• il y a 2 ans
Depuis une dizaine d’années, en France, des associations telles que La Possible Échappée proposent aux personnes en situation de handicap de retrouver une liberté de mouvement à travers la danse. Gladys Foggea, danseuse, et paraplégique depuis ses 13 ans, est une adepte de cette pratique.

« Pour moi, la danse, c’était fini, l’accident avait brisé ce rêve et pour moi, c’était impossible de redanser. J’ai découvert « la danse inclusive » par hasard. Une troupe allemande était venue en démonstration, je me suis dit que c’était ce que je voulais faire, continuer la danse, même si je suis en fauteuil. Et du coup, l’aventure a commencé comme ça » a-t-elle confié à l’AFP à propos de ses débuts. La danse lui a notamment permis de se réconcilier avec son corps. « Ça m’a fait prendre conscience que j’avais un corps entier. Parce que souvent quand on est paraplégique on ne sent pas le bas, et du coup on a la sensation d’être coupé en deux. Et par contre la danse, ça m’a vraiment permis de rattacher les jambes avec le tronc ».

Sa consoeur, Sabrina Roger, danseuse et atteinte d’une maladie génétique provoquant des troubles de la coordination, a, elle, envie que les gens viennent « non pas pour voir des personnes en fauteuil mais un spectacle ». L’artiste formée à la danse classique, peut tenir des moments sur ses jambes, ce qui dit-elle ouvre encore des possibilités d’alterner positions debout et assises. « Le jour où j’ai perdu l’équilibre (...), j’ai commencé à danser avec le déséquilibre, à jouer avec l’inertie », se rappelle-t-elle.

Gladys Foggea souhaite désormais être reconnue en tant qu’artiste. Elle préfère cependant éviter les termes « danse inclusive » ou « adaptée », lorsqu’elle évoque la pratique. « Ça bouge différemment mais on retrouve cette même liberté qu’une personne valide », explique la danseuse.

Sa compagnie rassemble d’ailleurs des personnes en situation de handicap et des professionnels du spectacle qui créent ensemble des projets, comme on le voit dans la vidéo. Gladys danse aussi bien avec Sabrina, également en chaise roulante, qu’avec Maxime Thomas, danseur de l’Opéra de Paris, avec qui elle interprète un duo.

L’artiste voit loin. À partir du 24 octobre, avec quinze artistes, elle va se lancer dans un projet de création dédiée à la cérémonie des Jeux paralympiques de 2024, sous la houlette de Robert Swinston, ancien danseur.

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