L’évolution a été longtemps présentée comme un parcours orienté et linéaire. Sa conception actuelle a intégré comme référence, non pas la fixité des espèces, mais l’évolution moléculaire neutre. De plus, elle porte la trace de l’histoire de la terre : changements climatiques et événements planétaires.
Avec la théorie neutre les théoriciens réalisent à la fin des années 60 que l’hypothèse nulle de l’évolution n’est pas la fixité des espèces mais un lent changement génétique, la dérive aléatoire, qui mène à des prédictions précises en termes d’évolution génétique. C’est le degré zéro du darwinisme. Cette démarche s’étend à l’écologie en 2001 avec la théorie neutre des peuplements de Hubbell. Parallèlement, la géologie s’associe à la théorie évolutive de manière inattendue. D’une part les paléontologues renouent, grâce à la cladistique, avec la théorie de la descendance. D’autre part, la dérive des continents, la mise en évidence des extinctions de masse, et la notion de changement global, replacent l’histoire de la terre au centre de l’évolution du vivant. La nécessité, incarnée par la sélection naturelle, est certes indispensable comme mécanisme évolutif, mais d’autres causes convergent avec elle à définir le chemin de l’évolution.
Par Michel Veuille
Directeur d’Etudes de l’EPHE, Directeur du département Systématique et évolution du Muséum national d'Histoire naturelle de 2003 à 2008
EPHE
Références bibliographiques :
Dollo, L., 1893. Les lois de l’évolution. Bulletin de la Société Belge de géologie, paleontologie, et hydrologie, 7: 164-166
Gould, S. J. 1970. Dollo on Dollo’s Law: Irreversibility and the Status of Evolutionary Laws. Journal of the history of biology, 3, 2: 189-212.
Goux, J. M. 1979. Les modèles en génétique des populations. In: P. Delattre & M. Thellier, eds., Élaboration et justification des modèles: applications en biologie, Vol. II. Paris: Maloine, pp. 565-571.
Avec la théorie neutre les théoriciens réalisent à la fin des années 60 que l’hypothèse nulle de l’évolution n’est pas la fixité des espèces mais un lent changement génétique, la dérive aléatoire, qui mène à des prédictions précises en termes d’évolution génétique. C’est le degré zéro du darwinisme. Cette démarche s’étend à l’écologie en 2001 avec la théorie neutre des peuplements de Hubbell. Parallèlement, la géologie s’associe à la théorie évolutive de manière inattendue. D’une part les paléontologues renouent, grâce à la cladistique, avec la théorie de la descendance. D’autre part, la dérive des continents, la mise en évidence des extinctions de masse, et la notion de changement global, replacent l’histoire de la terre au centre de l’évolution du vivant. La nécessité, incarnée par la sélection naturelle, est certes indispensable comme mécanisme évolutif, mais d’autres causes convergent avec elle à définir le chemin de l’évolution.
Par Michel Veuille
Directeur d’Etudes de l’EPHE, Directeur du département Systématique et évolution du Muséum national d'Histoire naturelle de 2003 à 2008
EPHE
Références bibliographiques :
Dollo, L., 1893. Les lois de l’évolution. Bulletin de la Société Belge de géologie, paleontologie, et hydrologie, 7: 164-166
Gould, S. J. 1970. Dollo on Dollo’s Law: Irreversibility and the Status of Evolutionary Laws. Journal of the history of biology, 3, 2: 189-212.
Goux, J. M. 1979. Les modèles en génétique des populations. In: P. Delattre & M. Thellier, eds., Élaboration et justification des modèles: applications en biologie, Vol. II. Paris: Maloine, pp. 565-571.
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