• il y a 7 mois
Deuxième jour au procès de l’assassinat de Jean-Luc Codaccioni et Antoine Quilichini, le 5 décembre 2017 sur le parking de l’aéroport de Bastia-Poretta et la fréquentation ne faiblit pas, dans la salle d’audience de la cour d’assises des Bouches-du-Rhône.
Ce matin, le président Jean-Yves Martorano a commencé l’examen des personnalités des principaux accusés de ce procès fleuve, prévu pour durer jusqu’au 3 juillet.

Présenté comme "l’héritier du sud", dans cette affaire de vengeance entre deux factions de la bande criminelle de la Brise de mer, selon l’accusation, Ange-Marie Michelosi dresse son imposante silhouette, vêtue d’une chemise noire. Par la voix de son avocat, Me Emmanuel Molina, il demande à la cour de changer de place dans le box afin que tous les jurés puissent le voir. Et proposer ainsi une autre version de l’histoire. Pas celle des héritiers, celle des orphelins.

Quand il s’adresse à la cour, celui qui apparaît sous les noms de "Pain au chocolat" ou "Koh Lanta" dans les dossiers policiers, le fait d’une voix grave, un brin rauque, pleine de déférence. "En 2008, quand votre père est assassiné, vous avez tout juste 19 ans, rappelle son conseil. Ca a été un basculement ?" Les deux mains appuyées sur le pupitre, l’accusé laisse passer quelques secondes. "C’est difficile à expliquer. C’est comme si le soleil était à son zénith et que tout à coup, il fait nuit"

Cette nuit, l’homme aujourd’hui âgé de 35 ans, la décrit comme une vie clandestine, de fugitif. Une "survie", subie par la nécessité de se protéger. "Quand mon père a été assassiné, la rumeur publique disait que je devais l’être aussi, poursuit-il. Et en 2011, ma tante a été assassinée. Une femme. De huit balles dans le dos." Titulaire d’une première année de philosophie, acquise en détention, Ange-Marie Michelosi sait manier les mots. Face à lui, les jurés non professionnels boivent ses paroles, plongent dans le récit de ce jeune adulte qui se coupe de sa famille après la mort de son père, pour échapper à des menaces de mort.

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Transcription
00:00 C'était un moment assez rare dans une cour d'assises.
00:06 Monsieur Parnell est un...
00:09 ...
00:12 ...
00:25 ...
00:45 La cour d'assises des Bouches-du-Rhône, je crois, a pu constater ce matin...
00:49 ... la sincérité, l'humanité et l'esprit de vérité...
00:54 ... qui a guidé les premières déclarations et les premières explications d'Ange-Marie Michelodzie...
00:58 ... sur le point de basculement, d'effondrement qu'a été l'assassinat de son père en 2008...
01:04 ... sur la vie qui, d'une certaine manière, lui a été imposée à la suite de ce drame terrible...
01:11 ... et d'un parcours, au fond, qu'il n'a pas jamais véritablement choisi, qui s'est imposé à lui...
01:21 ... et ses circonstances de vie et de personnalité, sur fond, d'assassinat en série de son père d'abord, de sa tante ensuite...
01:31 ... expliquent, je crois, profondément à la fois un parcours de vie et ce qui est au centre des débats de ce procès hors norme qui va durer plusieurs semaines.
01:42 J'ai dit au début de cette audience qu'il s'exprimerait. Il a attendu sept ans pour le faire.
01:49 Je crois qu'il a lâché ce qu'il avait sur le cœur depuis sept ans.
01:52 Il a livré un récit long qui est apparu, je crois, sincère à tout le monde...
01:58 ... y compris dans ses complexités.
02:02 Récit sincère, assez touchant et qui, effectivement, décrit une vie singulière dans ses rapports avec son père, dans ses rapports avec son frère.
02:12 Je crois que la salle a été attentive. J'espère que les jurés l'ont été également.
02:18 assez rare dans une cour d'assises.

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