Friedlander - Dauzat / 3. La langue des assassins

  • il y a 16 ans
Saul Friedländer, vous fréquentez beaucoup la langue des assassins, puisque vous êtes l’un des plus grand spécialistes du nazisme. A vous lire, à lire d'autres historiens également, on voit que le nazisme a forgé une langue particulière. Je songe au livre de Klemperer sur la langue du Troisième Reich, mais je pense aussi à un passage qui m'a beaucoup frappé dans votre livre Quand vient le souvenir… Vous racontez qu'enfant vous écoutez, à la radio, avec votre famille, un discours de Hitler prononcé vers 1938. Vous êtes alors frappé, presque effrayé, par la répétition du mot « tausend », qui revient en effet plusieurs fois dans ce discours et que vous décrivez comme le « halètement d'une locomotive ». En tant que spécialiste et linguiste du nazisme, pouvez-vous nous dire ce que vous pensez de cette langue originale ? Est-ce qu'elle vous effraie ou au contraire pensez-vous qu'on doive l'apprendre pour la comprendre? [00:00 à 06:17]

Pierre-Emmanuel Dauzat, je voudrais vous poser la même question, en l'étendant à l'antisémitisme. Vous avez traduit une Histoire des « Protocoles des sages de Sion », ce faux forgé dans les milieux de l'extrême droite tsariste à la fin du XIXe siècle, qui prétend qu'un complot juif viserait à dominer le monde. [06:17 à 10:03]

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