aujourd'hui jusqu'à 23h
01:06:03 des terrasses, des restos, des lieux culturels.
01:06:07 Et donc, du coup, on se retrouve où sur les planches ?
01:06:09 - Alors, moi, je reviens...
01:06:11 Je me prends l'été, là.
01:06:13 J'avais pas envie de retourner tout de suite sur les planches.
01:06:15 - Par la dent.
01:06:17 - Non, non. J'ai tous les spectacles de l'école,
01:06:19 j'ai une actualité de fou, de gens qui m'enseignent, etc.
01:06:21 Donc, à titre perso, je repars sur les planches
01:06:23 à partir du 19 septembre au Théâtre du Marais,
01:06:25 tous les dimanches.
01:06:27 - D'accord. OK.
01:06:29 Tous les dimanches à 20h30.
01:06:31 - 20h30.
01:06:33 - Je le suis très bien enseigné sur ta vie.
01:06:35 Le truc qui tombe.
01:06:37 - Je le sais.
01:06:39 - Et je pense que nous allons refaire un live ensemble.
01:06:41 Je sais pas ce que t'en penses, toi, alors ?
01:06:43 Dans tous les cas, pour aborder d'autres sujets, avec Soël.
01:06:47 - Avec grand plaisir.
01:06:49 - Oui, avec grand plaisir.
01:06:51 Je pense qu'en fait, on pourra en passer des heures
01:06:53 et des heures et des heures.
01:06:55 Ce qui est sympa aussi, c'est si on peut récupérer
01:06:57 un peu des questions, s'il y a des sujets qui rient.
01:07:01 - Oui !
01:07:03 - Parce que c'est très, très large.
01:07:05 On va récupérer un peu par l'entrée MST,
01:07:07 mais on va voir ce qu'il y a aussi de côté intime, relationnel, etc.
01:07:11 Donc, plus on est fou, plus on rit, plus ça communique
01:07:15 et plus on aura de sujets.
01:07:17 - Exactement.
01:07:19 Et pour si vous...
01:07:21 Voilà, parce que là, c'était un premier live sur le sujet.
01:07:23 C'est pas forcément facile de poser des questions.
01:07:25 En tout cas, si vous voulez m'envoyer un message en privé
01:07:27 ou répondre à la newsletter ou par mail,
01:07:29 tout est dans le lien dans la bio.
01:07:31 N'hésitez pas à nous suggérer, effectivement,
01:07:33 des sujets, des questionnements qu'on n'aurait pas abordés.
01:07:37 Et puis, on vous répondra avec plaisir.
01:07:40 On pourra faire des lives spécifiques là-dessus.
01:07:44 J'ai vu aussi dans le chat qu'il y avait une question
01:07:46 sous "Est-ce qu'on peut retrouver tous les liens,
01:07:48 tous les références de bouquins, de séries ?"
01:07:51 Oui, vous pouvez donc déjà les retrouver en IGTV,
01:07:54 sur le compte de Musae.
01:07:56 Vous aurez l'intégralité du live qui sera en replay.
01:08:01 Et puis aussi, je vais faire des posts
01:08:04 et je vais relayer ça dans la newsletter de Musae
01:08:07 où vous pourrez directement aussi avoir l'info
01:08:10 pour ceux qui sont plus sur le texte ou sur l'écrit.
01:08:16 Je pense qu'on est bon.
01:08:17 Merci encore.
01:08:20 J'espère à très vite.
01:08:21 Et puis, je vous souhaite à tout le monde
01:08:23 une très bonne après-midi.
01:08:25 Salut !
01:08:26 Ciao, à bientôt.
01:08:27 Merci beaucoup.
01:08:28 Salut.
01:08:29 - Bye. - Bye.

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