Bernard Montagne parle d'Émile Granger, 2

  • il y a 3 ans
De septembre1970 à septembre 1972 je suis en coopération aux Nouvelles Hébrides devenu le Vanuatu aujourd’hui. J’ai donc des relations épistolaires avec Emile et lui confie la tache de rencontrer ma mère (mon père étant décédé depuis longtemps) pour lui annoncer que je ne rentrerai pas seul et avec le désir de me marier. C’est Emile qui célèbrera notre mariage le 27 janvier 1973. Rentré en France en décembre 1972 et n’ayant pas de travail Emile travaillait avec le Foyer de l’enfance et connaissait bien le directeur Mr Chataignerai et du coup grâce à lui, je rentre en 1972 comme éducateur stagiaire au niveau des plus grands, au Foyer Départemental des enfants abandonnés et pupilles de l’Etat.
Avec les collègues éducateurs nous avons emmené avec nous Emile à une match de foot ASSE – Lyon. Qu’elle ne fut pas notre surprise dans la tribune debout des verts d’avoir un grand chevelu à protéger car il critiquai l’arbitre et soutenait ouvertement Lyon.
De 1974 à 1977 je pars en formation d’éducateur spécialisé à l’IFES de Lyon Caluire. Emile sera mon patron de mémoire. Et durant ces années, il est venu plusieurs fois avec ses jeunes, manger chez nous ou pour des fêtes, comme pour le baptême qu’il fit de notre premier enfant Lydie.
En 1977 après mes études je suis embauché à l’ACARS (Association Communautaire d’Actions et de Recherches Sociales) où l’on me demande de faire un dossier pour la création d’un service de prévention spécialisée, embauché pour le démarrer je resterai 25 ans dans cette association, 20 ans en prévention puis 5 ans Directeur de l’Association qui gérait aussi un CHRS pour femme avec enfants et un accueil en urgence pour les femmes battues.
Ce lieu annexe d’accueil en urgence était un grand appartement où avant que cet accueil existe. Emile a pu tenter de faire institutionnaliser son action auprès des jeunes rejetés, l’association l’accueille ; et une éducatrice qui connaissant Emile accepte de fonctionner avec lui pour l’accueil de ces jeunes. Emile qui quelques années avant m’avait proposé de reprendre son fond, pense avoir trouvé un cadre et une association prête à reprendre son action. Il a pu souffler deux ans seulement car dès son départ d’autres jeunes sont venus et du coup Emile se réinstallant dans une paroisse qui accepte de l’accueillir. C’est à la cure de St Marie qu’il se retrouve et après peu de temps des anciens reprennent encrage auprès de lui. Mais dès ces années il dispense des formations aux laïcs et prêtres, il écrit des articles pour différentes revues et entre autre pour la revue « Lumière et vie » (N°128 intérêt humains et images de Dieu, N°141 L’exclusion N°152 Violence et peur. N°191 Sens et non sens de la vie)
Notre vieux est théologien ! Disent les jeunes.
En 1980 parait au CERF « Le croyant à l’épreuve de la psychanalyse »
Plusieurs fois Emile aime à citer des poètes et entre autre Höderlin qui a écrit : « Dieu crée le monde, comme la mer crée les continents, en se retirant »