Réforme des retraites : le gouvernement a "perdu la bataille de l'opinion" et mise tout sur le débat à l'Assemblée

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Transcript
00:00 Roselyne Fèvre est donc avec nous en plateau. Roselyne, on a entendu Jean-Luc Mélenchon dire qu'Emmanuel Macron avait déjà perdu.
00:06 C'est vrai que la bataille de l'opinion est mal engagée pour lui.
00:09 Oui, c'est vrai que la bataille de l'opinion, elle est perdue. Pourquoi ? Parce qu'ils ont très mal communiqué.
00:13 L'exécutif s'est pris les pieds dans le tapis, a mal expliqué. Au lieu d'être sur l'argument de pourquoi c'est nécessaire,
00:22 pourquoi d'ici 2030, il va falloir que le système soit à l'équilibre, eh bien, il préférait répondre aux oppositions pour dire
00:29 que cette loi, cette réforme était juste. Ce à quoi l'opposition répondait, eh bien non, c'est injuste, ce qui n'est pas faux,
00:37 puisqu'il y a eu les seniors, il y a les femmes. Voilà, donc forcément, oui, ça leur donne forcément tort.
00:48 Donc c'est mal expliqué. Donc là, ils vont changer sans doute de stratégie. Enfin, pour eux, on imagine que c'est l'intérêt.
00:56 Et puis un deuxième, le gouvernement mise tout sur le débat à l'Assemblée nationale, déjà de compter ses troupes,
01:04 de faire revenir à lui peut-être quelques frondeurs qui seraient tentés de ne pas voter le texte. Et d'ailleurs,
01:11 ils ont été réprimandés et se sont fait remonter les bretelles par Bruno Le Maire en disant qu'il fallait être solidaires d'un texte.
01:18 Après, comment peut évoluer la situation ? Si on revient un peu plus loin, en 1995, la réforme Juppé avait été plus ou moins acceptée.
01:28 Enfin, et on a vu ce que ça avait donné au début. Et puis les grèves, le monde dans la rue, et le Premier ministre,
01:36 ça lui a coûté à la fois sa place et à la fois... Il a dû retirer sa réforme. En 2010, Nicolas Sarkozy passe de 60 à 62 ans.
01:43 Il y a un million de personnes dans la rue. Et la réforme passe. Donc j'ai envie de dire, on ne peut pas en vérité savoir.
01:51 Ce qu'on sait, c'est que le gouvernement tient bon et qu'il tient bon sur ses 64 ans. En revanche, il reste peut-être une marge de négociation.
02:01 — Marge de négociation, y compris à l'Assemblée nationale, où les Républicains, eux, semblent s'éloigner un peu de la réforme.
02:08 — Oui, un peu insondables, ces Républicains. Il leur faut 38 votes. Ils sont 62. 38 votes pour atteindre, pour que la majorité l'emporte.
02:24 Ils sont assez tangents, on va dire. Pareil chez le modèle. Donc c'est un gros travail, en tout cas en coulisses, pour convaincre les uns et les autres
02:36 qu'il reste des marges de manœuvre, notamment sur les emplois des seniors, pour aller beaucoup plus loin, durcir les conditions
02:45 quand les entreprises veulent s'en séparer, et puis bien sûr adoucir les 44 annuités sur les carrières longues, c'est-à-dire les gens
02:55 qui ont commencé très tôt à travailler, et enfin le sujet des femmes, qui est bien sûr le plus exposé.
03:01 — Merci beaucoup, Roselyne Fèvre.

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