La machine médiatique que représente Russia Today a plus à voir avec l’industrie de l’armement qu’avec celle de l’information. Car RT n’est pas une chaîne de service public, c’est la chaîne d’un Etat totalitaire. Pour le chroniqueur politique de Libération Thomas Legrand, ce média ne fait pas de l’information orientée, il ne fait pas d’information tout court.
Après le gel des comptes de RT France et la menace de rétorsion contre les médias français lancée par le Kremlin, Thomas Legrand analyse la place médiatique de cet organe ayant pour mission assumée de relayer la vision russe de l’actualité. Dans cette vidéo, il compare notamment son travail d’éditorialiste, dans lequel son opinion est guidée par les faits, au travail de Russia Today, déterminé uniquement par l’intérêt national de la Russie.
Après le gel des comptes de RT France et la menace de rétorsion contre les médias français lancée par le Kremlin, Thomas Legrand analyse la place médiatique de cet organe ayant pour mission assumée de relayer la vision russe de l’actualité. Dans cette vidéo, il compare notamment son travail d’éditorialiste, dans lequel son opinion est guidée par les faits, au travail de Russia Today, déterminé uniquement par l’intérêt national de la Russie.
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00:00 RT est plus une arme de guerre qu'une chaîne d'info, après le gel de ses comptes en France.
00:04 Le Kremlin prévient qu'il y aura des mesures de rétorsion contre les médias français.
00:09 Mais RT n'est pas un organe de presse, son travail n'est pas journalistique, c'est même exactement le contraire.
00:15 Ce n'est pas une chaîne de services publics, c'est une chaîne d'État, et en plus d'un État totalitaire.
00:20 RT n'a pas la maîtrise de sa ligne éditoriale, celle-ci est fixée par le Kremlin.
00:25 Mécaniquement, le statut des faits et de la vérité passe au second plan, il faut différencier les faits, l'opinion de l'intérêt national.
00:33 RT ne fait pas de l'information orientée tout simplement parce qu'elle ne fait pas d'information.
00:37 Si en tant qu'éditorialiste à Libération, journal de gauche, je débats avec l'un de mes altérégaux, mes confrères du Figaro, journal de droite,
00:44 nous ne serons certainement pas d'accord sur l'importance qu'il faut donner à telle ou telle information.
00:50 Nous n'aurons pas la même lecture d'un chiffre de l'économie ou de l'immigration,
00:54 mais aucun de nous deux pensera que l'autre ment, et en aucune manière je ne le prendrai comme l'agent d'un intérêt particulier ou politique,
01:00 même s'il défend une opinion qui n'est pas la mienne.
01:03 Nous avons la même conception de la primauté des faits sur nos commentaires.
01:07 Quand les faits ne sont plus la préoccupation première sur laquelle se basent nos opinions, ça donne Zemmour,
01:13 et d'ailleurs, Éric Zemmour a quitté la sphère journalistique.
01:15 « La liberté d'opinion, disait Hannah Arendt, est une farce si l'information sur les faits n'est pas garantie,
01:21 et si ce ne sont pas les faits eux-mêmes qui font l'objet du débat. »
01:24 [Musique]