Vendredi 9 juin 2017
Le programme LITTERATURE propose chaque trimestre une rencontre avec un écrivain autour de son dernier ouvrage. Avec des invités, des images ou des films qu’il a choisis, il/elle raconte comment il perçoit l’évolution des villes, des paysages, de l’habitat, et pourquoi ces objets pénètrent dans ses fictions, en deviennent parfois le sujet principal.
Depuis quelques années, c’est peu dire que la ville et ses cycles de vie ont repris en littérature la place qu’elles occupaient chez un Georges Perec ou, pour revenir au XIXe siècle, chez Balzac, Zola ou même Proust, témoin du déclin du Faubourg St Germain comme de la montée en puissance de la bourgeoisie de la Plaine Monceau.
La carte et le territoire, de Michel Houellebecq, Naissance d'un pont de Maylis de Kerangal, Le Grand Paris d’Aurélien Bellanger, présenté à la Cité le 16 février, ont rencontré un large public.
Avec Jean-Christophe Bailly, c’est une œuvre de longue haleine qui sera évoquée ; celle d’un écrivain Wanderer, méditatif et descriptif, profondément attaché à des paysages et des villes dont il observe les formations et transformations au même rythme qu’il les décrit : « On parle dans la langue et l’on marche dans la ville. »[1]
Le programme se déploiera autour des ouvrages les plus récents de Jean-Christophe Bailly. Une image mobile de Marseille (Ed. Arléa, 2017), tentative de portrait urbain. Mais aussi La phrase urbaine (Ed. du Seuil, 2013), qui tente une lecture de la ville par les instruments de la critique littéraire : « Le paysage urbain actuel est comme une pseudo-phrase formée de mots distendus et impropres, de verbes non conjugués, d’accords qui ne sont pas faits. […] Or la ville est avant tout un phrasé, une conjugaison, un système fluide de déclinaisons et d’accords. »
En 2011, Le Dépaysement – Voyages en France (Ed. du Seuil) offrait une méditation sur l’identité française. L’entreprise pouvait alors paraître minée. Mais l’expérience littéraire, « embrayant différentes vitesses d'écriture, tenant par certains côtés de l'essai et par d'autres du journal de bord, du récit et de l'embardée, voire épisodiquement du poème en prose»[2] opposait justement au repli identitaire un dépliement des paysages de la France contemporaine, entretissés d’histoires et de géographies, de géologies et de batailles, mais aussi de métiers, petits ou grands, et de ces mille gestes qui font les villes.
Conception et modération, Marie-Hélène Contal et Emmanuel Rubio, Maître de Conférences en Littérature à Paris Nanterre.
Avec : Guillaume Greff, Michel Lussault, Rémi Janin
[1] La phrase urbaine », Ed. du Seuil, 2013
[2] Le Dépaysement – Voyages en France », Ed. du Seuil, 2011
Le programme LITTERATURE propose chaque trimestre une rencontre avec un écrivain autour de son dernier ouvrage. Avec des invités, des images ou des films qu’il a choisis, il/elle raconte comment il perçoit l’évolution des villes, des paysages, de l’habitat, et pourquoi ces objets pénètrent dans ses fictions, en deviennent parfois le sujet principal.
Depuis quelques années, c’est peu dire que la ville et ses cycles de vie ont repris en littérature la place qu’elles occupaient chez un Georges Perec ou, pour revenir au XIXe siècle, chez Balzac, Zola ou même Proust, témoin du déclin du Faubourg St Germain comme de la montée en puissance de la bourgeoisie de la Plaine Monceau.
La carte et le territoire, de Michel Houellebecq, Naissance d'un pont de Maylis de Kerangal, Le Grand Paris d’Aurélien Bellanger, présenté à la Cité le 16 février, ont rencontré un large public.
Avec Jean-Christophe Bailly, c’est une œuvre de longue haleine qui sera évoquée ; celle d’un écrivain Wanderer, méditatif et descriptif, profondément attaché à des paysages et des villes dont il observe les formations et transformations au même rythme qu’il les décrit : « On parle dans la langue et l’on marche dans la ville. »[1]
Le programme se déploiera autour des ouvrages les plus récents de Jean-Christophe Bailly. Une image mobile de Marseille (Ed. Arléa, 2017), tentative de portrait urbain. Mais aussi La phrase urbaine (Ed. du Seuil, 2013), qui tente une lecture de la ville par les instruments de la critique littéraire : « Le paysage urbain actuel est comme une pseudo-phrase formée de mots distendus et impropres, de verbes non conjugués, d’accords qui ne sont pas faits. […] Or la ville est avant tout un phrasé, une conjugaison, un système fluide de déclinaisons et d’accords. »
En 2011, Le Dépaysement – Voyages en France (Ed. du Seuil) offrait une méditation sur l’identité française. L’entreprise pouvait alors paraître minée. Mais l’expérience littéraire, « embrayant différentes vitesses d'écriture, tenant par certains côtés de l'essai et par d'autres du journal de bord, du récit et de l'embardée, voire épisodiquement du poème en prose»[2] opposait justement au repli identitaire un dépliement des paysages de la France contemporaine, entretissés d’histoires et de géographies, de géologies et de batailles, mais aussi de métiers, petits ou grands, et de ces mille gestes qui font les villes.
Conception et modération, Marie-Hélène Contal et Emmanuel Rubio, Maître de Conférences en Littérature à Paris Nanterre.
Avec : Guillaume Greff, Michel Lussault, Rémi Janin
[1] La phrase urbaine », Ed. du Seuil, 2013
[2] Le Dépaysement – Voyages en France », Ed. du Seuil, 2011
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