Après que le mendélisme eut révolutionné la biologie évolutive après 1930, la nouvelle génétique évolutive a, à son tour, révolutionné le mendélisme et montré le rôle du génome et des forces qui le traversent comme sujet de l’évolution de l’organisme.
Près d’un demi-siècle sépare la redécouverte des lois de Mendel (1900) et l’adoption de la synthèse évolutive (1942). C’est alors seulement que les lois de la génétique apparaissent compatibles avec la théorie darwinienne de la sélection naturelle. La modélisation mathématique est achevée en 1930. Les expériences suivront, mais la théorie gardera la primeur. Ce n’est qu’un autre demi-siècle plus tard, que l’on démontre par l’étude moléculaire du balayage sélectif ("selective sweep") que la sélection naturelle a réellement eu lieu dans la nature (1983-2000). On montre également que les lois de Mendel elles-mêmes, ainsi que les taux de mutation, sont des traits biologiques produits par l’évolution, et que des conflits génétiques se poursuivent entre les gènes dits “égoïstes” et les autres. Ainsi le génome apparaît comme le sujet de l’évolution, faisant un avec l’organisme. La grande inconnue, exprimée dès 1957 par Haldane, reste de quantifier la force de la sélection naturelle qui s’applique aux espèces, et sa conséquence sur les rythmes de l’évolution.
Par Michel Veuille
Directeur d’Etudes de l’EPHE, Directeur du département Systématique et évolution du Muséum national d'Histoire naturelle de 2003 à 2008
EPHE
Références bibliographiques :
Dollo, L., 1893. Les lois de l’évolution. Bulletin de la Société Belge de géologie, paleontologie, et hydrologie, 7: 164-166
Gould, S. J. 1970. Dollo on Dollo’s Law: Irreversibility and the Status of Evolutionary Laws. Journal of the history of biology, 3, 2: 189-212.
Goux, J. M. 1979. Les modèles en génétique des populations. In: P. Delattre & M. Thellier, eds., Élaboration et justification des modèles: applications en biologie, Vol. II. Paris: Maloine, pp. 565-571.
Près d’un demi-siècle sépare la redécouverte des lois de Mendel (1900) et l’adoption de la synthèse évolutive (1942). C’est alors seulement que les lois de la génétique apparaissent compatibles avec la théorie darwinienne de la sélection naturelle. La modélisation mathématique est achevée en 1930. Les expériences suivront, mais la théorie gardera la primeur. Ce n’est qu’un autre demi-siècle plus tard, que l’on démontre par l’étude moléculaire du balayage sélectif ("selective sweep") que la sélection naturelle a réellement eu lieu dans la nature (1983-2000). On montre également que les lois de Mendel elles-mêmes, ainsi que les taux de mutation, sont des traits biologiques produits par l’évolution, et que des conflits génétiques se poursuivent entre les gènes dits “égoïstes” et les autres. Ainsi le génome apparaît comme le sujet de l’évolution, faisant un avec l’organisme. La grande inconnue, exprimée dès 1957 par Haldane, reste de quantifier la force de la sélection naturelle qui s’applique aux espèces, et sa conséquence sur les rythmes de l’évolution.
Par Michel Veuille
Directeur d’Etudes de l’EPHE, Directeur du département Systématique et évolution du Muséum national d'Histoire naturelle de 2003 à 2008
EPHE
Références bibliographiques :
Dollo, L., 1893. Les lois de l’évolution. Bulletin de la Société Belge de géologie, paleontologie, et hydrologie, 7: 164-166
Gould, S. J. 1970. Dollo on Dollo’s Law: Irreversibility and the Status of Evolutionary Laws. Journal of the history of biology, 3, 2: 189-212.
Goux, J. M. 1979. Les modèles en génétique des populations. In: P. Delattre & M. Thellier, eds., Élaboration et justification des modèles: applications en biologie, Vol. II. Paris: Maloine, pp. 565-571.
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