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François Ruffin, député La France Insoumise de la Somme, est l'invité de BFMTV 

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Transcription
00:00 De mon point de vue, il faut repartir de la crise Covid.
00:03 On a à ce moment-là les agents d'entretien,
00:06 on a les aides-soignants, on a les manutentionnaires,
00:10 on a les caristes qui font le boulot, qui tiennent le pays debout.
00:13 Et le président de la République, il leur dit,
00:14 il faudra se rappeler que notre pays tout entier repose aujourd'hui sur ces femmes
00:18 et ces hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal.
00:20 À la sortie, qu'est-ce qu'il y a ?
00:22 Il n'y a pas de récompense pour tous ces métiers-là.
00:23 Au contraire, ils restent dans la même dureté.
00:25 On a l'inflation qui vient gréver les petits salaires.
00:29 Première peine. Et là, on leur dit, vous allez devoir faire trois mois, six mois,
00:32 neuf mois, un an, deux ans de plus pour des métiers où alors,
00:36 vous savez, on a une vision du travail quand on est à Paris
00:39 qui ne correspond pas à la réalité.
00:41 Dans les années 80, quand on demandait aux Français, aux salariés,
00:45 quel pourcentage subissait une contrainte physique ?
00:49 C'était 12% des salariés qui subissaient une triple contrainte physique.
00:52 Aujourd'hui, on se dit, après 40 ans de robotique, d'informatique, de numérique,
00:55 ça doit aller mieux. Aujourd'hui, c'est 34%.
00:57 Ça veut dire qu'à 55 ans, il y a des tas de métiers dans la grande distribution,
01:01 dans les ateliers de logistique où on se dit, mais comment je vais faire
01:04 pour pousser jusqu'à 60, 62 ans, 64 ans ?
01:07 C'est ça, c'est des questions très concrètes.
01:09 Mais si vous me permettez, je poursuis la question de Bruno Jeudy.
01:12 Depuis le début de cette mandature, vous répétez, vous n'êtes pas le seul,
01:17 que le centre de gravité du pouvoir a changé,
01:20 qu'avant, il était à l'Élysée, à Matignon,
01:22 et que maintenant, le pouvoir est au Parlement.
01:25 Et d'ailleurs, on a un Parlement, une Assemblée nationale,
01:27 qui ressemble assez à l'image politique du pays.
01:31 Et là, tout à coup, si cette loi était votée, comment vous allez faire pour dire,
01:35 finalement, le centre de gravité, le pouvoir n'est pas à l'Assemblée,
01:38 il est dans la rue ?
01:39 Non, mais vous savez, si vous m'écoutez personnellement,
01:42 mon discours a assez peu changé.
01:44 On demeure dans la Ve République, et le pouvoir, il est incarné par un seul homme.
01:49 Et je dirais même que cette réforme, elle incarne sa toute puissance.
01:53 Pourquoi ? Parce que là, ce n'est plus une question
01:56 de comment on va faire pour combler le trou,
01:58 qui n'existe pas pour l'instant.
01:59 C'est devenu, et il l'a dit, ce qui est en jeu,
02:02 c'est l'autorité de votre serviteur, Emmanuel Macron.
02:05 Ce qui est en jeu, c'est ça.
02:07 C'est une question puissamment politique, c'est une question de pouvoir.
02:10 Et je dirais que...
02:11 Alors, si elle est votée, vous faites quoi ?
02:12 Si la réforme est votée ?
02:13 Vous savez, le CPE a été voté, et finalement, il a été annulé
02:16 parce que les manifestations, elles ont continué.
02:18 Donc, je le dis, le centre de gravité, il n'est pas à l'Assemblée nationale.
02:22 Le centre de gravité, il est clairement dans ce qu'il prend dans le pays.
02:24 Et je reviens sur ça.
02:25 Là, ce qui est en jeu, c'est un enjeu profondément politique.
02:28 Le souci qu'on a, c'est qu'on est presque dans...
02:31 Pour moi, Macron est le reflet d'une élite qui fait sécession.
02:34 Mais il y a une psychologie particulière qui est là-dedans.
02:37 C'est qu'on a l'impression qu'il s'entête,
02:39 et plus à la limite il y a du monde qui n'en veut pas de sa réforme,
02:42 plus il tient à la passer par la force pour démontrer sa toute-puissance.
02:46 Mais, pardon, vous avez...
02:47 Il peut en faire un marqueur de son autorité.

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