• il y a 2 ans
Échanges tendus, bataille d'arguments… Les débats sur la réforme des retraites ont commencé à l'Assemblée nationale. Voici ce qu'il s'est dit.

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Transcription
00:00 Nous ne voulons pas de la retraite à 64 ans !
00:03 Juste si on peut simplement s'exprimer.
00:06 Voilà.
00:07 C'est une réforme de pessimiste, c'est une réforme de perdant en fait.
00:10 Mesdames et messieurs les députés, nous y sommes.
00:20 Vous n'avez pas frappé les pupitres.
00:23 Monsieur le ministre, on va suspendre 5 minutes.
00:25 Cela fait 40 minutes.
00:27 40 minutes que nous avons perdues.
00:29 40 minutes où nous ne débattons pas des retraites.
00:32 Est-ce que vous croyez que nous allons passer 15 jours comme cela dans les médecins hétéro ?
00:36 Oui ?
00:37 Je sais que cette réforme est difficile.
00:42 Mais je sais aussi que faire cette réforme, c'est avoir le courage nécessaire que d'autres n'ont pas eu.
00:46 Pour permettre de sauvegarder notre système de retraite par répartition,
00:50 nous faisons le choix de travailler globalement un peu plus longtemps, progressivement, et sur 10 ans.
00:55 La réforme proposée ne fait ni plus ni moins qu'accélérer une réforme votée sous un gouvernement de gauche,
01:02 par les socialistes, sous le quinquennat de François Hollande.
01:06 43 ans de cotisation pour une retraite à taux plein.
01:11 Le monde du travail dans notre groupe et dans la majorité présidentielle, nous le connaissons.
01:15 Les députés du groupe sont des enseignants, sont des aides-soignants, sont des infirmiers,
01:20 sont des chefs d'entreprise, sont des employés.
01:22 Ils connaissent le monde du travail.
01:24 Qui d'entre vous a déjà fait un métier pénible ?
01:27 Qui d'entre vous peut lever la main et dire "Moi aujourd'hui, j'ai dû pousser des chariots avec 52 kilos de ciment,
01:37 j'ai dû m'occuper de 20 personnes âgées, j'ai dû répéter mille fois le même geste en une seule journée."
01:46 Qui peut lever la main ? Personne !
01:48 Vous n'avez pas le droit de mettre en genou les gens qui tiennent la France debout !
01:54 Le référendum sur la réforme des retraites, ce serait des confrontations pacifiques.
01:59 D'abord la garantie de l'inutilité de l'obstruction,
02:02 car rendez-vous serait donné aux Français pour trancher et décider librement.
02:07 Vous avez fait le choix d'une procédure législative probablement anticonstitutionnelle,
02:11 qui est un déni de démocratie.
02:13 Le choix de ce véhicule législatif et de ce calendrier accéléré est un aveu de faiblesse.
02:17 Celui d'un gouvernement seul contre tous,
02:20 et qui d'ores et déjà a perdu la bataille de l'opinion.
02:23 Voilà le bonheur ! Le bonheur de s'inscrire pour une rando,
02:26 le bonheur de traverser la France en vélo,
02:28 le bonheur de préparer un gâteau au chocolat,
02:30 le bonheur de prendre des cours de Zumba,
02:32 le bonheur d'en aider sa petite fille à la gym,
02:34 le bonheur de n'être pas usé, épuisé, essoré par le travail,
02:38 mais d'avoir encore de belles années, de belles journées, en pleine santé pour en profiter.
02:42 Votre réforme, c'est un impôt.
02:44 Un impôt sur la vie des gens, un impôt injuste, un impôt dégressif,
02:48 qui demande beaucoup à ceux qui ont peu, et peu à ceux qui ont beaucoup.
02:52 Les deux tiers des économies seront réalisées sur le dos des femmes.
02:56 Elles surcotiseront deux fois plus longtemps que les hommes,
03:00 les écarts de pension ne se réduiront pas,
03:02 et demain comme aujourd'hui, les femmes partiront à la retraite plus tard que les hommes.
03:06 Bravo !
03:07 Il est vrai que nous arrivons au bout d'un modèle.
03:09 Il est donc temps de venir au bout d'un tabou.
03:11 Il est indispensable de faire financer plus fortement le capital et les dividendes,
03:16 et les placements financiers et le patrimoine.
03:18 Les 5 millions d'euros de revenus boursiers des 10 familles les plus riches
03:22 permettraient à Elsa de réduire de moitié les efforts demandés aux actifs.
03:27 Il n'y a pas de contre-projet viable,
03:29 parce qu'alors que nous demandons un réel effort aux Français,
03:33 les populistes de tous bords tentent de leur faire croire qu'ils détiennent la solution magique
03:38 et les trompent sur nos intentions.
03:41 Avec un taux d'emploi de 55-64 ans qui dépasse tout juste les 54%,
03:46 vous êtes en train de construire une machine à RSA.
03:51 L'impasse totale est faite sur des sujets absolument fondamentaux.
03:54 Un système par répartition, avec une population qui vieillit,
03:58 c'est par définition se condamner tous les 5, 10 à 15 ans à repousser l'âge,
04:04 dès lors qu'on n'introduit pas en complément de la répartition une dose de capitalisation,
04:09 et ce n'est pas prévu dans l'article liminaire.
04:11 Vous le dites vous-même, il faudra revoir la copie en 2027, dans 4 ans.
04:15 Et à ce moment-là, qu'est-ce qu'on va demander aux Français ?
04:18 De travailler jusqu'à 67 ans ? Et puis 70 ans ?
04:21 Notre système de retraite souffre de défauts structurels rédhibitoires.
04:26 Et si on ne remet pas le système à plat, nous allons droit dans le mur.
04:29 [Générique]
04:31 [SILENCE]

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