Le Malheur de Job

  • il y a 16 ans
Enfouissement sous quelques extraits du Livre de Job pour voix, jongle, musique, SMS et nuée de sacs plastique.

Un spectacle de Jean Lambert-wild, Jean-Luc Therminarias, Dgiz et Jérôme Thomas.

"Jamais l'affirmation de l'homme n'aura été portée aussi loin que par cette victime rongée par son mal et pourtant le surmontant, ivre de justice, malade d'amour."
Frédéric Révérend, pour la traduction en français du Livre de Job.

"Chaque jour désormais, et cela au prix de sa propre descendance à qui elle nuit sciemment, notre humanité est contrainte ou se contraint à des transformations pour garantir l'énergie suffisante à la nouvelle mise à jour hypnotique et technique du monde. Rejetés à l'extérieur de notre corps, écartés de nous, nous avons perdu les signes de notre identification. Chacun enfermé chez lui affronte cette nouvelle solitude qui, dans un geste de désespoir, sature les ondes et les canaux d'appels de détresse. Humains bafoués et épouvantés sans interlocuteur consacré, nos cris, en nuée, s'accumulent, meurent, et nous ensevelissent. Où demain pourrons-nous pleurer épiderme contre épiderme ? Ou nous rassemblerons-nous pour exulter notre effroi et échanger nos joies ? Comment nous réconforterons-nous ? À qui rapporterons-nous les mots de l'opprimé ? Qui sera l'auditeur du souffle des hommes ?(...)"
Jean Lambert-wild

"Portée par les mots-chair du slammeur Dgiz, la révolte de Job, personnage biblique, premier poète vindicateur dont la tendresse et le désarroi égalent la puissance à questionner son créateur, fait écho à toutes les injustices et toutes les solitudes d'aujourd'hui. Dans l'espace dont l'écran tout à la fois protège et accuse, le jongleur l'exprime par le corps, tantôt en phase, tantôt en contrepoint."
Victoire Delisle, Fragil.org