«Dans trente minutes, on va rendre les clés ». Jean-François Levy, gérant de « I Love Paris », au numéro 150 des Champs-Elysées, est venu ranger les derniers cartons entassés dans la boutique familiale. Il en avait repris les rênes en 2003, avant de baisser définitivement le rideau fin novembre. « On payait 20 000 euros par mois de loyer et aujourd’hui on est contraint de fermer parce que dans un contexte de pandémie, c’est très dur de tenir. » explique-t-il. Une fermeture qui n’est plus un accident sur la célèbre avenue. Pour Edouard Lefebvre, délégué général du Comité des Champs-Elysées, «l’avenue compte une vingtaine de sites, sur un peu plus de cent, qui sont fermées en quête d’un nouvel avenir ». Un record sur ces trente dernières années, constate le délégué. D’autres grandes enseignes ont en effet aussi décidé de quitter l’avenue, comme la célèbre boîte de nuit le Queen, le showroom de Citroën ou plus récemment l’américain Gap. D’autres marques telles que Citadium et Abercrombie & Fitcht ont fait savoir qu’elles allaient aussi quitter les Champs.«La somme des crises qu’on a vécues entre les Gilets jaunes, les grèves, le manque de touristes, font qu’on a des flux inférieurs à 70% à un flux normal », explique le délégué du Comité des Champs-Elysées. Le manque de passage enfonce encore un peu plus les kiosquiers du quartier. Pour Samy, prestataire du kiosque situé en face du restaurant Fouquet’s, « les Champs-Elysées, c’est mort. Il n’y a plus rien. S’il y a un troisième confinement, on ferme. »
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