Djamel Mazi : "J'ai quitté FranceInfo pour présenter 'Sur la ligne' !"

  • l’année dernière
Avec Djamel Mazi, journaliste

Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

##SUD_RADIO_MEDIA-2023-02-02##

Category

🗞
News
Transcript
00:00 Sud Radio Média, 10h10h30, Valérie Exper, Gilles Gansman.
00:05 Bonjour Gilles, vous n'êtes pas venu avec les crêpes ce matin ?
00:09 Non, tu as voulu faire la cuisine !
00:12 Oh là là, ça va mal se passer !
00:15 Bonjour Jamel Mazie, on est ravis de vous recevoir ce matin.
00:18 Vous cuisinez Jamel ?
00:20 J'ai pas trop le temps en ce moment, mais j'aime bien manger.
00:23 Journaliste et avec vous, on va parler de ce nouveau magazine d'information internationale
00:28 qui est arrivé sur France 2.
00:31 Il y aura 6 numéros, c'est ça, en tout dans l'année, sur la ligne.
00:35 Mayotte Comore, Les Sœurs Ennemies, ce soir, c'est le nouveau magazine d'information internationale du service public.
00:43 Il est présenté par Christophe Kenk et vous-même, Jamel Mazie.
00:47 C'est une forme très originale, avec une équipe très légère,
00:50 où vous montrez la façon dont on filme un reportage.
00:54 J'ai trouvé ça tout à fait passionnant.
00:57 Vous êtes allé à Mayotte, cette île dont on parle assez souvent,
01:02 parce que, situation extrêmement compliquée.
01:05 Vous allez nous raconter comment s'est passé ce tournage.
01:08 Vous étiez allé précédemment au Mexique, entre la frontière et le Mexique.
01:13 C'est le principe du magazine, c'est d'aller dans des pays où il y a des tensions, des conflits.
01:18 C'est le principe, c'est le concept de l'émission Sur la Ligne,
01:21 c'est d'explorer, d'écripter ce qui sépare, à savoir une frontière,
01:25 d'abord physique, et on ne s'interdit pas d'explorer des frontières invisibles,
01:29 écologiques, culturelles, etc.
01:31 et de raconter ces histoires humaines de part et d'autre de cette frontière.
01:35 - Et ça valait le coup de quitter France Info pour ça ?
01:38 - Ah oui, ça valait le coup.
01:39 J'avais envie de retourner sur le terrain,
01:42 parce que j'étais reporter avant France Info,
01:45 et surtout pour un magazine de cette envergure,
01:47 avec une équipe formidable, avec Christophe Kenk,
01:50 je dois citer aussi Yvan Martinet, qui est reporter et qui tourne des sujets pour notre émission,
01:54 avec Olivier Gardet, Damien Turpin et Nicolas Oer.
01:57 Ce n'est pas tous les jours qu'un nouveau magazine d'actualité se crée sur Service Public,
02:01 notamment sur France 2, donc ça valait le coup d'arrêter France Info.
02:04 - Et pourquoi vous ? C'est vous qui... Comment ça s'est passé ?
02:07 - Comment ça s'est passé ?
02:08 Tout simplement, c'est une histoire d'amitié avec Christophe Kenk,
02:11 on se connaît depuis la création de France Info,
02:13 puisqu'il avait fait une petite parenthèse dans sa carrière de grand reporter de guerre,
02:16 et on s'est toujours promis de travailler un jour ensemble,
02:19 et la direction des magazines, la direction de l'information,
02:22 était à la recherche de son nouveau magazine d'actualité internationale.
02:25 Il s'avère qu'il en avait écrit un il y a quelques années,
02:28 et il est venu me le proposer, et on l'a proposé ensemble à la direction.
02:31 - Voilà, on va en reparler dans un instant, et on passe tout de suite au Zapping.
02:34 - Alors, Djamel Mazzi, ça vous est peut-être arrivé,
02:40 un scoop qui vous tombe dessus lors d'une question banale,
02:43 et bien c'est exactement ce qui est arrivé hier soir,
02:46 Yann Barthès, en direct, au quotidien, avec Eric Ciotti,
02:49 pose une question banale, et voilà ce que lui répond Eric Ciotti.
02:52 - Nice, c'est ma ville, et je veux aujourd'hui qu'elle retrouve un nouveau destin,
02:57 donc nous verrons bien, mais en tout cas,
03:00 là où je serai, j'apporterai toute ma détermination.
03:03 - C'est la première fois que vous dites, parce que je dis ça en boutade,
03:06 et du coup vous répondez, c'est la première fois que vous dites
03:10 que vous voulez officiellement être maire de Nice ?
03:12 - Je vous ai pas dit exactement ça.
03:14 - Ah si !
03:15 - Vous avez pas dit non !
03:16 - Mais pas loin !
03:17 - Pas loin !
03:19 - Ah non, pas loin, donc on est prêt.
03:21 - Pas loin, je m'y prépare.
03:23 - D'accord, vous y préparez, vous y passez en vous rasant, tout ça, machin ?
03:26 - Je m'y prépare.
03:28 - D'accord.
03:29 - Vous avez pas mis la question, la question c'était quoi ?
03:32 - La question c'était, est-ce que vous retournez à Nice,
03:35 est-ce que vous continuez à profiter de Nice ?
03:38 Et du coup, il lui a annoncé qu'il voulait devenir le nouveau maire de Nice.
03:42 - C'est ça, oui.
03:44 - Exactement, comme ça, au détour.
03:46 Et pendant ce temps-là, dans cet avou d'Armanin,
03:49 Gérald Darmanin remettait une petite couche sur la NUPES
03:54 et s'en prenait à Sandrine Rousseau.
03:56 - Évidemment qu'on doit amender un projet de loi,
03:58 ça s'appelle un projet de loi, pour ça il faut en discuter,
04:01 et c'est pas ce que fait malheureusement LFI, la NUPES,
04:03 en empêchant la discussion parlementaire,
04:05 donc oui, il y a des améliorations à apporter, il faut écouter.
04:07 Et puis il y a ceux qui construisent une autre société,
04:10 que je distinguerais de la gauche ouvrière ou de la gauche employée,
04:13 que moi j'ai qualifiée de gauchiste,
04:15 et que Sandrine Rousseau m'évoquait que pour elle,
04:17 la société idéale, c'est une société de la paresse,
04:19 c'est une société sans travail,
04:21 c'est du miel peut-être à entendre pour beaucoup d'entre nous.
04:23 Mais il est évident que la France ne peut plus être
04:25 cette grande puissance si elle rentre dans la société de la paresse.
04:27 - Ah là là, la paresse, c'est pas mal la paresse, non vous aussi.
04:30 - On en a parlé tout à l'heure.
04:32 - Oui, j'imagine, dans vos débats.
04:34 Cachée par la guerre de l'Ukraine,
04:36 pourtant la lutte et les manifestations continuent.
04:39 En Iran, on en parle un petit peu moins,
04:41 le combat des femmes ne s'arrête pas,
04:43 la répression continue, derrière,
04:45 dernière en date, pardon,
04:47 celle qui a été décriée dans "Quotidien".
04:49 Écoutez Valérie.
04:51 - On ne va pas oublier les manifestations et la répression actuelles dans le pays.
04:54 En l'occurrence, je voulais juste vous montrer
04:56 des photos toutes simples de panneaux installés
04:58 dans plusieurs hôpitaux à Téhéran.
05:00 Dessus, message glaçant,
05:02 il est inscrit que l'accès aux soins est désormais interdit
05:04 aux femmes non voilées,
05:06 et peu importe leur état de santé.
05:08 Après cinq mois de contestation,
05:10 on en est donc là en Iran,
05:12 on ne témoigne plus, les femmes qui protestent
05:14 contre le port du voile, on les laisse mourir.
05:16 - Incroyable, elles n'ont plus du tout accès aux hôpitaux.
05:21 - Vous avez envisagé d'aller en Iran ou en Afghanistan ?
05:25 - On ne s'interdit absolument rien,
05:27 après, encore une fois, c'est ce qu'on disait tout à l'heure,
05:29 tout va dépendre de la faisabilité.
05:31 Au Comores, on a été empêchés,
05:33 puisque notre équipe, Yvan Martinet, Olivier Gardet,
05:36 ont été reconduits à la frontière,
05:38 c'est comme ça qu'on dit,
05:40 c'est une totale dérive autoritaire.
05:42 - Ils ont même été attaqués par la presse.
05:47 - La presse locale pensait que l'équipe de France 2
05:50 allait sur place pour commettre un coup d'état.
05:53 - Exactement.
05:54 - Totalement surréaliste, mais on a pu travailler
05:56 avec un journaliste local, discrètement,
05:58 qui n'a pas souhaité être cité,
05:59 parce qu'évidemment, il est menacé.
06:00 - Oui, mais c'est vrai que l'Iran, en l'occurrence,
06:03 vous ne pourriez pas y aller en tant que journaliste.
06:06 - C'est extrêmement compliqué, c'est verrouillé.
06:08 - À moins de travailler avec des gens sur place.
06:10 Vous l'avez vu, il y a une jeunesse très militante,
06:12 très révoltée sur place,
06:14 et qui filme avec leur smartphone,
06:16 ce qui nous permet d'être informés
06:17 sur ce qui se passe sur place, heureusement.
06:19 - Une autre ligne de front,
06:21 celle d'une amatrice de sexe
06:23 qui rencontre une professionnelle du X,
06:25 qu'est-ce qu'ils se racontent des histoires du X ?
06:27 Troisième épisode, Valérie, de ma saga préférée,
06:30 la famille Pélissard,
06:32 je ne sais pas si vous suivez la famille Pélissard,
06:34 c'était une famille qui était sur TF1.
06:36 - C'est très loin, j'ai vu que
06:38 Albert Londres était un nouveau modèle.
06:40 Là, on en est très très très loin,
06:43 mais ça fait le buzz.
06:45 - La famille Pélissard a 9 enfants,
06:47 elle était dans une émission "Famille XXL" sur TF1.
06:50 - Ça m'arrive de regarder le week-end.
06:52 - Ils se sont lancés dans le X.
06:54 - Oui, j'en ai entendu parler.
06:56 - Mais oui, c'est la famille Pélissard.
06:58 Hier, ils ont rencontré une vraie ardeuse,
07:00 Clara Morgan,
07:02 et donc confrontation entre des amateurs
07:04 et une professionnelle qui a eu du mal
07:06 à comprendre pourquoi les Pélissards
07:08 se lançaient aussi tard dans ce business.
07:10 - Vous arrivez à un stade, un âge,
07:12 où vous avez plein d'enfants,
07:14 vous êtes passés sur TF1, vous avez construit
07:16 quelque chose, et c'est vrai que c'est assez rare
07:18 de faire ces choix à vos âges.
07:20 Donc la seule question, c'est pourquoi ?
07:23 - Pourquoi ? Parce qu'en fait, c'est quelque chose
07:25 qui nous épanouit déjà depuis longtemps.
07:27 - Mais c'est l'oseille.
07:29 - Je vais vous répondre à Clara.
07:31 - C'est quoi, lui, là ?
07:33 - C'est quoi, toi ?
07:35 - C'est quoi, toi ?
07:37 - En fait, au lieu d'agresser les gens,
07:39 t'entends ? - Chut, oh !
07:41 - Il agresse tout le monde, il insulte !
07:43 - Eh oui, c'est l'oseille.
07:45 C'est des "dans tous les cas", mon poste,
07:47 bien évidemment. Elle est fascinante,
07:49 cette histoire des Pélissards.
07:51 - C'est assez fascinant. Vous regardez quoi, vous, à la télé ?
07:53 - En ce moment, c'est compliqué.
07:55 Il a fallu fabriquer le deuxième numéro.
07:57 J'essaie de regarder les magazines,
07:59 les JT, puis les plateformes, les séries, comme tout le monde.
08:01 - Les séries, un auditeur demande si vous avez été
08:03 inspiré par les nouveaux explorateurs,
08:05 sur la forme...
08:07 - Je sais pas. Oui, après, c'est du
08:09 grand reportage, forcément, en voyage.
08:11 Forcément, on s'inspire
08:13 de tout le monde. - Et s'il y en a plus,
08:15 les nouveaux explorateurs. - C'est ça, exactement.
08:17 C'est du grand reportage, c'est aussi des rencontres humaines,
08:19 et puis avec de l'info, aussi. - Pierre Lesquery
08:21 a rendu hommage à Barenstrong,
08:23 qui a disparu il y a trois jours.
08:25 C'est un des quatre hommes
08:27 qui écrivait les principales tubes
08:29 de la Motorn, Valérie.
08:31 On va écouter Barenstrong.
08:33 Ça devrait vous plaire, sinon je ne sais plus quoi faire.
08:35 - On a un
08:37 vrai combat en fin de chronique.
08:39 Il termine toujours en musique,
08:41 parce que je n'aime pas ses goûts musicaux.
08:43 - Écoutons donc Barenstrong dans
08:45 "Money, that's what I want".
08:47 Cette fois-ci, c'est pas lui qui a écrit cette chanson,
08:49 mais Barry Gordy, qui était le fondateur
08:51 du fameux label Motorn.
08:53 - Voilà, ça c'est bien.
08:55 - La Motown, c'est "I love her".
08:57 - Ça c'est...
08:59 Par rapport à...
09:01 Comment il s'appelle ?
09:03 - Pierre Duméli,
09:05 c'est "I love her".
09:07 - "I love her".
09:09 - Ça c'est...
09:11 Ça c'est "I love her".
09:13 - Ça c'est...
09:15 - Ça c'est "I love her".
09:17 - Ça c'est...
09:19 - Ça c'est...
09:21 - Comment il s'appelle ?
09:23 - Pierre Demers.
09:25 - Allez, à tout de suite.
09:27 Sud Radio Média,
09:29 l'invité du jour.
09:31 - L'invité du jour, Djamel Mazy.
09:33 Vous avez longtemps présenté les journaux
09:35 sur France Info TV,
09:37 et désormais, vous êtes
09:39 l'une des figures avec
09:41 Christophe Kenck de ce nouveau
09:43 magazine, enfin le visage
09:45 de ce nouveau magazine d'information internationale
09:47 sur la ligne. C'est ce soir, à 23h,
09:49 nouveau magazine d'information
09:51 internationale, "Mayotte Comores,
09:53 les soeurs ennemies", c'est passionnant,
09:55 c'est glaçant.
09:57 - 23h, il y a la Première ministre
09:59 juste avant sur l'événement
10:01 de 20h. J'espère qu'ils vous laisseront
10:03 l'antenne. - Voilà, annoncer ce qu'on vient
10:05 d'apprendre, le décès de Philippe Tesson,
10:07 94 ans, immense journaliste,
10:09 éditorialiste, je ne sais pas si vous l'avez
10:11 connu, reçu. - Je ne l'ai jamais reçu,
10:13 mais je l'ai connu. - Quelqu'un de formidable.
10:15 - Et c'est critique de théâtre aussi.
10:17 - C'est incroyable. - Un homme vraiment
10:19 beaucoup, beaucoup de peine à l'annonce
10:21 de sa disparition.
10:23 Ce magazine d'actualité
10:25 internationale, c'est
10:27 assez courageux de la part
10:29 même de France Télévisions, parce qu'on voit que dans les
10:31 journaux, plus sur le service public que sur
10:33 les chaînes privées, l'international
10:35 est un peu la portion concre de
10:37 l'information. - C'est vrai qu'aujourd'hui,
10:39 il y a très peu de place à l'international.
10:41 Le 20h, le 13h de France 2, et même sur France 3
10:43 et France Info, on ne se prive pas de faire de l'international.
10:45 C'est important, parce qu'aujourd'hui,
10:47 il y a une grande
10:49 actualité sur l'international,
10:51 qui fait que cette actualité-là
10:53 a beaucoup de répercussions sur le national.
10:55 Donc ça a une importance. Et effectivement,
10:57 oui, c'est courageux de la part du service public
10:59 de lancer un magazine, parce que,
11:01 comme on dit dans le journalisme, il y a cette pointe proximité,
11:03 donc plus c'est loin et moins ça intéresse.
11:05 Et l'idée de cette formule, c'est
11:07 d'intéresser avec cet exercice
11:09 de transparence, où on montre aussi nos conditions
11:11 de tournage et comment on tourne sur place. - Oui, ça, j'ai trouvé que c'était
11:13 très original. On voit, parce qu'on ne voit pas
11:15 derrière l'image ce qui se passe,
11:17 et là on voit vraiment le... Vous êtes
11:19 combien ? Vous êtes 3, 4 ? - On est 4.
11:21 - 4 ? - 4, plus une deuxième équipe
11:23 où ils sont deux, Yvan Martinet et Olivier Gardette.
11:25 - Mais c'est très léger, comme...
11:27 - C'est très léger. C'est un dispositif qui est
11:29 très léger, ce qui nous permet d'être assez souple
11:31 sur le terrain.
11:33 Et puis l'originalité aussi de
11:35 ce magazine, c'est que cette partie
11:37 incarnée par Christophe et moi, avec
11:39 nos collègues... - Christophe qui tient la caméra et il vous filme.
11:41 - C'est ça, c'est qu'on tourne avec
11:43 un smartphone. Deux smartphones.
11:45 C'est l'originalité, ce qui nous a permis,
11:47 lorsqu'on a tourné le pilote, de s'apercevoir
11:49 que ça permettait d'être discret. Quand on tourne
11:51 notamment avec des personnes
11:53 menacées, fragiles, ça fait
11:55 moins peur d'arriver avec une grosse caméra
11:57 ou un appareil photo, et du coup ça rassure
11:59 et ça crée beaucoup plus de proximité avec
12:01 les gens qu'on interview. - Comment se fait le choix
12:03 des sujets ? Je disais tout à l'heure
12:05 vous avez été à la frontière entre le Mexique
12:07 et les Etats-Unis. Vous parlez
12:09 de pays
12:11 où il y a des murs, qui peuvent être... Là c'est un
12:13 mur maritime
12:15 entre les Comores... - C'est l'océan Indien.
12:17 - Enfin entre Mayotte, c'est l'océan Indien.
12:19 Comment vous choisissez les sujets
12:21 que vous allez tourner ?
12:23 - L'idée c'est de choisir
12:25 une frontière, comme je le disais tout à l'heure,
12:27 qu'elle soit physique, une barrière,
12:29 comme c'est le cas entre les Etats-Unis
12:31 et le Mexique, et encore une fois on s'interdit
12:33 absolument rien. C'est pas une frontière
12:35 maritime, mais aussi une frontière
12:37 psychologique. Et l'idée c'est
12:39 de la décrypter, d'aller de
12:41 part et d'autre de cette frontière à la rencontre
12:43 de gens pour
12:45 montrer quelque part ce qui symbolise
12:47 des absurdités
12:49 légales, politiques, etc.
12:51 - Alors ce soir Valérie, on va découvrir
12:53 comment, eh bien là-bas
12:55 les Comoriens
12:57 trouvent une terre d'asile en France
12:59 parce que j'ai une partie de la France, un bout de la France,
13:01 le 101ème département,
13:03 aussi là-bas en annonce.
13:05 - Sur la ligne, inédit.
13:07 - On est à 8000 km de l'Hexagone,
13:09 plein cœur du canal du Mozambique entre la Frute et
13:11 Madagascar. - Pour ce deuxième numéro,
13:13 Djamel Mazzi et Christophe Kink
13:15 vous emmènent à la frontière entre les Comores
13:17 et Mayotte, ce petit bout de France
13:19 en plein océan indien.
13:21 - C'est tous les atouts
13:23 de l'île paradisiaque pour attirer les touristes
13:25 et pourtant ils sont très peu nombreux ici, il y a beaucoup de tensions.
13:27 - Allez on y va, c'est parti les gars !
13:29 Vas-y, chope-le, chope-le ! - Si l'Etat ne fait rien,
13:31 donc là Mayotte va recouler.
13:33 - Liberté, accès à l'éducation
13:35 et aux soins médicaux, Mayotte
13:37 fait rêver les Comoriens, prêts à tout
13:39 pour franchir cette barrière maritime.
13:41 Sur la ligne,
13:43 votre magazine d'actualité internationale
13:45 sur France 2 et dès 6h du matin
13:47 sur la plateforme France.tv.
13:49 - C'est vraiment à découvrir
13:51 parce que c'est loin, à moins de s'intéresser
13:53 vraiment à l'actualité internationale
13:55 et c'était le cas de Gilles,
13:57 je suis malin, je te donne un petit secret.
13:59 Et c'est vrai que la situation,
14:01 le climat d'insécurité est absolument terrifiant
14:03 et l'une des femmes que vous interviewez
14:05 dit "le bon Dieu nous a donné le diable pour voisin".
14:07 Je trouvais cette phrase très forte
14:09 parce qu'ils ont un paradis,
14:11 un petit paradis, à la fin d'ailleurs
14:13 on voit un Français qui s'y est installé
14:15 et c'est vrai que leur pays est devenu
14:17 un enfer, leur île est devenue un enfer.
14:19 - Leur île est devenue un enfer effectivement
14:21 puisqu'on le raconte très bien dans le magazine,
14:23 c'est que, il y a cette délinquance
14:25 juvénile,
14:27 et c'est bidonville, c'est à Mayotte
14:29 qu'on trouve le plus grand bidonville de France
14:31 et même d'Europe, et celle que vous citiez
14:33 c'est celle d'Yusufa, députée sans étiquette
14:35 qu'on a rencontrée sur place, qui était ancienne journaliste
14:37 et qui s'est engagée en politique, qui est très remontée
14:39 qui dénonce aussi quelque part
14:41 l'inaction de l'État
14:45 et elle réclame un durcissement
14:47 du droit du sol puisque
14:49 c'est un département français, vous l'avez dit, c'est une frontière
14:51 entre la France et l'Afrique
14:53 en plein océan indien et à côté
14:55 les Comores, l'Afrique aussi, Malagasca
14:57 des candidats à l'exil
14:59 qui vont à Néldorado pour la santé
15:01 pour l'éducation, pour les libertés
15:03 et aujourd'hui, officiellement, il y a 300 000 habitants
15:05 officieusement, et il y en a double
15:07 c'est une île qui est arrivée à saturation
15:09 à tous les niveaux
15:11 que ce soit l'école, que ce soit l'hôpital
15:13 ou même sur les routes
15:15 - Parce qu'ils viennent se faire soigner là, vous montrez là aussi
15:17 le travail des passeurs
15:19 le travail, si on peut appeler ça le travail
15:21 le business des passeurs
15:23 la chasse contre tous ces clandestins
15:25 vous avez réussi à...
15:27 c'est une scène très forte quand vous suivez les policiers
15:29 dans le bidonville, on voit
15:31 l'état dans lequel se trouve
15:33 cette île qui est absolument dramatique
15:35 ça a été... on vous a accepté facilement
15:37 avec la caméra, justement ?
15:39 - Ça a été... les Mahorais
15:41 sont très accueillants, très chaleureux
15:43 un très très bon accueil
15:45 après il faut dire que pour aller dans le bidonville, c'est pas simple
15:47 c'est là que se trouve aussi un certain nombre
15:49 de gangs, des chefs de gangs très très jeunes
15:51 et quand on a pu y aller
15:53 c'était soit avec effectivement
15:55 la police, la GAO, qu'on appelle
15:57 et les gendarmes, et soit
15:59 via une opération, vous allez le voir
16:01 une opération de ramassage des déchets
16:03 avec des associations
16:05 et ça a été organisé par la mairie, ce qui nous a permis
16:07 d'être au cœur de ce bidonville
16:09 et moi j'ai jamais vu ça de ma vie
16:11 c'est des
16:13 conditions de vie indignes
16:15 et je trouve ça
16:17 d'âme que ce soit en France
16:19 - Mais que fait la France alors ?
16:21 Elle a abandonné ?
16:23 - Les élus dénoncent ce sentiment d'abandon
16:25 de la part de l'État
16:27 Gérald Darmanin a passé le nouvel an sur place
16:29 ministre de l'Intérieur pour annoncer
16:31 des moyens, des radars, des effectifs
16:33 supplémentaires
16:35 ce qui étonne c'est que quand on
16:37 traverse l'île de Mayotte
16:39 on se retrouve régulièrement
16:41 dans les bouchons, il faut 2h30 pour
16:43 parcourir 10 km - À Paris aussi
16:45 - Sur une île c'est assez surprenant
16:47 et on voit
16:49 beaucoup de panneaux
16:51 qui annoncent
16:53 des travaux, des bâtiments en cours de construction
16:55 financés par l'État ou par
16:57 l'Union Européenne, ce qu'il faut dire c'est que c'est un jeune
16:59 département français, elles sont unièmes
17:01 - C'est Nicolas Sarkozy
17:03 - C'est un département français
17:05 officiellement depuis 2011
17:07 et les élus
17:09 aimeraient que ça aille plus vite dans la rénovation
17:11 des infrastructures mais il faudrait
17:13 une vingtaine d'années pour qu'on en arrive
17:15 à un département digne de ce nom qu'on peut connaître
17:17 en métropole - Et là-bas la leader
17:19 c'est Marine Le Pen - 53% ont voté
17:21 c'est ça, 52% ont voté
17:23 pour Marine Le Pen - Qu'est-ce qu'elle leur a promis ?
17:25 - Il me semble au deuxième tour de la présidentielle
17:27 elle leur a promis
17:29 c'est un discours qui aujourd'hui
17:31 séduit les maorais, vous le verrez dans le magazine, on a rencontré
17:33 ces habitants
17:35 qui font partie de collectifs, qui s'organisent
17:37 pour patrouiller sur les plages
17:39 pour chasser entre guillemets les passeurs
17:41 et les quoi ça quoi ça, c'est des gens qui nous disent
17:43 "voilà, nous on a voté Sarkozy, Hollande
17:45 Macron, Chirac, aujourd'hui on a voté
17:47 Marine Le Pen parce qu'on se sent totalement démunis
17:49 parce que le sujet
17:51 à Mayotte c'est l'immigration clandestine
17:53 - Ouais, mais vous voyez
17:55 vous me disiez juste avant
17:57 il n'y a pas de drogue et il n'y a pas d'armes
17:59 a priori - C'est ce que
18:01 les élus se réjouissent aujourd'hui
18:03 qu'il n'y ait pas d'armes en circulation
18:05 dans les bidonvilles et pas de drogue
18:07 parce que leur crainte c'est
18:09 que ça devienne un deuxième Haïti
18:11 donc ça ils s'en réjouissent pour l'instant
18:13 mais oui, ce sont des élus
18:15 qui réclament d'aller plus loin, ils réclament la suppression
18:17 définitive du droit du sol, sauf que
18:19 c'est une mesure qui va se
18:21 qui va se confronter
18:23 à la constitution
18:25 et pour que ça devienne une exception c'est compliqué
18:27 il faut réviser la constitution. Aujourd'hui il y a une
18:29 exception qui existe à Mayotte
18:31 ça a été durci il y a quelques années, en 2018
18:33 il faut que l'un des deux parents
18:35 ait résidé au moins trois mois
18:37 sur l'île pour que l'enfant prétende
18:39 au droit du sol et aujourd'hui le gouvernement
18:41 il me semble réfléchit à aller plus loin
18:43 et exiger une présence d'une année
18:45 des deux parents. - Une dernière question
18:47 rapide médias, vous n'êtes pas triste que
18:49 en septembre le 19-20
18:51 s'arrête et le 12h-13h s'arrête
18:53 sur France 3, vous en pensez quoi vous ?
18:55 - C'est une décision qui a été prise
18:57 par la direction, c'est triste
18:59 parce que j'ai eu l'occasion d'être
19:01 remplaçant pendant au moins trois ans
19:03 de ces éditions
19:05 moi je pense aux équipes, j'espère que
19:07 cette décision politique
19:09 ces décisions en interne
19:11 n'auront pas trop de conséquences
19:13 sur le plan social et humain pour ces équipes
19:15 qui sont formidables.
19:17 - Vous le regrettez ?
19:19 - Je le regrette mais
19:21 en même temps c'est une décision de la direction
19:23 malheureusement si j'avais été
19:25 le directeur ou le PDG
19:27 de France Télévisions peut-être que j'aurais fait autrement
19:29 et en tout cas c'est une décision
19:31 que je ne vais pas commenter ici.
19:33 - Stéphane nous dit "rien que l'eau potable
19:35 qui n'est accessible que rarement, oui les images sont
19:37 magnifiques dans les bidonvilles"
19:39 vraiment regarder ce soir
19:41 ce document "Mayotte comme or, les soeurs ennemies"
19:43 c'est une île
19:45 qui pourrait être un petit paradis
19:47 encore une fois on voit les ressources
19:49 possibles
19:51 - Il y a le deuxième lagon le plus grand et le plus beau
19:53 du monde, une barrière de corail qui est extraordinaire
19:55 et ça pourrait oui devenir
19:57 un petit paradis. - Jamel Mazé
19:59 Christophe Kenk ce soir donc sur la ligne
20:01 pour découvrir
20:03 ou pour comprendre
20:05 ce qui se passe à Mayotte
20:07 en ce moment. Merci beaucoup
20:09 Jamel Mazé dans un instant c'est Jean-Jacques Bourdin
20:11 avec vous.

Recommandée