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L'Assemblée nationale a rejeté un projet de loi du Parti socialiste sur un repas à un euro pour tous les étudiants. Ces repas seront accessibles uniquement dans les restaurants universitaires. La majorité a rejeté ce projet en soulignant que ce dispositif existe déjà, mais uniquement pour les étudiants boursiers et coûterait 90 millions d'euros.

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00:00 Mathieu Croissando, La Politique, il y a le débat évidemment sur la réforme des retraites qui va reprendre d'ailleurs, interrompue par la niche, les niches parlementaires, notamment celle du Parti Socialiste.
00:08 L'Assemblée a rejeté hier une proposition de loi visant à instaurer un repas à 1 euro pour tous les étudiants dans les sites de restauration universales.
00:18 Oui, et entre nous c'est assez désolant. On a tous en mémoire, vous savez, ces images de files d'attente auprès des associations pour résectionner des colis alimentaires,
00:26 selon une enquête menée par une de ces associations justement qui distribue des paniers repas, un étudiant sur deux ne mange pas à sa faim en France.
00:33 C'est un problème majeur et rien finalement parce qu'hier on se discutait une proposition de loi socialiste à l'occasion d'une niche parlementaire, vous l'avez dit Christophe.
00:42 Elle était portée par la députée Fatiha Khelouachi. Elle proposait d'instaurer des repas à 1 euro maximum dans les sites de restauration universitaires pour tous les étudiants sans critère d'éligibilité.
00:52 Elle était soutenue par des députés de différents bords mais la majorité n'a pas voulu en entendre parler. Elle a fait de l'obstruction, elle a même battu le rappel dans les couloirs revenus dans l'hémicycle pour être sûre de la rajouter.
01:02 C'est d'ailleurs ce qui s'est passé une fois près puisqu'il y a eu 184 voix contre et 183 pour ce qui a mis évidemment en colère les socialistes qui ont même souligné que les députés de la majorité avaient applaudi ce rejet.
01:15 Mais pourquoi est-ce que la majorité s'est opposée à cette mesure ?
01:19 Quand on les entend, dans la majorité, on dit que les repas à 1 euro existent déjà. C'est vrai mais seulement pour les boursiers et les précaires depuis la rentrée 2022.
01:29 Elle dit que l'étendre aux plus riches serait une forme d'injustice au fond parce qu'ils n'en ont pas besoin. Il ne faut pas charrier, il y a eu des dispositifs qui ont été donnés à tous les Français sans condition de revenu.
01:38 Pour l'essence ?
01:39 Exactement, sur l'essence. On ne s'était pas fait cette réflexion-là.
01:42 Elle dit aussi que ça coûte très cher, 90 millions d'euros, oui ça coûte cher, mais c'est aussi une affaire de choix politique.
01:49 Et il faut le dire, pour le coup, les étudiants ne sont pas bien traités.
01:54 Ce n'est pas moi qui le dis d'ailleurs, c'est la Cour des comptes qui jugeait en février 2022 le soutien de l'État à la vie étudiante décevant et pas à la hauteur des enjeux.
02:02 Et de fait, vous vous souvenez, ils ont été les oubliés de la pandémie. Il a fallu attendre la fin de l'année 2020 pour voir les premiers gestes de la part des plus beaux-beaux-publics.
02:11 Là, quand la présidente Ducroux se parle, elle dit, Dominique Marchand, que la situation n'a jamais été aussi grave.
02:16 On atteint un taux de fréquentation jamais vu dans les restaurants universitaires.
02:19 Le nombre d'étudiants précaires qui ont demandé à bénéficier de ce repas à un euro a triplé.
02:24 Oui, mais voilà, parce qu'il y a évidemment un mais.
02:26 La proposition de loi, elle venait de la nupèce, elle était montée par la Socialiste.
02:29 Elle était soutenue par l'ORN qui avait décidé de la voter.
02:33 Et pour la majorité, il était inconcevable d'y ajouter ses voix par sectarisme autant que par raisonnement financier.
02:39 Alors, pour y poster, le député de la France insoumise, Louis Boyard, a décidé de publier sur son compte la liste de tous les députés qui ont voté contre.
02:48 C'est un procédé justifié.
02:50 Ça a déclenché la fureur de la majorité qui a crié à la délation.
02:54 Il y avait eu des comparaisons avec la Seconde Guerre mondiale.
02:56 Encore une fois, le point Godwin est toujours très, très vite atteint.
02:59 Le procédé n'est pas d'une grande élégance, il faut le reconnaître.
03:01 Mais d'abord, je me souviens que des macronistes n'hésitent pas à le faire, parfois au Parlement européen, pour souligner les votes contradictoires,
03:08 notamment de l'AFI.
03:10 Et puis, tous ces noms sont publics sur le site de l'Assemblée.
03:13 Il suffit de se brancher sur le site de l'Assemblée, on voit pour qui a voté.
03:16 C'est aussi la démocratie d'assumer ce pour quoi on a voté.
03:20 Merci, Mathieu.

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