Le ministre des solidarités réagit au scandale des EHPAD dans TPMP

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00:00 J'ai quand même à avoir un mot pour M. De Lys et sa maman.
00:03 Cette situation, elle est juste inacceptable.
00:06 Et moi, si j'ai choisi et accepté de devenir ministre
00:09 pour que ce genre de choses n'arrive plus dans ces établissements.
00:12 - Mais est-ce que c'est possible ? Parce qu'aujourd'hui, c'est des entreprises privées.
00:15 On le sait, c'est des millions et des millions d'euros.
00:18 - C'est des machines favorisées.
00:20 - Est-ce qu'aujourd'hui, l'État peut faire quelque chose ou c'est impossible ?
00:23 On peut comprendre que vous nous disiez c'est impossible.
00:24 Aujourd'hui, on ne peut pas intervenir.
00:25 - Non, encore une fois, j'ai accepté ces responsabilités pour que les choses changent.
00:29 Et donc, c'est possible.
00:30 En tant que ministre, ce que je veux, c'est mettre des règles claires
00:33 et faire en sorte qu'elles soient respectées.
00:34 Ce n'est pas le cas aujourd'hui.
00:35 - Parce que c'est très cher.
00:36 - Il faut que ce soit demain.
00:38 Je pense que n'importe qui n'a pas envie que sa mère, sa grand-mère vive ce genre de choses.
00:43 Que les Français, ils attendent de nous que leurs impôts ou l'argent qu'ils mettent dans les EHPAD,
00:48 ils soient utilisés à bon escient.
00:50 Et c'est mon rôle en tant que ministre.
00:52 Depuis un an, on a diligenté une série de contrôles sur l'ensemble des EHPAD de notre pays.
00:59 Il y en a 1400 qui ont déjà été contrôlés.
01:02 - Si je peux me permettre, Monsieur le ministre, je sais qu'il y a des contrôles.
01:04 Le problème qu'il y a, c'est qu'ils savent qu'il y a des contrôles.
01:06 - Et qu'ils sont prévenus. Pourquoi ?
01:07 - C'est comme dans le film "L'aile ou la cuisse".
01:09 Quand ils savent qu'il y a un mec qui va venir, tout est nickel.
01:12 Et donc, c'est vrai que c'est compliqué.
01:15 Est-ce qu'aujourd'hui, on a les moyens de faire des contrôles sauvages ?
01:18 Est-ce que c'est possible ou pas ?
01:19 - On le fait dans la restauration.
01:20 - Oui, exactement.
01:21 - C'est une visite de courtoisie.
01:23 - En fait, on a construit des contrôles de façon extrêmement sérieuse.
01:27 Il y a des contrôles qui sont inopinés.
01:28 Il y a des contrôles qui sont programmés.
01:29 Vous savez, ces situations-là,
01:31 ce n'est pas parce que vous allez arriver comme ça à l'improvise dans l'établissement
01:34 que vous allez forcément tout voir.
01:36 Et que vous allez voir des situations de maltraitance, de négligence
01:40 qui durent depuis des années et des années.
01:41 Comme vous ne verrez pas non plus des situations de maltraitance
01:44 parce que vous serez là, de maltraitance physique, des violences sexuelles,
01:48 des violences psychologiques, etc., qui durent.
01:50 Et donc, il faut faire des contrôles approfondis.
01:52 Donc, qu'ils soient inopinés ou pas, en général, ça ne change rien.
01:56 - Alors, aujourd'hui, ces établissements privés, on l'a vu, sont très très chers.
02:00 Et moi, je pense que c'est pareil pour vous, Monsieur le ministre,
02:04 on ne peut pas voir le fils de cette dame pleurer.
02:08 J'en ai eu plein ici sur ce plateau.
02:09 Il paye, il se saigne pour payer...
02:11 - Il y en a qui vendent leurs apparts.
02:12 - Voilà, qui vendent leurs apparts, qui se saignent pour payer des établissements
02:18 où ils se disent au moins je vais être tranquille et maman va être bien traité.
02:21 Et ils voient la santé de leur maman se dégrader de jour en jour.
02:26 Aujourd'hui, on le sait, et c'est comme toujours, c'est toujours le même problème,
02:31 c'est surtout pour faire du profit.
02:32 Et aujourd'hui, il y a un manque de personnel.
02:34 Donc, pour faire plus de profit, on réduit le personnel,
02:37 on fait manger des choses qui coûtent moins cher,
02:39 et on fait payer très cher à ces personnes.
02:43 Aujourd'hui, au niveau de la législation, qu'est-ce qu'on pourrait faire ?
02:48 Est-ce qu'il est possible de dire voilà, il y a un minimum d'effectifs pour tant de clients ?
02:53 C'est-à-dire que pour 10 personnes, on dit voilà, il faut 3 personnes.
02:56 Je vous dis n'importe quoi.
02:57 Est-ce que c'est possible ou pas ?
02:59 - Non, mais c'est un sujet qu'il faut qu'on aborde.
03:01 Effectivement, il y a un lien entre le nombre de personnes
03:04 qui s'occupent d'une personne âgée et la qualité de cet accompagnement.
03:08 C'est clair, la défenseure des droits a dit qu'il faudrait 8 soignants pour 10 résidents.
03:12 Aujourd'hui, on est environ à 6, c'est une moyenne.
03:16 Il y a des établissements dans lesquels c'est beaucoup moins,
03:18 et d'autres dans lesquels c'est plus.
03:21 C'est une moyenne, ça dépend des jours aussi.
03:24 Mais il faut qu'on continue à augmenter le nombre de personnel.
03:27 On va recruter la 50 000 soignants dans les EHPAD dans les 5 années qui viennent.
03:32 Peut-être qu'on aille plus loin, plus vite.
03:34 La difficulté qu'on a aujourd'hui aussi, c'est de recruter
03:36 parce que ça n'intéresse pas forcément les jeunes d'aller travailler dans ces établissements.
03:41 Il faut qu'on rende les métiers plus attractifs, qu'on paie mieux ses personnels.
03:44 Au passage, cette situation ne reflète pas non plus la majorité des établissements dans notre pays.
03:51 Il y a beaucoup de cas aujourd'hui, mais ce n'est pas la très grande majorité des établissements.
03:55 Il y a des endroits où ça se passe bien.
03:56 Moi, j'en visite toutes les semaines.
03:57 J'ai peut-être la chance de ne visiter que des endroits où c'est beau.
04:02 Mais non, j'en ai visité aussi où ça ne l'était pas.
04:05 - Il ne devrait pas y avoir, comme le guide Michelin, je vous dis n'importe quoi,
04:09 il ne devrait pas y avoir un guide aussi des EHPAD avec 10 notes ?
04:13 - Oui, c'est vrai.
04:14 Et qu'on nous dise que ça coûte plus cher parce que c'est un 3 étoiles.
04:17 Je vous dis n'importe quoi.
04:18 - Il faut se les noter, qu'on ait des critères qui soient plus clairs.
04:22 On vient juste d'en mettre des critères.
04:24 Ça aurait dû être fait bien avant pour qu'on puisse comparer.
04:28 Mais je voudrais revenir sur ce que vous avez dit tout à l'heure.
04:30 Moi, mon problème, ça ne me choque pas qu'on puisse gagner de l'argent avec ces activités-là.
04:36 En revanche, ce qui me choque, c'est que les actionnaires de ces entreprises-là
04:40 aujourd'hui ne mettent pas la qualité de service, la protection des personnes
04:44 qui sont dans ces établissements, le bien-être des salariés avant les gains financiers.
04:49 - Ça peut être un peu moins de profit, mais plus de sécurité pour les patients,
04:54 les clients et les résidents de ces maisons.
04:59 - Ça s'encadre et ça se contrôle.
05:02 - Vous parlez du bien-être des salariés, je parlerais plutôt du bien-être des résidents,
05:05 même s'il ne faut pas oublier les salariés.
05:07 Parce qu'en fait, quand vous dites qu'il y a en moyenne, et j'en ai fait,
05:13 je n'en ai pas tous fait, évidemment, mais 6 pour 10 résidents,
05:17 moi, cash, je vous le dis, ce n'est pas possible.
05:19 Alors, je m'excuse de m'adresser à vous parce que je sais que ça ne fait pas longtemps
05:22 que vous avez pris vos fonctions.
05:24 Oui, c'est gentil, mais je m'adresse surtout au gouvernement.
05:26 L'année dernière, il y a le livre qui est sorti, dont tout le monde parle aujourd'hui,
05:29 ça fait un scandale et ça émue tout le monde.
05:31 Mais rien n'a bougé.
05:32 Ma mère, ça fait trois ans qu'elle est là, c'est toujours pareil.
05:36 Rien ne bouge.
05:38 Donc, qu'est-ce qu'il faut attendre ?
05:39 - Parce que, vraiment, une dernière question, Monsieur le ministre,
05:42 ça va bouger à horizon de combien de temps ?
05:45 - Mais ça bouge déjà et on va accélérer les choses.
05:48 Enfin, moi, je salue le courage de Monsieur parce que c'est ça qu'il faut faire aussi,
05:51 c'est libérer la parole.
05:52 Il faut que les gens osent dire.
05:53 - Bien sûr.
05:54 - La difficulté aussi dans ces situations-là, c'est que les gens n'osent pas dire
05:57 parce qu'après, ils ont peur que ça amplifie ou que ça aggrave la situation.
06:00 Aujourd'hui, il faut libérer la parole, il ne faut plus que ce soit un tabou.
06:03 Et d'ailleurs, j'observe qu'il y a de plus en plus de plaintes aussi
06:06 parce que les gens, ils osent parler.
06:08 Il faut que nous, de notre côté, du côté des pouvoirs publics,
06:10 on sache aussi d'aller prendre en considération les accompagnés
06:13 et avoir des réponses qui soient adaptées.
06:15 Mais ça va changer, ça change déjà et ça va continuer à changer.
06:19 Et vite, on ne peut plus tolérer ce type de situation.
06:22 Vous parlez des salariés, c'est extrêmement important.
06:25 Si demain, les gens ne veulent plus venir travailler dans les EHPAD,
06:28 on ne va pas améliorer la situation.
06:29 - On va bien les payer pour éviter d'en bosser un peu.
06:30 - On ne va pas améliorer la situation.
06:31 - Merci. - C'est important.
06:32 [Musique]

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