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00:00 - Pas aujourd'hui, je voudrais revenir sur cette polémique qui n'en finit pas.
00:04 Macron a invité des journalistes à bouffer à l'Elysée pour causer réforme des retraites.
00:08 Alors ils étaient une dizaine et parmi eux, le fleuron de ce qu'on a de mieux à France
00:12 Inter, Dominique Seux, le petit prince du CAC 40 et Yael Ghoz, le chef du service politique
00:17 de notre station, le Pulitzer de la social-démocratie.
00:20 Au menu du déjeuner, il y avait de la bonne sous-soupe et du gratin de coulœuvre, paraît-il
00:24 que c'était délicieux.
00:25 Et moi, je vais vous dire tout de suite, ça ne me choque pas du tout parce que c'est
00:28 un truc qu'on fait régulièrement dans les médias.
00:30 Moi je l'avoue, moi-même j'ai déjà déjeuné avec Philippe Poutou au Pizza Pinot de Melun.
00:34 Charline Petit déjeune avec Bruno Retailleau tous les matins en pyjama pilote.
00:41 - C'est pour ça que je suis solidaire de mes confrères.
00:43 - C'est normal, mais il y en a que ça choque.
00:45 On parle même de journalisme de gouvernement du côté d'Edoui Plenel, le sergent García
00:49 Trotskiste de Mediapart.
00:50 Alors je vais aller chez eux directement à Mediapart à la rencontre d'Hélène Salvi
00:55 qui est la chef du service politique de Mediapart.
00:57 Première question Hélène, pourquoi déjà elle n'a pas été invitée ?
01:00 - Alors ça c'est un vrai mystère pour Mediapart.
01:03 On s'est posé la question pendant une semaine et on n'a vraiment toujours pas trouvé.
01:07 - Est-ce que ce n'est pas la grosse loose de ne pas avoir été invitée là où il
01:10 fallait être ? C'était là où il y avait la fame ?
01:13 - Oui, c'était là où il y avait la fame.
01:16 Après, est-ce que la fame c'est Dominique Seux ?
01:20 - Alors oui, on a la réponse à cette question.
01:22 Mais carrément, aux Echos c'est une rockstar de mi.
01:24 Aux MEDEF, ils ont des posters délicacés de Dominique Seux.
01:26 J'ai moi-même un pin's parlant Dominique Seux qui dit "REBOURSEZ LA DETTE ! AU BOULOT
01:30 LES PAUVRES ! REBOURSEZ LA DETTE !"
01:31 - J'adore, c'est mon préféré.
01:33 Et notre Domi, on l'aime.
01:35 Hélène, est-ce qu'elle ne serait pas juste jalouse ?
01:37 - Est-ce que je suis jalouse ? Est-ce que j'ai vraiment envie de faire ça ? Non, je ne sais pas.
01:43 - Il y a un peu de seum quand même en vous.
01:45 - Je ne suis pas bien.
01:46 - Elle n'est pas bien.
01:47 Elle n'est pas bien parce que c'est vrai que c'est chouette d'être invitée parmi
01:49 tous ce beau monde à l'Elysée.
01:50 Il y avait même Guillaume Tabard du Figaro.
01:52 Bon, lui à mon avis il bosse là-bas directement.
01:54 Je pense que c'est lui qui fait la bouffe.
01:55 Il y avait Nathalie Saint-Cricq.
01:57 Vous voyez qui c'est, Nathalie ? Si la dépression nerveuse avait un visage, ça serait celui
02:00 de Nathal Roche.
02:02 Et puis c'est leur taf aux journalistes d'aller à la source, n'est-ce pas Hélène ?
02:05 - Aller à la source, c'est un des piliers de notre métier.
02:09 Le fait est que normalement on va à la source.
02:11 On n'est pas invité à la source.
02:12 - Oui, là c'est la source qui est régalée.
02:13 - On peut en tant que journaliste politique solliciter des rendez-vous avec des responsables
02:18 politiques.
02:19 C'est assez rare, s'agissant d'Emmanuel Macron, d'être invité à sa table.
02:24 Auquel cas, c'est vrai que ça ressemble davantage à une opération de communication
02:29 de l'Élysée qu'à un vrai travail journalistique de source.
02:33 - Oh, l'Élysée faire de la com ? Oh, oh, oh, non je crois pas.
02:36 Non, Macron il aime juste faire participer tout le monde.
02:39 D'ailleurs, il envoie sa meuf dans les médias, vous avez vu, elle est partout en ce moment.
02:42 Elle a 69 ans, Brigitte, elle bosse encore.
02:44 Ça c'est un bel exemple, voilà, au boulot les vieux.
02:46 France 5 a bien eu raison de censurer les blogs de l'infâme Pierre-Emmanuel Barré
02:50 qui avait prévu de s'en prendre à Bribri d'Amour.
02:52 Voilà, bien fait pour lui.
02:53 Ché ! J'arrive toujours pas à le dire, mais je le dis quand même.
02:55 Parce que Macron, faut pas oublier que c'est un gars sympa.
02:57 Il a invité des journalistes, il leur a payé à bouffer quand même.
03:00 - Alors, il a pas payé à bouffer.
03:01 - Ah, il a pas payé à bouffer ?
03:02 - Non, alors je pense que c'est une table de la République.
03:05 Donc ce sont les impôts des Français.
03:06 - Ah, c'est nous qui avons payé, ah oui.
03:07 - Bah tout le monde.
03:08 - Bon, alors c'est vrai que Macron, il a notre carte bancaire.
03:11 Donc c'est quand même plus pratique pour inviter à bouffer les gens.
03:13 Et c'est vrai aussi que journaliste, c'est un métier précaire.
03:15 Donc un repas gratos, il crache pas dessus, c'est normal.
03:18 D'ailleurs, qu'est-ce qu'ils faisaient, Média Park, pendant ce temps ?
03:20 - C'est vrai que ce jour-là, si je me souviens bien, on avait plutôt essayé de comprendre
03:24 pourquoi, contrairement à ce que dit le gouvernement, les femmes vont être effectivement davantage pénalisées.
03:29 Pourquoi les personnes qui sont contraintes de travailler jusqu'à 67 ans, alors qu'elles
03:33 sont épuisées, s'opposent à la réforme.
03:36 C'est vrai qu'en fait, on était un peu sur d'autres sujets.
03:38 - Des trucs un peu chiants, un peu ringards.
03:40 - Ouais, un peu pénible, mais je pense qu'il concerne vraiment, je dirais, des millions de personnes.
03:45 - Bah là là, c'est populiste de dire ça ! Elle a bien dit Sophia Aram dans sa chronique ce matin.
03:50 Ah bah si, elle a dit, Charline, faites pas cette tête-là.
03:53 Bah là, attention, parce que moi, je suis à fond avec Sophia.
03:55 Moi, j'adore les chroniques de Sophia.
03:57 D'ailleurs, je trouve qu'elle est beaucoup plus drôle depuis qu'elle met plus de blagues dedans.
04:00 Voilà, ça c'est mon avis perso, mais continue comme ça, Soso.
04:03 Et j'adore aussi les animaux.
04:04 Donc, j'ai rien contre ces journalistes perroquets, n'est-ce pas Hélène ?
04:07 - Non, c'est mignon les perroquets.
04:08 - C'est hyper mignon, les perroquets.
04:09 - Hyper mignon, les perroquets.
04:11 Après, si on est vraiment dans la métaphore animalière, je dirais que je préfère les suricates.
04:16 Celui qui observe, qui regarde, qui essaye de comprendre d'où ça vient.
04:20 - On s'en fout de ça, bon.
04:22 Alors, je sais qu'il y a quand même des relous que ça intéresse de savoir comment fonctionne le journalisme politique.
04:27 Alors pour ça, je vous conseille un excellent article qui date de 2012,
04:30 qui s'appelle "Ces journalistes qui se voient déjà à l'Élysée", écrit par une certaine Charline V.
04:35 Alors ça, je vous conseille sur Internet pour bien comprendre.
04:39 C'est déjeuner où les journalistes deviennent tout simplement des passe-plats.
04:43 - Alors, pour bien connaître le sujet, c'est plus nuancé que ça,
04:47 mais la nuance, c'est pas ce qu'on vous demande, Guillaume Meurice, donc allons-y.
04:50 - C'est plus nuancé, votre article, Charline ?
04:51 - Oui, oui. Merci, Guillaume.