Longue barbe blanche, bandeau rouge sur le front, regard à l'horizon : Jacques Aubert a tout du vieux loup de mer. Il nous fait goûter des araignées de mer, pêchées au large normand le matin même.
Pour découvrir d'autres contenus bonus avec Jacques, rendez-vous sur Instagram : https://www.instagram.com/oldyssey/
Cette série vidéo bénéficie du soutien de l'Assurance retraite et l’action sociale Agirc-Arrco et Prévoyance d’AG2R LA MONDIALE, ainsi que de l'accompagnement du Centre national du cinéma - CNC / Talent
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AmusantTranscription
00:00 Tiens ça y est, ça pique là-bas.
00:02 Regarde, c'est un fou de basson ça.
00:04 C'est des oiseaux qui cherchent le poisson là.
00:06 C'est un repère pour les pêcheurs.
00:08 Ils peuvent piquer à 10 mètres de profondeur sur un poisson.
00:11 La qualité d'un bon pêcheur.
00:15 Arthur il dit la patience.
00:17 Moi je dis que c'est la finesse, parce que lui, il lui faut beaucoup plus de temps que moi
00:20 pour attraper des poissons si tu veux.
00:22 Donc il est obligé d'être patient.
00:25 C'est pour ça.
00:28 Vas-y Arthur.
00:30 Emmène-nous dans le poisson.
00:34 J'ai évidemment besoin de la mer, c'est viscéral.
00:43 Donc là il y a un vieux loup des mers, ça va peut-être pas charger.
00:47 On va partir là-bas.
00:52 Personne ne s'était remis à la pêche depuis 40 ans.
00:55 Quand je me suis installé ici.
00:57 Parce que l'usine de la lac commençait à se monter.
01:01 Les pêcheurs conseillaient à leurs enfants de le boulot à l'usine.
01:04 Et puis il y a eu une rupture totale.
01:06 Je suis reparti de rien parce que personne ne m'a transmis quoi que ce soit.
01:09 Regarde.
01:13 Fais gaffe c'est de la savonnette en bas.
01:17 On va aller faire un tour dans les mers lointaines.
01:22 Là tu es dans un des endroits parmi les plus forts hors courant d'Europe.
01:26 Au bout de la pointe de la Lague, le ras blanchard.
01:29 En forte marée, le courant fait 12 nœuds, c'est-à-dire 20 km/h.
01:33 C'est un vrai fleuve.
01:34 La pêche ici il faut toujours composer avec tout ça.
01:37 La coucourée, c'est un plateau rocheux.
01:41 Qui est plein de poissons comme on va pouvoir le constater.
01:49 C'était un très bon caillou pour l'Eau-Colla, le lieu jaune.
01:53 Mais ça devient de moins en moins vrai.
01:56 Parce qu'il n'y en a plus.
01:58 C'est des espèces qui montent avec le réchauffement climatique qui persiste.
02:02 Et puis bon, elles ont été beaucoup travaillées, beaucoup trop travaillées aussi.
02:06 Par les gros bateaux.
02:08 Il ne faut pas hésiter à varier les techniques, à essayer des trucs nouveaux.
02:15 Toujours se remettre en cause, évidemment.
02:18 Jamais dire "il n'y a pas de poissons", toujours dire "je n'arrive pas à les attraper".
02:24 Beaucoup de modestie, toujours, par rapport aux poissons.
02:28 Ça c'est essentiel.
02:31 Un jour ils vont monter sur quelque chose, et un jour pas du tout.
02:35 Il y a 4 personnes à bord qui pêchent avec des trucs différents.
02:38 Il y en a plein qui vont pêcher.
02:40 C'est complètement bizarre.
02:42 Bon, vas-y.
02:46 Mais il n'y a rien bordel.
02:51 Qu'est-ce qu'on va manger ?
02:53 Moi j'étais pêcheur ici.
02:56 J'avais 500 casiers à la mer.
02:58 C'est de la pêche à la journée, on rentrait tous les jours.
03:01 Ce qu'on appelle la petite pêche.
03:03 En plus c'est des pêches propres,
03:05 et c'est des pêches qui sont faites à la maison.
03:08 En plus c'est des pêches propres,
03:10 puisque tout ce qui n'est pas bon, vide ou hors taille,
03:15 repart à la mer sans dégât.
03:18 Nous la transporte, tu vois.
03:21 Et ça c'est une pêche de petits bateaux absolument pas destructives.
03:25 On va dans les galets, direct.
03:29 On va bitcher.
03:32 Nous allons bitcher.
03:34 Tu parles anglais ?
03:36 Oui.
03:38 Tu veux me poser les clés, Arthur ?
03:40 À un moment donné, dans la vie,
03:45 je me suis vraiment demandé qu'est-ce que j'allais faire.
03:48 Je n'y ai pas assis toute la journée.
03:50 J'ai besoin de mouvement, de bouger, de tout.
03:53 Et puis c'était ma passion.
03:55 La pêche, j'y étais tout le temps,
03:57 en rivière, au bout du quai,
03:59 la nuit, de jour à charbourg.
04:02 Enfin j'étais toujours fou à la pêche,
04:04 dès que je pouvais.
04:06 Mais c'est la recherche.
04:08 Trouver, retrouver, essayer de comprendre la nature.
04:11 Sans la prédater plus que ça,
04:13 le truc c'est ça.
04:15 Il faut absolument que j'achète des bottes.
04:18 J'ai des bottes trouvées.
04:21 Les éléments façonnent aussi.
04:24 Je crois qu'un métier, t'as pas la même gueule
04:27 si t'en fais un ou un autre.
04:29 Les uns faisant leur effet,
04:31 ça ride, ça creuse, ça fait ça.
04:33 Et puis je me suis jamais rasé parce que j'ai la flemme.
04:36 La pêche ?
04:39 À peu près nulle.
04:41 Pas une grosse surprise, mais...
04:46 On aurait pu voir un poisson.
04:49 T'as une prédation sur la ressource
04:52 qui se fait qui n'était pas possible avant.
04:55 Toute nouvelle technique et technologie et tout.
04:58 Donc le positionnement permet d'aller travailler partout.
05:02 Où est la bonne chose ? Où est la mauvaise chose ?
05:05 C'est toujours pareil. T'as encore moins de chance à l'approche.
05:08 Si t'es pas con, tu peux prélever autant,
05:11 mais en travaillant deux fois moins de temps.
05:13 Le malheur, c'est que tous les progrès techniques
05:16 souvent dans la pêche ont été dévoyés par des cons
05:19 qui en buvent pognon sans garder la ressource.
05:22 Et après, mal des luches.
05:24 Bon, on va cuire une crâbe.
05:26 Tu manges avec nous ?
05:29 Non, je mange pas de crâbe.
05:31 Du bourguignon par exemple ?
05:33 Ah, bon d'accord. Tu manges pas de crâbe ?
05:36 Les deux pattes arrière, pour pas qu'il y en ait une qui lâche.
05:45 Et comme ça, il peut pas te pincer.
05:47 Il faut toujours que ce soit cuit vivant, un crustacé.
05:52 Sinon, si c'est cuit mort, la chair se délite.
05:59 Il y a de l'acide lactique qui se développe dedans juste après la mort.
06:03 Et après, c'est dégueulasse.
06:06 On va les cuire.
06:08 Il y a une technique pour que les araignées perdent pas leurs pattes.
06:14 C'est peut-être un peu cruel, mais je suis pas sûr.
06:17 C'est assez long.
06:18 C'est de les laisser s'amortir dans l'eau douce,
06:21 une quarte d'heure.
06:25 Et après, de saler et de cuire.
06:30 C'est l'ébullition, et puis après, 10 minutes.
06:32 Ah, ils sont pas salés ?
06:37 Les crêpes, ça se sèle avec des poignées.
06:44 On va même en remettre un peu.
06:47 Bon, bah c'est bon.
06:49 Tant que je fais un maillot...
06:53 Hop, maillot.
06:55 Il faut, comme dirait Arthur, de la patience.
07:02 Il faut de la butade de l'huile, un jaune d'œuf.
07:09 Un départ d'huile d'olive, c'est une sécurité.
07:20 Et des ingrédients qui soient tous à la même température.
07:24 J'ai toujours admiré ma mère, qui était une cuisinière hors pair.
07:31 Et puis, bizarrement, ça me trouvait de faire des remplacements
07:37 sur des bateaux de marine marchande, au pied levé.
07:41 Et puis comme j'aime ça, je suis fini par passer à un cérepé de cuistot.
07:47 Comme ça, j'ai passé de matelot à cuisinier.
07:50 Vous la rate, mais il faut vraiment vouloir.
07:55 Je sais pas si les gens ont peur.
07:58 Parce que c'est la trouille qui doit faire virer.
08:01 Et puis depuis, j'ai un passion de la cuisine.
08:08 Tous les poissons crustacés, aussitôt qu'il débarque, c'est la cuisine.
08:16 Voilà.
08:17 - C'est déjà fait ? - Oui.
08:19 Il ne manque plus que le petit coup de sel, le petit coup de poivre.
08:24 Je m'appelle moi-même le grand faitout.
08:27 Ce qui irrite beaucoup Céline, mon épouse.
08:30 Je suis bien les deux.
08:34 J'ai eu la chance de faire la jonction entre ce qu'on appelle la vieille marine
08:39 et les containers, si tu veux, et la containerisation.
08:43 À cette époque-là, le troisième bateau que j'ai fait, il avait été jumboisé.
08:48 C'est-à-dire qu'on n'avait pas le temps de construire des portes-containers.
08:52 Ça allait trop vite.
08:54 Et donc, c'était des petits portes-containers.
08:57 On les coupait en deux, on leur ajoutait une cale par le milieu
09:00 et on refoutait les cales au lieu d'avoir le temps de reconstruire des gros bateaux
09:05 qui, maintenant, sont très larges et tout ça.
09:07 Et donc, j'ai navigué sur un bateau jumboisé,
09:11 traversé l'Atlantique.
09:13 Le matin, après la veille avec le mousquou,
09:17 c'était d'aller inspecter l'état des soudures, voir si ça ne feuillait pas trop
09:21 quand on se posait des branlées en traversant l'Atlantique.
09:24 Ça, c'est quand même une période assez charrière.
09:28 - Et puis c'est cuit. - Oui, c'est cuit, oui.
09:31 On va pouvoir désherber à l'eau chaude.
09:34 C'est un bon désherbant.
09:41 Là, la moussette.
09:43 Les gens adorent ça parce qu'on dit que ça se décaouche tout ce.
09:48 Quand tu tires une pâte, toute la chair vient.
09:51 C'est un excellent crabe pour feignants.
09:54 Ça, c'est extra. Le caca, là, c'est tout l'appareil digestif de la crabe.
10:05 Du pain, du beurre, c'est une merveille.
10:09 Ça, c'est les branchies.
10:11 Pas bon.
10:13 Pour les poules.
10:17 Et voilà, tout ça, c'est bon.
10:23 Voilà. Et là, tu as toute la chair.
10:37 Meillou.
10:39 Tu coupes là. Pour accéder à tout, tu coupes ici.
10:46 Tu vois, il y a des lignes exprès.
10:49 C'est bien foutu parce que c'est comme toujours indiqué.
10:53 Dieu, dans son immense monsuétude, nous a facilité la tâche.
11:05 Il a tout prévu, ce con là.
11:09 Merci.
11:11 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
11:14 "La création du monde"
11:17 Merci.
11:19 Merci.