• il y a 2 ans
En quatre épisodes d’une heure, la fiction raconte le deuil et le combat de la famille de l’étudiant tué par des policiers en 1986.


Il aura fallu attendre 36 ans pour que ce drame soit porté à l'écran. La série "Oussekine" sera disponible demain sur la plateforme Disney +. Elle revient sur la bavure policière qui a conduit à la mort d'un jeune homme de 22 ans en 1986. Il s’appelait Malik, était étudiant et sortait d’un concert de jazz à Paris ce soir du 5 décembre. Jamais il n’a participé aux manifestations contre la réforme des universités qui se déroulaient dans toute la France. C’est pourtant ce qu’on cru les policiers qui l’ont tabassé à mort dans un hall d’immeuble.
Le créateur de la fiction, Antoine Chevrollier, avait 4 ans au moments des faits. C’est 9 ans plus tard qu’il apprend ce qui est arrivé à Malik Oussekine : » J’ai découvert cette histoire à travers un morceau de rap du groupe Assassin en 1995. Un morceau s'appelait « L'Etat assassine » et le refrain faisait « l'État assassine, un exemple : Malik Oussekine ». J'avais une petite dizaine d'années et son nom est resté gravé à jamais. »
C’est du point de vue de la famille qu’il a choisi de raconter la tragédie, comment sa mère, ses frères et sœurs ont vécu ce drame : « On voulait montrer cette peine, cette douleur. Etre au plus proche. Et ensuite élargir le prisme pour voir la grande histoire à l'intérieur de cette petite. » Dans la série, tout est réel, ce ne sont que des faits établis. Antoine Chevrollier s’est nourri des confidences de la famille Oussekine : « « Je suis entré en contact avec Ben Amar et Mohamed, les grands frères de Malik. On a passé beaucoup de temps ensemble. Tous les dimanches, pendant plusieurs mois, j'allais à Meudon et on se rencontrait pendant des heures. Une sorte de confiance s'est nouée entre nous. Et ils m'ont donné accès très généreusement à des anecdotes, ils m’ont raconté qui était Malik. » Le réalisateur a aussi rencontré des protagonistes de l’époque, de Maitre Kiejman (l‘avocat des Oussekine) au médecin réanimateur, en passant par les policiers qui gravitaient dans l'entourage du peloton de voltigeurs motorisés dont faisaient partie les meurtriers de l’étudiant. Ces derniers ont été condamnés à des peines de prison avec sursis, ce qui avaient provoqué le désarroi et la colère des Oussekine. « Je crois qu’ils sont apaisés maintenant avec la série », conclut Antoine Chevrollier, à qui l’ont doit également plusieurs épisodes du Bureau des légendes et de Baron Noir.

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